Ni « Gossip » ni Facebook ni Twitter

L’application « Gossip » pour smartphone commence à envahir les lycées, au bout de quelques semaines. Il s’agit d’un moyen de « balancer » du texte ou des images, de manière anonyme, sur n’importe quel contact de son facebook.

Pour résumer, on peut « pourrir » la vie de quelqu’un, ruiner sa vie privée, en faisant en sorte que n’importe qui puisse découvrir des photos ou des informations au sujet de quelqu’un, sans son consentement.

C’est quelque chose qui correspond bien à notre époque. Pour se sentir vivre, il faut du « trash » ; pour obtenir une reconnaissance sociale, il faut écraser les autres. Ce sont surtout les jeunes qui tombent dedans.

Une mort sociale est considérée par les jeunes comme trop dangereuse psychologiquement, comme un pari insensé, dans un monde partant de toutes manières de travers. Il n’y a donc pas le choix, à leurs yeux.

Les jeunes ne voient par conséquent plus les frontières qui devraient exister dans leur vie sentimentale. Individuellement, ils le reconnaissent, mais pris collectivement ils n’arrivent pas à s’extirper d’une logique générale où on s’isole très facilement si on ne fait pas « comme tout le monde ».

S’opposer à cela est fondamental. Être vegan straight edge, c’est se désengager de cette société où compte l’apparence, la fuite en avant, l’escroquerie, le cynisme.

Dans ce contexte, nous ne pensons pas que Facebook ou Twitter soient des médias acceptables. Les gens sur ses médias « s’écoutent parler » ; ils balancent leurs commentaires tout comme ils étalent leur individualisme.

Il n’y a pas d’esprit collectif, il n’y a pas d’esprit d’unité. Chacun ajoute « son » individualité, « son » point de vue, comme si avoir un même point de vue, un seul point de vue, était impossible.

Lâcher ses likes, ses commentaires, son point de vue… Tout cela est vain. C’est un mauvais état d’esprit. Que l’on utilise Facebook pour garder des contacts privés, c’est compréhensible, tout comme le fait que des associations de refuge profitent de ce média.

Mais que voit-on le plus souvent ? Que les gens étalent leurs remarques gratuites, leurs rancoeurs contre ce « monde »… Sans rien faire. C’est comme « ALF le film » qui a vu plein de monde se vanter de soutenir l’ALF, sans que rien ne se passe de côté là pour autant…

On ne peut pas vraiment empêcher la vantardise et l’étalage écoeurant des remarques personnelles gratuites, cependant on peut éviter d’appuyer des médias se fondant là-dessus.

Sans compter les contradictions pratiques. Quand on voit des comptes facebook se la jouant « anti-flics » et ultra-« révolutionnaires », on se demande si ces gens-là sont conscients qu’ils aident la police à répertorier et surveiller les gens sympathisant avec les idées radicales…

C’est pareil avec les journalistes. On peut leur donner des informations, mais que se passe-t-il ? Ils diffusent les informations qu’ils trouvent justes… selon les valeurs de leur presse, qui ne sympathise clairement pas avec la libération animale. De plus, c’est une presse qui sera surtout lue par des gens appartenant aux classes sociales favorisées, « oubliant » au passage l’écrasante majorité de la population…

Informer les journalistes, c’est donc surtout aider ses ennemis…

Cela veut dire qu’il faut organiser ses propres structures alternatives, sa propre culture. Cela ne veut pas dire que l’on ne veuille pas toucher la majorité de la population. Bien au contraire, c’est le point de départ pour y arriver.

Et c’est possible ! Chaque semaine, bien plus d’une dizaine de milliers de personnes viennent sur LTD, lisant de très nombreux articles à chaque fois. C’est la preuve qu’avec rien, on peut faire pas mal de choses… Si on s’en donne les moyens, si on a la discipline pour cela, si on ne perd pas du temps dans les illusions, en pensant qu’on peut « contourner » le système, être « plus malin que lui », etc. !