La chanson des Beatles « Bungalow Bill »

« The Continuing Story of Bungalow Bill » est une chanson des Beatles écrite à l’occasion de ce qu’ils ont pu voir en Inde: entre deux méditations, une personne est allée… chasser un tigre.

Les Beatles se moquent de lui en l’appelant « Bungalow Bill », mélange de Bungalow et de « Buffalo Bill » du nom du malheureusement célèbre chasseur de bisons, avec également une allusion à « Jungle Jim » qui était une bande dessinée américaine des années 1920 montrant un chasseur en Asie.

La chanson a une page wikipédia donnant plusieurs informations à ce sujet:

The Continuing Story of Bungalow Bill est une des nombreuses chansons composées par les Beatles durant leur séjour en Inde, dans l’âshram du Maharishi Mahesh Yogi à Rishikesh. Elle s’inscrit dans la lignée d’une autre chanson de John Lennon sur cette période, Dear Prudence, qui s’inspirait déjà d’une scène vécue à l’époque.

Ici, l’histoire est celle de Richard Cooke, un jeune étudiant américain venu rendre visite à sa mère Nancy Cooke de Herrera, qui suivait en même temps que les Beatles la formation avancée sur la méditation transcendantale. Lennon raconte : « Je l’ai écrite à propos d’un type au camp de méditation de Maharishi qui a pris quelques jours pour aller tuer quelques pauvres tigres, puis est revenu communier avec Dieu. Il y avait un personnage appelé Jungle Jim, et je l’ai combiné avec Buffalo Bill ».

Mia Farrow, également présente lors de ce stage de méditation, complète : « À un moment, une femme sûre d’elle, d’âge moyen, est arrivée en emportant une montagne de bagages dans son bungalow flambant neuf près de celui de Maharishi, avec son fils, un aimable jeune homme nommé Bill. Les gens ont évité cette nouvelle-venue, et personne n’a été désolé de la voir quitter l’ashram après quelque temps pour chasser le tigre, sans savoir que leur présence avait inspiré aux Beatles une chanson ».

La chanson est un compte-rendu fidèle de l’événement. De l’avis même des Cooke, la description de Richard Cooke est assez vraie, de même que celle de la scène de chasse4. Les Beatles ont en effet eu l’occasion de discuter de l’événement avec les protagonistes. Au

retour de chasse, Richard Cooke, pris de remords, est allé voir le Maharishi pour lui parler du tigre qu’il venait de tuer, manquant de mettre le maître spirituel en colère. Lors de la rencontre, Lennon se montre particulièrement cinglant, demandant au chasseur la raison de son acte. Sa réponse (« il venait vers nous, c’était lui ou nous ! ») devient dans la chanson « If looks could kill, it would have been us instead of him » (« si un regard pouvait tuer, ça aurait été nous au lieu de lui »).

Si, contrairement à ce qu’avance Mia Farrow, le jeune homme s’appelait Richard et non Bill, le surnom donné dans la chanson est un jeu de mot entre le héros américain Buffalo Bill et les bungalows où vivaient les participants au séjour, afin de donner un air ridicule au chasseur.

Voici la chanson, qui se trouve sur l’album blanc (le « white album »).

Voici les paroles, le refrain revenant étant le premier couplet.

Hey, Bungalow Bill
What did you kill, Bungalow Bill?
Hey, Bungalow Bill
What did you kill, Bungalow Bill?
Eh, Bungalow Bill
Qu’est-ce que tu as tué, Bungalow Bill?
Eh, Bungalow Bill
Qu’est-ce que tu as tué, Bungalow Bill?

He went out tiger hunting with his elephant and gun
In case of accidents he always took his mom
He’s the all American bullet-headed Saxon mother’s son
All the children sing
Il est parti chasser le tigre avec son éléphant et son arme
En cas d’accident, il emmène toujours avec lui sa maman
Il est le parfait américain de mère saxonne à tête en forme de balle
Tous les enfants chantent [le refrain]

Deep in the jungle where the mighty tiger lies
Bill and his elephants were taken by surprise
So Captain Marvel zapped in right between the eyes, zap!
All the children sing
Au plus profond de la jungle où vit le puissant tigre
Bill et ses éléphants furent pris par surprise
Alors le Capitaine Marvel l’a zappé juste entre les yeux, zap!
Tous les enfants chantent [le refrain]

The children asked him if to kill was not a sin
« Not when he looked so fierce », his mummy butted in
If looks could kill it would have been us instead of him
All the children sing
Les enfants lui demandèrent si tuer n’était pas un péché
« Pas quand l’animal a l’air si féroce », répliqua sa maman
Si des regards pouvaient tuer cela aurait été nous à la place de lui
Tous les enfants chantent [le refrain]