18ème vegan mania à Vienne

Ces dernières années dans le monde, deux villes ont connu une puissante vague de véganisme : Tel Aviv et Vienne. La raison en est que leurs sociétés disposent d’une très grande ouverture culturelle au véganisme. Le véganisme peut y être dérangeant ou rejeté, mais il n’est jamais vu comme choquant ou absurde, et évidemment la question du rapport aux animaux en général y est considérée comme très importante.

Le véganisme atteint ainsi là-bas une dimension « mainstream » – grand public – tout à fait conséquent, comme en témoigne la 18ème « vegan mania » à Vienne. Elle s’est déroulée du mardi 3 au samedi 6 juin, en plein centre de la ville de Vienne dans le quartier des musées.

L’autorisation d’une telle fête sur plusieurs jours en dit long sur la culture prévalant là-bas. Tous les médias nationaux en ont d’ailleurs parlé, sans aucune critique. Il y a également un concours d’organisé, en partenariat avec les universités de Vienne: celui du meilleur « discours » de quelques minutes en faveur des animaux, de l’environnement…

La boisson soda « nationale », appelée Almdudler, a même été le partenaire officiel pour les boissons! On a là un degré d’intégration sociale sans commune mesure avec la France.

Il est intéressant sur ce plan de voir qu’en apparence, la « vegan mania » est une sorte d’équivalent du « Paris Vegan Days », avec une multitude de stands et l’alimentation au centre des préoccupations. Cela ne se présente pas différemment… en apparence.

Car en réalité, les conditions sociales et culturelles sont totalement différentes. Le véganisme mis en avant en France par les partisans du « végéta*isme » ou d’un véganisme « chic et raffiné » correspond à une certaine approche pessimiste ou grande bourgeoise de la vie.

On retrouve ici des traits peu agréables: pas d’esprit positif, des gens habillés en noir, une grande porosité à la misanthropie, un certaine ouverture d’esprit à l’extrême-droite, etc.

Or, à Vienne, le véganisme est surtout alternatif étudiant. La « vegan mania » exprime une culture urbaine alternative, anti-terroirs, avec très logiquement de très nombreux DJs présents, tous ayant écrit quelques lignes sur la page de présentation pour présenter leur engagement.

Quand la quasi totalité des multiples glaciers de Vienne propose des versions vegans, et qu’une partie importante de la jeunesse urbaine devient végane, c’est l’expression d’un rejet moderne de restes culturels très réactionnaires. On a la même chose en Allemagne…

C’est très urbain, très étudiant, très classes moyennes, mais ce n’est donc pas vraiment bobo ni hipster. Cela se veut populaire, tourné vers les gens, résolument ancré dans une démarche positive de progrès.

Le véganisme n’est donc là-bas pas un prétexte au pessimisme, à l’esprit de dénonciation, aux poses élitistes…