Voici la traduction de quelques réponses par faites par Sean Muttaqi, à un magazine américain, au sujet de son groupe, « Vegan Reich », qui a joué un rôle fondamental dans l’émergence de la culture vegan straight edge, par l’intermédiaire du mouvement hardline.
Les réponses sont vraiment limpides: on voit très bien comment il y a une sortie de l’insupportable scène libérale – libertaire se prétendant révolutionnaire, comment le véganisme est assumé de manière totale et toujours avec une grande dimension sociale et par conséquent avec une méfiance vis-à-vis de la scène Krsnacore…
Et comme le mouvement ne trouve pas de voie pour avancer, il y a la retombée dans la religion…
Lorsque les membres de Vegan Reich se sont réunis, vous êtes-vous structuré pour être spécifiquement un groupe vegan straight edge ? Ou c’est venu plus tard?
Non, c’était une pensée réfléchie au préalable – je cherchais des gens pour commencer un groupe de libération animale militant. Tout ce temps, j’étais en interaction avec beaucoup de différentes communautés d’activistes, et de là une communauté soudée.
Nous causions beaucoup de controverse dans la communauté anarchiste, soulignant la contradiction de gens exigeant la liberté pour les êtres humains et opprimant les animaux en même temps.
Les gens ont commencé en plaisantant à se référer à nous comme fascistes vegans, voilà où est venu le nom |du groupe « vegan reich »]. L’idée était ; si vous allez nous appeler des fascistes vegans, alors nous allons nous appeler Vegan Reich.
Votre premier enregistrement, Hardline, allait avec un manifeste qui appelle aux gens à vivre en conformité avec « les lois de la nature », et d’éviter sciemment « les actes sexuels déviants et/ou l’avortement ». Cela a choqué – et énervé – beaucoup de gens.
Pour nous, en tant que militants de la libération animale, la qiestion de l’avortement était une question de cohérence.
Notre point de vue n’était pas le même que la vision de la droite chrétienne sur l’avortement; officiellement, le hardline ne disait pas que si une femme a été violée, elle ne pouvait pas obtenir un avortement.
Nous disions que vous devez reconnaître que la vie est la vie. C’était plus orienté vers le groupe des gens de libération animale: si vous dites que la crevette est une vie, et que vous ne devriez pas la tuer, sauf si vous avez absolument besoin de manger, au moins voyez l’avortement de la même façon.
Cela ne peut pas être utilisé comme contrôle des naissances – c’était cela la position hardline.
La question de l’homosexualité était liée à des influences différentes à l’époque. D’un côté, sortant de ce truc punk-rocker anarchiste, plein de fois l’homosexualité était une chose hédoniste pour certaines personnes.
Rétrospectivement, ces aspects ont été influencés par la morale, pas nécessairement la politique. Il y avait un moralisme conservateur, la notion que le sexe était pour la famille.
Évidemment, le groupe a utilisé des images provocatrices – comme le fameux logo avec les deux mitraillettes se croisant – et amené beaucoup de controverse. Comment étaient les concerts ?
Eh bien, nous avons eu beaucoup d’amis dans notre scène locale, et ce que nous disions n’avait pas vraiment d’importance. Mais je pense que dans différentes parties du pays que vous aviez certainement des gens choqués, comme ayant une image violente..
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Les gens de, disons dans le Midwest, seraient comme « Ces gars-là ont des armes! ». Mais en Californie, nous connaissions des punks pacifistes qui avaient des AK-47 dans leurs maillots. Ils avaient affaire à des skinheads et toutes sortes d’autres choses.À la fin des années 1980 et au début des années 1990, certains jeunes de la scène hardcore de New York se sont alliés avec le mouvement Hare Krishna, qui a également favorisé un mode de vie straight edge végétarien. Avez-vous été intrigué par la scène dite Krishnacore?
C’est arrivé à peu près au même temps que le hardline.
Eh bien, nous avons déjà eu ce truc de libération animale radicale, ce qui était en conflit avec leur dépendance par rapport aux produits laitiers.
Mais je pense que le fond du souci tenait à leur notion de réincarnation, et comment c’est attaché à l’injustice sociale et à la souffrance. Dans mon esprit, c’est cela qui at vraiment créé un conflit entre nous et eux. Nous ne gobons pas cela.
Nous ne gobons pas que les gens ou les animaux souffrent à cause de quelque chose qu’ils ont fait avant.
La plupart des gens pensaient que c’était une chose très positive, parce qu’ils étaient végétariens et ont fait toutes ces choses cool. Mais cela ne semblait pas si positif pour nous.
Quelques amis proches, qui ont été marginalement associés au hardline, ont fini par y entrer, et ils en ont en quelque sorte fait leur vie, vous savez, retourner en Inde chaque année, de la même manière qu’être musulman est une partie importante de ma vie, maintenant.
J’ai une une meilleure vision de la chose Krishna qu’alors. Je reste en désaccord avec elle, théologiquement, en tant que musulman, mais j’en ai une compréhension positive comme chemin spirituel.