Sur les chiffres de la SPA sur la hausse des abandons d’animaux

C’est une information très problématique qui a été diffusée par l’AFP, qui est allé directement consulté la « SPA ». Cela a donné des titres comme « La SPA s’inquiète de la hausse des abandons d’animaux cet été », mais aussi des informations comme :

« CHIENS ET CHATS – Rien qu’en juillet, l’association de protection animale a recensé 2623 animaux abandonnés. Soit une hausse de 22% par rapport à 2014. »

Or, le problème est très facile à comprendre : il n’y a pas de SPA centralisée. La SPA dont on parle ici, c’est celle de Paris, qui regroupe de nombreuses structures, qui a été au coeur de multiples scandales ces dernières années en raison de sa gestion financière.

Mais donc ce n’est pas toute la SPA, ou plutôt les SPA, ni même les multiples associations locales.

Donc, quand la SPA parle et donne un chiffre d’abandon, cela concerne ses propres structures, ce n’est pas un aperçu général. La SPA joue très certainement sur l’ambiguïté ici, elle répondrait certainement qu’elle n’a fait parler que de ses structures à elles.

Cependant, l’AFP ne le sait pas et d’ailleurs s’en moque, sinon elle n’aborderait pas les choses ainsi. Le résultat est que les informations diffusées ne sont pas celles qu’il faudrait.

Cela rappelle la triste situation de la défense des animaux en France. Si nous ne sommes évidemment pas pour un rassemblement militant fourre-tout sans aucune base réelle (comme le voulait feu « Droit des animaux » avec une fédération animaliste) ou bien sur une base réformiste institutionnelle (comme le veut L214), la question des refuges est un autre aspect, qui par contre demande l’unité.

On dépasse ici très largement la question des vegans, malheureusement, car le refus de la souffrance animale ne va pas, ce qui est absurde pour nous, pour certains avec le soutien aux refuges ou l’amour de la Nature…

En tout cas, il est évident pour tout le monde qu’un petit refuge isolé gagnerait bien plus en visibilité et en soutien s’il existait une sorte de fédération, de diffusion centralisée des informations.

Il faut bien comprendre que les raisons pour lesquelles cela ne se produit pas sont très concrètes : trop de malversations, trop de trahisons, trop de compromissions, trop d’égos, trop d’égo-trips.

On peut toutefois penser qu’il est possible de contourner cela, au moins sur le plan des informations, et celui des discussions nécessaires. Le site Seconde chance centralise des adoptions, ce qui est incontournable. Pourquoi alors ne pas penser que les refuges pourraient se fédérer et discuter ?

Car la centralisation est inéluctable ; sans cela, on sait bien comment un refuge affronte la société toute entière et ne peut que perdre. Toujours plus d’abandons, toujours moins de moyens, le fonctionnement n’existant que par l’abnégation absolument complète d’une poignée d’individus…

Telle est la réalité. Mais les gens ne le savent pas, la plupart du temps ; ils pensent qu’il y a une seule SPA. Quand ils déposent un animal dans un refuge local, ils ne voient pas ce qu’il y a derrière, l’ampleur du travail fait.

C’est un problème énorme, qui demande, au-delà de la réflexion, un changement radical, sans quoi l’intervention en défense des animaux va se retrouver débordée à un moment. La situation digne du tiers-monde pour les animaux est, en France, clairement possible. L’effondrement est plus que possible, il est inéluctable à terme sans des moyens réellement plus grands.

Car on se doute qu’avec l’individualisme des nouvelles générations cuisinées par le capitalisme et ses valeurs, ce n’est pas l’engagement et l’altruisme qui priment. Il y a bien entendu des soutiens, ce qui rassure, mais ce n’est rien comparé à ce qui est nécessaire.

C’est une problématique terrible pour les prochaines années, et il faut que toutes les personnes véganes assument la bataille sur ce plan !