Les « propos handiphobes » de PeTA

Ces derniers jours, les médias ont fait par d’un dépôt de plainte par deux associations contre l’association PeTA, exigeant des « Excuse Publique et Retrait des Propos Handiphobe sur le site de PETA ». Voici leur appel dans une pétition qui explique l’affaire :

Ce terme de « handiphobe » est aussi stupide que celui de « végéphobe » ou « spéciste » ; ce sont vraiment des constructions universitaires libérales-libertaires servant à une sorte de bourse des « ismes » et des « phobies ».

On est là dans le sectaire, l’irrationnel, l’excès, ce qu’on appelle en politique la « course à l’échalote ». C’est à qui en rajoutera le plus.

Notons au sujet de cette affaire que l’une des associations n’hésite d’ailleurs pas à rapprocher étroitement l’Etat français de l’Etat hitlérien au sujet du handicap, ce qui est bien entendu absurde et quelque chose qui n’est pas meilleur que ce que raconte l’association PeTA.

Cette dernière a répondu à la presse de la manière suivante :

«Il n’y a pas si longtemps, beaucoup d’humains étaient traités comme des «objets» et on enfermait les personnes handicapées dans des institutions parce qu’elles étaient considérées sans valeur pour la société et «embarrassantes» pour leurs familles.

Fort heureusement nous comprenons aujourd’hui qu’aucune discrimination ne doit être tolérée à l’encontre d’une personne, que ce soit sur des critères d’apparence ou d’aptitude physique, son genre ou son âge, et le progrès de notre société passe aussi par le fait d’embrasser l’idée qu’il ne faut pas accepter l’irrespect et la discrimination envers d’autres espèces.

Nous pouvons avoir honte de cette vision étriquée et sectaire du passé, mais notre incapacité à s’interroger sur le traitement actuel de ceux que nous percevons comme «différents» est un risque à l’évolution morale de notre société. Notre défi présent est d’utiliser les leçons du passé, et c’est exactement ce que fait PETA.

Comme le disait Martin Luther King Jr. «Une injustice, où qu’elle soit commise, est une menace pour la justice partout ailleurs.»

Tout cela est ridicule. Il ne s’agit pas de savoir dans quelle mesure ce que dit PeTA est vrai ou pas, il s’agit de refuser ce style dégoûtant, cette approche pragmatique odieuse, qui amène d’ailleurs PeTA à utiliser le principe des « femmes nues ».

L’origine de cela est facile à comprendre : comme chez L214, la logique est celle de l’utilitarisme, théorie élaborée par Peter Singer et diffusée longuement par les « cahiers antispécistes » de Lyon. Au lieu d’une analyse de la réalité, on a une démarche de grand bourgeois désireux de moderniser le droit, de faire des « avancées », de dire : si cela arrange tout le monde ou plein de monde, pourquoi ne pas le faire?

C’est ce que voulait dire PeTA, mais comme c’est déconnecté de la réalité, au profit de l’esprit juridique le plus sec, il n’est étonnant que cela choque et fasse encore perdre du temps.