La COP 21, comme on le sait, a eu lieu en considérant qu’il fallait freiner le réchauffement climatique. C’est l’année 2100 qui sert de référence, tout au moins c’est ce qu’ont expliqué les médias et les commentateurs.
Quand on parle des fameux 2°C, on veut dire par là qu’il s’agit des 2°C de plus entre l’ère pré-industrielle – avant la révolution industrielle, environ autour de 1870-1880 – et l’année 2100.
Voici les passages de l’accord abordant cette question. On notera que l’accord ne cache pas du tout que les promesses faites par les États de baisse des émissions de CO2 ne suffisent pas du tout pour cet objectif de 2°C, qui est en plus présenté comme une sorte d’étape vers un autre objectif qu’il serait idéal d’atteindre et qui serait de 1,5°C.
« Insistant avec une vive préoccupation sur l’urgence de combler l’écart significatif entre l’effet global des engagements d’atténuation pris par les Parties en termes d’émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre jusqu’à 2020 et les profils d’évolution des émissions globales compatibles avec la perspective de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C »
« Note avec préoccupation que les niveaux des émissions globales de gaz à effet de serre en 2025 et 2030 estimés sur la base des contributions prévues déterminées au niveau national ne sont pas compatibles avec des scénarios au moindre coût prévoyant une hausse de la température de 2 °C, mais se traduisent par un niveau prévisible d’émissions de 55 gigatonnes en 2030, et note également que des efforts de réduction des émissions beaucoup plus importants que ceux associés aux contributions prévues déterminées au niveau national seront nécessaires pour contenir l’élévation de la température de la planète en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels en ramenant les émissions à 40 gigatonnes ou en dessous de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels en ramenant les émissions à un niveau devant être défini dans le rapport spécial mentionné au paragraphe 21 ci-après »
On remarquera la taille de la phrase précédente, qui en dit long sur le caractère technocrate et non démocratique de l’accord final de la COP 21…
« Invite le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat à présenter un rapport spécial en 2018 sur les conséquences d’un réchauffement planétaire supérieur à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les profils connexes d’évolution des émissions mondiales de gaz à effet de serre »
« Contenant l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, étant entendu que cela réduirait sensiblement les risques et les effets des changements climatiques »
Sans parler de la question de comment – nous avons vu qu’ici c’est vide – la COP 21 a affirmé l’objectif de 2°C de réchauffement climatique entre 1880 et 2100. C’est considéré par les ONG comme la très bonne nouvelle, le point de départ psychologique d’un nouveau cours (psychologique, car rappelons qu’il n’y a rien de contraignant pour aucun État).
N’est-ce pas pourtant contradictoire que les mêmes qui disent qu’il faut aller à 2°C, voire 1,5°C, comme objectif aient rendu des listes d’objectifs de leur part qui permettent seulement d’avoir comme objectif au moins 3°C ?
Les mêmes disent qu’ils regrettent que leurs propres efforts sont insuffisants : n’est-ce pas là quelque chose d’absurde, voire de franchement démagogique ?
On peut alors voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Une anecdote très parlante consiste justement ici en deux communiqués du 12 décembre 2015 de l’AFP au sujet de la COP 21, qui se contredisent dans leur évaluation. L’AFP ne savait pas trop s’il fallait pencher dans un sens ou dans l’autre, alors elle a fait les deux!
Le titre du premier communiqué était le suivant, dans une veine triomphaliste :
Accord historique à Paris pour sauver la planète du désordre climatique
Le titre du second communiqué dit précisément le contraire :
COP21: 187 pays ont fait des promesses, insuffisantes pour tenir les 2°C
Voici, enfin, deux graphiques permettant de mieux comprendre ce qui se passe sur ce plan.
Le premier montre les émissions de CO2 et leur évolution malgré les conférences de Rio, Kyoto, Copenhague et Doha. Nous sommes en 2015 et donc Paris est à mettre à ce niveau. On voit que la tendance ne va pas dans le sens des 2°C…
Cet autre graphique est sans doute plus parlant. Au-delà des discours, ce qu’il faut c’est la science. Il est très compliqué de comprendre tous les aspects du réchauffement climatique, surtout quand on nie Gaïa comme concept. Mais on a tout de même différents scénarios…
On remarquera que ce graphique montre que même si on arrive à commencer à stocker du CO2 en plus de ne plus en produire, on aura tout de même un réchauffement climatique.
Gaïa, inéluctablement, fait face à la folie humaine, se rappelant à l’humanité au-delà de sa vaine prétention à vivre coupée, séparée, voire contre la Nature.