C’est une question qui revient de temps en temps : pourquoi, après tout, disent des non véganes, refuser les œufs de poule ? Ceux-ci sont produits de manière naturelle par la poule et s’ils ne sont pas fécondés, alors ils ne servent à rien, donc autant les « récupérer ».
Voici une présentation scientifique du processus par Espace Sciences :
« A l’âge adulte, la poule possède quelques milliers d’ovules appelés ovocytes. Chaque jour, un d’eux se développe jusqu’à devenir, en une dizaine de jours, le jaune dit vitellus. Le vitellus mûr est libéré dans l’oviducte, sorte de tuyau de 65 cm dans lequel l’oeuf se forme.
En quelques heures, le blanc d’oeuf se forme autour du vitellus qui tourne sur lui-même pour maintenir le jaune au centre. Puis, les deux membranes coquillières sont élaborées à partir de carbonate de calcium que la poule stocke dans ses os et ses intestins. Les muscles internes de l’oviducte continuent d’agir pour faire tourner l’oeuf sur lui-même et uniformiser la coquille.
Il ne reste plus qu’à colorer l’oeuf par des pigments contenus dans les sécrétions biliaires et l’évacuer par le cloaque. Cloaque qui sert aussi à recueillir le sperme du coq pour féconder le vitellus. Dans ce cas, l’oeuf pondu éclora en un poussin vingt et un jours plus tard. »
Il arrive que des personnes véganes n’arrivent pas à savoir comment répondre à cette question : après tout, il s’agit de refuser tout produit d’origine animale, catégoriquement, pour des raisons morales.
Le problème ici est que les gens non véganes harcèlent de remarques : et si la poule est heureuse dans un grand enclos, si on ne la tue pas pour manger et on ne la mutile pas, etc. etc.
Or, en réalité, la réponse est très simple. Il suffit de renverser la problématique, en abandonnant enfin la question de la consommation, pour aborder celle de la production.
On sait que bon nombre de véganes raisonnent de manière individuelle, se focalisant sur « leur » consommation. C’est là que se situe la faille des gens faisant la promotion des œufs de poule comme objet de consommation qui serait « possible ».
Ce qu’il faut faire, de manière correcte, en réalité, c’est se focaliser sur la production. Car les œufs de poule ne tombent pas du ciel, il faut bien que la poule vienne de quelque part. Qu’elle soit née, que ses parents soient nés, etc.
Séparer la poule de la vie de ses parents, de la réalité de son espèce, de son rapport à la Nature, est totalement anthropocentriste. On ne peut pas séparer la poule du coq, des autres poules, de la Nature dont elle devrait faire partie.
Le fait de poser la question : « pourquoi ne pas manger des œufs de poule ? » est un piège amenant à raisonner en question de consommation, alors qu’il faut raisonner en termes de production, et donc se demander d’où vient la poule.
Et comme en tant que personnes véganes, nous refusons l’exploitation animale, nous ne pouvons pas accepter par conséquent une partie de ce qui relève de l’ensemble de l’exploitation animale.
C’est là ce qui doit distinguer la libération animale des tentatives de retourner dans le passé, comme le veut la ZAD, qui n’hésite pas à tuer des poulets, petite production oblige.
Qu’au Moyen-Âge, l’exploitation des poules avait un sens, comme celle des animaux en général, c’est historiquement un fait facile à comprendre, mais au 21e siècle alors que l’humanité peut disposer d’une production végane très facilement, et donc d’une consommation végane ?