« Comment on fait pour compter les animaux? »

Sur le site suisse Migros magazine, on trouve cette question et cette réponse à l’intérêt immense.

Comment on fait pour compter les animaux?
Une question d’Abigaele, 8 ans.

La réponse Dr Séverine Altairac, biologiste et médiatrice scientifique au Musée cantonal de zoologie à Lausanne:

« En réalité, on ne sait pas combien d’animaux existent. Les scientifiques ont déjà identifié 1,5 million d’espèces d’êtres vivants, mais on considère qu’il en existe au moins neuf millions. Ce qui veut dire des milliards et des milliards d’individus, surtout si on pense aux insectes.

Ceux que l’on connaît le plus mal, ce sont les animaux du fond des mers et les insectes.

On estime qu’au rythme où travaillent les scientifiques à l’heure actuelle, il faudrait plusieurs centaines d’années pour les répertorier.

Ceux-ci décrivent quand même entre 15 000 et 18 000 nouvelles espèces par an,dont la bonne moitié sont des insectes.

Sur terre, ce sont les zones tropicales qui présentent la plus grande diversité d’espèces.

En Suisse, on découvre aussi de nouvelles espèces. Il s’agit souvent d’insectes.

Par exemple une guêpe, le poliste suisse, découvert en 2014 et qui vit dans la région de Zurich. Il y a également la petite cigale des montagnes, Cicadetta sibillae, que l’on trouve au Tessin, dans les Grisons et en Italie.

Toutefois, avec l’évolution et plus encore à cause des changements climatiques, certaines espèces ont de fortes chances de disparaître avant même que l’on ne sache qu’elles existent.

De nouvelles espèces apparaissent régulièrement, ce qui fait qu’il est impossible de répondre de manière exacte à la question d’Abigaele.»

Voilà quelque chose qui devrait être enseigné à tous les enfants. Un tel aperçu permet de voir les choses dans toute leur profondeur, de sortir d’une vision unilatéralement anthropocentriste. L’idéologie dominante prétend tout dominer, tout contrôler, tout connaître, maîtriser l’évolution de la planète.

Mais la moindre approche vraiment scientifique montre bien que ce n’est pas le cas, que la richesse de la vie est sous-estimée, quand elle n’est pas tout simplement niée. L’idéologie dominante a en effet une mentalité de comptable et est pragmatique, divisant les êtres vivants en utiles et nuisibles.

Il faut donc mettre en avant que la Nature est un processus d’une richesse sans bornes, que la vie s’est développée de manière formidablement riche et continue de le faire. A cela, il faut opposer la figure de l’être humain qui lui détruit au lieu de participer à la richesse, d’y contribuer. Au lieu de détruire la vie sur Terre, on ferait bien mieux de faire en sorte qu’elle puisse s’agrandir sur d’autres planètes, qu’elle puisse conquérir toujours plus de place.

Encore faut-il pour cela apprécier et aimer la vie, et il n’est guère étonnant que la société qui célèbre la destruction de la vie réfute également les valeurs straight edge, au nom de l’individualisme et du droit… à l’auto-destruction!