« Nicolas Hulot n’entrera pas au gouvernement »

La rumeur, qui a commencé avant-hier, s’est propagée dans tous les médias… Pour se terminer hier par un message de Nicolas Hulot sur Twitter.

Nicolas Hulot a montré avec ce tweet qu’il ne servait à rien : étant institutionnel, il avait les moyens d’agir vraiment en leur sein, en tant que numéro deux du gouvernement, juste derrière Manuel Valls.

Il a refusé, préférant selon certains commentateurs une candidature à la prochaine présidentielle. D’ailleurs Jean-Paul Besset et Pascal Durand viennent de quitter EELV. Pascal Durand a dirigé EELV en 2012 et en 2013, il est aux côtés de Nicolas Hulot depuis de nombreuses années, dès 2007, étant même son directeur de campagne pour la primaire écologiste de 2012 (perdue face à Eva Joly).

Nicolas Hulot ne prend naturellement pas position ouvertement dessus, expliquant juste qu’il ne participerait pas à une primaire de gauche.

En fait, il fait tout pour ne pas cliver, pour être populaire en allant dans le « sens commun » qui n’est rien d’autre que le masque du conformisme qui s’imagine plus ou moins « rebelle ». C’est aussi pourquoi il avait écrit la préface de l’édition française de l’encyclique du pape au sujet de l’écologie, « Laudato Si ».

Sur France Inter, Nicolas Hulot a même réfuté l’existence de l’écologie comme système de pensée :

« Je me demande si « écologie politique » n’est pas une forme d’oxymore.

L’écologie, pour moi, est supra-politique. Si l’écologie est politique c’est parce que les grandes formations politiques ont déserté ce sujet. »

Nicolas Hulot se pose en fait comme homme providentiel et on ne peut pas comprendre sinon le lancinant populisme qu’il pratique de manière ininterrompue.

C’est le contraire qui est vrai : la « politique » n’est pas politique, la vraie question politique aujourd’hui c’est l’écologie.

C’est une question écologiste et donc politique que de dire : on laisse les riches rouler en 4×4, ou on les en empêche par la force. C’est une question écologiste et donc politique que de dire : on laisse les entreprises pratiquer la vivisection, ou on les en empêche par la force. C’est une question écologiste et donc politique que de dire : on laisse l’Amazonie subir la déforestation, ou on empêche cela par la force.

Nicolas Hulot n’est, évidemment, pas un révolutionnaire : selon lui l’écologie peut être diluée au sein du système, car c’est une question de survie pour le système lui-même. Sauf que le système en question est totalement irrationnel et se moque de toute pratique écologiste, y compris gestionnaire, car il s’imagine que demain il trouvera bien autre chose pour continuer à exister, que de toutes façons l’humanité ne pourra jamais exister différemment.

Tout cela suinte, au fond, la peur : la peur du soulèvement des consciences, la peur d’avoir à bouleverser les pratiques de la vie quotidienne, la peur d’avoir à cesser un mode de pensée anthropocentriste confortable.

Nicolas Hulot veut être au-dessus de la politique, parce qu’il veut neutraliser l’écologie dans ce qu’elle porte : le 21e siècle connaîtra pourtant inéluctablement une révolution écologiste, ou il ne sera que chaos, guerre, effondrement de la civilisation.

Il y a un proverbe qui dit qu’il faut boire le calice jusqu’à la lie : la société française, pétrie d’esprit conformiste faussement rebelle, doit donc supporter Nicolas Hulot (et L214, EELV, etc.) jusqu’au bout, jusqu’à ce que tout le monde comprenne les enjeux réels de notre époque…

C’est une guerre qui est menée contre la planète. Elle a besoin de nous. De notre abnégation complète, de notre engagement total.