« L214, l’association anti-abattoirs qui choque »

Le Figaro a publié un article au sujet de l’association L214, dont voici des extraits. Cela suit la dénonciation par l’association de maltraitance ignoble dans un abattoir relevant de l’industrie du bio, avec un appel au « respect de la loi » (la vidéo est disponible ici sans avoir à s’inscrire).

Le Figaro présente la stratégie de L214, qui tient à choquer afin d’exercer des pressions dans l’opinion publique pour obtenir des réformes. Il en ressort clairement que le principe de l’association n’est pas une culture démocratique, une mobilisation populaire, mais une pression réformiste utilisant les méthodes commerciales du marketing en jouant sur l’irrationnel.

On est ici dans le témoignage chrétien face à l’horreur des abattoirs, nullement dans un éloge de la Nature et l’appel à rejoindre sa cause.

L’association atteint d’ailleurs ici une apogée qui se révélera rapidement comme un cul-de-sac, comme un simple accompagnement local faussement combattif de ce qui est un fait : la croissance exponentielle et la généralisation de l’exploitation animale à l’échelle mondiale, et l’inévitable résistance qui lève et qui doit aller jusqu’à la révolution.

L214, l’association anti-abattoirs qui choque pour mobiliser

Le gavage des canards, le broyage des poussins, les lapins d’élevage mutilés, et les récents scandales autour des animaux abattus vivants dans les abattoirs à Alès ou au Vigan… Autant de dénonciations polémiques émanant d’une même organisation: l’association L214.

À l’origine, l’organisation est née d’un mouvement rassemblant une dizaine de militants déterminés à mettre fin au gavage des canards: Stop Gavage, lancée en 2003. Les bénévoles y mènent des actions de sensibilisation en arborant des photos choc de gavage industriel devant de grands hôtels et restaurants. Dès 2004, la campagne a recours à la diffusion d’images obtenues dans des industries afin de sensibiliser les consommateurs.

En 2008, les militants fondent l’association L214, à laquelle Stop Gavage est intégré. Ce nom intrigant fait référence à l’article L214-1 du Code rural, premier texte de loi à désigner tout animal comme «un être sensible» dont les «impératifs biologiques» doivent être pris en compte.

Un mot d’ordre emblématique de la finalité de l’association, dont la cause dépasse la question des abattoirs, qui est surtout transitoire: L214 encourage, dans l’idéal, à «se passer de produits d’origine animale» afin de limiter -et à terme, de cesser- l’exploitation des animaux par les humains. Nombre de ses militants sont d’ailleurs adeptes du végétarisme ou du veganisme (qui exclut toute consommation de produits issus de l’animal).

Depuis sa création, quelques faits d’armes ont forgé la notoriété de L214. En 2008, la première vidéo choc d’abattoir, tournée dans une usine Charal de Metz, est diffusée par l’association. En 2013, la campagne anti-gavage de l’association a poussé plusieurs grands chefs, dont Joël Robuchon et Alain Ducasse, à changer de fournisseur de foie gras.

À l’automne 2014, l’association a décliné la méthode en visant directement des enseignes vendant des œufs de poule élevées en batterie, comme Système U ou Monoprix, là encore par le biais d’une vidéo choc. Nouvelle réussite: Monoprix a abandonné les œufs de batterie; un chemin également suivi plus récemment par l’enseigne Michel et Augustin.

C’est toutefois en octobre dernier que l’association s’est imposée dans l’univers médiatique, avec la diffusion de la vidéo montrant de graves manquements à l’abattoir d’Alès, dans le Gard. Les images donnent lieu à la fermeture administrative immédiate de l’établissement (qui a rouvert en décembre) et le clip «Abattoir made in France», sous-titré en anglais, a atteint 1,6 million de vues. «

Il y a eu un avant et un après Alès», confirme au Figaro Sébastien Arsac, fondateur et porte-parole.

Le nombre de sympathisants a encore grimpé -l’association compte 10.000 adhérents et leur page Facebook affiche plus de 430.000 abonnés – et le ministère de l’Agriculture a adressé une lettre à l’association pour l’assurer de son action.

L’évolution du nombre de recherches des termes «L214» et «association L214» sur Google depuis 2008 montre un pic en octobre dernier: