Les éleveurs, ces préjugés du passé

Le Figaro a donné la parole à un éleveur partant à la retraite. Ce qu’il dit mérite une très grande attention : les animaux, « on s’y attache »…

« C’est comme ça » : justement non, le véganisme est possible. Mais on voit très bien ainsi la contradiction terrible, qui travaille les êtres humains travaillant dans ce genre de métiers.

S’il n’y avait pas la pression sociale, faisant que « c’est comme ça », ces métiers n’existeraient pas : personne n’a envie de tuer.

On a un exemple de cette pression sociale – qui n’a rien de démocratique – avec Le Figaro étudiant qui donne la parole à un éleveur.

Le titre est intéressant :

Jonathan, 27 ans, producteur de volailles, se verse «un salaire de 900 euros par mois»

C’est tout à fait trompeur, car ce propriétaire d’une exploitation de 34 000 poulets sur place gagne bien plus, au point qu’il rembourse un prêt de 45 000 euros par an!

Et pour lancer son business, il a eu comme cadeaux 30 000 euros de l’Association des jeunes agriculteurs, 40 000 euros de la part de la région pour son utilisation de matériaux à basse consommation d’énergie, 30 000 euros de la part de la coopérative pour qui il travaille…

Ce « pauvre » éleveur qui est présenté comme gagnant 900 euros gagne donc pratiquement 5000 euros, a reçu des aides faramineuses, et rembourse ce qui va être pour lui une propriété…

C’est un bel exemple de pression sociale favorisant les éleveurs, les soutenant financièrement, les soutenant moralement et idéologiquement, avec leur esprit d’entreprise, leur culte du terroir, du « travail bien fait » et autres poncifs des années 1950-1960.

On voit très bien qu’une rupture complète est nécessaire avec cette approche, qu’il faut la rejeter dans le passé, qu’il est nécessaire de renverser cette vieillerie… Les éleveurs sont des préjugés du passé.