Antoine Waechter, candidat aux présidentielles 2017

Antoine Waechter, qui avait déjà été candidat aux élections présidentielles en 1988 où il avait obtenu 3,78 % des voix, sera candidat l’année prochaine, au nom du Mouvement écologiste indépendant.

Ce mouvement, très restreint, représente en quelque sorte le canal historique de l’écologie politique des années 1970 et à la française, le canal habituel ayant donné EELV. La candidature a clairement comme but de viser au remplacement d’EELV, accusé d’avoir transformé l’écologie politique en simple soutien au Parti Socialiste.

Voici la déclaration du MEI :

Un candidat incarnant l’indépendance de l’Ecologie Politique pour l’élection présidentielle de 2017

Réunis en Conseil National ces 19 et 20 mars 2016, les Écologistes du Mouvement Écologiste Indépendant,

– au regard des exigences environnementales, démographiques, sociétales et de leur urgente prise en compte,
– au regard de la nécessité politique de présenter un candidat qui ait la volonté de rassembler toutes les forces de l’écologie en France,
ont désigné Antoine Waechter, Président des Écologistes M.E.I., afin de présenter sa candidature à l’élection présidentielle de 2017.

Pour faire face à la gravité de la situation écologique, seule l’indépendance de l’Ecologie Politique, un rassemblement, une coordination entre tous les écologistes, pourra permettre la prise en compte des enjeux environnementaux dans toutes les politiques menées.

Par son engagement : co-fondateur de l’Ecologie Politique en France, son expérience : il a été candidat à cette élection, sa constante implication pour défendre l’indépendance de l’Ecologie, Antoine Waechter est un candidat intègre et crédible.

Ce sont les principales raisons qui ont amené le Conseil National du M.E.I. à formuler ce choix.

On peut, en effet, accuser Antoine Waechter de ce qu’on veut, mais il est toujours resté opiniâtre dans son option et, pour le coup, il a un véritable engagement « naturaliste » absolument éloigné d’EELV.

Il est vrai toutefois qu’il a appelé à soutenir François Bayrou aux présidentielles de 2007, ce qui montre que ce genre de projet est ramené à être simplement « centriste » en l’absence de ligne autre que décroissance + critique de la démographie + volonté de stabiliser l’écosystème.

Dans cette tradition historique de l’écologie politique, soulignons tout de même l’indéniable ouverture aux animaux, avec un texte très abouti sur la condition animale, qu’on peut qualifier de welfariste ultra, avec par exemple la volonté d’interdiction de vente à l’étalage des animaux.

Symbole de la contradiction, il est demandé également l’interdiction de chasser les mercredis et dimanches, ce qui est un indicateur de la volonté de ne pas chercher la « rupture ».

On a ici la vraie écologie politique à la française, qui se considère comme « à part », comme ayant une bonne idée essentielle, le reste ne la regardant pas. C’est une attitude qu’on retrouve historiquement d’ailleurs dans la scène de protection animale. D’où, évidemment, la récupération de cet apolitisme par le populisme d’extrême-droite parfois.

Le problème, cependant, au-delà du manque d’orientation végane, est le manque de remise en cause par rapport à un échec historique. L’écologie politique à la française s’est déjà réalisée : cela a donné EELV. On peut bien sûr penser qu’il aurait mieux fallu que Waechter gagne, mais cela n’a pas été le cas, et il y a des raisons à cela.

Pour les résumer simplement : incapacité à voir l’expansion massive de la production de « viande » à l’échelle mondiale, aveuglement devant la nécessité morale de la libération animale, acceptation du capitalisme qu’il faudrait « ralentir » et des institutions qu’il faudrait « aménager », et surtout incompréhension de la dimension profonde de la négation de la Nature en France (celle-ci étant d’ailleurs ici réduite au terme d’écosystème).