Les soirées « slams »

Nous vivons une époque de fuite en avant dans l’individualisme  et un pseudo hédonisme.

Le site gay Têtu, issu du magazine éponyme qui été liquidé financièrement l’année dernière, est historiquement de cette approche.

Toujours à l’affût de « l’actualité », il présente de manière critique par rapport aux risques – mais sans dénoncer ouvertement, esprit libéral-libertaire oblige – une pratique gay extrême, dans l’article « Slam : les drogues au service de marathons sexuels« , où il est raconté :

« Les soirées slam sont apparues il y a peu de temps en France et coïncident avec l’arrivée sur le marché des nouvelles drogues de synthèse.

Les drogues de synthèse sont des substances qui imitent les effets de drogues plus classiques comme l’ecstasy, les amphétamines, la cocaïne… mais dont la structure moléculaire diffère légèrement. Elles contournent ainsi la législation et peuvent donc être vendues librement sur internet.

La drogue de synthèse la plus utilisée dans le cadre du slam est la méphédrone. Sa structure chimique imite celle de la cathinone, une substance naturelle psychoactive contenue dans le khat, un arbuste africain. Malgré son interdiction en 2010, ce produit est toujours disponible sur internet et ce à faible coût.

La particularité de la méphédrone est qu’elle augmente considérablement les capacités sexuelles. Non seulement le plaisir ressenti est décuplé mais la durée de l’érection est bien plus longue.

Cette substance est aussi connue pour altérer la notion du temps et couper les sensations de faim et de sommeil.

Les soirées s’étendent ainsi facilement sur des périodes allant de 24 h à 72h. Il n’est pas rare qu’elle soit associée à d’autre produits tels que la cocaïne, le cannabis, la kétamine, le GHB etc.

Chaque slameur réalise ainsi son cocktail de produits en fonction de ses attentes. Par exemple, l’addition de kétamine permettra une plus grande perte de contrôle, le GHB, lui, pourra être utilisé comme anesthésiant pour supporter des pratiques sexuelles douloureuses. (…)

On retrouve aussi associé à cette drogue un sentiment de toute puissance, des sens exacerbés (notamment le toucher et une sensibilité accrue à la musique), une déshinhibition totale, un profond bien-être, un sentiment euphorique, une humeur hypersociable, et enfin une grande énergie physique.

Au plan relationnel, une empathie sincère voire un état fusionnel avec l’autre sont souvent évoqués.  (…)

D’un point de vue psychologique, on associe souvent cette pratique à une conduite ordalique. L’ordalie c’est risquer sa vie pour tenter de se poser en maître de son destin. En ce sens, le slam serait pour certains un moyen de se sentir exister.

Pour d’autres, la dimension autodestructrice voire suicidaire ne peut être écartée. La théorie psycho-sociale veut que ce soit une substance qui colle à notre époque: «on veut tout, tout de suite, très vite et très fort». »

Inutile de préciser le terrible degré d’aliénation qui est sous-jacent à une telle démarche. On est ici dans l’extrême visant à donner un sens à la vie, à combler un manque affectif, une perspective de construire quelque chose.

Mais est-ce bien nouveau ? Ce n’est pas sans rappeler les orgies romaines, l’esprit décadent « fin de siècle ». C’est une orientation de gens nihilistes, ne croyant en rien à part leur ego.

Seule leur auto-satisfaction compte dans le monde. Et pour se sentir vivre, au-delà de la Nature qui est entièrement niée, il n’y a plus que le mysticisme du sado-masochisme, de  la sexualité comme violence.