« Poulets rôtis prix libre »

Tous les médias parlent bien entendu de l’incendie d’une voiture de police où deux policiers étaient présents. Les gens qui ont fait cela ont été arrêtés et on va attendre de voir ce qu’ils ont à dire, mais sans doute ne faut-il rien espérer puisqu’on est là dans la surenchère pour masquer le vide complet sur le plan de l’utopie.

Un symbole très parlant est ce mot laissé devant la voiture de police calcinée, reflétant tout un état d’esprit lamentable…. « Poulets rôtis prix libre ».

Comment peut-on, en 2016, avec tout ce qu’on sait, vouloir changer le monde ou la société sans assumer le véganisme ? Comment peut-on prétendre être « rebelle » ou « révolutionnaire », sans choisir de défendre les créatures opprimées subissant les tortures du capitalisme ?

C’est là totalement contradictoire. L’ordre du monde tel qu’il existe fait du mal aux animaux, détruit la Nature, cela tout le monde le sait.

Tout le monde trouve d’ailleurs cela mal, à part ceux qui en profitent, même si très peu de monde entre en rupture avec les pratiques dominantes. Alors, pourquoi les gens prétendant vouloir changer les choses « oublient » tout cela ?

Peut-être simplement, parce qu’ils ne prétendent rien à part à opposer leur individualité à ce qui ne leur plaît pas.

Ce qui fait qu’on est en droit de penser, qu’en fait, ils sont une partie de ce monde, une partie de la course à la destruction qu’on peut voir ici et là, dont le terrorisme religieux est une des formes les plus sanglantes.

On assiste vraiment à la course au glauque, au morbide, au malsain et cela traverse toute la société. C’est la course à qui sera le plus choquant, le plus spectaculaire. Les gens qui prétendent défendre les animaux en utilisant leurs corps morts lors de rassemblements relèvent de cette même tendance.

Où est le projet, la dimension positive, l’utopie ? N’est-ce pas pourtant ce dont notre société a besoin ? Où sont les valeurs positives, constructives ?

Il faut affirmer, ainsi, les valeurs positives : la compassion, la bienveillance, l’esprit de collectivité, la mise au service des technologies en faveur de la protection de la planète, le véganisme comme respect des autres, le straight edge comme respect de soi-même et base d’une vie authentique capable de constructions sentimentales et culturelles…

Qu’on affronte la police pour cela, c’est tout à fait acceptable et d’ailleurs inévitable, puisqu’on peut se douter que les grandes entreprises défendront leurs bénéfices et le style de vie qu’elles imposent à la société.

Il ne faut pas être naïf et s’imaginer que le véganisme va être instauré de manière légale, institutionnelle, sans aucune révolution… Les associations comme L214, les auteurs comme Francione, Regan etc. vendent littéralement du rêve.

La bataille pour le véganisme est révolutionnaire… elle exige un changement d’état d’esprit général, mais aussi la transformation de la société. Tout comme le changement d’état d’esprit général, la transformation de la société exige le véganisme…