Hier s’est tenu à l’Assemblée Nationale un colloque dont le titre était « Animal Politique-La condition animale au coeur des enjeux politiques ».
Les deux organisatrices étaient Laurence Abeille, députée EELV du Val-de-Marne, et Geneviève Gaillard, députée socialiste des Deux-Sèvres, avec comme « ambition de mettre la condition animale au cœur des enjeux politiques dans la perspective d’une année électorale décisive, 2017 ».
C’est donc une tentative d’institutionnalisation de la question animale, soutenue par la liste suivante d’associations :
Alliance Anticorrida – Antidote Europe – ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) – Association Stéphane Lamart – AVF (Association Végétarienne de France) – C’est Assez ! – CIWF France (Compassion In World Farming) – CNSPA (Confédération Nationale des SPA) – Code Animal – CRAC Europe (Comité Radicalement Anti Corrida) – FLAC – Fondation Assistance aux Animaux – LFDA ( La Fondation Droit Animal, éthique et sciences) – Fondation Brigitte Bardot – Fondation 30 millions d’amis – FUDA – IFAW France (International Fund for Animal Welfare) – L214 – OABA (Oeuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs) – One Voice – PETA France (People for the Ethical Treatment of Animals) – Welfarm – Pro Anima – SNDA (Société Nationale pour la Défense des Animaux) – Sea Shepherd – la SPA (la Société Protectrice des Animaux) – 269 Life France.
Une telle logique de « fédération » était le rêve de feue l’association « Droits des animaux », le voici se réalisant comme plate-forme pour le « bien-être animal ».
Car on se doute bien que dans une telle perspective, le véganisme ne saurait être qu’entièrement accessoire, une variante plus « radicale », mais certainement pas la base du processus.
D’ailleurs, la présidente de la Société protectrice des animaux (de Paris) est très claire dans ses propos à l’Humanité : les lois sont suffisantes, il suffit juste de les appliquer, le véganisme c’est non.
De nouvelles mesures législatives sont-elles nécessaires pour assurer le bien-être animal ?
Natacha Harry : « La loi a déjà évolué, mais cela n’a pas été suivi d’effet. La reconnaissance de l’animal comme être sensible est resté de l’ordre du symbolique.
Mais elle n’est pas appliquée sur le terrain. Nous sommes chaque jour confronté à ce paradoxe et nous interpellons régulièrement les pouvoirs publics. On peut toujours faire une loi qui s’additionnera aux autres, mais appliquons déjà celles qui existent. Nous essayons d’avoir une démarche pragmatique. Ce qui est inscrit dans le code civil notamment est déjà très clair. »
N’y a-t-il pas à l’inverse un extrémisme de la cause animal pour arrêter toute consommation de produit animal ?
Natacha Harry : « Nous ne sommes pas sur ce dogme. A la SPA, nous respectons ceux qui mangent de la viande comme ceux qui n’en mangent pas. Ce que nous ne pouvons admettre, c’est que l’animal soit abattu de manière indigne. »
Des propos qui ne sont guère surprenants de cette personne qui a fait des études de vétérinaire et de marketing à HEC, ayant présenté et produit ensuite des émissions comme « Le Magazine de l’élevage [de chevaux]. » On peut se demander ce qu’elle peut bien penser de l’association 269 dont l’une des démarches connues d’activistes est de se faire marquer 269 au fer rouge!
Mais tout cela est bien secondaire sans doute, puisque la fédération à naître compte coordonner l’ensemble sans accrocs :
« Animal Politique », ce sont 27 organisations nationales de protection animale associées pour lancer la mobilisation associative et citoyenne.
Un colloque, des intervenants et des prises de positions, qui au delà des questions, apportent des propositions pour un nouveau projet de vie avec le monde animal.
Le colloque présentera un premier état des lieux et des perspectives envisagées pour la condition animale, avec l’objectif de proposer un « manifeste » commun dont l’ambition est de peser fortement sur les élections présidentielles et législatives de 2017. Ce manifeste, rédigé par les associations fédérées en groupes de travail, sera présenté à l’automne, lors d’un second événement national.
Il est tout à fait logique de voir que L214 fait partie des associations : peu importe la morale, on est ici dans le pragmatisme pur et dur. Ce que nous appellerons de la naïveté (ou de l’hypocrisie), car croire que dans un pays socialement en catastrophe on puisse faire avancer la question sans s’affronter aux grandes entreprises et en contournant le peuple, c’est totalement absurde…
Concluons sur le programme et posons une dernière question éthique : est-il cohérent de donner la parole à des personnes non-véganes et de proposer des adresses de restaurants non végétaliens pour parler de la question animale ?
« ANIMAL POLITIQUE » : le programme
9h : passage des contrôles de sécurité avec pièce d’identité obligatoire et votre invitation. Accueil et café
9h30 : ouverture du colloque par les députées Laurence Abeille et Geneviève Gaillard10h00 – Comment ce que nous savons des animaux doit nous mobiliser pour changer les politiques ?
Briser l’écart entre l’état des connaissances scientifiques et la prise en compte sociétale de l’animal.
Avec :
Pierre Jouventin, directeur de Recherche au CNRS en éthologie des oiseaux et mammifères,
Vincent Message est écrivain et maître de conférences en littérature générale et comparée et création littéraire à l’université Paris 8 Saint-Denis.
Martin Gibert, philosophe,
Geneviève Gaillard, députée des Deux-Sèvres et présidente du groupe d’études « protection animale » à l’Assemblée Nationale.
Débat avec le public.Pause déjeuner.
12h15 – 13h30 : pause déjeuner, au retour, prévoir le temps de repasser les contrôles de sécurité
14h00 – reprise du colloque14h00 – Comment les médias et les lanceurs d’alertes contribuent à la mobilisation associative et citoyenne ?
Historique et moyens des acteurs de la protection animale, vers une mobilisation qui peut gagner en efficacité.
Avec :
Audrey Garric, journaliste, chef adjointe du service Planète/Sciences pour « Le Monde »,
Audrey Jougla, journaliste et écrivain,
Hélène Thouy, avocate et co-fondatrice de l’association Animal Justice et Droit.
Débat avec le public.– Comment les connaissances actuelles influencent l’intégration de la question animale dans le droit et l’enseignement ?
L’intégration de la question animale dans les cursus universitaires et les formations professionnelles, levier d’évolution sociétale et politique.
Avec :
Florence Burgat, philosophe, directrice de recherche à l’INRA, co-rédactrice en chef de la revue semestrielle de droit animalier.
Jean-Pierre Marguénaud, professeur de droit privé et de sciences criminelles, membre de l’I.D.E.D.H (Institut de Droit Européen des Droits de l’Homme) et directeur de la Revue Semestrielle de Droit Animalier
Débat avec le public.– « Animal politique » ? Comment construire un projet politique pour la condition animale et lancer la mobilisation ?
Consacrer le respect du bien-être animal dans la mobilisation politique
Avec :
Melvin Josse, doctorant en sciences politiques à l’université de Leicester, auteur de Militantisme, politique & droits des animaux.
Corine Pelluchon, professeur de philosophie, spécialisée en philosophie politique et en éthique appliquée, auteure de nombreux ouvrages, notamment : Les Nourritures. Philosophie du corps politique, Paris, Seuil, coll. » L’Ordre philosophique », 2015.
Laurence Abeille, députée du Val-de-Marne et présidente du groupe d’études sur la biodiversité -à l’Assemblée Nationale
Débat avec le public.
Fin du colloque – Clôture par Laurence Abeille et Geneviève Gaillard« ANIMAL POLITIQUE » : les informations pratiques !
Lieu : Assemblée Nationale, salle Victor Hugo,
101 rue de l’Université, 75007 Paris.
Métro : Invalides ou Assemblée nationalePour déjeuner :
Le Bourbon
01 45 51 58 27
1 Place du Palais Bourbon, 75007 ParisCasa Germain (italien)
83 Rue de l’Université, 75007 Paris.
01 44 18 07 04Café des ministères
83 Rue de l’Université, 75007 Paris
01 47 05 43 62Bistrot saint-Dominique
131 Rue Saint-Dominique, 75007 Paris
01 45 55 80 42Cuisine végétarienne
La verrière
24 Avenue de Tourville, 75007 Paris
01 77 18 39 16Veggie
38 Rue de Verneuil, 75007 Paris
01 42 61 28 61