Le « SMMMILE Vegan Pop Festival »

Le « SMMMILE Vegan Pop Festival« , qui se tiendra à Paris du 16 au 18 septembre 2016, est une de ces horreurs bobos propres à notre époque.

C’est la négation de la libération animale comme devoir moral concret au profit d’un véganisme individuel nombriliste et existentialiste.

Le festival utilise le terme d’escapade : très bien, reprenons le, tout cela c’est du véganisme d’escapade.

Un festival pour tous : véganes, végétariens, végé-curieux, écolos, gourmands, amateurs de pop, de rock, d’electro …

Un festival où les festivaliers et les partenaires collaborent différemment pour imaginer ensemble un futur désirable, collaboratif, vegan et pop !

SMMMILE, c’est une escapade hors du temps pour rêver en musique et en images, s’interroger sur l’alimentation de demain, se déconnecter et se questionner sur la place de la technologie, imaginer de nouveaux modèles sociaux et économiques …

Un festival où l’on découvre, où l’on partage des moments uniques, où l’on fait autant la fête que l’on prend le temps de réfléchir, dans un esprit ouvert, pop, familial et slow.

C’est encore une preuve qu’en France, les bobos ont réalisé une OPA sur le véganisme, tentant d’en dissoudre la signification par rapport aux animaux.

L’annonce du festival en question est d’ailleurs tout à fait claire :  qu’on remarque le « et/ou ».

La vidéo de présentation fait exactement de même. On a l’absurdité de fêter le véganisme avec « des gens pas végans » – les animaux apprécieront…

Tout cela parce qu’il y a de multiples raisons pour être vegan, avec naturellement, dans le style bobo, une allusion racoleuse à la sexualité (« plein de bonnes raisons », à 0mn33s).

Ce n’est même plus du véganisme sans animaux : c’est du véganisme ouvertement existentialiste, purement d’escapade.

C’est une simple forme de mode de vie bobo cherchant à être acceptable par le système.

6 000 personnes par jour
13 264 belles rencontres, 4 871 câlins et 2 964 numéros échangés

L’appel fait par le festival pour être soutenu tient de l’hypocrisie bobo la plus vile :

« SMMMILE débarque à Paris le 16, 17 et 18 septembre 2016 au cœur du Parc de la Villette !
SMMMILE c’est 3 jours de bon son, de bon sens et de bonne cuisine, dans un esprit ouvert, familial et pop. Ce n’est pas un festival comme les autres car une large partie du SMMMILE est en accès gratuit (!!) dans un esprit citoyen et n’a pas de buts expressément commerciaux. »

Pas de « but commercial », c’est une sacrée blague typique des bobos, qui pratiquent un business ne s’assumant pas tel quel. C’est du capitalisme qui se prétend « alternatif », dans l’esprit libéral-libertaire.

Pour preuve, la plate-forme du business « make sens », qui fait l’éloge des « entrepreneurs sociaux » (sic!) est d’ailleurs un partenaire du festival.

Les lieux du festival représentent le nec plus ultra du capitaliste bourgeois bohème parisien : le Trabendo, le Cabaret Sauvage, les pelouses du Parc de la Villette…

Preuve de cette culture capitaliste et bobo, le site officiel du festival met en avant des marques pas du tout végan, sous prétexte qu’il y a quelques produits qui le sont…

Il met en avant des personnalités « pop » et surtout consensuelles, à la mode… Le véganisme d’escapade surfe sur l’air du temps!

Le soutien officiel médiatique consiste en Radio Nova et Arte, ces bastions du libéralisme-libertaire le plus urbain et décadent.

Pour bien rassurer, du côté justification pratique, on a… l’Association Végétarienne de France, qui a également lancé une OPA sur le véganisme ces derniers temps.

La contradiction est évidente – pourquoi se dire végétarien si le véganisme est mieux? – mais ici on est dans la logique relativiste, libéral, etc.

Cela saute aux yeux et c’est indéfendable : comment peut-on prétendre parler du véganisme en parlant du végétarisme?

Regardons de ce fait la définition du véganisme faite par le festival. Les animaux arrivent en seconde place des préoccupations, et il n’y a aucune mention de la compassion, de l’amour pour les animaux, de la Nature.

On est là dans l’existentialisme bobo, qui se limite à ne pas vouloir « mal faire ».

Le véganisme est une philosophie et un mode de vie qui cherchent à exclure, autant qu’il est pratiquement possible, toutes les formes d’exploitation des animaux. Il soutient le développement d’alternatives pour le plus grand bien :

Des humains

La mortalité précoce baisse de 15% chez les végétaliens par rapport aux omnivores.
De nombreux paysans de pays pauvres ne mangent pas à leur faim tout en cultivant des champs de soja ou de maïs destinés à nourrir les animaux élevés pour la consommation des habitants des pays riches.

Des animaux

Plus de 60 milliards d’animaux terrestres et 1000 milliards d’animaux marins sont tués dans d’abominables conditions chaque année.

Et de l’environnement

51% des productions de gaz à effet de serre sont liées à l’élevage (selon l’étude Worldwatch Institute qui démontre la sous-estimation des chiffres de la FAO).

Tout est dit. La petite-bourgeoisie intellectuelle tente de faire sa place au soleil du capitalisme sous une forme bobo artificiellement vegan.

On est ici à mille lieux de la morale vegan, de l’abnégation complète envers les animaux.