Malheureusement, le « oui » l’a emporté lors de la consultation concernant l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, avec 55,17%. C’est un résultat qui ne peut que nous attrister, surtout avec une participation de 51,08%.
On ne peut pas dire que la question de Notre-Dame-des-Landes n’était pas connue, qu’il n’était pas facile de connaître les enjeux. Mais c’est l’esprit tourné vers la « réussite économique » qui a primé, sans aucune réflexion sur la Nature, sur la logique totalement commerciale et délirante d’un vaste aéroport comme celui prévu.
Le piège de la consultation a été de poser la question sous forme de celle du « développement » et dans le cadre du chantage à la mondialisation et à la concurrence internationale, sans parler de la question de l’emploi, le piège était grand.
Voici une carte proposée par Ouest-France, montrant où le oui et le non sont respectivement majoritaires : on voit clairement la tendance.
Faut-il pour autant expliquer que la consultation a été biaisée, que tout n’a formé qu’un piège ? C’est ce que pensent les principaux opposants au projet, avec d’un côté l’ACIPA et de l’autre les zadistes.
Mais ce serait très facile de penser cela. Il y a une part de vérité, bien sûr, car les institutions n’auraient pas organisé la consultation sans espoir de succès, ni sans mettre les moyens pour y parvenir.
Reste qu’il n’y a pas eu de vaste mobilisation populaire, de projet de société alternatif visible et pour cause : la Nature n’a jamais été prise en considération.
La question de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes s’est vue réduite à son aspect environnemental, au mieux, car c’est surtout devenu un point de fixation pour des gens cherchant à vivre dans leur coin, de manière autosuffisante, avec une sorte de modèle médiéval…
C’est tellement vrai qu’il semble bien qu’ils n’ont pas compris l’enjeu de la consultation et qu’ils ne voient pas que la répression va désormais être générale, et d’une bien autre proportion que jusqu’à présent.
Il y a ici une part de naïveté, mais de naïveté voulue, car ces gens ne veulent pas changer la France et encore moins le monde. Ils ne sont pas universels, ils veulent vivre leur vie à leur manière, voilà tout.
Ils n’ont pas de sens d’abnégation pour les animaux, ils ne reconnaissent pas la Nature. Par conséquent, il ne peut en ressortir rien de positif.
Une victoire du « non » à la consultation les aurait obligé à porter quelque chose de plus grand, cela aurait pu faire avancer les choses, c’est dommage. Nous avions apprécié la ZAD à son début, alors que tout restait possible, avant le tournant « localiste ».
La consultation sur Notre-Dame-des-Landes a vraiment marqué la fin d’une époque et d’ailleurs, il faudra se souvenir de ceux qui n’ont pas mobilisé pour la victoire du « non », participant au triomphe d’un apolitisme général insupportable, d’un mépris pour la Nature qui dépasse l’entendement.