Présentation apocalyptique du rapport annuel sur le climat

Le rapport sur le climat pour l’année 2015 à été rendu public par l’agence météorologique des Etats-Unis, qui a été supervisé par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), avec la participation de 450 scientifiques, de 62 pays.

Les médias en ont largement parlé, assumant un ton catastrophiste tranchant avec le relativisme des années précédentes. On est passé du relativisme à l’expression d’une sorte de banalité de la catastrophe.

En fait, les médias alignent les chiffres, mais ne savent pas quoi en faire. On apprend ainsi que la température mondiale pour 2015 à été supérieure d’à peu près 0,45°C à la moyenne de la période entre 1980 et 2010, ce qui fait que le triste record de 2014 à été battu de 0,15°C.

Mais bien sûr les médias ne peuvent y ajouter une conclusion, il faudrait qu’ils assument qu’il faut tout remettre en cause. Étant eux-mêmes une partie de ce qu’il faut changer, ils ne peuvent que constater. Constater que l’océan n’a cessé de voir son niveau monter, avec 70 millimètres de plus que la moyenne enregistrée en 1993, année du début de l’utilisation des satellites pour les mesures.

Les médias en ont fait une présentation apocalyptique, c’est une démarche très religieuse qui est mise en avant, avec dans l’idée  la normalité de la destruction de la planète.

L’idée est que tout cela relève de la tragédie, que rien ne peut être fait contre cela. Tout cela serait inéluctable, seule l’indifférence individuelle serait la réaction normale, pour survivre dans un monde à l’agonie.

Il suffit de se rappeler d’ailleurs que les religions ont encore un poids énorme pour l’humanité aujourd’hui, et toutes valorisent la vie au-delà de ce monde, présentant la planète comme un lieu de malheur, de douleur, comme une vallée de larmes, comme un lieu d’apocalypse.

Le résultat est que les institutions tentent de prétendre gérer, comme avec la COP 21, alors qu’en réalité tout le monde sait très bien que le système fonctionne au jour le jour et que de toutes manières les intérêts des grandes entreprises ne seront jamais menacés de par leur importance économique.

De toutes manières, si l’on regarde les réactions des gens, elle est simple. Soit il y a indifférence, surtout chez les jeunes, soit il y a incompréhension. Les gens ne savent pas par où commencer, ni quoi faire. Ce problème semble tellement énorme… A cela s’ajoute les partisans du moindre effort, surtout les associations comme Greenpeace ou le WWF, qui limitent l’activité proposée au financement et à quelques comportements importants, mais certainement pas une fin en soit.

Ce qui manque c’est la compréhension que sans lutte à l’échelle de la planète elle-même, rien ne sera suffisant. Le sens du slogan la Terre d’abord! est justement de se placer au niveau général afin de réellement se confronter à la destruction anthropocentrique.

Il est ainsi très important que les informations concernant le réchauffement climatique ne soient pas présentées comme des abstractions, mais toujours dans une perspective concrète, en indiquant qu’elle vision du monde il faut développer pour briser la dynamique dominante qui est un véritable écocide.