L’histoire complexe du chien Bonny, en Allemagne

C’est une affaire dont le résultat à été annoncé dans tous les médias allemands et il est intéressant de voir de quoi il en retourne, alors qu’on se doute qu’en France cela peut arriver aussi.

L’affaire commence avec la promenade d’un jeune chien de neuf mois appelé Bonny dans une forêt près de Brandebourg. Il est malheureusement perdu et n’est pas retrouvé malgré un mois de recherche. La raison en est simple : des touristes avaient trouvé le chien près d’une aire de repos d’autoroute et l’avaient emmené avec eux.

Le jeune chien, qui se retrouvait désormais dans cette nouvelle famille à l’autre bout de l’Allemagne, au sud à Munich, reçut alors comme nom celui de Lulu. La puce électronique n’était pas liée à un nom, quant à la police elle a expliqué qu’elle n’avait pas le temps pour cela.

L’affaire aurait pu s’arrêter là si, deux années après, les personnes ayant pris Bonny n’avaient pas tenté d’avoir des documents de l’éleveur, afin, comme on peut s’en douter, de faire de la reproduction.

Cependant, l’éleveur avait quant à lui les coordonnées des « propriétaires » légaux. S’ensuivit alors une série de procédures légales, qui viennent de se terminer. L’ancienne famille – principalement un vieux chasseur de 70 ans – peut récupérer Bonny, à partir du moment où sont payés 3 271,16 Euros à la famille de Munich pour l’alimentation et l’hébergement du chien.

Il y a ici tellement d’aspects qu’il est difficile de faire la part des choses, mais une chose est certaine : l’animal a été considéré comme une marchandise devant revenir à ses légitimes « propriétaires » alors que personne n’a demandé son avis au chien, étant le premier concerné, lui qui a vécut dans 2 foyers différents, qui a connu l’errance, et maintenant 2 familles se battent pour l’avoir.

Le problème en tout cas c’est qu’il est clair qu’avec l’organisation actuelle de la société, la complexité des êtres vivants n’est pas prise en compte. La seule chose qui compte c’est d’un côté l’économie avec ses marchandises, de l’autre l’ordre public.

Il y aurait pu avoir des rencontres entre le chien et les deux familles, pour voir comment il se comporte, comment il réagit. Il faut voir dans quelle mesure il est heureux ou stressé, inquiet ou rassuré.  Cela sera visible de manière assez pertinente par des « experts ».

Seulement voilà tout cela demande des moyens ainsi qu’une vision du monde. Or, aux yeux de la société il s’agit juste de savoir à qui appartient la marchandise, afin que l’ordre public ne soit pas troublé…