Référendum sur la légalisation du cannabis : 5 arguments pour dire non

Il n’y a pas encore de référendum sur la légalisation du cannabis, mais en ce début septembre 2016, nous pensons que le mouvement pour cela est lancé. La campagne pour la victoire du non à la légalisation du cannabis sera ardue dans un pays pétri d’individualisme et de perte du sens de toute responsabilité sociale.

Il faut donc réfléchir à comment bien formuler les arguments, comprendre les enjeux dans ce qui est une bataille culturelle pour des valeurs ! Voici ce qui pourrait être mis en avant…

1. Le cannabis anéantit le tonus, supprime la volonté, amollit l’esprit de manière profonde, provoque la paranoïa, d’autant plus chez les jeunes dont le cerveau est encore plastique. Le cannabis est un danger pour la santé, qui rend dépendant.

« Mais le lendemain ! le terrible lendemain ! tous les organes relâchés, fatigués, les nerfs détendus, les titillantes envies de pleurer, l’impossibilité de s’appliquer à un travail suivi, vous enseignent cruellement que vous avez joué un jeu défendu. La hideuse nature, dépouillée de son illumination de la veille, ressemble aux mélancoliques débris d’une fête. La volonté surtout est attaquée, de toutes les facultés la plus précieuse. » (Baudelaire, Les paradis artificiels)

2. Le relativisme général se fonde sur une société qui ne serait plus composée que d’individus totalement isolés les uns des autres. Chacun pourrait faire ce qu’il veut, « du moment que cela ne dérange personne ». Le cannabis relève de cet esprit de refus de toute responsabilité sociale.

« Ajouterai-je que le haschisch, comme toutes les joies solitaires, rend l’individu inutile aux hommes et la société superflue pour l’individu, le poussant à s’admirer sans cesse lui-même et le précipitant jour à jour vers le gouffre lumineux où il admire sa face de Narcisse ? » (Baudelaire, Les paradis artificiels)

3. La quête d’un « paradis artificiel » est une fuite hors du monde réel. Cela amène à penser que la réalité ne suffit pas, que pour être heureux il faut quitter ce qui est vrai au profit d’une « joie » illusoire. Le cannabis participe à cette idéologie de la fuite vers ce qui apparaît comme meilleur mais ne l’est pas.

« Cette espérance est un cercle vicieux : admettons un instant que le haschisch donne, ou du moins augmente le génie, ils oublient qu’il est de la nature du haschisch de diminuer la volonté, et qu’ainsi il accorde d’un côté ce qu’il retire de l’autre, c’est-à-dire l’imagination sans la faculté d’en profiter. » (Baudelaire, Les paradis artificiels)

4. La légalisation du cannabis participe à la marchandisation du monde. Aux yeux du capitalisme, tout relève de la marchandise, y compris les animaux, les corps humains, les émotions.

L’élargissement du capitalisme au cannabis est l’expression d’une tendance générale à la commercialisation, à la fabrication de marchandises toujours plus diverses servant toujours à aliéner les esprits.

Le renforcement de cette tendance, à laquelle participe la légalisation du cannabis, ne peut donc qu’être combattue, puisqu’elle se nourrit d’elle-même : la légalisation renforcerait encore plus le mouvement à la marchandisation.

5. L’idéologie du cannabis prétend que celui-ci est naturel, que sa consommation relève d’un choix personnel, qu’il serait moins nocif que le tabac ou l’alcool. En réalité, le cannabis est un fait de société, c’est un produit hautement industrialisé (modifié génétiquement, produit dans des entreprises avec des investissements conséquents, etc.). Quant à la nocivité, ce n’est pas parce qu’elle serait moins nocive que d’autres choses qu’il faudrait l’accepter.

Ainsi, dire non au cannabis, c’est contribuer au combat contre les drogues et l’alcool, c’est ne pas accepter le relativisme, pour au contraire relancer la lutte contre ce qui est nocif.

La lutte contre le cannabis a ainsi une identité historique : celle de refuser le « moindre mal » (la légalisation vaudrait mieux que les mafias), celle de refuser la fuite individualiste dans les paradis artificiels, celle de vouloir une vie naturelle, ce qui amène forcément à reconnaître la Nature !