La compilation « Stones To Mark A Fire »

Nous sommes en 1995 et Rod Coronado est en prison pour de multiples actions illégales dans le cadre de la lutte pour la libération animale.

D’origine amérindienne, il a été actif dans l’ALF et porte-parole de l’ELF, alors qu’à l’âge de 19 ans il avait rejoint, en 1985, le Sea Shepherd, causant en 1986 deux millions de dollars de dégâts à la flotte islandaise chassant les baleines.

En 1995, il est en prison pour avoir participé, dans le cadre de l’opération « Bite back » de l’ALF, à l’attaque des unités de recherche de l’université du Michigan, causant 125 000 dollars de destruction et anéantissant 32 années de données de recherches.

Dans le cadre de son soutien, on trouve bien entendu la scène vegan straight edge, au coeur de la mouvance pour la libération animale. Les deux petits labels alternatifs « Militant Records » et  ‎ »Vegan Earth Order » sortirent alors une compilation dont les bénéfices lui allaient : « Stones To Mark A Fire » (« des pierres pour démarrer un feu »).

Il est possible de le télécharger ici. On y retrouve les principaux groupes de musique de la scène vegan straight edge, d’orientation musicale très différente, mais tous dans une optique de conflit avec la vie quotidienne dominante.

Il y a ainsi Earth Crisis (avec The Order that shall be), Statement, Abnegation, Birthright, etc. (et bizarrement le groupe Hatebreed à ses débuts, leur chanson n’étant pas ici présente dans le téléchargement).

Le véganisme n’est pas né ces dernières années. Le véganisme est né dans le prolongement de l’émergence de l’ALF en Angleterre dans les années 1970 et 1980, de la scène vegan straight edge émergeant aux Etats-Unis dans les années 1990.

Le véganisme n’est pas une forme de « fuite », ce qui est appelé un « escapisme » en anglais, mais une approche de la vie quotidienne exigeant la rupture avec les valeurs dominantes.

Bien entendu, le système tente d’intégrer le véganisme, et il peut y parvenir en partie, en créant un petit secteur commercial en vivotant.

Mais il ne peut pas intégrer le besoin de se confronter de manière complète à l’exploitation animale, l’envie intelligente de combattre la destruction de la planète, la reconnaissance morale et culturelle que l’humanité n’est qu’une composante de la Nature !