Le libertinage est pathétique : il se veut « libération », alors qu’il n’est que glauque, sordide, désert sentimental, fuite en avant dans une sexualité toujours plus marquée par les rapports de force.
Vu le contexte général, on sait bien que cette forme de « passe-temps » a le vent en poupe et Le Monde s’en est fait la promotion avec un article pathétique :
Le voyage coquin se fait une place dans le tourisme
Outre-Atlantique, une quinzaine de croisières libertines sont organisées chaque année.
Voici les premières lignes, qui ont cela de cocasse que la société mise en avant a été fondée par Iris de Villars, passé par l’école informatique « 42 » de Xavier Niel, le fondateur de Free.
Celui-ci a commencé dans le « minitel rose » et est désormais le propriétaire du quotidien Le Monde (avec les richissimes Pierre Bergé et Matthieu Pigasse) où l’on trouve donc cet appel du pied à soutenir la nouvelle entreprise « libertine »…
Echangisme, candaulisme, gang bang, soirée mousse, la croisière s’amuse de plus en plus.
Alors que des étages entiers de palaces parisiens restent fermés faute de clients, que les salles des restaurants sont désertées à la suite des attentats terroristes, les paquebots seraient pleins à craquer… de libertins.
Un nouveau site libertin, Swingsy.fr, contraction de swinger (échangiste) et de sexy, veut profiter de cette vogue du sexe embarqué. Il est actuellement en quête de nouveaux fonds pour se diversifier dans le voyage coquin. Une mode qui rapporte.
On l’aura compris, il faut investir dans Swingsy.fr, y adhérer, etc. L’appel du pied est flagrant :
Le voyage libertin semble un créneau très porteur. En plein essor. Il s’élèverait au total, chaque année, à près de 20 milliards de dollars dans le monde (18,8 milliards d’euros).
Et ils sont nombreux à vouloir leur part de cette imposante manne. Notamment sur Internet. « Il y a un site libertin qui se crée chaque semaine en Europe », indique Georges Salmaso, directeur commercial de la principale agence immobilière du Cap d’Agde (Hérault), la Mecque du libertinage.
Pour se démarquer de la concurrence, Swingsy.fr sera uniquement accessible par cooptation. Il table sur « 2 500 parrains, uniquement des couples, sélectionnés en France via des clubs libertins partenaires », explique Iris de Villars, directrice générale du site.
A 24 ans, cette développeuse aux longues boucles brunes est issue de la promotion 2014 du « 42 », l’école d’informatique fondée par Xavier Niel, actionnaire à titre individuel du Monde.
Tout la suite de l’article est du même acabit, comme avec par exemple :
Après un premier appel de fonds, en juin, de 70 000 euros, Swingsy, valorisé 1,2 million d’euros, a lancé une seconde levée et recherche cette fois 300 000 euros. Un apport d’argent frais pour mettre en ligne « Swingsytravel.com, un site de voyages libertins.
C’est pratiquement un publi-reportage sur une entreprise. Les commentaires de l’article ne s’y sont pas trompés, ni arretsurimages.net.
C’est de la retape pour bourgeois « branchés », c’est-à-dire décadents. L’article l’assume entièrement, affirmant que « le panier moyen des libertins français serait estimé à 3 000 euros ».
Et c’est encore plus flagrant quand on regarde ce que propose Swingsy.fr, à savoir rien du tout.
Sur son facebook et son twitter, on trouve des phrases pseudo-érotiques, avec des photographies du même acabit, pioché sur le net !
Voire même, comme ici, sur une banque d’images (123RF), sans même payer l’image.
Les deux images suivantes, qui se suivent sur le twitter de l’entreprise, reflètent bien le caractère ahurissant de stupidité de la démarche.
Une parodie du « prolétaires de tous les pays, unissez-vous » accompagne l’image d’une femme aux côtés duquel est écrit (en anglais) « ma petite salope », tandis que la suivante parle de… raffinement, savoir-vivre, belles choses, champagne…
On l’aura compris : le pseudo raffinement n’est qu’une prétention même pas réussie pour tenter de masquer qu’on est là dans les travers de la grande bourgeoisie comme dans les années 1930, avec les orgies, le culte de la soumission, etc.
C’est de la décadence « sélect » !