Le nucléaire en Europe actuellement

Sortir du nucléaire a publié une carte intéressante présentant la situation du nucléaire aujourd’hui en Europe.

On notera cependant que la Pologne et la Biélorussie comptent s’ouvrir au nucléaire.

Voici la présentation concernant certains pays.

France

58 réacteurs nucléaires produisent 77 % de la consommation d’électricité. 9 réacteurs arrêtés, 1 en construction.

La France demeure le pays le plus nucléarisé au monde par rapport au nombre d’habitants, mais les résultats financiers et technologiques désastreux d’EDF et AREVA ex-fleurons de l’industrie nucléaire française laissent à prévoir un abandon progressif et souhaitable de l’atome.

Le parc nucléaire français est dans un état préoccupant, avec une moyenne d’âge de 32 ans par réacteur en fonctionnement, il est plongé en 2016 dans un scandale industriel impliquant l’utilisation de pièces défectueuses dans de nombreuses installations.

Allemagne

8 réacteurs nucléaires en fonctionnement produisent 14 % de la consommation électrique.

Programme nucléaire stoppé dans les années 1990 ; puis décision de sortie du nucléaire adoptée en 2000, remise en cause en 2010, puis de nouveau votée en 2011. Le dernier réacteur allemand devrait être arrêté d’ici 2022.

Contrairement aux idées reçues, les fermetures de réacteurs n’ont pas provoqué de blackout, et n’empêchent pas les Allemands de rester exportateurs nets d’électricité.

Le secteur des énergies renouvelables allemand emploie plus de 350 000 personnes et subvient en 2015 à 32 % des consommations électriques. Si la programmation du mix énergétique est respectée, leur part pourrait représenter 50 % des consommations d’électricité en 2030 et 80% d’ici 2050.

La fermeture des réacteurs à la suite de Fukushima n’a pas entrainé d’ouverture de nouvelles mines de charbon, mais une continuité de son utilisation dans le mix énergétique. La croissance des énergies renouvelables permet progressivement de réduire cette dépendance aux énergies fossiles.

Royaume-Uni

19 réacteurs en fonctionnement produisent 15% de l’électricité consommée. À la suite d’un très long feuilleton mouvementé, la Grande Bretagne s’est engagée en 2016 à construire deux nouveux réacteurs EPR à Hinkley Point pour un cout prévisionnel astronomique (21 milliards d’euros) déjà décrié par certains comme « l’objet le plus cher du monde ».

Son prix pourrait encore augmenter côté anglais avec le référendum du Brexit et la dévaluation de la Livre Sterling consécutive.

C’est EDF qui construira les réacteurs, aux côtés du chinois CGNC, et tout laisse à penser qu’elle n’aura pas les capacités techniques et financières pour le mener à bien dans les temps.

Le prix garanti à EDF pour le rachat de l’électricité produite par ces EPR est déjà bien supérieur aux prix du marché: les clients anglais apprécieront !

Belgique

6 réacteurs nucléaires en service produisent 55 % de la consommation d’électricité.

Un moratoire sur le programme a été adopté en 1988.
Un accord gouvernemental entre les écologistes et la gauche avait prévu une sortie du nucléaire en 2025.

Une première phase de cette sortie devait commencer dès 2015 mais jusqu’ici rien n’a été fait alors que des réacteurs des centrales de Doel et Tihange fonctionnent encore avec des milliers de fissures dans leurs cuves (allant jusqu’à 18 centimètres !)

Italie

Deux référendums en 1987 et 2011 contre le nucléaire. 4 centrales mises en fonctionnement avant le premier référendum ont été arrêtées entre 1987 et 1990.

Autriche

Programme nucléaire stoppé par référendum en 1978 alors qu’une première centrale était construite et prête à démarrer. Le recours au nucléaire est interdit dans la constitution autrichienne.

Suède

Un référendum en 1980 avait obligé le gouvernement à adopter un programme de sortie du nucléaire d’ici 2010. Deux réacteurs ont été fermés en 1999 et 2002. Puis cela a été remis en cause et la sortie a été abandonnée en février 2009…

Suisse

5 réacteurs nucléaires produisent 38 % de l’électricité consommée.
La Suisse dispose de 5 réacteurs vieillissants et parmi les plus anciens au monde (Beznau I est en service depuis 1969 !) et ne présentant aucune garantie face au risque sismique.

La Suisse ne compte cependant pas les remplacer et propose fin novembre 2016 un référendum à propos de la sortie du nucléaire du pays qui s’accomplirait d’ici 2029.