Jean-Luc Bennhamias et la légalisation du cannabis et des drogues

Ancien « écolo » des Verts passé au MODEM, Jean-Luc Bennhamias est désormais président du Front démocrate et co-président de l’Union des Démocrates et Ecologistes (UDE).

On se doute que cela ne représente rien à part un réseau d’élus, mais en tout cas celui lui permet de se présenter aux « primaires » organisées par le Parti socialiste.

Et on peut déjà deviner qu’il va se présenter comme le partisan le plus clair de la légalisation du cannabis.

Non pas la dépénalisation, « cache-sexe » de la légalisation employé par les hypocrites, mais la légalisation en tant que tel. A part l’interdiction aux mineurs, le cannabis deviendra par conséquent une marchandise comme une autre.

C’est ce qu’il prônait déjà dans la seconde partie des années 1990, où d’ailleurs en tant que secrétaire national des Verts il a eu des soucis avec la justice, qui n’appréciait pas à l’époque la mise en avant de la légalisation du cannabis, en l’occurrence lors des journées d’été des Verts…

Mais il ne faudrait pas croire que cela s’arrête au cannabis. Le libéralisme libertaire ne connaît par définition pas de limites…

Voici ce que disait par exemple il y a quelques mois Gilles Saulière, Secrétaire National du Front Démocrate dans sa tribune « Dépénaliser le cannabis ou mieux, libéraliser et encadrer l’usage et le marché des drogues » :

« Question à 2€ :

– Qu’est-ce qui est interdit à peu près partout dans le monde du vingt et unième siècle ? Les drogues.

– Quelle est aujourd’hui, au vingt et unième siècle, la source principale de richesse du petit et du grand banditisme un peu partout dans le monde ? Les drogues.

– Pourquoi ? Parce que, l’usage des drogues est aussi vieux que le monde, parce que la recherche et l’usage de substances ou de pratiques ayant pour but d’oublier momentanément un peu de la dureté du monde et au contraire de favoriser le plaisir, est aussi ancienne que le monde.

Et que, pour cette raison, interdire ne signifie pas, supprimer, éradiquer comme on peut éradiquer une maladie (et encore), mais signifie simplement en extraire l’usage de la vie légale, ouverte, aux yeux de tous, fermer les yeux, avoir bonne conscience, transformer tout consommateur en délinquant tout en lui ouvrant grandes les portes de l’industrie du crime, de son opacité mortelle et de son absence totale de tout sens moral. (…)

Quant on relit un peu l’histoire de tout cela, on s’aperçoit que jusqu’au vingtième siècle globalement, seules quelques religions, toujours promptes à interpréter leurs propres textes de façon restrictive et quelques monarques et autres dictateurs « éclairés » (que j’aime cette notion surréaliste…), interdirent à tour de bras, qui l’alcool, les drogues, le tabac, etc. pour prétendument protéger leurs ouailles par définition inaptes à contenir leurs excès et à maîtriser leur propre vie, n’est-ce pas ! »

C’est, d’une certaine manière, le contraire exact de ce que nous disons ! On a ici la légende que les drogues seraient naturelles, auraient toujours existé, relèvent d’un choix personnel…

Que rejeter les drogues serait un principe dictatorial brimant l’individu dans les possibilités de sa vie, etc. etc.

Notons également qu’une autre personne se présentant très vraisemblablement aux « primaires » est le socialiste Vincent Peillon, lui aussi favorable au cannabis.

Pas étonnant quand on voit cette anecdote donnée par le Nouvel Observateur, qui permet de figurer le personnage :

Bachelier à 16 ans, Vincent Peillon a commencé sa carrière professionnelle en travaillant pour la compagnie des wagons-lits sur la ligne Paris-Copenhague. Une expérience qu’il a mis à profit pour se lancer dans les affaires, explique « le Monde ».

Le jeune homme importe d’abord en contrebande du saumon fumé, de l’alcool et des cigarettes, avant de fonder une entreprise de vente import-export, avec pour slogan : « Du saumon norvégien pour tous ».

C’est le prototype même du petit capitaliste comme on peut le détester… Et, ministre de l’Éducation en 2012, il a expliqué la chose suivante concernant le cannabis :

« Je suis très étonné parfois du côté un peu retardataire de la France sur un sujet qui, pour moi, est d’ampleur. On peut lutter par les moyens de la répression, je suis absolument pour, mais en même temps je vois que les résultats ne sont pas très efficaces. »

Cela promet pour les « primaires » et cela montre que malgré que François Hollande ne se présente pas, la tendance à la légalisation du cannabis continue sa marche…