La primaire organisée par le parti socialiste a amené deux vainqueurs en vue du second tour et l’écologie est réapparue de deux manières.
Pas avec le candidat Manuel Valls, que le thème n’a jamais interpellé, mais avec Benoît Hamon et François de Rugy.
Benoît Hamon, qui est arrivé en tête, a utilisé l’écologie comme argument lors de son discours de victoire, en résumant celle-ci, bien entendu, à l’environnement.
Voici ses propos :
Tout au long de cette campagne, j’ai été à la rencontre des Français et je tire la conviction des échanges nombreux que j’ai eu avec vous, qu’il faut en finir les vieilles recettes, la vieille politique, ces vieilles solutions qui ne marchent plus.
Demain [lundi] dans plusieurs villes de France, il y a aura à nouveau un pic de pollution atmosphérique qui va mettre en danger la santé des Français les plus vulnérables et à commencer par les plus jeunes, les enfants.
Qui ne voit pas qu’il faut aujourd’hui impérativement changer de modèle de développement, placer la conversion écologique de notre économique en tête des politiques de notre pays, sauf à accepter, sauf à tolérer de laisser à nos enfants un monde qui va devenir de plus en plus invivable ?
C’est d’une certaine manière anecdotique, mais c’est un grand indicateur : l’écologie ne sera jamais ici qu’un faire-valoir.
Un faire-valoir que François de Rugy compte utiliser. Il n’appelle pas à soutenir Benoît Hamon ni Manuel Valls mais espère les rencontrer aujourd’hui, en vue bien entendu des places à prendre pour l’avenir…
François de Rugy compte être, dans tous les cas, la béquille écologiste du parti socialiste…
Il est tellement content qu’il se vante d’être le candidat écologiste qui a eu le plus de voix à une primaire, quelle qu’elle soit !
Sauf qu’il n’y en a qu’une autre, en 2011, et qu’il n’y avait pas de candidat écologiste… Quel racolage !
Voici sa déclaration d’hier soir, dont le vide est complet : l’écologie est directement présentée comme une béquille à la gauche.
Mesdames, Messieurs,
Je veux avant tout remercier celles et ceux d’entre-vous qui avez participé à cet exercice démocratique de la primaire de la gauche.
J’avais dit que je serais le candidat du parler-vrai : je le serai jusqu’au bout.
La participation enregistrée aujourd’hui doit interroger tous les progressistes qui ne se résignent pas à devoir choisir au deuxième tour de la présidentielle François Fillon contre Marine Le Pen.
C’est pourquoi je pense aussi à vous, qui étiez venus voter à la primaire en 2011 et n’avez pas voté aujourd’hui. Je pense à vous qui avez voté François Hollande au premier tour de la présidentielle et êtes « ailleurs » aujourd’hui.
Il nous faut renouer ce fil d’ici le 23 avril prochain.
Le parler-vrai, c’est de reconnaître que j’aurais aimé obtenir un résultat plus important.
Je constate que dans une campagne très courte, une mécanique s’est mise en place qui a eu pour conséquence de concentrer l’attention médiatique sur quatre candidats, et finalement de polariser les choix sur trois d’entre-eux.
Pour autant, vos 60.000 suffrages – c’est une estimation à cette heure- font qu’aucun candidat écologiste n’avais rassemblé autant de voix, lors de primaire, quelle qu’elle soit.
Tout au long de cette campagne, je me suis employé à faire entendre une voix nouvelle : celle d’une écologie positive et pragmatique, une écologie responsable et concrète, une écologie du bon sens. Une écologie qui s’inscrit dans le rassemblement des progressistes.
A chacune et chacun d’entre-vous qui m’avez apporté votre suffrage aujourd’hui, je veux dire ma détermination à continuer dans les mois qui viennent à porter cette voix : celle du progrès par l’écologie.
C’est dans cet esprit que je propose à Benoit Hamon et à Manuel Valls – que je félicite pour leur qualification au deuxième tour-, de les rencontrer dès demain.
A l’un et à l’autre, je demanderai quels points du projet que j’ai porté ils sont prêts à intégrer dans leur programme.
Et je les interrogerai également sur les points de divergences que j’ai pu identifier lors des débats.
Je leur demanderai enfin comment ils entendent, concrètement, contribuer à l’indispensable rassemblement des progressistes d’ici le premier tour de l’élection présidentielle.
Je ferai ensuite connaître ma préférence, chacun demeurant évidemment libre de son expression dimanche prochain.
Mes derniers mots iront à mon équipe, à ma directrice de campagne, Véronique Massonneau, mais aussi aux militants, aux élus, parlementaires, et ministres qui m’ont soutenu.
A eux comme à chacune et chacun d’entre-vous qui m’avez apporté votre soutien, je veux dire que pour rénover la gauche, rénover la vie politique française, inscrire l’écologie au coeur du projet des progressistes, nous avons tant à faire ensemble.
Vive la République !
Vive la France !
De tels propos, face à une crise écologique planétaire, face à la destruction de la Nature de manière accélérée, sont de la poudre aux yeux pour tenter de calmer les esprits.
« Dormez, braves gens » est-il expliqué, nous nous occupons de tout ! Eh bien non, justement, ils ne s’occupent de rien…