Les mauvais exemples de San Francisco et de l’Arabie Saoudite

Le véganisme est ou bien pour tout le monde, ou bien pour personne. C’est un mode de vie qui s’inscrit dans la tradition humaniste et qui veut une humanité meilleure.

Faut-il alors se satisfaire du fait que le Conseil des Autorités de Surveillance de San Francisco vient de voter à l’unanimité l’interdiction « aux magasins d’animaux de compagnie de vendre des chiens ou des chats non obtenus auprès des organisations de sauvetage d’animaux ou des refuges » ?

Parce que l’image d’Epinal de la San Francisco « alternative » n’existe plus depuis longtemps. C’est une ville monstrueusement chère, avec une élite très riche « branchée » (et donc pas avec Trump), et même une place-forte de la finance mondiale.

Avec la loi sur les refuges, on est dans le charity-business, exactement comme avec le prince saoudien Khaled bin Alwaleed.

Son père n’est pas moins que la 20e fortune mondiale, avec environ 26 milliards de dollars ; lui-même a grandi dans un palais qui vaut 136 millions de dollars.

Et on devrait se satisfaire qu’il soit végétalien ?  Et même s’imaginer, comme le fait le magazine en ligne Vegactu, que « Devenu vegan, le prince saoudien Khaled bin Alwaleed est en train de métamorphoser son pays » ?

Ou encore qu’ « une génération progressiste monte ainsi en puissance en Arabie Saoudite » ?

Parce qu’on parle tout de même de l’Arabie Saoudite, un pays connu pour ses mœurs particulièrement arriérées… La religion y domine entièrement, il n’y a même pas de constitution, la monarchie appliquant le Coran au pied de la lettre, sous la forme dite islamique « wahabite », avec un prosélytisme effréné dans tous les pays du monde à coups de petro-dollars.

En Arabie Saoudite, on décapite au sabre, on lapide, etc., la monarchie est tellement consanguine que les problèmes de santé sont massifs dans la tribu royale, les femmes n’ont aucun droit, les travailleurs non plus, bref on l’a compris il n’y a rien de positif et la liste est sans fin.

Et sous prétexte qu’un prince devient végétalien et parle d’écologie, afin de préparer son pays et son argent au business de demain, on devrait être content ?

C’est tout simplement ridicule et c’est une question de choix à faire ici. Soit on considère le véganisme comme une sorte de cerise sur le gâteau et on se satisfait de tout et n’importe quoi, en s’imaginant qu’on vit dans un monde sans queue ni tête où de toutes façons, rien n’est clair.

Soit on reconnaît qu’il y a une réalité sociale et à ce moment-là on l’admet dans sa démarche. Et on choisit son camp : soit un véganisme pour bobos et millionnaires, soit une démarche populaire avec un véritable fond : l’amour pour les animaux.