« Sans supplémentation et savants calculs, le végétalisme conduit à la mort »

Philippe Legrand est Directeur du laboratoire Biochimie Nutrition Humaine à l’Agrocampus-INRA de Rennes, il est également Expert Anses (Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale).

Autant dire qu’il relève du plus haut niveau de ce que la « science » peut proposer. Et on sait comment la science se prétend neutre, au-delà des préjugés idéologiques.

Aussi, le Journal du Paysan Breton qui reprend ses propos, souligne que ce professeur « a apporté un regard purement scientifique dans ce débat virulent ».

Pourtant, la présentation de l’article est d’une virulence relevant de l’aberration pure et simple :

Sans supplémentation et savants calculs, le végétalisme conduit à la mort. Manger de tout en quantité raisonnable est l’option qui présente le moins de risques pour bien grandir d’abord, et bien vieillir ensuite.

Citons quelques exemples de la prose de Philippe Legrand mise en avant :

« Les végétaliens, qui excluent de leur alimentation tous les produits animaux, se mettent en danger. Pour les enfants, les adolescents et les personnes âgées, c’est une prise de risque insensée »

« Les végétaliens doivent obligatoirement être complémentés. Sinon, c’est la mort. Ils doivent donc leur survie à la chimie. Le comble, c’est que ces suppléments sont produits par des levures souvent OGM… ».

« Il y a eu des cas d’enfants en dénutrition avancée, et des morts liées à ce type de régime. Nous devons agir suffisamment tôt pour résoudre ce problème qui survient pourtant au sein des classes sociales les plus élevées. »

« Un végétalien motivé peut réussir à vivre, mais il devra trouver les plantes capables d’équilibrer son menu et faire des calculs savants. »

Le Journal du Paysan Breton ajoute une précision à la dernière citation :

« Sans compter qu’il lui sera très difficile de bien vieillir. »

Tout cela a un nom : la propagande.  Ce qui prétend relever de la science n’est ici que le reflet d’intérêts économiques bien particuliers.

Cela ne sert à rien de donner des exemples de multiples athlètes de haut niveau qui sont végétaliens, de donner des exemples d’enfants, d’adolescents, d’adultes jeunes ou âgés : on fait face ici à un discours institutionnel, enferré dans une liaison complète, organique, avec l’industrie.

Les gens menant cette propagande ne pourront jamais être convaincus : ils ne peuvent qu’être mis de côté.

Et les mettre de côté signifie passer par une révolution, car ces gens n’accepteront jamais d’eux-même d’être mis de côté, pas plus que l’exploitation animale n’acceptera d’être mise de côté.

Prenons l’exemple des Etats-Unis, qui depuis 2006 ont la loi appelée « Animal Enterprise Terrorism Act », interdisant toute tentative de porter dommage ou d’interférer avec les opérations d’une entreprise utilisant des animaux.

Cela signifie en pratique que toute campagne contre une entreprise, même légale, se heurte à l’AETA. Toute campagne pourrait être considérée comme relevant d’une « conspiration » et assimilée à d’autres actions elles interdites.

Le problème n’est pas « psychologique », ni « culturel », comme le pense « l’antispécisme », même si bien entendu c’est important. Le problème est économique et idéologique, il y a une base matérielle énorme, avec des profits gigantesques, des soutiens aux proportions énormes dans l’Etat, le monde politique.

Ne pas voir cela, c’est soit de la naïveté, soit du mensonge. Prétendre qu’on peut changer les choses sans se demander ce qu’on va faire des grandes entreprises de l’agro-alimentaires est absurde.

A moins bien entendu que le discours sur les animaux se cantonne aux animaux « de ferme » et n’ait finalement comme projet qu’un mode de vie bobo, des places dans les universités, la formation d’un marché captif pour un petit commerce pseudo-alternatif…