Tealer et l’éloge du cannabis

L’une des grandes modes de la jeunesse dorée parisienne est de se procurer des habits, notamment des hoodies, relevant d’un style plus ou moins skateboard, avec un style « à part », quitte à mettre plusieurs centaines d’euros dans quelque chose d’en fait très peu de valeur.

C’est une course éperdue au style et parmi les très nombreuses marques bataillant pour se faire une place au soleil, l’un des grands succès est « Tealer », dont la particularité est de prôner ouvertement la consommation de cannabis.

Évidemment, officiellement, les gens de la marque nient qu’ils prônent la consommation : « on ne fait que de la fringue » prétendent-ils. Mais ils font de multiples allusions dans leur discours, quant aux habits, les choses sont claires… Tout comme par ailleurs les images marketing.

Et d’ailleurs, dans certaines interviews, les responsables de la marque dont le nom lui-même est la contradiction de « t-shirt » et « dealer », sont tout à fait clairs :

« L’objectif était de donner une nouvelle image de la weed, sortir du côté reggae.

C’était plus un lifestyle qu’une revendication, les couleurs vert, jaune, rouge sont bannies depuis le départ. »

C’est là le grand danger que représente Tealer.

Sa logique est de rendre le cannabis branché, urbain, le côté parisien étant énormément mis en avant, avec naturellement la figure de la parisienne utilisée dans toute sa caricature sexiste.

Et de toutes manières, la promotion de la drogue est évidente dans le style général mis en avant, les objets dont il est fait promotion, etc.

Il y a bien entendu un partenariat avec la série web « en passant pécho« , qui est totalement du même esprit, et même l’organisation de « Kush parties » dans une boîte de nuit parisienne branchée (le kush est une variété de cannabis).

Un partenariat a été fait avec Emily Ratajkowky, pseudo féministe posant régulièrement de manière dénudée sur Instagram et reprenant pour Tealer les codes de la chanson ultra-sexiste blurred lines, tant pour la vidéo que pour le texte.

La dernière production met en avant également des figures « hentai », les mangas pornographiques.

On notera aussi la « philosophie » mise en avant…

Tealer se veut « décalé » et « branché », dans le temps… Ne prenant rien au sérieux et s’amusant… De l’urbain « stylé » appréciant le Paris Saint-Germain et la transgression, apolitique et individualiste…

Comment un tel éloge du cannabis est-il possible, alors que le cannabis n’est pas légal ? C’est qu’en fait, il l’est déjà en partie, et que tout simplement que la tendance va dans le sens de la légalisation, en raison des opportunités pour faire des affaires…

Tealer produit d’ailleurs de plus en plus d’habits sans référence au cannabis, cherchant à s’installer comme marque branchée auprès d’un public plus large, après avoir profité d’une « tendance », d’une mode.

Il restera toutefois que cette marque a accompagné une tendance historique tout à fait néfaste.

Et c’est un bel exemple : ceux qui disent que le cannabis est réprimé en France mentent. Ils laissent clairement faire. D’ailleurs, il aurait été impossible pour une marque comme Tealer d’exister de cette manière il y a vingt ans, l’Etat intervenant pour empêcher cela.