Le réseau Sortir du nucléaire a compilé les positions de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron au sujet du nucléaire, et cela donne la chose suivante :
Emmanuel MACRON
– Désire abaisser la part du nucléaire de 75% à 50% à l’horizon 2025 conformément aux objectifs de la loi de transition énergétique… mais ne propose aucun scénario de fermetures de réacteurs. Par ailleurs, ses objectifs pour le développement des énergies renouvelables ne permettent pas d’atteindre ceux fixés par la loi de transition.
– Accepte la fermeture de Fessenheim (aux conditions prévues par EDF, c’est-à-dire quand l’EPR de Flamanville ouvrira) mais n’envisage pas, à ce jour, l’arrêt d’une autre centrale en fin de vie.
– Favorable au centre d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure
– Favorable aux projets de réacteurs EPR à Hinkley Point, appelle à finir la construction de l’EPR de Flamanville
– Veut consolider la filière du nucléaire dit de « 4ème génération »
– Soutien le « Grand Carénage » (vaste chantier de rafistolage et de maintenance prévu sur l’ensemble des centrales françaises)
– En février 2017 et à moins d’un mois de l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima, il a déclaré : « le nucléaire reste la capacité à produire de l’électricité décarbonée la plus sûre. »
– En matière de nucléaire militaire, il veut conserver et moderniser les deux composantes de la force de frappe
Marine LE PEN
– Extrêmement favorable au nucléaire de manière générale
– Souhaite poursuivre l’exploitation du parc nucléaire en poursuivant le Grand Carénage
– S’oppose à la fermeture de Fessenheim
– Favorable au centre d’enfouissement de déchets radioactifs à Bure
– Soutien le nucléaire dit de quatrième génération et entend investir dans la recherche sur le rendement des nouveaux réacteurs destinés à remplacer ceux en fin de vie
– Souhaite conserver et moderniser les deux composantes (aérienne et navale) de la force de frappe française.
Alors comme l’une des questions qui se pose est de savoir si les deux sont aussi « mauvais » l’un que l’autre, on peut dire que non.
Les deux sont des pro-nucléaire forcenés, il n’y a aucun doute à ce niveau.
Mais chez Marine Le Pen, comme toujours, du moment que quelque chose est français, alors ce n’est plus critiquable.
Une même chose peut être chez elle bonne ou mauvaise, selon que ce soit français ou pas.
Cela veut dire qu’autant si c’est Emmanuel Macron le président, cela sera mauvais, si c’est Marine Le Pen cela sera totalement différent, puisque toute critique sera considérée comme une attaque injustifiée et injustifiable contre la nation.
On aurait alors une terrible régression : rappelons-nous qu’il y a quelques années, critiquer le nucléaire était encore impossible de par la chape de plomb institutionnelle et médiatique…
Et ce qui est vrai pour le nucléaire serait naturellement vrai pour d’autres thèmes d’une part, et également vrai pour le développement du nucléaire, d’autre part !
Car non seulement toute critique du nucléaire sera devenue impossible, mais son développement sera présenté comme impérativement nécessaire pour la nation…