« Une grande absente de cette campagne, c’est l’écologie » : c’est tout à fait vrai, ces élections sont en total décalage avec ce qui est nécessaire. Le paradoxe, c’est que c’est Marine Le Pen qui le dit, dans un long article intitulé « Pour une véritable écologie« , alors qu’elle-même a une démarche étroite d’esprit opposé à l’écologie.
Car l’écologie véritable, ce n’est pas retourner en arrière, idéaliser le terroir comme c’était largement le cas dans les années 1930, avec sa horde de penseurs et de philosophes exprimant une nostalgie pour un passé supposé merveilleux.
Marine Le Pen se rattache de manière résolue à cet esprit des années 1930, quand elle affirme :
« Face à moi, le banquier Macron se désintéresse totalement de l’environnement, lui pour qui la nature est un outil au service de la production mondialisée.
Pour lui, l’animal n’est qu’un instrument à exploiter. La terre n’est qu’une matière première qui doit cracher du profit. »
Avant, tout était différent ! Soit disant différent, bien sûr, parce que là on a le même discours que celui des zadistes, ou même que Jean-Luc Mélenchon.
Avant tout était mieux, les choses allaient moins vite… L’exploitation animale était « humaine », la paysannerie une force tranquille…
On remarquera que ce discours nostalgique peut aller de pair avec un esprit de modernisation forcenée. Jean-Luc Mélenchon veut ainsi développer l’aquaculture, et regardons ces quelques photos de Marine Le Pen ces derniers jours pour voir ce qu’il en est de son rapport à l’écologie…
C’est une écologie dans le sens d’une défense nationaliste de la France, l’écologie n’est ici qu’un prétexte et voici justement comment Marine Le Pen définit celle-ci :
« Je suis la candidate des circuits courts et de la relocalisation de la production. C’est cela la vraie écologie. »
Non, cela c’est du passéisme, tout comme le prétendu retour en arrière souhaité :
« Je veux soutenir les exploitations familiales plutôt que les usines à bestiaux. «
Et, ultime précision, Marine Le Pen conclut son article en soulignant ce qu’elle ne veut pas, et que nous, précisément, nous voulons :
« Il est temps de mettre la protection de l’environnement et de notre santé au cœur de nos décisions politiques. Je ne suis pas la candidate de l’écologie intégriste, c’est à dire excessive et idéologique, mais de la véritable écologie, c’est-à-dire l’écologie complète et cohérente. »
Il faut bien reconnaître qu’aujourd’hui, malheureusement, la population française est d’ailleurs avec ce refus de « l’excessif », c’est-à-dire du systématique, du refus de la demi-mesure, tout comme de l’idéologique, c’est-à-dire de l’écologie autour de grands principes.
Toutefois, cela sera inévitable : l’anthropocentrisme devra s’effondrer, il faudra qu’il cède la place à la reconnaissance de la Nature. Il faudra considérer la Terre comme un équivalent de notre mère, comme un ensemble à préserver, dans le respect de toute vie.