L’Afrique est un continent de l’avenir : son développement est inévitable et la manière dont cela va se dérouler va être décisif pour la planète.
Dans les années 1960, un peu moins de 300 millions d’êtres humains y vivaient, plus de 600 millions dans les années 1990, et désormais il y en a plus 1,2 milliard.
D’ici trente ans, ce nombre doublera. Avec toutes les nécessités qu’on imagine sur le plan des infrastructures, de l’alimentation, etc.
C’est une des raisons pour lesquelles le véganisme comme utopie doit être présenté clairement et comme concept systématique et révolutionnaire.
Car, comme nous le soulignons régulièrement, l’exploitation animale est en croissance exponentielle à l’échelle planétaire ; le véganisme des pays occidentaux n’est qu’un sous-produit naturel de cette évolution.
Voici un exemple de ce qui se passe au Bénin, présenté par Afriqueinside.com, dans un article intitulé « Bénin : l’élevage du lapin sur la voie de la professionnalisation » :
« Dans une étude effectuée par le laboratoire de recherches en Biologie, au Bénin, la production annuelle de viande de lapin est passée de 4 tonnes en 1993 à 240 tonnes en 2005.
En 1987 le Bénin ne comptait que 214 élevages cunicoles possédant chacun en moyenne 17 sujets.
Et pour améliorer les performances au fil des années, la Stratégie Nationale de Développement de la Cuniculture au Bénin validée au travers de cet atelier se décline en quatre axes stratégiques et objectifs spécifiques.
Le premier axe concerne l’accroissement de la productivité de la profitabilité et de la production de lapin.
L’amélioration de la compétitivité et de l’accès au marché de la viande de lapin local, le développement de la chaîne de valeur viande de lapin et la création d’un environnement favorable pour le développement de la filière en sont les autres axes stratégiques définis par le document-programme.
Quatre objectifs sont dédiés à ces axes stratégiques de la SNDC 2018-2022. L’objectif premier est d’augmenter la production à 6.930 tonnes de viandes de lapins en 2022.
L’accès au marché local est envisagé à hauteur de 90% et 1% sur le marché sous-régional correspond en effet au deuxième axe stratégique.
La SNDC se veut également renforcer la gouvernance de la chaine de valeur viande et l’attractivité de la filière cunicole. «
On apprend également que :
« Pour favoriser la filière cunicole, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) soutient la professionnalisation de la filière. »
C’est un exemple significatif. Et sans émergence d’une vraie vague de contestation générale de l’exploitation animale, on va devoir ces trente prochaines années se contenter d’accumuler ce genre d’informations.
L’exploitation animale se systématise, se modernise. Les pays se développant reprennent directement les schémas dominants, en pire sans doute d’ailleurs. En l’absence de modèle culturel alternatif, révolutionnaire, les formes de consommation les plus affreuses prédominent sans aucune opposition.
C’est une catastrophe généralisée qui se produira si cela arrive. L’Afrique est ici un enjeu majeur. C’est notamment là que se joue la question de l’avenir ou non de la libération animale, d’un rapport pacifié avec la Nature.
Si l’Afrique bascule dans la même logique qui se déroule actuellement en Asie, notamment en Chine mais aussi en Inde, l’exploitation animale va atteindre un stade bien plus grand, une capacité bien plus puissante qu’actuellement.
Nous ne sommes pas en train de dépasser le cauchemar de l’exploitation animale, comme le font croire de nombreuses associations en France. A l’échelle mondiale, nous nous y précipitons.