Voici un exemple très instructif, montrant bien que la question animale n’est pas tant une question d’oppression que d’exploitation.
En effet, les 15 000 à 20 000 ostréiculteurs français ont obtenu la fin… de la vivisection. Une chose étrange révélant un grand n’importe quoi, qui nécessite tout de même d’être compris.
Ce qui se passe est que les ostréiculteurs se voyaient, jusqu’à présent, légalement obligés de soumettre à des tests les huîtres élevées en esclavage (voir ici un article où nous en parlions).
Ces tests sont organisés par l’IFREMER – l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer – « le test de la souris » comme disent les médias.
Ce test consiste à inoculer dans le pancréas de trois souris des extraits d’huîtres; si deux souris sur trois meurent dans les 24 heures, alors une interdiction est lancée. Ce test était systématiquement pratiqué du 1er avril au 31 août.
Rappelons ici que toutes les souris sont bien entendu tuées à la fin de chaque test.
Il y a ainsi eu de nombreuses interdictions ces dernières années et les ostréiculteurs ont avancé que, pour autant, personne n’a été malade. Il y a alors eu des velléités de pratiquer des tests sur les rats, et finalement ce 30 décembre 2009 on a appris que les « méthodes dépassées » vont être abandonnées.
L’IFREMER a annoncé que « le bio-essai sur souris sera remplacé par l’analyse chimique en spectrométrie de masse pour la détection des toxines lipophiles à compter du 1er janvier 2010.
En réalité l’abandon de la vivisection sur les souris n’aura lieu que dans 6 mois. Mais notons un fait important: cette décision signifie donc que les institutions admettent que la vivisection n’était pas fiable.
Et cela signifie aussi que les ostréiculteurs, qui exploitent des animaux, ont réussi à stopper une pratique de vivisection – et cette motivation était purement économique, puisqu’elle consistait à la défense de leurs intérêts, à la défense de leur capacité à exploiter les animaux, en l’occurrence les huîtres.
Ce que cela révèle, c’est que la bataille pour la libération animale n’a pas seulement une dimension morale. Il y a une dimension économique: tant que certains tireront profit de l’exploitation animale, il y aura des gens pour justifier « moralement » l’exploitation.
Ici une photo montrant jusqu’où l’hypocrisie peut aller.