Le WWF idéalise le passé et la pêche traditionnelle pour nier l’actualité de la question végane

Le WWF est une organisation très connue quand on s’intéresse à la défense de la nature; pourtant bien souvent on sait que le panda est son logo, on sait moins que cette organisation a un budget de quasiment 450 millions d’euros par an.

Un chiffre énorme, qui s’explique par le fait que le WWF est une organisation reconnue par les institutions, car totalement imbriqué dans les politiques des différents Etats et en opposition complète à la libération animale. D’où une reconnaissance admise sans soucis. Le WWF a des partenariats avec Carrefour, Tetra Pak, La Poste, Ikea, Orange, Sony, Pimkie, Aéroports de Paris, etc.

Le WWF a ainsi des objectifs flous et acceptables au sein du système actuel:

« Stopper la dégradation de l’environnement dans le monde et construire un avenir où les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature : en préservant la biodiversité du globe, en garantissant une utilisation durable des ressources naturelles renouvelables ; en encourageant les mesures destinées à réduire la pollution et la surconsommation. »

Ce qui n’engage à strictement rien en soi, et de fait dans les années 1970, la crise de l’environnement était dû pour le WWF à… l’explosion démographique.

On ne s’étonnera donc pas de la « Supplique pour le thon rouge » parue dans le Journal du dimanche (on peut également la lire sur le site français du WWF). Le document a comme auteurs la présidente française du WWF (Isabelle Autissier) et le directeur général (Serge Orru). On remarquera que niveau « subversif » les deux ont déjà la Légion d’Honneur.

La « supplique » appelle la France à soutenir l’interdiction européenne de commerce de thon rouge. La raison: si on continue d’en manger trop aujourd’hui, on ne pourra plus en manger demain!

On trouve donc dans cette « supplique » un appel aux institutions, avec un réformisme visant à perpétuer l’exploitation animale:

« Monsieur le Président de la République, graciez ce géant des mers ! Les générations futures vous en seront reconnaissantes. »

Au lieu de s’orienter vers la compréhension générale de la situation des animaux sur notre planète, et donc d’aller vers le véganisme, le WWF veut retourner en arrière.

C’est un excellent exemple de comment la « protection animale » n’est que le masque d’une opposition complète à la libération animale.

Pour le WWF, dans un grand élan nostalgique et délirant, il s’agit :

« de ne pas mettre un terme à cette formidable et très ancienne relation qui lie les peuples méditerranéens et le thon rouge. C’est l’unique chance pour sauver à terme la pêche artisanale. »

Le passé est systématiquement idéalisé, c’est une vision réactionnaire avec donc forcément une touche de racisme encore une fois anti-japonais comme bien souvent dans ces cas-là:

« Ce majestueux grand prédateur est encore présent dans nos océans grâce à un délicat équilibre entre pêche traditionnelle et respect de l’espèce. Cette relation entre l’homme et l’animal dure depuis 5000 ans. Malheureusement, sa survie est aujourd’hui menacée par le déploiement, ces dernières décennies, d’une pêche intensive, basée sur le profit à court terme répondant à une demande forte du marché japonais. »

Le véganisme dit justement, à l’inverse du WWF, qu’il en est assez de cette relation « entre l’homme et l’animal » telle qu’elle existe depuis 5000 ans. Il est temps d’en revenir aux valeurs d’avant ces 5000 ans – c’est-à-dire celle du matriarcat, du respect de la vie dans l’égalité – mais dans notre époque actuelle, en rejetant toute oppression et toute exploitation.

C’est la grande question du 21ème siècle et c’est ainsi qu’il faut la poser: pour la libération totale!