La mobilisation contre le projet TAV entre Turin et Lyon

Voici un article tiré de la revue Courant Alternatif, traitant de la mobilisation contre le TAV – treno ad alta velocità, soit train à grande vitesse en italien. Ce train doit relier Lyon à Turin, avec notamment un tunnel de base de 53,1 km sous le massif du Mont d’Ambin.

Le projet de construction de cette ligne a amené la naissance d’un large mouvement populaire en opposition. Il existe de nombreux documents en ligne: le site officiel de la ligne ferroviaire, la page wikipédia très informée consacrée au mouvement No TAV, un historique très documenté de la résistance de 1996 à 2005, le site en italien du Comité No TAV.

La mobilisation contre le projet TAV (train à grande vitesse) entre Turin et Lyon repart de plus belle.

En 2005 la participation active et la détermination de tous les participants à la lutte NOTAV avait obtenu l’interruption des travaux. Maintenant à 5 ans de distance, ils veulent recommencer les travaux en partant de sondages de terrain qui ne sont pas autre que les premiers pas pour les chantiers futurs du TAV. Mais la situation n’a pas changée ! La population est encore prête à résister, et, en Val de Susa comme à Turin, les mobilisations reprennent pour arrêter les sondes.

La journée de mardi 12 janvier a montré que le Val de Susa est loin d’être « pacifiée » et que, même à Turin et dans a banlieue, il a été nécessaire de mobiliser un nombre considérable d’agents des diverses forces de l’ordre pour protéger les installations. Dans l’ensemble, le soir précédent, un millier de policiers ont été mobilisés pour protéger seulement 4 sondages sur des sites déjà intrinsèquement protégés.

Turin

A Collegno (banlieue de Turin), là où des sondes ont été installés, les opposants au TAV ont décidé d’installer un camp permanent. Deux autres lieux ont été la cible des forages, à Grugliosco et à Turin même, rue Germagnano.

A Turin, le 14 janvier, s’est tenue au Palazzo Nuovo, l’Assemblée “No TAV” de Turin organisée par le Comité NOTAV-Turin, le Comité de Lutte populaire et les étudiants du mouvement de la « Onda Anomale » (Vague de fond). La participation a été très forte (plus de 200 personnes) et était bien représentative de nombreuses réalités de la ville : étudiants, enseignants, syndicats de base, comités de défense du territoire, associations qui travaillent pour la défense des biens communs et forces politiques.

L’Assemblée a mis en évidence une forte volonté unitaire de s’opposer concrètement au TAV et aux sondages (carottages) et de travailler à développer, dans une ville en partie anesthésiée, la sensibilisation face à un projet TAV qui implique directement la ville de Turin. La résistance NOTAV dans le Val de Susa, avec sa détermination et ses formes de lutte est un patrimoine à défendre et une référence pour tous.

Aux appels à soutenir les initiatives du mouvement NOTAV et à participer aux actions contre les sondages qui ont déjà été réalisés (dans la vallée et à Collegno) s’est ajouté des appels à construire des formes plus stables de relations entre les réalités actuelles afin de fonctionner avec plus de force dans la défense des biens communs

Dans l’immédiat, l’engagement pris est de marquer une présence forte là où doivent de nouveaux sondages à Turin et dans sa ceinture et a été décidé : une marche-manifestation informative le samedi 16 janvier sur les différents lieux des sondages, autour de la zone du Corso Marche. Le rendez-vous est à 14h30 sur la Piazza Massaua

Après la manif, sont prévues une assemblée populaire et une soirée musicale de soutien à la lutte au camp de Collegno.

Val de Susa

Le 9 janvier, à Susa, une assemblée a réuni 500 personnes où a été réaffirmée l’opposition au projet monstrueux de TAV (TGV) et la mise en place de camps permanents pour empêcher le démarrage des sondages de terrain (carottages) préalables aux travaux.

Dans la nuit du 11 au 12 janvier à Susa et à Orbassano les troupes d’occupation des carabiniers et de la police sont arrivées en force. À Susa la police et la Digos ont été informés de la volonté de maintenir le camp et ont dû faire marche en arrière Les travaux de forage, qui devaient être réalisés sur une aire de stationnement pour camions ont été empêchés par la mobilisation de plusieurs centaines de personnes.

Depuis, le camp permanent des opposants s’est installé sur le lieu même, il s’organise matériellement pour durer (malgré le froid) et des assemblées quotidiennes s’y déroulent.

Ils ont reçu le soutien du mouvement “No Dal Molin”, qui, en Vénitie, avec la mise en place d’un camp permanent des opposants, se bat pour la défense du territoire, contre une nouvelle base militaire étatsunienne.