Les origines patriarcales et anti-animaux de la Saint-Valentin

Le blog féministe Pénélop a publié un article au sujet de la Saint-Valentin, qui apporte une pierre à l’édifice de la compréhension du rapport entre patriarcat et exploitation des animaux.

Voici l’article:

Chaque année la saint Valentin devient une obligation pour les couples. Devoir s’offrir des présents, des mots doux, devoir se montrer/se démontrer l’amour que l’on porte à l’autre. Or ceci est purement issu d’une tradition commerciale : l’achat d’un cadeau à l’autre pour prouver par le prix de son cadeau l’amour qu’on lui porte.

La tradition appliquée au Japon se résume à la même chose : Les femmes employées sont obligées d’acheter des chocolats  » giri choco »  à leurs collègues masculins. Ces hommes, à leur tour, doivent, un mois plus tard,offrir un linge valant le triple du prix des chocolats offerts un mois plus tôt.

Cette tradition commerciale est ouvertement patriarcale, telle une dot, les femmes doivent offrir le chocolat le plus cher pour avoir le drap coûtant le triple, d’un homme désiré.

En Rome Antique, la fête était  le 15 février et non le 14 février. Le 15 février était la fête des Lupercales, de Lupercus (dieu de la fertilité représenté nu en peaux de chèvres.)

Même si cette fête a l’air ancienne, il est important de d’y faire référence. En effet nombreuses femmes célèbrent la Saint Valentin, comme un jour amoureusement attendu. Or cette fête n’a rien d’un jour consacré à l’amour mais plus d’ un jour dédié à la fécondité. Si tu es une femme, célèbres ton amant pour être au mieux fécondée.

Valentin est le nom d’un homme. Ceci peut paraître comme une lapalissade mais il est bon pourtant de le rappeler.
Deux hommes ont porté ce nom, méritant d’être canonisés :
– un homme portant un mot à la fille du geôlier signé « ton valentin »
– un homme assurant les mariages interdits aux soldats romains par l’empereur Claude II. Valentin arrangeait, alors, ces mariages.La Saint Valentin est une fête catholique, religieuse, devenue commerciale.

La Saint Valentin est une fête consacrant la fertilité des femmes ( la Saint Valentin étant bien entendu calquée au cycle de toutes les femmes ! )

La Saint Valentin est ujne fête commerciale, patriarcale, qui oblige les femmes a être désireuse, provocatrice de cadeaux.

La Saint Valentin n’est pas une fête de l’amour, c’est une fête du capitalisme et du patriarcat.
Pélénop refuse la Saint Valentin !

La Saint-Valentin est donc issue des Lupercales, une fête romaine datant précisément de la période dont nous avons parlé dans l’article La victoire sur le taureau, symbole patriarcal de la défaite de la déesse-mère.

Le matriarcat est remplacé par un faux matriarcat, qui sert de support au développement en tant que tel du patriarcat.

Le culte de la femme en raison de sa fertilité est transformé en culte de son culte, c’est-à-dire en culte de l’homme célébrant la femme, puis finalement en culte de l’homme lui-même.

Les déesses-mères ont été transformées en déesses secondaires, assoiffées de sang que les hommes devaient verser pour elle.

Finalement, la femme, de déesse car donnant la vie, est transformée en esclave devant être fécondée par l’homme, devenu dieu le père.

Et les animaux dans tout cela? Les animaux sont un élément du contrôle de la nature par les hommes. Dans le matriarcat, les êtres humains vivaient dans la nature, mais ne la changeaient pas; avec l’irruption des classes sociales, de la civilisation, les êtres humains partent à la conquête patriarcale de la nature.

Si l’on regarde dans le détail la cérémonie des Lupercales, c’est très parlant. Voici un résumé de celle-ci tel qu’on peut la trouver sur wikipédia:

Les luperques, prêtres de Faunus, sacrifiaient un bouc à leur dieu dans la grotte du Lupercal (au pied du mont Palatin) où, selon la légende, la louve avait allaité Romulus et Rémus, après avoir découvert les deux jumeaux sous un figuier sauvage (le Ficus Ruminalis) situé devant l’entrée de celle-ci.

Deux jeunes hommes, vêtus uniquement d’un pagne en peau de bouc, assistaient à la cérémonie. Le prêtre sacrificateur leur touchait le front de son couteau. Puis le sang était essuyé d’un flocon de laine trempé dans le lait. À ce moment, les jeunes gens devaient rire aux éclats.

Puis ils couraient dans toute la ville de Rome. Ils étaient armés de lanières, taillées dans la peau du bouc sacrifié, avec lesquelles ils fouettaient les femmes rencontrées sur leur passage et qui souhaitaient avoir un enfant dans l’année, afin de les rendre fécondes.

Cette cérémonie est abolie en 496 oar le pape Gélase premier, qui la remplace par la Saint-Valentin, dans la tradition de transformer les fêtes païennes en outils de la nouvelle religion dominante.

La Saint-Valentin est ainsi le témoignage d’un renversement qui a eu lieu dans le passé, et qui s’est effectué aux dépens d’un rapport correct avec les animaux. Ce qui montre encore une fois que le véganisme contient dans son projet le féminisme, que tout comme sans féminisme il n’y a pas de véganisme non plus.