Il y a quelques jours, le Vienna Vegetable Orchestra était en concert à Paris au centre Pompidou. Il s’agit d’un orchestre autrichien de 11 personnes qui depuis 1998 joue de la musique à partir de légumes.
Sont employés par exemple des Paprikatröte (instruments à vent fait à partir d’une carotte évidée et trouée et d’un demi-poivron) ou des Lauchgeige (violons en poireaux).
On peut voir ici une vidéo où l’on voit l’orchestre acheter ses légumes au marché, puis travaillant à en faire des instruments, et finalement bien entendu jouer en concert.
L’orchestre est de type « alternatif » viennois: il n’y a pas de porte-parole et le groupe est géré démocratiquement avec une égalité hommes-femmes respectée; l’orientation est non commerciale (et en fait assez intellectuel), ainsi au concert a notamment été repris la chanson Radioactivity de Kraftwerk, et les influences générales sont la musique électronique, le free jazz, etc.
La bonne nouvelle est qu’on leur a demandé « trois millions de fois » si les membres de l’orchestre sont végétarienNEs ou végan, la mauvaise nouvelle est que la réponse est non.
Il est vrai que le principe de gâcher des légumes ne correspond pas vraiment à l’idéal vegan. Les végétaux sont des êtres vivants et partant de là puisqu’on doit les utiliser, on doit le faire de manière utile mais correcte.
La libération de la Terre suppose l’acceptation, la reconnaissance et la défense du principe comme quoi la végétation a le droit de se développer librement, d’exister en tant que tel.
Les villes telles qu’elles existent aujourd’hui mutilent notre planète, la martyrisent et la détruisent; si l’humanité veut pouvoir exister et non pas aller à la destruction, il faut assumer un mode de vie où les humains s’intègrent au paysage.
En ce qui concerne cette question du rapport aux végétaux, l’orchestre se justifie en arguant que ces instruments sont moins nocifs pour la planète que bien d’autres instruments.
C’est peut-être vrai, mais il s’agit d’une question de principe et tous les instruments ne sont pas toxiques pour la planète.
Après, il est vrai que l’orchestre fait en sorte que les instruments terminent de manière « utile »: en partie en soupe pour le public à la fin du concert, en partie donnés à la fin du concert, en partie en compost.
Il y a là quelque chose d’intéressant, pas forcément généralisable (ni souhaitable à généraliser), mais en tout cas culturellement c’est intéressant!