Un empoisonneur de chiens sévit dans un village des Pyrénées

Chronique de la barbarie ordinaire: au milieu des contradictions sociales, les animaux trinquent.

Depuis que la famille Pont a perdu ses deux chiens, samedi, morts après avoir ingurgité des croquettes à la strychnine, le paisible lotissement de Baou, à Sainte-Marie-La-Mer (Pyrénées-Orientales) vit dans la psychose, comme en 2001 et 2002. En quelques mois, un personnage mystérieux avait alors provoqué dans ce quartier de petites maisons avec jardinet, la disparition de quarante chiens et de quarante chats.

« Ce sont les mêmes croquettes artisanales. A l’époque, l’empoisonneur n’avait pas été retrouvé. Il y avait eu des suspicions mais qui n’avaient pas débouché », explique Malicka Rol, élue à la mairie en charge de la vie des animaux et ancienne habitante du quartier qui elle-même avait tremblé à l’époque pour son chien et ses deux chats. « C’est le cauchemar qui recommence.

En 2001, après la mort de ma chienne, j’avais cru devenir folle. Aujourd’hui, je ne laisse plus mon chien dans le jardin et quand je vais travailler je le confie à ma belle-mère », explique Odile Gomès, 49 ans, assistante technique.

Car l’empoisonnement de Hioux, femelle rottweiler, de 4 ans et de Gribouille, croisé griffon de 3 ans, chez les Pont a marqué les esprits et mobilisé les habitants. « Hioux a été prise d’une crise avec de terribles convulsions. Nous avons réussi à sauver le mâle Aslan, par miracle. Nous avions tout fait pour que nos chiens puissent vivre dans de bonnes conditions. Nous avions racheté un terrain attenant, rasé une maison pour qu’ils puissent se dégourdir les pattes.

Et nous avons construit une clôture pour qu’ils ne soient à pas à la vue des passants », explique Jean-Marc Pont, 44 ans, qui a récupéré une poignée de croquettes suspectes dans son jardin. Il exploite au village avec sa femme Claude, une boulangerie et un restaurant. Le couple, qui a déposé plainte, ne se connaît pas d’ennemis, semble entretenir d’amicales relations avec les voisins dans un intense contexte animalier avec chiens et chats dans au moins une maison sur deux. Tout juste, Jean-Marc évoque-t-il une altercation, vieille de deux années.

En attendant que les investigations avancent, les patrouilles des policiers municipaux ont été renforcées. Pour calmer les esprits.

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