Vivisection à l’Inra, au service de l’exploitation animale

Nous parlions récemment de Florence Burgat, directrice de recherche à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) et « intellectuelle » consacrée au droit des animaux.

Eh bien voici un exemple de ce qu’est l’Inra, à travers un article évidemment lamentable du Canard enchaîné, mais qui a l’utilité de présenter une chose habituelement inconnue tellement cet univers de la vivisection est opaque.

Cette opacité témoigne d’ailleurs du ridicule de la position de Florence Burgat, engagée pour les animaux mais philosophe à l’Inra!

Mais voici donc l’article:

On l’a dans l’os

Le jambon industriel ne réussit pas aux rats. C’est ce que vient de montrer l’Institut national de recherche en agronomie (Inra).

Pendant trois mois, des chercheurs de l’Inra de Toulouse ont rempli la moitié de la gamelle de 344 rats avec quatre types de jambons cuits. Les pauvres bêtes s’étaient vu injecter juste avant un puissant cancérogène.

Résultat : les rats qui avaient profité de la pitance la plus farcie en nitrites affichaient le plus de microtumeurs du côlon. Or, les nitrites, c’est ce que les fabricants de charcutaille saupoudrent généreusement sur leurs jambons.

D’abord pour nous éviter de choper le botulisme, une maladie neurotoxique qui vous paralyse en moins de deux. Mais aussi pour que le jambon sous Cellophane ne vire pas marronnasse et insipide…

L’industrie charcutière a d’autant moins goûté l’expérience de l’Inra qu’elle avait mis la main à la poche. Une générosité conditionnée par quelques contreparties comme la signature d’une clause de confidentialité.

Pendant les trois ans du contrat de recherche, les scientifiques ont ainsi été priés de la boucler. Et pas question, bien sûr, de fourrer le mot « jambon » dans l’étude, remplacé par un très explicite: « viandes transformées cuites, nitritées, oxydées et à forte teneur en hème ».

Pour éclairer notre lanterne, l’hème, c’est la molécule qui donne sa couleur rouge à la viande et rosée au jambon. Elle est soupçonnée de favoriser le cancer du côlon, surtout quand on la mélange aux nitritres.

Pour la petite histoire, les chercheurs se sont aussi aperçus que l’effet sur les rats du jambon cuit et nitrité était pire quand il avait pris un coup d’oxydation à l’air libre. En clair, mieux vaut ne pas laisser dormir au frigo ses tranches de jambon une fois qu’on a entamé le paquet.

Tout ça colle méchamment avec les statistiques, qui montrent que les gros mangeurs de charcuteries ont 20% plus de risques d’écoper d’un cancer du côlon que les adeptes du brocoli.

Les fabricants de jambons, qui n’avaient pas moufté jusque-là, battent à présent du tambour sur le thème : les « aliments modèles » utilisés pour l’étude n’ont rien à voir avec « les charcuteries proposées aux consommateurs ». On a aucune raison de croire qu’ils nous prennent pour des andouilles…

Entre le titre de cet article, la mansuétude (les « pauvres bêtes ») hypocrite et la considération comme quoi évidemment toutes les personnes lisant le Canard enchaîné mangent du cadavre, on reconnaît un ton typiquement « distant » à la française et on voit les limites de l’article, qui n’arrive pas à sortir du dilemme : la viande c’est la souffrance, une hygiène lamentable, tout cela pour du profit mais… il faudrait bien en manger.

Mais ce qu’il faut également bien voir, c’est ce qui rappelle ce qu’est l’INRA : une structure organisée par l’Etat au service de l’industrie de l’exploitation animale.

Une structure donc non démocratique au possible, au service des ennemis de la libération animale. Et cela montre bien que si l’Inra paye des « intellectuels » comme Florence Burgat, ce n’est pas pour rien : c’est pour induire en erreur, pousser au réformisme, détruire la radicalité, empêcher de penser en prônant un verbiage universitaire bourgeois incompréhensible…