Le film « home »

Toute personne s’intéressant à l’écologie aura regardé le film Home. Enfin un film parlant de la planète, et ce à une heure de grande écoute, qui plus est sur une grande chaîne comme France 2. Impossible de passer à côté, enfin! A ce niveau, c’est quand même quelque chose. Il serait temps!

Qu’il y ait du football sur l’autre grande chaîne, TF1, est très symbolique aussi: chacun ses priorités!

Alors, au final on a vu de nombreuses belles images, avec un discours catastrophique se concluant par, on ne sait trop comment, un optimisme béat (tenons nous tous la main et faisons du profit différemment et tout ira pour le mieux).

Il faut dire, même la revue Gala, ce qui n’est pas rien, se moque de cette production réalisée par PPR (Pinault-Printemps-Redoute), énorme conglomérat d’entreprises ayant fait 875 millions d’euros de bénéfice. 10 sont revenus à la production de Home, pour une énorme opération de marketing pour PPR.

La narratrice de la version espagnole n’est d’ailleurs personne d’autre que Salma Hayek, femme de François-Henri Pinault! On ne s’étonnera donc pas du ton très « posé », très « calme », très « raisonnable » du film de Yann Arthus-Bertrand.

On a pu voir celui-ci après le film et les faits sont là: il est vraiment insupportable et tout à l’image de Nicolas Hulot (les deux en prenant pour leur grade sur le site pacte contre Hulot). Qu’il ait parlé, « en rigolant », de « ces salauds de moustiques » venant salir sa caméra empruntée à l’armée américaine et placée sur hélicoptère, est très révélateur de l’éthique de cette personne…

D’ailleurs, s’il a été parlé des élevages intensifs, jamais, jamais, jamais il n’a été parlé des animaux et de leur souffrance. « Home » soutient la pêche et la consommation de viande, tout comme le WWF (dont le président était d’ailleurs sur le plateau télé suivant le film).

Jamais, jamais, jamais la planète n’a été considérée comme ayant une valeur en soi, à chaque fois il était rappelé que telle ou telle chose pouvait être ou était utile. Pareil pour les animaux. Jamais il n’a été dit que les animaux doivent pouvoir vivre dans leur environnement sans interférence de la part de l’humanité (ou alors de manière bienveillante d’un point de vue vegan).

Bref, tout sauf le véganisme, voilà le mot d’ordre de ce film, qui parle de Gaïa, mais sans jamais la nommer, car pour « Home », la terre n’est un bout de caillou nous appartenant et qu’il faut gérer avec profit.

« Home » est donc très révélateur: il y a une crise écologique, mais ceux qui font du profit ne changeront rien à part les apparences.