Deux semaines après le début de la catastrophe à Fukushima

Cela fait deux semaines qu’a eu lieu le tremblement de terre et le tsunami au Japon, avec l’incident à la centrale de Fukushima. Deux semaines après, le black out est toujours aussi grand, et parmi les rares nouvelles on a celles de travailleurs irradiés dans la centrale par une eau radioactive, alors qu’ils n’avaient que des bottes en caoutchouc !

Il y a en effet des fuites d’eau, dont la profondeur est de 40 cm devant le premier réacteur, 100 cm devant le deuxième, 150 cm devant le troisième et 80 devant le quatrième. Cette eau devant les réacteurs numéro 1 et 3 est 10 000 fois plus radioactive que la normale.

Le premier ministre japonais a reconnu que la situation était « imprévisible » et les responsables japonais pensent passer à l’échelle 6 de l’INES – la catastrophe de Tchernobyl étant arrivée au niveau 7.

Pire : hier les responsables japonais ont reconnu, après l’avoir nié depuis les explosions, qu’il était possible qu’il y ait des fuites dans le réacteur n°3 de Fukushima. Cela signifie uranium et plutonium pouvant fuir en dehors du réacteur.

Le laboratoire autrichien de météorologie Zamg considère qu’en termes de rejet d’iode, Fukushima atteint 20% celle de Tchernobyl, et en termes de rejets de césium, entre 20% et 60%. La situation présente ne peut que laisser penser que la catastrophe est du type de Tchernobyl, surtout quand on se rappelle que le réacteur numéro 3 contient du Mox, mélange d’oxydes d’uranium et plutonium.

Voici deux cartes. La première montre la situation, le 24 mars selon le laboratoire ZAMG, de la « masse d’air contaminé à un niveau infinitésimal » (c’est-à-dire le nuage radioactif).

Voici une seconde carte, fournie par l’Office Fédéral allemand de Protection contre les Rayonnements et montrant l’évolution de la détection des radionucléides.

Évidemment, les médias ont dit depuis le départ que ce n’était pas le cas, car la centrale n’avait pas explosé. Mais non seulement il n’y a pas besoin de cela pour que des fuites massives aient lieu, mais en plus là le phénomène de la fission nucléaire peut reprendre !

Une preuve de cela est que le gouvernement japonais a demandé aux gens présents dans la zone entre 20 et 30 kilomètres de la centrale de quitter « volontairement » la zone. On l’aura compris, c’est une panique que le gouvernement veut éviter.

A côté de cela, le seuil de radioactivité admissible pour un travailleur dans une centrale nucléaire a été relevé : c’est bien à une contamination massive que s’attend le gouvernement japonais.

Et ne comptons pas sur Masataka Shimizu, le PDG de Tokyo Electric Power (Tepco) responsable de la centrale de Fukushima, pour nous le dire : il est injoignable depuis le 13 mars, enfermé au siège de Tepco !

Ni sur Jean-Pierre Pernaut, qui nous rassure : « Et Tchernobyl, c’était 1 000 ou 10 000 fois plus important. »