Sauvons les vallées de Saux et de La Gela!!‏

Dans les Pyrénées, deux vallées sont menacées : celles de Saux et de La Gela. La raison en est le projet de construction d’une station de ski, une énième intervention humaine, une énième urbanisation.

Un site s’est monté pour s’opposer à ce projet: sauvons-la-gela.org. Une résistance bien évidemment juste, même si elle ne comprend pas l’enjeu véritable qui existe aujourd’hui et l’unique alternative: soit l’urbanisation, soit le recul de l’urbanisation.

En défendant les vallées comme au service d’une certaine utilisation humaine contre une autre, l’initiative perd sa radicalité et ce qui devrait être sa nature: la défense de la vie sauvage en soi. Et en perdant cette radicalité, l’horizon de la victoire se bouche, car il faut vivre en comprenant les enjeux terribles de la destruction actuelle de Gaïa!

En haute vallée d’Aure (Pyrénées centrales), le projet d’une création de station de ski et d’une liaison avec Piau-Engaly menace de défigurer les deux magnifiques vallées de Saux et de La Gela.

Situé en zones sensibles (proximité du Parc National des Pyrénées, aires Natura 2000, Patrimoine Mondial de l’Unesco (Pyrénées Mont Perdu), ZNIEFF …), ce secteur abrite une flore et une faune inestimables.

En outre, depuis des temps immémoriaux, ce territoire est un lieu d’estives qui sera condamné par de tels aménagements.

Oubliés le réchauffement climatique et le Plan National d’Adaptation au Changement Climatique que le gouvernement français élabore actuellement,

oubliées les nécessaires économies d’énergie et la diminution souhaitée des prélèvements d’eau (cf neige artificielle),
oubliés la crise économique espagnole et les investissements immobiliers inconsidérés …

Qu’on ne se trompe pas, à travers ces deux vallées, c’est la montagne qu’on assassine !

Au nom de la promesse de quelques emplois précaires, on est prêt à sacrifier des hauts-lieux de tourisme appréciés des randonneurs, alpinistes… lesquels, par leur venue, font également vivre la vallée.

Contre ce projet aux financements espagnols hypothétiques, contre ces comportements irresponsables et irrespectueux de la nature et des hommes, la population s’indigne.

Madame la ministre, Monsieur le préfet de Région, nous vous remercions de prendre en considération l’opinion publique incarnée par cette pétition, lors de vos prises de décisions sur ce dossier.

Nous vous en remercions.

La pétition

Voici une présentation de ce qui est en jeu en termes d’impact, selon l’association.

L’impact environnemental

Le projet de création de station de ski entre le tunnel de Bielsa et la station de Piau-Engaly (Hautes-Pyrénées) se situerait dans une zone très sensible : en limite du Parc National des Pyrénées, entouré de 3  Zones spéciales de Conservation Natura 2000  (ZSC) ainsi que de 4 Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) (voir les liens dans la colonne de gauche du site).

Il est par ailleurs limitrophe d’une zone déclarée patrimoine mondial de l’Unesco (Monte Perdido)

Outre les isards et perdraux, on trouve en ce coin peu fréquenté en hiver, une faune protégée lagopèdes, gypaètes barbus, grand tétras, faucon crécerelle et même des aigles royaux (2 aires de nidification y ont été recensées). La zone comporte également des lieux de reproduction pour les batraciens et amphibiens avec la présence, entre autre, de l’euprocte des Pyrénées. De plus cette zone est lieu de passage des oiseaux migrateurs. La présence de câbles constituera un danger pour eux.

Ne doutons pas que les travaux de terrassement qui auront lieu sur le site (traçage des pistes de ski, canalisations pour les canons, arasement de la crête, creusement de la réserve d’eau, piste d’accès à l’Aiguillette, bétonnage pour les poteaux des remontées …) mettront en péril tous les fragiles écosystèmes du milieu montagnard.

Tous ces travaux généreront également un impact visuel paysager important dans les deux vallées.

Et le climat dans tout ça ?

Le Plan National d’Adaptation au Changement Climatique piloté par le ministère de l’Écologie, du développement durable des transports et du logement prend aujourd’hui le relais du Grenelle 2 de l’.

Ce plan s’appuiera sur  les conclusions de l’Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique (ONERC).

Ce dernier a publié une fiche fort instructive portant sur les conséquences environnementales et économiques du réchauffement climatique sur la montagne

Déclinaison régionale de cette prise de conscience environnementale, l’Observatoire du changement climatique dans les Pyrénées a été créé en janvier 2010 par la Communauté de travail des Pyrénées (). Cette dernière regroupe 3 régions françaises, 4 communautés autonomes espagnoles ainsi que la principauté d’Andorre.

L’objectif poursuivi par cet organisme est de mieux suivre et comprendre les évolutions du climat à l’échelle du massif montagneux et de devenir ainsi un outil d’aide à la décision.

Selon l’Observatoire pré-cité, l’avenir est incertain pour les domaines skiables. Dans ces conditions, ne faut-il pas appliquer  un principe de précaution avant de laisser des traces indélébiles sur le site ?