La veggie pride abandonne le « végéta*isme » au profit du végétarisme

Nous avons toujours considéré que la Veggie Pride était une escroquerie, pour de multiples raisons. Mais la raison principale est que la distinction entre véganisme et végétarisme est niée.

Revenons brièvement sur les faits : être végétarien c’est consommer du lait issu de l’exploitation animale, c’est manger du fromage fait à partir de présure issue du meurtre de bébés animaux, c’est prendre et consommer le oeufs de poule, c’est ne pas refuser le cuir…

Le véganisme est le refus strict de toute exploitation animale, et cela n’a donc rien à voir avec le végétarisme, qui était une pratique qui avait du sens il y a 60 ans, mais certainement plus maintenant.

Mettre sur le même plan végétarisme et véganisme est donc une escroquerie ; prétendre comme le fait la veggie pride que les végétariens sont comme les végétaliens dans la mesure où ils n’auraient pas de sang sur les mains est totalement faux et insultant pour les animaux.

La veggie pride a donc toujours été marquée par l’hégémonie du végétarisme et l’utilisation de l’image « radicale » du véganisme. Un terme a été inventé pour cela : le « végéta*isme. »

La veggie pride de 2011 change de ligne. Fini le « végéta*isme » ou les références au végétalisme, voire au véganisme. La veggie pride est désormais la marche « végétarienne. »

Le « végétalisme » sera sans doute présent, mais seulement à titre de faire-valoir. Voici en effet l’appel à la veggie pride dans sa version parisienne, ce 11 juin :

Soixante milliard d’animaux tués par an !

Végétariens, végétariennes,

exprimons notre refus de participer au massacre !

Les 21 mai et 11 juin 2011,

Venez à la Veggie Pride

Marche de solidarité avec les animaux victimes de l’élevage et de la pêche

Nous sommes des personnes solidaires avec les animaux. Nous avons choisi d’être végétariens. Notre société tue un milliard d’animaux par an pour les manger, mais nous avons dit « non » à ce massacre.

Il est facile de devenir végétarien et d’être végétarien chez soi. Mais à l’extérieur, les choses sont différentes. En France, les autorités font croire que l’alimentation végétarienne est dangereuse pour la santé, voire une « pratique à risque de dérive sectaire ». Les hôpitaux, les professionnels de santé, les cantines ignorent encore ce qu’est un repas végétarien équilibré. En famille, à l’école, au travail, ce sont souvent railleries et stigmatisations pour les personnes végétariennes.

Nous ne sommes pas traités comme les autres citoyens. Nous sommes discriminés à cause de nos idées. Cette discrimination s’appelle végéphobie.

Nous sommes discriminés parce que nous refusons de tuer pour vivre. Parce que nous refusons de fonder notre dignité d’êtres humains sur la dégradation idéologique et matérielle des animaux. Parce que nous voulons transmettre notre choix non-violent à nos enfants.

C’est pourquoi, une fois dans l’année, nous nous rassemblons à la Veggie Pride, marche de la fierté végétarienne et de solidarité avec les animaux victimes de l’élevage et de la pêche.

Venir à la Veggie Pride, c’est manifester POUR…

… notre droit d’opinion.

… affirmer notre refus de participer au carnage, et notre droit de dire « non ».

… affirmer notre solidarité avec les animaux, et notre droit de mettre en pratique cette solidarité en étant végétariens.

DANS UNE SOCIÉTÉ QUI NE DONNE AUCUNE IMPORTANCE À LA VOIX DES ANIMAUX, FAISONS ENTENDRE LA NÔTRE : NOUS AVONS LE DROIT D’ÊTRE ENTENDUS, NOUS NE NOUS TAIRONS PLUS !

Ceci est honteux. Le végétarisme n’est certainement pas une rupture avec le carnage, c’est de l’hypocrisie pure et simple, c’est une participation indirecte à l’exploitation animale, voilà tout.

Quant à expliquer qu’il est dur d’être végétarien en France, cela est bien ridicule quand on voit la situation du véganisme ! Un véganisme qui n’est pas prêt de se développer s’il reste le « parent pauvre » ou « extrémiste » du végétarisme !

Et soulignons à quel point ce phénomène est français : dans les autres pays, les structures veganes sont indépendantes des structures végétariennes, ces dernières n’ayant pas la dynamique des structures véganes par ailleurs.

La veggie pride témoigne ici de l’esprit français dégonflé et de la peur d’assumer à 100% le véganisme, par des gens se contentant de se donner la conscience tranquille en étant végétariens !