Le film « The man thing »

The « Man thing » est un film de série B vraiment intéressant. A l’origine, ce ne devait pas être une série B, mais une production cinématographique représentant l’un des super-héros de Marvel (X-Men, Iron Man, etc.) : l’homme-chose (« Man-thing » en anglais).

Le film n’est jamais sorti au cinéma, passant directement en DVD, et pour cause. D’un côté en effet, c’est un film mauvais et simpliste, du genre de ces films sans prétention qu’on regarde un soir à plusieurs en mangeant du pop corn, une sorte de déconnade.

De l’autre, le film est écologiste à fond, c’est même une sorte de grosse blague écologiste de bout en bout !

Le scénario n’a donc plus rien à voir avec la bande dessinée, où un savant invente un virus du super-soldat, se l’injecte plus ou moins accidentellement et devient une sorte d’homme des marais surpuissant.

Dans le film, qui date de 2005, on a la famille Schist (une allusion au schiste et au gaz de schiste?) qui s’est appropriée un marécage historiquement sacré chez une tribu amérindienne. Un père et un fils beaufs, roulant en Hummer, fanatique d’armes, s’appuyant sur des racistes, etc.

Il y a donc un derrick installé en plein dans les marais, massacrant la nature. On l’aura compris, « l’esprit du marais » forme un monstre qui va rétablir la justice à sa manière, massacrant ceux qui tuent les êtres vivants, animaux comme végétaux.

Le point culminant étant la mort du patron percé par les tentacules du monstre jusqu’à ce qu’il étouffe dans son pétrole. Le derrick explose la dynamite grâce à un amérindien qui avait auparavant trahi la cause et a pris conscience de son erreur, la nature reprend ses droits !

On l’aura compris c’est un film kitsch, fantastique et d’horreur, mais qui déçoit les vrais amateurs d’horreur car ce n’est pas très gore et on ne voit le monstre qu’à la fin.

Entre-temps, on voit surtout comment la population n’aime pas la police et comment une entreprise peut magouiller pour s’approprier la nature, tout détruire tout en exploitant les gens, alors que l’administration est bien entendu du côté des entrepreneurs, etc.

On a d’ailleurs dès le début un rassemblement d’écologistes contre cette entreprise, la chef des rebelles étant une institutrice, représentant l’intelligence (et le féminisme) face aux meurtriers capitalistes, le symbole de l’entreprise étant même une sorte de drapeau nazi !

Et les deux acolytes au service des capitalistes sont deux beaufs vivant dans les marais et vivant du meurtre de crocodiles, dont ils font bouillir la tête pour les vendre comme souvenir… Une scène met vraiment l’accent sur cet aspect barbare.

Le marais aura bien entendu leur peau à eux aussi, le nouveau shérif un peu niais tombe de son côté évidemment amoureux de la fille, comprend le sens des légendes amérindiennes, combat les vilains entrepreneurs et prend de fait partie pour l’écologie…

Ce qui, finalement, fait du film « The Man-Thing » un divertissement pas si nul que cela ! Même s’il est sans prétention, ce film transporte une culture qui est la nôtre !