In utero

Le capacité à s’émerveiller est quelque chose de précieux; il n’y a aucune raison de séparer le corps et l’esprit comme le font les religieux, et la compassion vient de tout notre être vivant en tant que tel.

Les photos suivantes sont ainsi merveilleuses, et réelles en même temps; la vie en elle-même est tout simplement magnifique.

Elles sont tirées d’un documentaire du National Geographic, intitulé « Extraordinary Animals in the Womb » (animaux extraordinaires dans l’utérus).

Sur leur site on peut voir de nombreuses autres photos, ainsi que des vidéos.

Une chauve-souris.

Un éléphant.

Un dauphin.

Des ours polaires.

Un guépard.

Un requin-tigre.

Un requin-citron.

Un pingouin.

Un cheval.

Un chihuahua.

Un serpent.

Un loup.

La situation de l’exploitation animale des oeufs bios

Puisque nous en sommes beaucoup à parler de l’économie de l’exploitation animale, jetons un oeil sur les oeufs bios.

Depuis plusieurs mois, en effet, les personnes végétariennes ont pris d’assaut la question animale, au nom du réformisme soi-disant réaliste, et l’un de leurs grands thèmes consiste en les œufs bios. L’association L214 est à la pointe de ces campagnes qui, par définition, s’opposent à la libération animale.

Jetons un oeil sur les faits, et rien que les faits, qui contredisent absolument que les oeufs bios seraient une forme de « transition ».

Voyons déjà quelle est l’évolution de la production d’oeufs dans le monde. Celle-ci est-elle stable, voire en train de régresser? Pas du tout: l’exploitation animale amenant des bénéfices élevés, il y a bien sûr une hausse continue et mondiale.

 

 

Précisons ici à quoi cela ressemble pour l’Union européenne. Il y a oscillation de la production – il y a « surproduction » récemment (voir La grande crise des œufs) – mais au final cela grimpe toujours.

 

 

Ces simples statistiques montrent déjà que la question des oeufs bios est faussée si l’on pense qu’il y a remplacement de la consommation d’oeufs non bios par les oeufs bios.

La tendance aux oeufs bios vient, en quelque sorte, se surajouter et vise un public particulier capable de payer le prix.

Parlons ici un peu de ce qu’est l’économie capitaliste des œufs bios. La production d’oeufs bios relève en effet du même système industriel que la production non bio ; il ne s’agit pas d’un capitalisme différent.

Constatons par exemple qu’il y a 1,7 million de poules « pondeuses » bios en France (hors élevages familiaux). C’est un chiffre énorme.

Et est-il difficile de deviner ce que deviennent ces poules une fois leur niveau production ayant baissé ? Il serait naïf en effet de penser que l’industrie capitaliste du bio laisse vivre 1,7 million de raisons de se faire de l’argent facilement, ce qui reste leur but unique.

Cela signifie ainsi que faire la promotion des œufs bios, c’est faire indirectement la promotion de l’exploitation animale de la « viande » issu du meurtre des poules.

Ces poules sont, également, « sélectionnées » de manière génétique afin de produire davantage, de faire en sorte par exemple qu’elles « préfèrent » manger des aliments difficiles à digérer, comme les céréales (pour qu’elles grossissent plus vite).

Ces poules « modifiées » génétiquement sont bien « créés » par des grands industriels, de manière particulièrement surveillée et de manière totalement enfermée. Là aussi, rien ne change dans l’organisation économique de la production.

De la même manière, la concentration est forte : près de 40 % de ces poules « pondeuses » sont en Bretagne.

Et bien sûr, tout est fait pour renforcer la productivité. Voici des chiffres pour les oeufs bios:

 

Si l’on regarde d’ailleurs le tableau suivant, on peut voir que les bénéfices sont plus importants dans les oeufs bios que les oeufs dits traditionnels…

 

En volume il y a un certain rapport entre les types d’oeufs, mais en valeur – l’argent – on voit que les chiffres changent.

Voici un tableau montrant ce que signifie les différents types de production, donné par volaillesoeufsbio.com qui est le syndicat de ce secteur économique.

 

 

On l’aura compris, le résultat de cela est qu’il y a toujours plus de poules pondeuses « bios », comme le montrent les chiffres ci-dessous.

 

 

Et qu’en est-il de la prétendue « transition » affirmée par certains? Les chiffres parlent encore une fois d’eux-mêmes. Il y a toujours plus de poules pondeuses, le bio n’étant pas un substitut, mais un complément de l’augmentation de l’exploitation animale…

 

 

Et, il faut le mentionner, les poules pondeuses bios vont malheureusement évidemment de pair avec les « poulets » destinés directement à l’abattoir « bio », dans une évolution parallèle…

 

 

Que dire? L’exploitation animale grandit: c’est un fait. La théorie comme quoi il y a une transition en cours vers le bio – et hypothétiquement vers l’abolition – ne tient pas.

Ce n’est même pas que le réformisme a tort, c’est juste qu’il n’existe tout simplement pas.

La lutte contre l’exploitation animale ne peut donc s’attaquer qu’au système tout entier et ne pas faire de compromis avec le végétarisme, qui est devenu un allié objectif de certains secteurs de l’exploitation animale justement en expansion dans tous les secteurs possibles.

« Sous-produits » et « co-produits » de la « viande »

C’est une information tirée du quotidien Libération, qui est intéressante de par ce qu’on y apprend, mais également de par le ton employé, très froid, très « factuel ».

Ils se disputent la collecte d’animaux morts dans les fermes

Que faire des animaux morts en élevage ? Engrais, combustibles et même biocarburants, les débouchés sont nombreux et les équarrisseurs se disputent un marché devenu désormais juteux, sous l’œil inquiet des éleveurs.

Longtemps les carcasses de bovins, moutons et autres animaux trouvés morts en élevage (ATM) n’ont plus eu de débouchés. La faute à l’ESB, encéphalopathie spongiforme bovine ou vache folle, qui a réduit pendant longtemps les possibilités de recyclage et conduit à l’interdiction progressive des farines animales pour nourrir les animaux.

Pire, les collecteurs devaient payer pour s’en débarrasser, notamment les cimenteries pour qu’elles acceptent de les incinérer, raconte Yves Berger, directeur général de l’Interprofession de la viande et du bétail (Interbev).

Aujourd’hui, la situation a bien changé: les stocks sont vides et la réglementation s’est lentement assouplie, permettant par exemple l’utilisation des protéines animales, riches en azote, dans la fabrication d’engrais.

Et même les cimenteries se mettent maintenant à acheter les farines animales pour leurs propriétés combustibles, poursuit Yves Berger.

«Maintenant, on gagne de l’argent: le kilo de cuir se vend même plus cher que le kilo de viande», selon lui.

Les équarrisseurs disposent en outre d’une nouvelle piste à explorer: les biocarburants. Le numéro un du biodiesel en Europe, Sofiprotéol, s’est ainsi allié à l’équarrisseur Atemax (groupe Akiolis) pour lancer une activité de production de gazole à partir de graisses animales d’ici 2015.

Et l’équarrisseur concurrent Sifdda (groupe Saria) a fait de même avec Intermarché pour créer Estener, dont la première usine a été inaugurée en novembre dernier au Havre.

Ces biocarburants ont d’autant plus de valeur qu’ils devraient compter double dans le taux d’incorporation des carburants, l’Union européenne privilégiant l’usage de matières non destinées à l’alimentation comme ces graisses animales tirées de cadavres qui ne peuvent pas être réintroduites dans la chaîne alimentaire.

120 emplois menacés ?

En moins de 20 ans, le marché est donc passé d’une situation où l’on détruisait les ATM à une situation où ils sont valorisés et vendus. Et les collecteurs (équarrisseurs) qui transforment ces produits sont gagnants deux fois: à la collecte des animaux, puisque les éleveurs paient pour qu’on vienne ramasser leurs bêtes mortes, et à la revente des produits tirés de ces carcasses.

D’où le glissement sémantique: dans la profession on ne parle plus de «sous-produits» de la viande, mais de «co-produits».

Dans ce contexte, les quatre acteurs (Saria, Atemax, Monnard et Sopa) se disputent la collecte dans les fermes.

Depuis que le marché a été privatisé en 2009, ce sont des associations de filières (ATM porc, ATM ruminants…) qui décident de la répartition du marché.

Et ils viennent de décider de l’attribution de la collecte pour la période 2013-2015, en rééquilibrant les parts de marché. Ainsi Saria qui pouvait collecter dans 57 départements (56% du marché), se voit réduire son terrain de collecte à 49% du marché, au profit d’Atemax qui devrait maintenant détenir 45% du marché, contre 38% précédemment.

Mais Saria conteste cette nouvelle répartition commerciale et traîne le groupement des ATM devant le tribunal de grande instance de Paris. Une audience doit avoir lieu lundi, pour une décision attendue en février.

Pour Saria, la perte de neuf départements de collecte représenterait un manque à gagner de 10 millions d’euros (sur un chiffre d’affaires de 60 millions) et entraînerait la fermeture d’une usine dans le Morbihan et de trois centres de collecte en Mayenne, Dordogne et Saône-et-Loire, employant 120 personnes au total, détaille le porte-parole de l’entreprise.

En attendant la décision de justice, Saria continue d’aller collecter les cadavres dans les départements qui lui ont pourtant été retirés.

Les éleveurs, qui payent pour ce service, sont furieux et inquiets car la collecte est avant tout pour eux une nécessité sanitaire, surtout quand il s’agit de maîtriser une épizootie. Et puis, «quand on refuse de baisser les prix, c’est normal qu’on perde un département», s’insurge-t-on dans le groupement des ATM.

On atteint ici un degré extrême d’ignominie, mais également de brutalité. Non seulement des êtres vivants subissent la torture et la mort, mais qui plus on va récupérer la moindre chose possible.

La vie permet l’exploitation animale, et la mort elle-même devient un business!

Notons ici qu’il y a une faille énorme, en raison de l’inexistence d’une culture véritable des animaux décédés en France, même chez les animaux dits « de compagnie ». Il n’y a pratiquement pas d’incinérations possibles, ou alors vraiment très cher, et tout le monde ne dispose pas d’un bout de jardin pour un enterrement qui soit digne.

Ainsi, non seulement les animaux enfermés dans les élevages et les abattoirs ne sont pas visibles vivants, mais leur mort elle-même disparaît. Évidemment, tout cela fait penser à Auschwitz.

C’est une preuve, s’il en fallait une, que l’exploitation animale n’est nullement statique ou en train de reculer, mais bien en train d’avancer!

La gestion de l’eau à Montpellier

L’eau est précieuse, et il n’est pas étonnant qu’elle soit l’objet d’une bataille économique très importante. Voici une lettre de démission d’un militant d’Europe Ecologie Les Verts devant un terrible constat qu’il a pu faire à ce sujet.

Comme élu délégué à l’eau de la ville de Jacou [en périphérie de Montpellier], j’ai suivi depuis deux ans le dossier de l’eau de l’agglomération de Montpellier au sein de la commission Eau et Assainissement. Comme militant d’Europe-écologie, j’ai animé les débats sur l’eau de la région Languedoc-Roussillon et participé aux réflexions du collectif pour la gestion de l’eau en régie publique pour l’agglomération de Montpellier. Le travail réalisé par ce collectif a abouti à mettre en premier plan le mode de gestion de l’eau dans l’agenda politique.

J’ai contribué par différentes alertes à relever les dérives de la délégation du service de l’eau aux entreprises privées : la dégradation des réseaux, la rente financière anormalement élevée, la taxe d’occupation du domaine public anormalement exagérée et sortant du compte normal de l’eau de l’agglomération et la facturation trop forte du fonctionnement du réseau et d’assainissement, le choix de potabiliser l’eau polluée du Rhône au lieu de compter sur les ressources souterraines de qualité et de proximité des garrigues et des causses.

(L’étude du BRGM en cours montre bien que les réserves souterraines en eau du Lez pourraient être utilisées à bien meilleur compte sans déséquilibrer le bilan de l’eau).

Le vote du 25 juillet 2013 au conseil d’agglo s’est fait à l’issue d’une année déplorable de pseudo concertation, de conférence de consensus dérisoire où il était interdit de parler du mode de gestion de l’eau. Les seules informations utiles furent celles de l’audit portant sur le fonctionnement actuel, mais dont l’analyse montrait entre les lignes tous les défauts du système.

Le contenu détaillé de cet audit n’a été fourni qu’au dernier moment aux conseillers et, malgré le fait que l’auditeur considérait que la régie publique de l’eau apparaissait quand même comme le meilleur système, des considérations finales totalement « sorties du chapeau » l’amenaient à conclure que la DSP était bien supérieure à toute autre formule.

La séance du conseil d’agglomération s’est déroulée dans une ambiance particulière, les places réservées au public ayant été occupées par des personnels de l’agglo et de bureaux d’études.

Le vote controversé a montré que les 23 élus du Front de gauche, des écologistes et certains socialistes pouvaient voter contre ou s’abstenir face à un projet de poursuite du système de délégation au privé pour 7 ans.

A l’issue de ce vote, l’agglomération a commencé les procédures d’appel aux entreprises durant l’été. Pour moi, en tant qu’écologiste, élu et militant d’EE-LV, l’action politique future ne pouvait être envisagée dans l’optique des municipales qu’en fonction des positions exprimées lors du vote du 25 juillet.

Jamais je n’aurais pu penser que le groupe local d’EE-LV de Montpellier puisse passer un accord politique en se contentant d’une promesse vague de gestion publique à mi-mandat.

La condition minimale dans ce domaine est de demander l’annulation du vote du 25 juillet, une audit indépendant pour estimer les dérives qui se montent à plusieurs dizaines de millions d’euros sur l’ensemble de la période de 1989 à 2014, et mettre en place un système transitoire afin que le nouveau conseil d’agglomération élu en mars puisse prendre des dispositions immédiates de création de la gestion publique de l’eau sous le contrôle des citoyens.

Pour toutes ces raisons et pour quelques autres aussi significatives comme :

– les écologistes de Montpellier s’engagent sur une voie sans aucune garantie, sans tenir jamais compte des avis des militants écologistes des communes constitutives de l’agglomération ;

– la marque de l’agglomération « Unlimited » [sans limites] me paraît contraire à tous les principes éthiques, économiques écologiques et sociaux dans le monde actuel,

– parce que je ne comprend toujours pas les raisons spécieuses qui ont déterminé le doublement de l’autoroute, le choix de la ligne TGV au dessus de la plaine littorale alors qu’on aurait pu imaginer de faire comme à Lille ou en Hollande un parcours souterrain et une gare de centre ville ;

– parce qu’il existe tout un courant d’opinion favorable aux questions sociales et écologiques qui ne se reconnaissent pas dans des accords de circonstance, et dans ce parcours qui fait de Montpellier une ville mondialisée et le reste de la région une zone sans projet,

Je pense plus utile d’arrêter mon engagement politique à EE-LV que d’avaler tant de couleuvres de Montpellier.
Thierry Ruf

Conseiller municipal EE-LV de la ville de Jacou

Membre de la majorité PS-MRG-PC-EE-LV

Délégué à l’eau

La « vieille-folle-aux-chats »

C’est une figure classique de notre époque, une figure héroïque sans doute aussi. Car, en effet, elle est décriée par la société, voire même agressée physiquement.

Pourtant, rien n’entame son abnégation, qu’il vente ou qu’il neige, pas même la maladie ; cela sera en béquilles s’il le faut, mais rien n’empêchera cette vieille dame d’aller aider ses amis.

Ses amis, ce sont les chats errants ou bien les pigeons, selon. La vieille dame leur amène à manger, de manière régulière. Elle leur vient en aide, dans un élan de générosité propre aux personnes âgées ayant médité sur la valeur de la vie.

C’est un phénomène de société, respectable, et bien entendu considéré comme irrationnel par la société, qui n’y voit aucun « intérêt ». Pire : elle considère que la vieille dame contribue aux « nuisances », qu’elle est folle.

La série des Simpson, série qui se veut rebelle mais existe depuis une éternité et contribue en fait à rester dans sa propre beaufitude, se moque bien évidemment de la « vieille folle aux chats », comme elle est appelée.

Son nom est Eleanor Abernathy ; elle est évidemment présentée comme une personne normale ayant subi un échec (en l’occurrence un licenciement) et ayant sombré dans l’alcool et les chats, afin de « combler » son manque affectif.

On est là dans une vision utilitariste des animaux, qui nie la compassion, et la série les Simpson reflète le point de vue dominant ; voici comment on présente la « Crazy cat lady » sur Wikipédia :

« On voit son évolution dans l’épisode Tous les huit ans. Où à 8 ans c’est une enfant normale, à 16 ans une élève brillante, à 24 ans une avocate de talent, à 32 ans une avocate qui vient de se faire virer, devient alcoolique et commence a vivre avec les chats. Enfin à l’heure actuelle elle est devenue la folle aux chats.

Atteinte d’une grave maladie mentale (Animal hoarding), elle vit en permanence avec ses très nombreux chats, d’où son surnom de Folle aux chats. Elle jettera par ailleurs l’un de ses chats vers Lisa qui le recueillera, tous ses précédents chats étant morts. Il s’agit de [nom du chat] Boule de Neige V.

Homer parie même avec elle qu’elle ne peut pas lancer un chat au-dessus de leur maison, ce qu’elle fera très aisément.

Elle fait également une très courte apparition dans Les Simpson, le film dans lequel elle lave ses chats dans le lac comme elle laverait du linge sale (savon compris). »

La vieille femme aux chats, ou aux pigeons, mérite tout le réconfort et la dignité que la société doit lui accordée, car elle assume une compassion à contre-courant. Les bizarreries de ces « femmes courages » ne sont que le fruit de l’ostracisme et du mépris à leur égard.

Il est ô combien parlant d’ailleurs qu’une société vivant dans l’accumulation de choses achetées s’imagine que tout le monde soit comme cela, et que donc la vieille-femme-aux-chats ne saurait agir par altruisme, par compassion.

Et c’est cette compassion qui fait que les actes des vieilles-femmes-aux-chats ou aux-pigeons sont inébranlables ; ni amendes ni procès ni agressions ne les arrêtent. Elles portent en elles quelque chose de très grand, quelque chose qui s’appelle aussi l’avenir.

La productivité dans l’industrie du lait exploitant les vaches

Le lait de vache « conditionné de manière industrielle sous sa forme liquide », cela représente 3,6 milliards de litres en 2012, pour un chiffre d’affaires annuel de 25,3 milliards d’euros. Il faut avoir cela en tête pour comprendre ce qu’est l’exploitation animale dans ce secteur, mais également pourquoi les personnes végétariennes sont les complices de l’exploitation des vaches.

Il y a un autre aspect plus particulier qui est toutefois ici le thème de cet article : la course à la productivité. Parce que pour combattre l’exploitation animale, il faut connaître ses dynamiques et ses tendances.

Il faut savoir que dans l’Union européenne, si l’on prend les neuf pays présents depuis 1957, en trente ans (donc en 1997), le rendement annuel en lait d’une vache avait doublé. En France, le chiffre est de 74 % d’augmentation entre 1975 et aujourd’hui.

La FAO, organisme des nations-unies, constate par exemple que :

« Les rendements laitiers moyens varient considérablement entre les pays, principalement en raison des différences dans les systèmes de production (par exemple, l’alimentation des animaux, les races). Dans des pays tels que l’Afghanistan, le Bangladesh, l’Éthiopie et le Nigeria, le rendement laitier moyen des vaches est inférieur ou égal à 500 kg/an. Dans les pays où le secteur laitier est en développement, comme la République islamique d’Iran, le Pérou et le Viet Nam, le rendement laitier moyen des vaches est supérieur à 2 000 kg/an. »

Or, dans les pays « développés, le rendement est de 6300-6700 kg/an. Voici le tableau montrant l’évolution pour les 20 dernières années.

Il faut saisir les enjeux de ce que cela signifie. Les vaches sont davantage sélectionnées, encadrées, nourries, sollicitées, bref, exploitées. Cette tendance à accroître la productivité est gigantesque, et il ne faut jamais perdre de vue que cette croissance est directement assumée par un être vivant : la productivité qui augmente, c’est ici la souffrance qui croît de manière qualitative et quantitative.

C’est absolument infernal. On est dans tout sauf l’abstraction.

A quoi faut-il d’ailleurs s’attendre pour le futur? Déjà à davantage de production, en raison des exportations : le modèle occidental de la consommation de lait est diffusé massivement, surtout en Asie.

Mais revenons ici à la productivité. Car s’il y a productivité, c’est aussi car il y a concurrence. Afin de davantage rentabiliser, on pressurise davantage : c’est vrai pour les humains dans les usines, comme pour les animaux. Ici les vaches paient donc un prix terrible, et ce tableau est très révélateur.

Il montre comment a évolué le nombre de « producteurs » de lait en France, et on peut voir qu’en neuf ans, le chiffre s’est effondré.

La raison en est bien sûr la concentration économique. Dans le capitalisme, les gros mangent les petits.

La carte suivante montre que certaines régions sont également des « poids lourds ». On parle du « croissant laitier », allant de la Bretagne à l’Auvergne,en passant par la Normandie, le Nord Pas-de-Calais, la Champagne-Ardenne, l’Alsace-Lorraine, la Franche-Comté et la partie nord de la région Rhône-Alpes.

Le tableau plus bas donne des chiffres par région ; et montre l’effondrement du nombre de « livreurs de lait »…. Qu’est-ce qu’un livreur ? C’est, selon un bulletin gouvernemental :

« Un « livreur » est défi ni comme étant une exploitation dont au moins 80 % de sa référence totale (livraison + vente directe) est dédiée à la livraison. Il s’agit à la fois des exploitations livrant 100 % de leur lait en laiterie mais également de celles exerçant une activité vente directe, qui dans ce cas ne doit pas dépasser 20 % de leur activité totale. »

Les autres exploitations sont en fait des « vendeurs directs » et non plus des livreurs (qui alimentent par conséquent le système de manière « moderne »). Le tableau indique en fait la même chose que le tableau précèdent : l’effondrement du nombre de producteurs, alors que la productivité des vaches s’intensifie et que la production augmente.

Ainsi, quand on parle de l’exploitation animale, il ne faut pas voir cela seulement une horreur morale; c’est également tout un système économique qui évolue, tendant toujours vers le pire!

La mésange bleue et les odeurs

La mésange bleue se met au parfum

Colorée comme un oiseau des îles, la jolie petite mésange bleue est visible toute l’année.

Familière, elle niche près des habitations, jusque dans les boîtes aux lettres. Chaque année, un couple de mésanges fait son nid dans une vieille pompe de mon jardin. L’hiver venu, il m’arrive de débarrasser la pompe de tous les matérieux du nid, de façon à éviter l’installation de parasites.

Récemment, on a découvert que les mésanges bleues parfumaient leur nid !

Des chercheurs se sont aperçus, en Corse, que des femelles de mésanges bleues décoraient la couronne de leur nid avec des végétaux odorants, comme la menthe ou la lavande – ceux-là mêmes que l’on utilise dans les produits ménagers -, et qu’elles s’empressaient de les remplacer quand ceux-ci venaient à manquer ou à perdre leur odeur.

On pense que ces plantes aromatiques protègent les oisillons grâce à leurs vertus insecticides, fongicides et désinfectantes.

Au passage, notons que les oiseaux ont plus de flair qu’on ne le pensait. D’ailleurs, des tests semblent montrer que les mésanges utilisent également leur odorat dans la recherche de nourriture. D’autres oiseaux, et parmi eux plusieurs espèces d’aigles, parfument également leur nid.

Une découverte en suit une autre : chez certaines espèces d’oiseaux, les mâles offrent des bouquets aromatiques à leur partenaire.

Phénomène curieux : les observations montrent que plus le bouquet sent fort, et plus la couvée contiendra de mâles ! Pour ces oiseaux, offrir des fleurs aurait donc des influences sur la future famille…

(Marc Giraud : Le Kama-sutra des demoiselles – la vie extraordinaire des animaux qui nous entourent)

Pour mieux comprendre leur comportement, un ornithologue, Marcel Lambrechts et son équipe du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier se sont installés en Corse, dans une forêt proche de Calvi qui abrite un groupe de Parus caeruleus ogliastrae.

Dans la revue Ecology Letters de juillet 2002, il raconte comment, avec ses collègues, il a construit des nichoirs pour ces oiseaux appréciés par les spécialistes car ils sont peu farouches. Une fois les œufs éclos, les expérimentateurs ont prélevé les herbes aromatiques. Dans la moitié des nids, ces plantes ont été purement et simplement supprimées.

Dans ce cas, les mères partaient immédiatement à la recherche de ces herbacées manquantes pour les remettre dans le nid de leurs oisillons. Mais pas n’importe lesquelles : sur un total de 200 végétaux qui entouraient les abris, elles n’en sélectionnaient qu’une dizaine. Même s’il fallait, pour les trouver, voler à 200 mètres à la ronde.

Dans l’autre moitié des nids, des herbes avaient été enfouies dans de petits sacs ouverts, et cachés sous les nids. Les mésanges se contentaient alors d’en renouveler les herbes, invisibles et inodores, quand elles étaient trop sèches pour exhaler leur odeur. Cette expérience a prouvé que les mésanges savent repérer les odeurs.

Jusqu’ici, on pensait que seuls les gros volatiles, comme les pétrels, les pigeons, ou les oiseaux charognards, disposaient de bulbes olfactifs assez développés pour se servir de leur odorat, en plus de la vue ou de l’ouïe. Une aptitude qui prouverait que les capacités des mésanges, et probablement d’autres petits oiseaux, sont beaucoup plus étendues qu’on ne le pensait. L’expérience a aussi mis en évidence le comportement de la mésange pour protéger son nid contre les parasites, à l’aide de plantes utilisées par l’homme dans le même but.

(Wikipédia)

Des masques à oxygène pour les chiens et les chats

Voici, ci-dessous, un texte très intéressant, sur une initiative outre-atlantique qui consiste à équiper les pompiers du Québec de masques à oxygène pour chiens et chats.

Bien sûr, le projet RéanimO2 (réanimation des animaux à l’aide d’oxygène) n’est pas nouveau; il date de 2006 déjà et est complètement passé inaperçu en France, étant en pratique totalement inconnu.

L’initiateur du projet, le directeur de l’Association des médecins vétérinaires du Québec Michel Pepin explique que ce programme sert à encourager les dons de masques à oxygène spécialement conçus pour les chats et les chiens, aux différents services d’incendie du Québec. Le projet a une page Facebook diffusant des informations utiles.

La première remise officielle de masques s’est déroulée le 3 avril 2006, au service des incendies de la Ville de Laval; l’achat de 27 masques a été réalisé grâce aux dons des 15 établissements vétérinaires de la ville.

Il y a actuellement 226 masques qui ont été distribué au Québec, dans 78 casernes. 60 établissements vétérinaires et quelques personnes ont participé à l’achat de ces masques.

Voici une vidéo de présentation du service de Sécurité Incendie de Rivière-du-Loup, avec malheureusement à peine 800 vues ! Sachant que des milliers d’animaux « de compagnie » succombent aux incendies ou aux fumées toxiques, cette jolie initiative devrait se développer surtout que l’efficacité des masques à oxygène est avérée, comme le montre cette autre vidéo d’un chat sauvé d’un incendie.

 

Des masques à oxygène pour animaux de compagnie

Soixante-dix-sept postes de pompiers sont équipés de masques à oxygène pour animaux de compagnie au Québec. Une initiative lancée il y a maintenant huit ans par le docteur Michel Pépin qui, malgré sa popularité et son efficacité, n’a pas encore été mise en place dans la plupart des postes de Montréal.

En cas d’incendie, l’inhalation de fumée est extrêmement toxique pour les personnes, mais aussi pour leurs animaux de compagnie. Bien que la mission des pompiers soit avant tout de sauver des vies humaines, ils n’hésitent pas, quand c’est possible, à prendre soin de nos compagnons à quatre pattes en détresse.

Les animaux ont en effet tendance à se cacher en cas d’incendie. Ils peuvent alors inhaler de la fumée et être en difficulté respiratoire. Les résultats de l’utilisation d’un masque à oxygène sont alors spectaculaires.

C’est en 2004 qu’une chaîne américaine de boutiques pour animaux a eu l’idée d’équiper les pompiers de masques à oxygène pour leur clientèle. Le Dr Pépin, directeur de l’Association des médecins vétérinaires du Québec, a repris l’initiative dans la Belle Province en 2006 en lançant le projet RéanimO2. Des Îles-de-la-Madeleine à la Gaspésie en passant par Laval et Longueuil, 226 masques ont ainsi été distribués dans 77 postes couvrant totalement ou en partie 60 municipalités. Les pompiers y sont maintenant équipés de masques à oxygène de fabrication québécoise, offerts en trois tailles et spécialement conçus pour les museaux des chiens et des chats.

«Le plus dur a été de convaincre les syndicats de pompiers, qui ne voulaient pas que leurs membres aient à suivre une formation supplémentaire ou à assumer une responsabilité supplémentaire. Il faut se rappeler que sauver les animaux n’est pas la fonction première des pompiers. Mais quand ils en ont l’occasion, autant qu’ils soient bien équipés. Les masques pour humains sont plats pour recouvrir la bouche et le nez. Ils ne sont donc pas adaptés aux museaux. Les masques pour animaux étaient autrefois utilisés pour des interventions chirurgicales. Avec le temps, on a commencé plutôt à les intuber pendant les opérations. On les utilise encore parfois pour les petits rongeurs, les oiseaux et certains chats», explique le Dr Pépin.

C’est grâce aux collectes de fonds et à de généreux donateurs que les postes se sont vu offrir les masques à oxygène. L’ensemble de trois masques de tailles différentes ne coûte que 100$. Mais la grande majorité des postes des arrondissements de Montréal n’en sont pas encore équipés. Si vous désirez changer la donne, il est possible de communiquer avec le Dr Pépin par l’adresse courriel veterinet@videotron.ca. Il sera en mesure de vous fournir une lettre type de demande à la direction du poste de votre quartier ou tout autre renseignement pertinent à ce sujet.

Éviter le drame

Si, après avoir été en contact avec de la fumée, votre animal a perdu connaissance, qu’il titube, qu’il vomit, que ses yeux sont rouges ou que ses muqueuses sont bleutées ou plus pâles, rendez-vous dès que possible chez votre vétérinaire. Sachez d’ailleurs que, dans une telle situation, votre assurance habitation couvrira les frais. C’est bien la première fois que l’on pourra tirer avantage du fait que les animaux de compagnie sont considérés comme des biens!

Voici la vidéo d’une publicité récente de la marque de caméra tout terrain « Gopro », présentant justement un chaton sauvé.

Petit retour sur la trame bleue et verte

Nous voulons revenir un peu sur la « trame bleue et verte » dont il a été parlé hier, parce que nous craignons que sa dimension positive passe trop au second plan.

Voici une présentation très claire, venant d’un site personnel:

 « La « trame verte et bleue » est une mesure phare du Grenelle Environnement, qui porte l’ambition d’enrayer le déclin de la biodiversité au travers de la préservation et de la restauration des « continuités écologiques ». L’objectif est de permettre aux espèces animales et végétales de circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer… soit donc d’assurer tout simplement leur survie.

Une continuité écologique s’articule autour d’un ensemble formé par :
– La trame verte : ce sont des zones vitales, aussi appelées « réservoirs de biodiversité », riches en biodiversité où les espèces peuvent réaliser l’ensemble de leur cycle de vie : reproduction, alimentation, abri…
– La trame bleue : ce sont des corridors écologiques, qui sont des voies de déplacement empruntées par la faune et la flore qui peuvent ainsi circuler et accéder à des zones vitales de la trame verte. Il s’agit des cours d’eau et zones humides.

Les aménageurs oublient souvent certaines dimensions importantes, telles que des corridors de silence et de calme pour répondre aux problèmes de fragmentation par le bruit et le dérangement à cause par exemple d’une surfréquentation du lieu considéré.

La nuit aussi connaît également son lot de biodiversité ! Ainsi la trame noire correspond à une continuité d’espaces non éclairés et silencieux, de manière à préserver la faune particulièrement sensible à la pollution lumineuse, telle que les chauves-souris, les papillons de nuits, les chouettes… »

Voici une autre explication, du site d’une association (pas du tout végan par ailleurs), et précisant  l’aspect essentiel de la trame bleue et verte, qui est donc ce principe des corridors (formant la trame bleue) reliant les zones de « réservoirs » (la trame verte).

« L’urbanisation, les infrastructures linéaires de transport (routes, voies ferrées…), l’intensification de l’agriculture de ces dernières années ont pour effet de « fragmenter le territoire », autrement dit d’interrompre les voies de circulation naturelles de la faune et flore. Les espèces sauvages isolées sont alors menacées de disparition.

Les ports sont une barrière au déplacement de la petite faune du littoral.

Il ne suffit donc pas de protéger des espaces naturels pour préserver la biodiversité, il est nécessaire de maintenir ou de développer des voies de communication (corridors écologiques) entre ces espaces pour assurer la diversité génétique et les besoins vitaux des animaux et des végétaux : circuler pour s’alimenter, se reproduire, trouver des espaces pour assurer sa croissance ou se reposer. Les populations d’êtres vivants sont souvent dispersées, et les échanges entre populations d’une même espèce sont nécessaires pour assurer leur pérennité, notamment par un brassage génétique.

Le changement climatique et la destruction des milieux naturels sont des raisons supplémentaires d’assurer cette mobilité de la vie sauvage.

En France, on constate la diminution globale des populations d’oiseaux communs (10% en 2008), mais également des mammifères, 11 sur 119 sont menacés, et de bien d’autres espèces animales et végétales. Aussi toutes les espèces sauvages de France, quelles soient « remarquables » ou « ordinaires » sont concernées par le projet de trame verte et bleue. »

Il est évident que ce principe de trame bleue et verte n’a pas une envergure suffisante, puisqu’il s’agit seulement pour l’Etat de maintenir la biodiversité dans une perspective utilitaire, nullement de la célébrer comme ayant une valeur en soi.

Cependant, il y a une réflexion à faire ici, car il y va de l’utopie qu’il faut proposer aujourd’hui, et réaliser demain. On ne peut pas dire qu’il faut de grands changement sans en proposer les grandes lignes et les perspectives concrètes !

Le projet de trame bleue et verte

Nous avions parlé il y a peu du groupe VEAN évaluant la situation de l’urbanisation dans sa région (Le RER Nord-Pas de Calais, un projet d’urbanisation). Voici un nouvel article de leur part, au sujet du projet de Trame verte et bleue organisée par le gouvernement dans le cadre du « Grenelle de l’environnement ».

Cette trame consiste en des réservoirs de biodiversité, qui sont reliés par des corridors, avec également des aménagements locaux (faire des ouvertures dans les clôtures,  créer des « passages à faune », supprimer les obstacles pour les poissons – on peut voir le schéma ici). C’est un projet national, et ici VEAN l’évalue localement, dans un esprit critique et écologiste radical.

LE PROJET DE TRAME VERTE ET BLEUE ET SES OPPOSANTS SYNDICALISTES NE VOIENT QUE L’INTERET DES HUMAINS

Jeudi des agriculteurs de la région de Dunkerque ont répondu à l’appel de leur syndicat et ont manifesté en tracteur contre un projet de réaménagement du territoire : la trame verte et bleue.

Ils se sont rassemblés sous le mot d’ordre « Sauvons le fruit de nos terres » avec pour revendication que le projet soit abandonné ou modifié en profondeur.

La trame verte et bleue est un projet d’aménagement du territoire qui aura des conséquences importantes sur le secteur économique agricole. Le territoire du Nord-Pas de Calais est décrit par un Schéma régional de cohérence écologique suivant les décisions du Grenelle de l’environnement.

Des zones déterminées seront « renaturées » par décision de l’Etat. La volonté affichée est de tracer des couloirs de zones de nature faites de bois, prairies et bosquets, et de cours d’eau, de mares et des zones humides. En reliant des espaces qui apparaissent aujourd’hui comme des « réservoirs » de biodiversité, la trame verte et bleue permettrait aux animaux et végétaux de survivre, voire de s’épanouir.

Dans de nombreux secteurs du Nord-Pas de Calais, comme Lille, le bassin minier, Calais etc,  les  villes sortent d’elles-même. Elles se répandent autour, par des zones industrielles, commerciales, des routes, des lignes électriques. Tout cela couvre le sol de béton et d’enrobé et coupe les possibilités de déplacement de nombreux animaux. C’est ce que les spécialistes appellent des « surfaces artificialisées ».

En vingt ans, ces surfaces ont augmenté de plus de 20000 hectares, soit deux fois la ville de Paris. Or, 95 % de ces zones se sont créées à partir de terres agricoles.

En décidant de transformer des terrains dont la vocation est d’être agricole en terrains destinés à intégrer la trame verte et bleue, le schéma régional interfère avec les intérêts économiques des agriculteurs. En effet, certaines exploitations seront gênées dans leur développement.

Mais surtout, il faut avoir à l’esprit que la revente de terrains agricoles en terrains « à bâtir » est une ressource importante pour les exploitants agricoles. De nombreuses exploitations, qui ne trouvent pas de repreneur sont démantelées et divisées en lots de terrains.

Ces terrains deviennent terrains à bâtir par une décision de la mairie (modification du Plan Local d’Urbanisme), ce qui permet de les revendre bien plus cher. Il s’agit là d’un moyen pour les agriculteurs qui ne peuvent revendre leur entreprise de s’assurer une retraite confortable. Voilà le sens du mot d’ordre du syndicat : « Sauvons le fruit de nos terres ».

Les agriculteurs ont un poids important en France, et notamment dans le Nord-Pas de Calais qui est une région très agricole et assez rurale. La culture « très chasse » est très présente, les humains sont vus comme des êtres à part, hors nature, chargés d’exploiter la terre et d’élever des animaux ou de les « prélever » pour gérer leur population. Les vegans sont ignorés et les écologistes sont considérés comme des utopistes « qui n’ont pas de vision du monde rural » pour citer la dernière connerie de José Bové.

Cependant, le projet de trame verte et bleue n’est pas éloigné de cela et est largement incorrect du point de vue vegan. C’est sur, lutter contre les terres artificialisées est bien une nécessité du point de vue de la Nature.

Mais le schéma régional fondé sur les constats du Grenelle de l’environnement relève : « L’appauvrissement de la diversité bio logique constitue une préoccupation  fondamentale en soi. De par les nombreux services qu’elle rend aux sociétés  humaines, son appauvrissement continu  a des conséquences majeures sur le bien-être humain, aujourd’hui et dans l’avenir. »

Pour les techniciens des ministères comme pour les agriculteurs, la Nature n’a pas de valeur en soi. Selon eux, s’il faut sauver des bouts de nature, ou s’y opposer, c’est pour sauver de potentielles ressources futures !

Articles sur la vivisection en France

Le Journal du dimanche a publié des articles sur la vivisection, et cela de manière sérieuse. C’est assez rare pour être remarqué, de par le silence total qui règne à ce sujet, de peur que l’opinion publique ne réagisse trop négativement. Il y a donc là quelque chose qui s’est passé pour que de tels articles soient publiés, quelque chose d’historique pourrait-on dire parce que, de manière inévitable, la vivisection va devenir un thème de société et de lutte en son sein.

D’ailleurs, les chiffres sont devenus tellement important, qu’il est impossible de passer totalement cela sous silence. La vivisection, idéologie de la légitimation de tellement de produits et de tellement de recherches, est un business qui marche très bien… Le Journal du Dimanche raconte ainsi que: « un rapport de la Commission, paru le 5 décembre, confirme que la France est le pays de l’Union utilisant le plus d’animaux à des fins de recherche (2,2 millions en 2010) ».

Le but est bien entendu le profit, jamais la science, car si c’était pour la science, les résultats des tests seraient partagés, or ils ne le sont pas, les mêmes tests étant reproduits, pour « rien » à part pour justifier des recherches et les financements, pour « valider » des produits, pour faire patauger la science dans des conceptions archaïques mécanistes…

La publication d’articles informatifs par le Journal du Dimanche annonce pratiquement une nouvelle époque: celle de la vérité qui se voit, et des actes de justice qui en découlent.

Six questions clés sur l’expérimentation animale

DECRYPTAGE – En quelques années, le nombre d’animaux utilisés pour la recherche a été démultiplié. Quels sont les raisons de cette inflation? Eléments de réponse.

Combien de cobayes ?

En 2010, 2,2 millions d’animaux ont été utilisés pour la recherche (100.000 de moins qu’en 2007). Soit plus de quatre animaux par minute ! « En France, la formation scientifique repose sur l’expérimentation animale. Les chercheurs ont du mal à remettre en cause ce modèle », déplore Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot. La France, répliquent les scientifiques, fait partie des pays leaders en matière de recherche, rien d’étonnant donc à ce qu’elle figure en tête de peloton. Depuis 1990, le nombre d’animaux utilisés a tout de même baissé de 40%.

Et depuis 2000, les chiffres restent stables alors que le nombre de publications a doublé tous les trois ans. « On utilise mieux les animaux, notamment grâce aux progrès de l’imagerie médicale. Pour suivre l’évolution d’une tumeur dans le cerveau, on n’est plus obligés d’euthanasier différents animaux à plusieurs stades de la maladie. On en observe un seul, par IRM ou scanner », explique Bruno Verschuere, consultant auprès du Gircor, groupement des établissements de recherche biologique et médicale.

Quelles espèces trouve-t-on dans les labos?

Les souris restent les animaux les plus utilisés (60%). « Au niveau génétique, elles ont 95% d’homologie avec l’homme, contre 50% chez la mouche », explique Bruno Verschuere. Viennent ensuite les animaux à sang froid (16%). « On utilise beaucoup le poisson zèbre ou le Médaka. Ces petits poissons ressentent moins l’anxiété ou la douleur que les mammifères. Ils se reproduisent vite et sont à moitié transparents, ce qui facilite les expériences », précise François Lachapelle, président du Gircor. « Ils permettent d’étudier la biologie du développement, la génétique, le système nerveux », ajoute Bruno Verschuere. On trouve ensuite les rats (en baisse), les lapins (en hausse), les oiseaux… Les autres espèces représentent très peu en pourcentage. Les chiens (3.032 en 2010) servent encore à tester des médicaments ou à étudier des maladies comme les myopathies. Les labos utilisent aussi des chats (569), des chevaux ou des ânes (373), des primates (1.810). Tous ces animaux naissent et sont élevés dans quelque 600 établissements agréés par le ministère de l’Agriculture.

A quoi servent-ils?

Pour un tiers, à la recherche fondamentale. Un autre tiers concerne la médecine humaine et animale, afin de comprendre les mécanismes des maladies et tester des stratégies thérapeutiques. Des souris servent à évaluer des thérapies ciblées contre le cancer ; d’autres sont génétiquement modifiées pour étudier la maladie d’Alzheimer ou la mucoviscidose…

Le dernier tiers des expériences regroupe la production et le contrôle des médicaments. La législation impose en effet des tests animaux pour tous les produits « biologiques » (vaccins et sérums) avant leur injection à l’homme. Des animaux produisent aussi des substances destinées à l’homme : en injectant, par exemple, une forte dose de vaccin à un cheval, on récupère ses anticorps par prélèvement sanguin et on peut fabriquer du sérum. « Avec un cheval, on obtient 30.000 doses antirabiques ou 60.000 doses antitétaniques »,selon Bruno Verschuere.

Au prix de quelles souffrances?

Toute expérimentation est soumise aux trois R : remplacement (par une autre méthode dès qu’on le peut), réduction (du nombre d’animaux utilisés) et raffinement (réduire le plus possible la douleur). Mais en pratique? « Des animaux sont toujours rendus malades artificiellement, ‘mutilés’, soumis à des ingestions forcées ou à des produits irritants », s’indigne Arnaud Gavard, porte-parole de l’ONG Pro Anima. Les scientifiques, eux, mettent en garde contre les images choc. Un exemple? Les « vaches hublot » qui permettent de scruter directement la digestibilité des aliments.

« Ces bovins supportent très bien l’appareillage et vivent même plus longtemps que les autres », assure Sandrine Bruyas, qui suit le dossier expérimentation animale au niveau européen pour le compte du ministère de l’Agriculture. Mais la douleur reste difficile à évaluer. Pour chaque espèce, les chercheurs recourent à des tableaux de scoring. « Pour la souris, par exemple, on regarde la position des moustaches, du pelage, du dos… « , décrit Mme Bruyas. Depuis le 1er février, les demandes d’expérimentation, soumises à des comités d’éthique, doivent mentionner la « sévérité » du test pour l’animal.

Combien en sortent vivants?

« Environ 90% des animaux sont euthanasiés ; c’est même parfois le protocole qui l’impose », estime Bruno Verschuere. Dix pour cent pourraient donc être placés. Mais on n’atteint même pas 1%! » Depuis 2005, le Graal (Groupement de réflexion et d’action pour l’animal) propose d’adopter toutes sortes d’animaux de labo -chiens, chevaux, primates, oiseaux, serpents…- Certains sont recueillis par des particuliers, d’autres dans des centres spécialisés. « Cette année, nous avons placé 250 chiens et une quinzaine de chats, soit 5 à 10% de ces deux espèces utilisées en labo », explique sa présidente Marie-Françoise Lheureux. « Nous ne réussirons sans doute pas à aller au-delà de 15% -trop d’expériences invasives rendent obligatoire l’euthanasie de l’animal-, mais on peut faire mieux si les établissements de recherche s’impliquent davantage. »

Peut-on s’en passer?

C’est déjà le cas pour les cosmétiques qui ne sont plus testés sur les animaux depuis mars dernier. Pour le reste? « On ne peut pas se passer de l’expérimentation animale », assure François Lachapelle, le président du Gircor. « C’est la seule façon d’étudier un organisme complet. Et les observations sont plus fiables : 40% des résultats obtenus sur les primates sont transposables à l’homme, 20% des études sur les rongeurs, contre moins de 1% des tests sur les cellules. » « Les résultats des expériences menées sur les animaux ne sont pas directement transposables à l’homme », conteste Christophe Marie, de la Fondation Brigitte Bardot.

« Il faut passer à des méthodes substitutives plus fiables. » Dans la recherche contre le cancer du poumon, l’ONG Pro Anima travaille par exemple sur la modélisation d’une tumeur en 3D. Qui sait… Des essais in vitro (dans un tube à essais) ou in silico (par ordinateur) permettront peut-être un jour de ne plus utiliser les animaux. « Ces dix dernières années, l’OCDE a validé une vingtaine de méthodes alternatives pour tester la toxicité des substances », précise Philippe Hubert, directeur de la plateforme française destinée à promouvoir ces méthodes. « Mais beaucoup reste à faire dans d’autres domaines, notamment l’enseignement et la recherche médicale. »

Ces chiens qui meurent pour nous

ENQUÊTE – Beagles, golden retrievers, briards… Chaque année, 3.000 chiens servent de cobayes dans les laboratoires français. Certains sont même programmés pour naître myopathes. Jusqu’où la science peut-elle aller?

Un chiot se blottit contre sa mère, puis est transféré vers le labo, et son cadavre est disséqué. C’est ainsi qu’est résumée la vie d’un beagle né au centre d’élevage de l’Yonne. Localement, un collectif se bat avec ces images chocs. « Dans cet élevage caché au fond des bois, on élève des chiens, en majorité des beagles, pour les envoyer en laboratoire, à l’âge de 5 mois, dénonce Michèle Scharapan, membre du collectif. Ces chiens, privés de tendresse, voient très peu la lumière du jour. On les prépare à la vivisection. »

En France, où l’on compte 8 millions de chiens de compagnie, 3.032 d’entre eux (en 2010) ont pris le chemin des laboratoires. « Les beagles sont une race ni trop grande, ni trop petite, et qui viendra vous lécher la main quoi que vous fassiez, explique le vétérinaire André Ménache, directeur d’Antidote Europe, un collectif qui milite pour une science responsable. La majorité des beagles sert à tester des médicaments. On leur en fait avaler deux ou trois fois par jour, en leur mettant une sonde dans l’estomac, sans analgésique, ni anesthésie. »

D’autres espèces servent aussi de cobaye. « On utilise des races qui présentent spontanément des maladies assez proches des nôtres, explique François Lachapelle, le président du Groupe interprofessionnel de réflexion et de communication sur la recherche (Gircor). Les golden retrievers, qui souffrent de la myopathie de Duchenne. Les briards frappés de rétinite pigmentaire qui les rend aveugles. Les boxers sujets aux maladies cardiovasculaires. »

Pour étudier les maladies héréditaires comme la myopathie du Duchenne, les chercheurs ont recours à des chiens obtenus en élevage, par « reproduction orientée », en croisant deux chiens porteurs du gène défectueux. Ils « fabriquent » ainsi des animaux malades pour tester les nouvelles thérapies.

Dans le cadre d’un mémoire en philosophie éthique sur l’expérimentation animale, Audrey Jougla s’est rendue dans un labo où étaient menées des recherches sur la maladie de Duchenne financées par l’AFM Téléthon. « Les chiens ne pouvaient plus s’alimenter, témoigne-t-elle. Ils étaient nourris par sonde, ils avaient des difficultés respiratoires et motrices très lourdes. Certains chiots ressemblaient déjà à des robots. J’ai demandé à un praticien s’ils souffraient, il m’a répondu sur le ton de l’humour qu’il n’aimerait pas être à leur place. »

Pourquoi utiliser un chien plutôt qu’une souris? « D’abord, parce que nous partageons avec lui une plus grande proximité génétique, répond François Lachapelle. Mais aussi parce que sa taille et son poids sont proches de ceux d’un enfant, sa fréquence cardiaque voisine de la nôtre. Et parce qu’on peut mener sur lui des études de long terme… La souris, elle, ne vit pas plus de 2 ans. » Les recherches sur les chiens, selon lui, ouvrent des pistes à des thérapeutiques fiables. Pour soigner la maladie de Duchenne, deux traitements ont été élaborés sur des golden retrievers. L’un, de médecine régénérative, est en cours d’expérimentation sur l’homme ; l’autre, génétique, le sera en 2015.

En 2006, une pétition demandant l’abolition des expérimentations sur les chiens et les chats avait recueilli quelque 350.000 signatures. Trois ans plus tard, l’association One Voice publiait une enquête sur « des expériences aberrantes sur les chiens et les chats conduites en France ». « En théorie, la directive sur l’expérimentation animale interdit tout test impliquant une douleur aiguë et prolongée. En faisant naître, à dessein, des animaux atteints de myopathie, on entraîne forcément ce type de souffrance, s’indigne Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot. Cela montre bien les limites du discours actuel concernant l’encadrement des tests sur les animaux. »

Les chercheurs, eux, assurent qu’ils réfléchissent « en amont du protocole » : a-t-on besoin d’un animal? Comment leur éviter de souffrir? Et « en aval », certains offrent une seconde vie à leurs cobayes. Depuis 2005, l’association Groupement de réflexion et d’action pour l’animal (Graal) propose à l’adoption toutes sortes d’animaux de labo : « Cette année, nous avons placé 250 chiens et une quinzaine de chats, soit 5 à 10% de ces deux espèces, explique sa présidente Marie-Françoise Lheureux. Nous espérons faire mieux, mais nous ne réussirons sans doute pas à aller au-delà de 15%. » Dans les autres cas, les « expériences » rendent en général obligatoire l’euthanasie de l’animal…

Grands corps d’ingénieurs et programmes ministériels

Fabrice Nicolino est un de ces trublions de l’écologie officielle, c’est-à-dire ces gens très médiatiques qui trucident littéralement l’écologie officielle, ou bien le système alimentaire, comme en témoigne le succès de « Bidoche. L’industrie de la viande menace le monde ».

Le tout est, évidemment, savamment journalistique et théorique, cela ne prête jamais à conséquence, Nicolino n’assume ni l’écologie radicale ni le véganisme ; il vit de ce dont il critique et n’oppose pas d’autres valeurs.

Ceux qui s’intéressent à la WWF, à Greenpeace, à la FNE ou à la Fondation Nicolas Hulot peuvent ainsi lire « Qui a tué l’écologie ? », un ouvrage où Nicolino révèle tous les dessous peu glorieux de ces zélés collaborateurs des institutions.

De manière plus intéressante, voici ce qu’il dit sur une certaine dynamique française, une certaine « gestion » de l’Etat, qui existe quel que soit le gouvernement, car il s’agit d’une tendance de fond. Les grandes entreprises, ce sont les grandes entreprises, à moins de les briser, elles règnent en maître.

« Revenons au propos de Corinne Lepage, qui est réellement éclairant. Que cache donc cette phrase : « en second lieu, le ministère de l’Equipement – et plus précisément le corps des Ponts – a réalisé le rêve qu’il poursuivait depuis toujours : absorber le ministère de l’Environnement » ?

Mazette ! Une absorption, sans que nul ne bronche ? Eh bien, oui. Mais pour bien comprendre le sens de cette manœuvre au caractère meurtrier, il faut se pencher sur l’histoire de la France.

L’ossature administrative de notre vieux pays, au plan technique, repose sur trois grands corps d’ingénieurs d’Etat. J’ai nommé : les Mines, les Ponts et Chaussées, le Génie rural et les eaux et forêts (Gref).

Beaucoup de ces ingénieurs intègrent les écoles liées à leur spécialisation après être passés par Polytechnique (…).

Parmi les grands Mineurs, il faut bien entendu citer Pierre Guillaumat, sorti des Mines en 1933. Ce gaulliste fervent, qui a dirigé le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) et EDF, est l’homme qui a permis la naissance de la bombe nucléaire française. Ministre des armées en 1958, il aura tout su, tout voulu, tout dissimulé. Il sera dans les années 1960 et 1970 le patron de ce qui deviendra Elf en 1967.

Je ne résiste pas à cette longue citation tirée du lire Les Barons de l’atome, de Peter Pringle et James Spigelman (Le Seuil, 1982) : « Purs produits de la technocratie française, ils [les polytechniciens] professent une foi inébranlable dans l’efficacité, le progrès, la technologie, le pragmatisme et, en conséquence, une impatience considérable devant le « manque d’efficacité » des politiciens. Eux ne servent pas des intérêts partisans, mais l’intérêt général, que représente, de façon purement abstraite, « l’Etat ».

Le monde de l’énergie atomique va fournir un terrain idéal à l’implantation de cette idéologie.

Le corps des Mines, l’élite de cette élite, puisqu’il n’est ouvert qu’aux dix premiers de chaque promotion, va, au fil des ans, monopoliser l’accès à toute une série de postes clés dans les principales branches du secteur public et aussi, de plus en plus, aux postes les plus importants du secteur privé. » (…)

Ingénieur général des Ponts et Chaussées, Bourdillon venait de prendre une retraite – publique – méritée, mais c’était pour mieux commencer une nouvelle vie dans le privé. Juste avant de quitter le ministère de l’Équipement et des Transports, notre ingénieur avait laissé un immense cadeau appelé Les Réseaux de transport français face à l’Europe, publié en 1991. (…)

[Au sujet du rapport de Bourdillon appelant à investir massivement:] Combien ? Oh, pas tant : 1560 milliards de francs en quinze ans, soit plus de 100 milliards par an. Soit 15,38 milliards d’euros. Par an. Une paille.

Où travaillait donc Jacques Bourdillon, en ce jour de gloire où je le visitai [après sa retraite publique et donc son passage dans le privé]? Plutôt, pour qui ? Scetauroute, bureau d’études commun à toutes les société d’autoroute. »

La « viande » et la hausse des prix

Si l’on veut comprendre l’exploitation animale, alors il faut saisir sa dynamique très particulière. S’il est moralement faux de tuer des êtres vivants, l’exploitation animale pour autant se situe sur un autre plan: celui de l’économie.

Ici les animaux sont des marchandises, qui sont vendues (ou pas), le but étant de faire du profit. Il est à ce titre utile de regarder la hausse des prix qui, comme on le voit sur le graphique ci-dessous, est forte.

Cela a beaucoup de conséquences, dont l’une est bien sûr le renforcement de la concurrence. Comme cela a pu être expliqué sur LTD, les modifications juridiques des tailles des cages ne visent pas tant un « bien-être » animal qu’à faire en sorte que les grosses entreprises se débarrassent des petites.

Il y a ici une bataille terrible, car l’alimentation est une consommation qui par définition ne s’arrête pas, ne se reporte pas. On connaît d’ailleurs le principe selon lequel le capitalisme permet de faire baisser les prix des marchandises. Si l’on regarde l’exploitation animale, on s’aperçoit justement que dans ce « marché captif », le principe ne s’applique pas du tout…

Sur la période 1998-2012, les prix ont augmenté d’entre 20 et 60%…


Dans ce contexte, on se doute que la « protection animale » est bien le dernier souci des entreprises, qui s’aperçoivent qu’elles augmentent leurs prix sans voir leurs ventes s’effondrer… Un privilège rare, surtout en période de crise!

Toutefois, il y a un autre aspect très important. Au « Paris Vegan Day », le végétarien Aymeric Caron a expliqué que les gens mangeaient de moins en moins de viande. C’est un propos qui ne se fonde sur rien de scientifique: déjà parce que dans le monde, il y a plus en plus de « viande » de produite. Mais aussi parce que les statistiques montrent bien que la consommation répond au prix.

En fait, on voit bien qu’à part un choix moral, culturel, qui l’emporterait dans la société, il n’y aucune raison que l’exploitation animale cesse. Cela concerne l’alimentation et les gens doivent manger, donc ils achètent, et les graphiques suivants montrent le rapport direct entre les prix et les achats.

Dès que le prix tombe, les achats progressent, et inversement.



Il y a alors deux cas de figures: soit les entreprises montent les prix pour avoir davantage de bénéfices (de manière « qualitative »), soit elles les baissent pour vendre encore plus et avoir davantage de bénéfices (de manière « quantitative »).

Tout cela est décidé par les coûts. C’est cela le vrai critère de l’exploitation animale. Cela veut dire que dans tous les cas, l’exploitation animale peut très bien « jongler » avec différentes formes, différentes variantes d’exploitation. Si de toutes manières une entreprise décide de profiter du marché du bio, une autre occupera la place laissée vacante sur le marché du non bio, car en définitive, ce qui compte c’est qu’il est possible de vendre.

Ainsi, seule une prise de conscience massive peut enrayer toute cette machine à sous à l’échelle de la société, machine meurtrière ennemie des animaux!

Les végétaux et la lumière

« Trait d’union entre le soleil et la biosphère, la lumière est le cordon ombilical de la Terre, elle véhicule et transmet l’énergie solaire aux organismes qui pourront la capter et l’utiliser.

Par son intensité, la lumière conditionne l’activité photosynthétique des plantes et, partant, toute la productivité des communautés qui leur sont inféodées. C’est un facteur essentiel de la vie sur Terre.

Des 42 % d’énergie solaire que contient la partie visible du spectre, la moitié seulement est utilisable pour la photosynthèse.

Le spectre d’utilisation de cette énergie lumineuse par les plantes vertes présente un maximum dans le bleu et un autre dans le rouge ; il marque un minimum pour le vert. C’est pour cela que les chlorophylliens nous apparaissent verts : ils réfléchissent la lumière qu’ils n’utilisent pas. La sensibilité maximale des animaux à la lumière se situe, par contre, dans le jaune.

Les végétaux recherchent la lumière avec plus ou moins d’avidité, mais non sans se préserver de l’ardeur excessive de ses rayons.

Cistes, romarins, mélèzes, tomates et plantes à fleurs de l’étage alpin ne peuvent proliférer qu’en pleine lumière. En revanche, des plantes de sous-bois, oxalis petite oseille ou aspérule odorante, se contentent d’une fraction de 20 à 30 % de la pleine lumière.

Les plantules de nombreuses espèces d’arbres, tel le hêtre, ne peuvent croître que sous un éclairement très faible, de l’ordre du centième de celui reçu au niveau des cimes. Quant à l’éclairement au sol dans une forêt tropicale, il est de l’ordre du millième du flux solaire, parfois moins. » (Fischesse et Dupuis-Tate, Le guide illustré de l’écologie, La Martinière)

« La lumière joue un rôle capital dans le déroulement de nombreux processus biologiques fondamentaux. Chez les plantes supérieures (Phanérogames), l’intensité de l’éclairement conditionne l’activité photosynthétique, donc la croissance ; sa durée, liée à l’importance respective du jour et de la nuit (photopériodisme), intervient dans le phénomène de la floraison.

Ainsi, la répartition géographique et stationnelle des végétaux est-elle fonction, dans une large mesure, de leurs exigences respectives vis-à-vis de ce facteur.

D’après l’intensité lumineuse qui convient à leur développement, on distingue des espèces de lumière, ou héliophiles (romarins, cistes, epilobium augustifolium [appelé épilobe en épi, épilobe à feuilles étroites ou encore Laurier de Saint-Antoine], et des espèces d’ombre ou sciaphiles (Oxalis acetosella, Asperula odorata et de nombreuses mousses et fougères).

Les premières se trouvent à leur optimum dans des communautés uni- ou paucistrates telles que pelouses ou fruticées (garrigues, landes), ainsi que dans les clairières (epilobietea) ou les forêts claires ; les secondes, dans des communautés d’ubacs [versants d’une vallée de montagne qui bénéficient de la plus courte exposition au soleil], de fentes de rochers (asplenietea) et dans les strates inférieures des couverts forestiers denses.

Mais évidemment tous les intermédiaires existent entre ces deux types extrêmes de comportement. » (Lacoste et Salanon, Éléments de biogéographie et d’écologie, Nathan)

Article sur la torture dans l’Encylopédie

L’erreur essentielle du réformisme dans la question animale est de ne pas voir les intérêts économiques en jeu. Toutefois, cela va avec une incompréhension de ce que représente un changement de mentalité – qui sous-tend toujours une remise en cause fondamentale, une révolution dans la manière de voir les choses.

En ce qui concerne les animaux, ce dont nous avons besoin, c’est d’un mouvement qui soit autant exigeant que les Lumières, qui porte le même progrès, qui assume la même intransigeance. A-t-on vaincu la torture par des remarques et des appels, ou bien par des attaques sans répit, au nom du progrès, des valeurs universelles?

A-t-on demandé des réformes, ou bien l’abolition? Peut-on négocier avec le crime?

Voici à titre de témoignage l’article sur la torture paru dans l’Encyclopédie [ainsi que celui de Voltaire dans le « Dictionnaire philosophique »]. On y trouve une dureté, un caractère incisif, toujours d’un haut niveau culturel, qui doit être le nôtre: la libération animale est une cause juste, porteuse de valeurs bonnes; les animaux méritent notre abnégation sans compromis!

Torture

Les Romains n’infligèrent la torture qu’aux esclaves, mais les esclaves n’étaient pas comptés pour des hommes. Il n’y a pas d’apparence non plus qu’un conseiller de la Tournelle regarde comme un de ses semblables un homme qu’on lui amène hâve, pâle, défait, les yeux mornes, la barbe longue et sale, couvert de la vermine dont il a été rongé dans un cachot.

Il se donne le plaisir de l’appliquer à la grande et à la petite torture, en présence d’un chirurgien qui lui tâte le pouls, jusqu’à ce qu’il soit en danger de mort, après quoi on recommence ; et, comme dit très bien la comédie des Plaideurs :  » Cela fait toujours passer une heure ou deux « .

Le grave magistrat qui a acheté pour quelque argent le droit de faire ces expériences sur son prochain, va conter à dîner à sa femme ce qui s’est passé le matin. La première fois madame en a été révoltée, à la seconde elle y a pris goût, parce qu’après tout les femmes sont curieuses ; et ensuite la première chose qu’elle lui dit lorsqu’il rentre en robe chez lui :  » Mon petit coeur, n’avez-vous fait donner aujourd’hui la question à personne ?  »

Les Français, qui passent, je ne sais pourquoi, pour un peuple fort humain, s’étonnent que les Anglais, qui ont eu l’inhumanité de nous prendre tout le Canada, aient renoncé au plaisir de donner la question.

Lorsque le chevalier de La Barre, petit-fils d’un lieutenant général des armées, jeune homme de beaucoup d’esprit et d’une grande espérance, mais ayant toute l’étourderie d’une jeunesse effrénée, fut convaincu d’avoir chanté des chansons impies, et même d’avoir passé devant une procession de capucins sans avoir ôté son chapeau, les juges d’Abbeville, gens comparables aux sénateurs romains, ordonnèrent, non seulement qu’on lui arrachât la langue, qu’on lui coupât la main, et qu’on brûlât son corps à petit feu ; mais ils l’appliquèrent encore à la torture pour savoir précisément combien de chansons il avait chantées, et combien de processions il avait vu passer, le chapeau sur la tête.

Ce n’est pas dans le XIIIème ou dans le XIVème siècle que cette aventure est arrivée, c’est dans le XVIIIème. Les nations étrangères jugent de la France par les spectacles, par les romans, par les jolis vers, par les filles d’Opéra, qui ont les moeurs fort douces, par nos danseurs d’Opéra, qui ont de la grâce, par Mlle Clairon, qui déclame des vers à ravir. Elles ne savent pas qu’il n’y a point au fond de nation plus cruelle que la française.

Voltaire – Dictionnaire philosophique – 1764

 

« TORTURE ou QUESTION, (Jurisprud.) est un tourment que l’on fait essuyer à un criminel ou à un accusé, pour lui faire dire la vérité ou déclarer ses complices. Voyez QUESTION.

Les tortures sont différentes, suivant les différens pays ; on la donne avec l’eau, ou avec le fer, ou avec la roue, avec des coins, avec des brodequins, avec du feu, &c.

En Angleterre on a aboli l’usage de toutes les tortures, tant en matiere civile que criminelle, & même dans le cas de haute trahison ; cependant il s’y pratique encore quelque chose de semblable quand un criminel refuse opiniatrement de répondre ou de s’avouer coupable, quoiqu’il y ait des preuves. Voyez PEINE FORTE ET DURE.

En France on ne donne point la torture ou la question en matiere civile ; mais en matiere criminelle, suivant l’ordonnance de 1670, on peut appliquer à la question un homme accusé d’un crime capital, s’il y a preuve considérable, & que cependant elle ne soit pas suffisante pour le convaincre. Voyez PREUVE.

Il y a deux sortes de questions ou tortures, l’une préparatoire, que l’on ordonne avant le jugement, & l’autre définitive, que l’on ordonne par la sentence de mort.

La premiere est ordonnée manentibus indiciis, preuves tenantes ; de sorte que si l’accusé n’avoue rien, il ne peut point être condamné à mort, mais seulement à toute autre peine, ad omnia citrà mortem.

La seconde se donne aux criminels condamnés, pour avoir révélation de leurs complices. La question ordinaire se donne à Paris avec six pots d’eau & le petit treteau, & la question extraordinaire aussi avec six pots d’eau, mais avec le grand treteau.

En Ecosse la question se donne avec une botte de fer & des coins. En certains pays on applique les piés du criminel au feu, en d’autres on se sert de coins, &c.

M. de la Bruyere dit que la question est une invention sûre pour perdre un innocent qui a la complexion foible, & pour sauver un coupable qui est né robuste. Un ancien a dit aussi fort sentencieusement, que ceux qui peuvent supporter la question, & ceux qui n’ont point assez de force pour la soutenir, mentent également.

« Un manifeste pour les animaux »

A l’occasion du passage à la nouvelle année, Brigitte Bardot a acheté une page dans le quotidien conservateur Le Figaro, afin d’appeler le président de la république à assumer le changement pour les animaux (en reprenant donc le slogan électoral de Hollande, « Le changement, c’est maintenant ! »).

Il y a lieu toutefois de constater que le « manifeste pour les animaux » qu’on y trouve est quelque chose d’extrêmement travaillé ; dans son genre, c’est peut-être le « meilleur » – si l’on est d’accord, bien entendu, avec les illusions entretenues.

Ces illusions reposent sur une base très simple : les animaux sont considérés ici comme des « objets », or dans notre société ils ne sont pas des objets, mais des marchandises. Et cela change tout quand on veut aider les animaux.

Ce n’est pas l’humain qui est méchant, c’est tout un système économique qui profite de l’utilisation des animaux. Tant qu’il y aura du profit pour l’exploitation animale, cette dernière ne cessera pas…

Monsieur le Président, Le changement, pour les animaux, c’est maintenant !
Un manifeste pour les animaux
Reconnu comme « être sensible » par le Code rural, le Code pénal et le droit européen, l’animal est toujours considéré comme « bien meuble» par le Code civil. Il convient donc, dans une volonté de cohérence et d’harmonisation des textes, de réformer le Code civil. Le code de l’environnement doit, également, être modifié afin de reconnaître le caractère d’être sensible à l’animal sauvage.

CAPTIVITÉ ANIMAUX SAUVAGES
D’après l’Article L214-1 du Code rural : « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». Les cirques, delphinariums, certains parcs animaliers condamnent les espèces animales concernées à une captivité incompatible avec leurs impératifs biologiques. Ces établissements, contraires à la réglementation, doivent être interdits en France comme ils le sont déjà dans de nombreux pays européens.
CHASSE
La nature n’appartient pas aux chasseurs ! Pour un respect, une protection des espaces et des espèces, nous demandons : le raccourcissement des périodes de chasse, l’arrêt de la chasse le dimanche où sont recensés le plus d’accidents (179 dont 21 mortels durant la saison 2012-2013), l’interdiction de la chasse à courre, du déterrage et de toute forme de piégeage, la déclassification de toutes les espèces dites « nuisibles », l’interdiction des lâchers de gibier…
ABATTOIR
Les réglementations française et européenne imposent l’étourdissement des animaux de consommation avant leur abattage, à l’exception des animaux sacrifiés dans le cadre de l’abattage rituel (musulman et juif). L’égorgement cruel des bêtes sans insensibilisation préalable est considéré, par la Fédération des vétérinaires d’Europe, comme relevant d’une pratique «inacceptable». Egalement dénoncée par les instances scientifiques, jugée non pertinente par le culte musulman, l’obligation de l’étourdissement préalable doit êre appliquée pour tous.

ANIMAUX DE COMPAGNIE
Avec plus de 8 millions de chiens et 9 millions de chats, la France est le pays d’Europe qui compte le plus grand nombre d’animaux domestiques. Un véritable marché s’est créé autour de l’animal-objet acheté, utilisé puis, trop souvent, abandonné… Pour enrayer cette surpopulation animale, nous encourageons la mise en place d’une campagne nationale de stérilisation et demandons : l’interdiction de la vente d’animaux par petites annonces, l’interdiction d’importer (pour la vente) des animaux de compagnie, l’interdiction d’exposer des animaux de compagnie ou exotiques (NAC) en animalerie et de n’autoriser que les élevages LOF, non multi-races, en leur imposant un quota de reproduction limité à une portée par an par femelle reproductrice.

EXPÉRIMENTATION ANIMALE
Avec 2 millions d’animaux sacrifiés chaque année, la France (qui détient le triste record européen) doit soutenir le financement de la recherche sur la base de méthodes substitutives (plus fiables pour l’homme) et l’enseignement généralisé de ces méthodes pour, à terme, interdire toute expérimentation animale. Nous demandons également la reconnaissance d’un droit à l’objection de conscience pour tout étudiant qui refuse, dans une démarche éthique ou scientifique, de participer à un exercice de vivisection ou de dissection.

HIPPOPHAGIE
18 525* chevaux ont été abattus en France pour leur viande en 2012, 16 600* tonnes de viande chevaline ont été ingurgitées, sciemment ou inconsciemment, par les Français. Face aux scandaleuses conditions de transport et d’abattage des chevaux et autres équidés, et considérant que ces animaux bénéficient d’ores et déjà d’un statut particulier auprès de l’homme, nous demandons la modification du statut juridique du cheval pour le faire passer d’animal de rente à animal de compagnie (le cheval ne doit plus être considéré comme animal de boucherie).
* Source France Agrimer 2013

ANIMAUX DE FERME
« Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». Nous demandons l’application réelle de l’Article L214-1 du Code rural qui devrait interdire toute forme d’élevage intensif (incompatible avec les impératifs biologiques des espèces concernées). Nous demandons également : l’interdiction des mutilations à vif (coupe des dents, de la queue et castration des porcelets, débecquage des poules, etc.), l’interdiction du gavage des canards et des oies, une révision de la réglementation sur le transport d’animaux pour limiter la densité de chargement et la durée de transport des animaux vivants à 8 heures maximum.

FOURRURE
Plus de 50 millions d’animaux sont tués chaque année dans le monde uniquement pour leur fourrure. Animaux sauvages élevés en cages dans des élevages concentrationnaires (extrêmement polluants) incompatibles avec leur nature, mise en danger d’espèces menacées par la pose de pièges non sélectifs, abattages cruels (gazages, électrocutions, animaux dépouillés alors qu’ils sont encore vivants)… Nous demandons l’interdiction des élevages d’animaux pour leur fourrure en France et de l’importation de fourrure provenant d’animaux piégés, ainsi qu’un renforcement des contrôles en douane pour les espèces protégées ou animaux de compagnie dont le commerce de la fourrure est interdit en France (chiens et chats).

COMBATS D’ANIMAUX
En France, les combats d’animaux (corridas et combats de coqs) sont considérés comme des actes de cruauté punis de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende… La dérogation accordée aux combats d’animaux lorsqu’une « tradition locale » peut être invoquée n’est pas légitime. Notre législation ne peut faire deux poids deux mesures face à un acte de cruauté, c’est pourquoi nous demandons la condamnation de tous les sévices graves sur animaux et l’application de l’article 521-1 du Code pénal sur l’ensemble du territoire, ainsi que le retrait de la corrida de l’inventaire du patrimoine immatériel français.