« L’abolitionnisme comme théorie libérale de justification du cannabis »

Voici un article intéressant quant à l’approche juridique et philosophique à l’arrière-plan de l’affirmation de la « nécessité » de légaliser le cannabis. A la conception traditionnelle d’une justice universelle se substitue une analyse individualiste au cas par cas, avec une délégitimation de la société à avoir un mot à dire sur des choix individuels devenus sacro-saints.

L’article est tiré du site « A gauche« .

Depuis les années 1970 et à un rythme accru depuis les années 1990, la question de la légalité de l’usage des drogues travaille la gauche.

Le vieux débat sur la dépénalisation du cannabis prend un tour nouveau ces derniers jours avec l’annonce d’un prochain débat parlementaire portant sur des peines d’amende se substituant à la prison pour les consommateurs de drogues illégales.

En fait, loin de constituer un débat démocratique ouvert, cette question est influencée par un courant dominant : l’abolitionnisme. Il s’agit d’un mouvement universitaire à la base, animé par des juristes, des politologues, des sociologues, des gestionnaires, des psychologues, des philosophes, etc.

Ce courant de la pensée libérale est influant aux plus hauts niveaux de pouvoirs, ceux des Etats et au delà, dans des instances interétatiques, comme le Conseil de l’Europe.

L’abolitionnisme propose de substituer la justice civile, c’est-à-dire celle des contrats, à la justice pénale chargée des crimes et des délits, chaque fois que cela est jugé possible.

S’appuyant sur une critique soi-disant radicale de la société dans les pays industrialisés, l’abolitionnisme apparait avant tout comme une critique de la prison, mais va en réalité bien au delà.

En premier lieu, il s’agit de dénoncer la souffrance produite par le système pénal. Privé de liberté de mouvement, le délinquant condamné serait placé dans une situation de dépendance mêlée de domination. Déresponsabilisé, le détenu serait alors privé de dignité et de tout espoir de progrès.

La victime éventuelle serait quant à elle -en même temps que le coupable- dépossédée du conflit qui lui échappe puisque la procédure pénale relève d’un monopole de l’Etat.

Alors apparaît le coeur de la pensée abolitionniste qui réside dans le rejet de la toute puissance de l’Etat. L’Etat, comme concept erroné, masquerait la réalité de la société humaine vue comme un ensemble de relations interpersonnelles fondamentales. L’Etat serait une menace permanente d’étouffement des groupes intermédiaires, les communautés informelles d’individus se formant de manière spontanée en vue de la satisfaction des intérêts personnels.

Contre l’Etat soupçonné de dérives autoritaires incessantes de par sa nature même, l’abolitionnisme propose de soumettre le règlement des conflits apparaissant entre les personnes à des procédures jugées non-répressives (des arbitrages) et de substituer le dédommagement des préjudices individuels à la peine privation de liberté.

Au travers de ces considérations, c’est l’existence même d’infraction qui est remise en cause. Les notions de crimes et de délits sont regardées comme relevant de la morale et par là déconsidérées. On leur préfère la notion de “situation-problème”, dont l’occurrence sera évitée par des mesures de prévention et solutionnées au besoin en évitant l’instance répressive, par principe.

Chaque fois que l’occasion est donnée, en fonction des intérêts sociaux et politiques, la criminalité étant une construction sociale, l’abolitionnisme recommande aux gouvernements de faire basculer des pans entiers du droit pénal dans le droit civil.

Pour cela, Louk Hulsmann, qui doit être considéré comme le grand théoricien du courant, donne une grille de références.

Il affirme que le système pénal doit être écarté quand deux conditions sont remplies. D’une part, quand le comportement considéré n’est pas souhaitable, mais que l’Etat n’est pas compétent dans le domaine. D’autre part, quant les coûts de la criminalisation sont supérieurs aux profits de la mesure punitive sur la société.

Dans le débat technique qui concernent la consommation du cannabis, l’Etat recule ainsi.

Sans aller jusqu’à se déclarer incompétent, il renonce néanmoins à encadrer physiquement les toxicomanes. Le bilan comptable “coûts-profits” étant jugé défavorable au droit actuellement applicable, l’Etat s’apprête à renoncer à la prison et au lieu de cela, guidé par les libéraux, il s’apprête à prononcer des peines d’amende contre les drogués et ainsi à gagner de l’argent en sanctionnant les fumeurs de joints.

Sans considérer que la prison soit une solution, il n’en reste pas moins que le refus de toutes les drogues devrait être le b-a-BA des gens de gauche, à moins de considérer que le bonheur soit impossible ou résolument individuel, comme le pensent justement les libéraux, jusqu’à la fuite dans les paradis artificiels.

Tabac : le « filtergate »

Le Comité national contre le tabagisme a annoncé hier le dépôt d’une plainte, accusant l’industrie du tabac de fausser les tests sanitaires !

C’est un scandale de plus, qui témoigne du caractère offensif de l’industrie : les gens consomment ce qu’on leur impose, d’une manière ou d’une autre, à coups d’institutions et de traditions, de matraquage intellectuel et culturel. Avec à chaque fois une acceptation passive d’un Etat qui est en fait le complice de ces industries.

Le CNCT vient de déposer plainte en France contre les fabricants de tabac pour manipulation de leurs produits en vue de falsifier les tests requis par les autorités sanitaires relatifs aux goudrons, monoxyde de carbone et nicotine.

Cette tromperie délibérée des pouvoirs publics et des consommateurs avec mise en danger aggravée de ceux-ci signifie concrètement qu’un fumeur qui pense fumer un paquet par jour en fume, en fait, l’équivalent de 2 à 10. Tous les fabricants de tabac sont concernés.

Des procédures similaires ont été lancées ou sont en cours dans d’autres pays, pouvant impliquer des associations de malades. 

Paris, le 9 février 2018 – Les produits du tabac sont particulièrement toxiques. La seule consommation d’une cigarette en moyenne par jour induit des risques immédiats sur le plan cardiovasculaire et avec la durée des risques de cancers et de maladies respiratoires, particulièrement invalidantes ou fatales.

Ces produits du tabac entraînent une dépendance rapide et massive et les scientifiques considèrent que le tabac est l’une des drogues les plus difficiles, voire la plus difficile, à arrêter.

Les pouvoirs publics s’efforcent de réglementer ces produits pour en dissuader la consommation, inciter les fumeurs à l’arrêt et contrôler autant que possible leur composition.

Dans cette perspective, ils imposent aux industriels du tabac des limitations concernant différents composants particulièrement toxiques comme les goudrons ou le monoxyde de carbone ou qui sont associés à la dépendance : la nicotine.

De nombreuses investigations et procès, incluant la publication de millions de pages de documents internes, ont révélé au monde que l’industrie du tabac n’était en aucun cas une industrie comme les autres. Le scandale du filtergate vient encore le démontrer. 

Le filtergate représente la manipulation des filtres par les fabricants de tabac via la perforation de ces filtres et l’existence de minuscules trous destinés à falsifier les tests des caractéristiques des cigarettes.

Les fabricants de tabac ont ainsi modifié secrètement les propriétés techniques des cigarettes afin de tromper les laboratoires agréés en charge de mener les tests requis par le code de santé publique devant mesurer les taux de goudron, de nicotine, et de monoxyde de carbone contenus dans les émissions des cigarettes fumées. 

Il s’ensuit que la mise en place de ce dispositif de micro-orifices dans le filtre des cigarettes empêche les autorités en charge de l’application de la loi de savoir si les seuils de goudron, de nicotine, et de monoxyde de carbone qu’elles ont fixés sont dépassés.

Un tel système de ventilation invisible trompe les fumeurs puisqu’ils ignorent l’ampleur réelle du risque qu’ils prennent en croyant, à tort, qu’ils inhalent une certaine quantité de produits dangereux alors que les doses qu’ils absorbent sont supérieures à celles qui leurs sont indiquées.

Les quatre majors du tabac représentés en France sont concernés. La cigarette du buraliste lancée il y a peu ne fait pas exception.

Selon les sources (1-2) la teneur réelle en goudron et nicotine inhalée par les fumeurs serait entre 2 et 10 fois supérieure pour le goudron et 5 fois supérieure pour la nicotine. Ainsi, les fumeurs qui pensent fumer un paquet par jour en fument, en fait l’équivalent de deux à dix.

Or il est prouvé que la probabilité de contracter un cancer ou une maladie cardiovasculaire est positivement corrélée avec la quantité de monoxyde de carbone, de goudron et de nicotine absorbées, les fabricants de produits du tabac privent les fumeurs d’une information exacte sur la quantité de produits dangereux qu’ils absorbent, incitent les fumeurs à consommer plus de cigarettes qu’ils ne le feraient s’ils étaient correctement informés, mettent leurs vies en danger, sont responsables d’un nombre de maladies et de décès qui seraient évités si l’information sur la dangerosité des cigarettes respectait les exigences du code de santé publique.

Aussi le CNCT dépose plainte pour mise en danger d’autrui. Cette démarche de mise en cause de la responsabilité pénale des fabricants par cette manipulation des filtres ou « filtergate » est également initiée dans d’autres pays (Pays Bas, Suisse) avec le soutien d’associations de malades.

« Le filtergate constitue assurément un nouveau scandale aux conséquences sanitaires majeures qui légitime que l’on encadre et surveille bien davantage les pratiques des fabricants de tabac » a déclaré le Pr Yves Martinet Président du Comité National Contre le Tabagisme.

Sources :

1. Hammond D, Fong G T, Cummings K M. et al Cigarette yields and human exposure: a comparison of alternative smoking regimes. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev 2006151495–1501.

2. JS Wigand , Cigarette testing methods, product design, and labelling: time to clean up the “negative baggage”Tobacco Control 1998;7: 336-337.

* Citation de BAT
« Indépendamment des questions éthiques que cela soulève, nous devrions développer des dispositifs alternatifs (qui ne puissent être critiqués de manière évidente) afin de délivrer au fumeur ou à la fumeuse des doses majorées significative si il ou elle le désire. »

Le « joint tendu » de Technikart à Emmanuel Macron

L’éditorial de Télérama en faveur de la légalisation du cannabis était un peu étonnant, d’ailleurs l’article d’hier à ce sujet a eu un impact relativement important.

Cet étonnement n’est bien entendu nullement de mise avec Technikart. Chez les bobos, c’est-à-dire tous ces bourgeois libéraux qui se croient de gauche ou vegan alors qu’ils ne sont que les vecteurs du turbo-capitalisme, le cannabis c’est sacré.

Par conséquent, tant la couverture de la revue que l’image sur Facebook est très claire : le cannabis est vraiment considéré comme un eldorado inévitable.

« La marche du monde étant ce qu’elle est, notre vieux pays finira bien par légaliser la weed.

En passant d’abord par les cases « contraventionnalisation » (un max de points au Scrabble) et « dépénalisation » (un peu moins), ou, comme le préconise notre dossier, en se rendant directement à la case « légalisation » (moins bon pour le Scrabble, nettement mieux pour faire entrer de l’argent dans les caisses de l’État). (…)

Ce que nous disent les experts interrogés est sans appel : non seulement la légalisation rapporterait près de 2 milliards à l’État, mais elle boosterait le « bien-être collectif » du pays (c’est l’économiste Pierre Kopp du Centre d’économie de la Sorbonne qui le dit). »

Le contenu des articles, c’est bien sûr un éloge du cannabis comme joie de vivre et comme opportunités pour le business, à coups de moult exemples d’entreprises dans ce secteur.

On notera l’avertissement au début du dossier avec ces articles là, qui est totalement ridicule et absurde, pratiquement dadaïste de par l’éloge du cannabis qui s’y trouve…

Les bobos font un dossier intitulé « la weed peut-elle sauver la France? » et prétendent ne pas vouloir banaliser cette drogue?

Alors qu’ils s’adressent même à Emmanuel Macron, dans une lettre ouverte présentée comme un « joint tendu »? Appelant la France à devenir le « leader mondial du chanvre »!

Disons le ici ouvertement : si les lois étaient appliquées, Technikart devrait être saisi. Mais les juges n’appliquent pas la loi, seulement la loi du plus fort. Et le plus fort – le profit et sa quête – a décidé que le cannabis était une marchandise comme une autre…

La France du futur, la France du cannabis? Ce serait la mort de toute expression de besoin d’utopie et d’affirmation de la Nature, et cela au nom du profit et des paradis artificiels.

Ce qui se joue ici, c’est pas moins que la question même de l’existence de valeurs universelles.

Télérama prend partie pour la légalisation du cannabis

Télérama est un hebdomadaire culturel qui est par définition même l’organe de presse des intellectuels en France. C’est-à-dire, en gros, des bourgeois « éclairés », des professions intellectuelles liées à la presse, l’édition, le monde de la culture en général, des fonctionnaires ayant un certain niveau de diplôme, etc.

Quand on cherche un poste comme conservateur de musée, ou bien comme dans le dernier numéro, dans l’excellentissime lycée parisien École Jeannine Manuel, le lycée de Phnom-Penh ou de Nairobi, c’est dans Télérama qu’on regarde.

Tout cela pour dire que cet hebdomadaire est d’une grande importance, surtout qu’il est diffusé à plus de 600 000 exemplaires. Ce qu’il dit est très clairement une ligne de conduite.

Or, ce qui nous intéresse ici, c’est que l’éditorial du dernier numéro (du 31 janvier 2018), s’intitule pas moins que « chanvre avec vue ».

Ecrit par Emmanuel Tellier, musicien et journaliste musical, il a ses premières lignes écrites en gras, où on lit :

« Enfin ! Enfin le sujet de la consommation du cannabis dans notre pays semble s’imposer au cœur du débat public de manière dépassionnée. »

On retrouve ici un argument traditionnel des partisans de la légalisation du cannabis. Ceux prétendent deux choses :

– il y aurait une prohibition ;

– il y aurait un non-dit sur le cannabis.

Or, en réalité, il est très facile de s’en procurer, tout comme il est extrêmement facile de le faire pousser chez soi en se procurant du matériel. Dans une grande ville on tombe aisément sur des gens qui en fument et de toutes manières les « fours » où l’on s’en procure sont connus de tous.

On peut pareillement acheter sans souci plein d’objets faisant l’éloge du cannabis, du t-shirt au mug, des chaussettes à la casquette. Et la plupart des médias abordent la question du cannabis.

Si vraiment il y avait prohibition, on interdirait comme avant les objets avec la fameuse feuille et on fermerait les fours. Ce n’est bien entendu pas au programme, car les drogues sont tout à fait conformes à l’esprit libéral et à son autodestruction égocentrique individualisée.

L’éditorial de Télérama, donc, après avoir souligné que le « président de l’Assemblée nationale, quatrième personnage de l’Etat », était lui-même pour la dépénalisation (il s’agit de François de Rugy), affirme qu’il est très bien que l’État décide que désormais le cannabis serait la cible de simples contraventions.

Pourquoi ? Car il faudrait « poser les enjeux de manière pragmatique ». Beaucoup de monde fument… il faudrait donc légaliser ! On lit ainsi, dans la seconde partie de l’éditorial :

« 11 % des Français consomment du cannabis de manière régulière, un record en Europe. Deux cent mille personnes font pousser de l’herbe chez elles.

Bien davantage se fournissent auprès de dealers subordonnés à l’un des sept cent réseaux opérant sur le territoire, lesquels « emploient » près de cent mille individus.

Il n’y aura sans doute pas, en France, de solution facile, de recette miracle, pour passer – comme au Colorado, Etat pionnier – d’une consommation sous le manteau, avec tous les trafics que cela engendre (et préserve), à un « mode de vie » collectivement assumé.

Mais dans un pays où un citoyen sur quatre consomme des psychotropes sur ordonnance, où le stress et les souffrances liés aux différentes formes de précarité empoisonnent le quotidien de millions de personnes, il est heureux que l’âge de l’hypocrisie et de la culpabilisation primaire s’efface devant une approche plus lucide de la réalité. »

Ce discours, quand on voit la base sociale du lectorat de Télérama, signifie que les gens « éclairés » de la société n’ont aucune utopie à proposer, qu’ils ne comptent pas proposer une révolution, qu’ils n’entendent d’ailleurs rien remettre fondamentalement en cause, qu’il ne faut pas compter sur eux pour une critique radicale de la société au nom de la Nature.

Par contre, on peut les avoir comme appui pour le repli individuel, la mise en valeur de l’individualisme à travers l’éloge des « choix individuels », tout comme l’acceptation des paradis artificiels comme ayant une signification.

On retrouve cette approche au sein de toute la gauche libérale, depuis L’Obs jusqu’aux Inrockuptibles, etc., Jean-Luc Mélenchon y compris.

Au lieu de dire que cette société est folle et que le cannabis est une plaie, il est appelé à « gérer », comme lorsque Jean-Luc Mélenchon dit qu’il est contre le cannabis, donc qu’il appelle à la légalisation.

C’est de la capitulation et en arrière-plan l’individualisme comme programme, le relativisme comme philosophie, la décadence comme mode de vie.

Télérama, en apportant son appui, contribue donc à cette tendance qui veut que le cannabis soit à moyen terme légalisé. C’est la conséquence inéluctable du libéralisme où chacun peut faire comme il veut, en-dehors de toute valeur universelle.

Et quant on voit l’approche juridique, il est à craindre qu’il n’y ait pas de référendum. Cela sera au programme d’Emmanuel Macron pour les prochaines élections, les autres partis iront plus ou moins dans le même sens pour suivre et l’affaire sera dans le sac dans tous les cas.

Comme quoi c’est aux gens conscients de mener toujours davantage le combat contre le cannabis !

Le marché et la criminalité de la drogue en France en 2017

Voici la présentation du marché et de la criminalité de la drogue en France l’année passée, 2017, par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Un dossier plus approfondi est téléchargeable ici.

L’herbe de cannabis est la seule substance illicite dont on observe la production en France. Alors que la culture d’herbe était majoritairement le fait de petits cultivateurs autosuffisants, la situation a commencé à changer, à partir de 2011, avec l’apparition de cannabis factories tenues par le crime organisé et l’investissement de particuliers dans la culture commerciale.

La France, compte tenu de sa position géographique au cœur de l’Europe occidentale, est une zone de transit pour les principales substances illicites (cannabis, cocaïne, héroïne, drogues de synthèse) produites dans le monde.

Elle l’est aussi par ses départements d’outre-mer situés sur le continent américain (Guadeloupe, Martinique et Guyane) à proximité des grandes zones de production et de transit de la cocaïne (Colombie, Venezuela).

La résine de cannabis consommée en France provient du Maroc, le plus souvent via l’Espagne tandis que l’herbe de cannabis provient principalement d’Espagne, des Pays-Bas et de Belgique. De nouvelles routes de trafic émergent, par l’intermédiaire de la Libye pour la résine de cannabis et de l’Albanie pour l’herbe de cannabis.

La cocaïne consommée en France provient essentiellement de Colombie. Elle transite essentiellement au sud par l’Espagne et au nord par les Pays-Bas (Rotterdam) et la Belgique (Anvers).

Depuis quelques années la cocaïne, transitant par le Vénézuela, puis les Antillles françaises, pénètre sur le continent européen par le port du Havre. Depuis deux ans, le trafic de « mules » empruntant la voie aérienne entre la Guyane et la métropole est aussi en forte augmentation.

L’héroïne consommée en France provient majoritairement d’Afghanistan (héroïne brune) et transite via la route des Balkans (Turquie, Grèce, Albanie). Les Pays-Bas, devant la Belgique, sont la plate-forme principale où les trafiquants français s’approvisionnent.

Les drogues de synthèse (MDMA/ecstasy, amphétamines) consommées en France proviennent également principalement des Pays-Bas.

En 2016, le nombre total de personnes mises en cause pour usage de stupéfiants en France est d’environ 160 000.

En dehors de ces infractions pour usage (83 % de l’ensemble), les services de la police et de la gendarmerie ont mis en cause 16 487 personnes pour usage-revente et 13 515 pour trafic-revente sans usage de stupéfiants. En 2010, 90 % des interpellations concernaient l’usage simple de cannabis, 5 % celui d’héroïne et 3 % celui de cocaïne.

Le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017 (MILDT 2013), et sa déclinaison dans le Plan d’actions 2016-2017 (MILDECA 2016), comprend un axe relatif à l’intensification de la lutte contre le trafic, avec les objectifs principaux suivants : Agir en amont des trafics : notamment en renforçant la coopération internationale et les capacités de contrôle, et en mutualisant les renseignements ; en renforçant la lutte contre le blanchiment des capitaux illicites et l’approche patrimoniale des enquêtes judiciaires ; en intensifiant la lutte contre la cannabiculture ; en accroissant la surveillance de l’utilisation du vecteur Internet et la lutte contre l’offre de produits illicites en ligne; en coupant les routes du trafic international de cannabis et de cocaïne en Méditerranée et dans la mer des Antilles.

L’usage des drogues en France en 2017

Voici la présentation de l’usages de substances illicites en populations générale et spécifiques en France pour l’année passée 2017 par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Un dossier plus approfondi est téléchargeable ici.

Usage des principales drogues illicites et polyconsommation

Selon les dernières données disponibles datant de 2016, le cannabis reste de très loin la substance illicite la plus consommée, aussi bien chez les adolescents qu’en population adulte, avec 17 millions de personnes à l’avoir déjà essayé (42 % des individus âgés de 18 à 64 ans). En 2014 (dernières données disponibles), la proportion d’usagers récents (dans le mois) atteint globalement 6,3 % et l’usage régulier (au moins 10 fois par mois) 3,1 %.

Parmi les usagers dans l’année de 18 à 64 ans, selon l’enquête Baromètre santé 2014 de Santé publique France, la proportion de ceux qui présentent un risque élevé d’usage problématique de cannabis (au sens du Cannabis Abuse Screening Test, CAST) est de 21 %, soit 2,2 % de la population française âgée de 18 à 64 ans.

C’est d’ailleurs le produit le plus souvent mentionné comme posant problème parmi les personnes reçues dans les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA). Concernant les cannabinoïdes de synthèse, 1,7 % des 18-64 ans déclarent en avoir déjà consommé, un niveau d’usage similaire à celui de l’héroïne ou des amphétamines.

Le cannabis apparaît comme le produit illicite le plus consommé entre 11 et 16 ans et surtout parmi les garçons. En termes d’expérimentation, l’usage du cannabis est très rare à 11 ans, il concerne 5,6 % des 13 ans et 28,3 % des 15 ans (données de l’enquête HBSC 2014), des proportions stables par rapport à 2010.

D’après les données de la dernière enquête ESPAD, en 2015, 32 % des élèves âgés de 16 ans ont expérimenté le cannabis au moins une fois au cours de leur vie (29 % des filles et 24 % des garçons), un niveau en baisse par rapport à la précédente enquête ESPAD de 2011 (39 %).

Les usages de cannabis ont augmenté entre 2010 et 2014 et se sont depuis maintenus à un niveau élevé, quelle que soit la tranche d’âge et la fréquence d’usage : cette hausse s’inscrit dans un contexte de net accroissement de l’offre de cannabis en France et notamment de développement de la pratique de l’autoculture et de la production locale d’herbe, tandis que le marché de la résine reste pour sa part très dynamique (voir workbook Marché et criminalité).

La consommation de cocaïne, deuxième produit illicite le plus consommé, se situe bien en deçà et concerne environ dix fois moins de personnes, que ce soit en termes d’expérimentation ou d’usage dans l’année.

Toutefois, la part des 18-64 ans ayant expérimenté la cocaïne a été multipliée par quatre en deux décennies (de 1,2 % en 1995 à 5,6 % en 2014), tout comme la proportion d’usagers dans l’année entre 2000 (0,3 %) et 2014 (1,1 %), marquant la diffusion plus large d’un produit autrefois cantonné à des catégories aisées et touchant depuis quelques années l’ensemble des strates de la société. Les niveaux d’expérimentation pour les substances synthétiques telles que la MDMA/ecstasy et les amphétamines sont respectivement de 4,3 % et de 2,3 %.

La proportion d’usagers actuels de MDMA/ecstasy a augmenté de manière significative entre 2010 et 2014 (de 0,3 % à 0,9 %) et atteint ainsi son niveau maximal depuis une décennie. Chez les 18-25 ans l’usage de ce produit devance celui de la cocaïne.

Enfin, la prévalence de l’expérimentation de l’héroïne est de 1,5 % pour l’ensemble des 18-64 ans et l’usage actuel apparaît très rare (0,2 % des personnes interrogées).

La dernière enquête ENa-CAARUD menée fin 2015 dans les Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques chez les usagers de drogues (CAARUDs) a permis de valider les observations qualitatives du dispositif TREND concernant l’évolution des consommations de cette population d’usagers problématiques, en l’occurrence un report des consommations des usagers les plus précaires vers les produits les moins chers, les médicaments et le crack lorsqu’il est disponible (Cadet-Taïrou et al. 2014; Lermenier-Jeannet et al. 2017).

Dans l’ensemble, la structure des consommations au cours des 30 derniers jours avant l’enquête n’a pas connu de modification importante. Néanmoins, certaines évolutions sont observables depuis 2008. Concernant les opiacés, conformément aux observations qualitatives, l’usage de buprénorphine haut dosage (BHD) diminue de façon régulière (depuis 2010) (40 % vs 35 %), au profit de la méthadone (24 % en 2008 vs 34 % en 2015), davantage prescrite, et du sulfate de morphine, le plus souvent détourné (15 % en 2010, 19 % en 2015).

Les consommations de substances codéinées s’élèvent très progressivement depuis 2010, date où elles ont été mesurées pour la première fois (5 % vs 10 %), alors que le niveau d’usage des autres médicaments opioïdes (fentanyl par exemple), interrogé pour la première fois s’élève à 8 %.

Concernant les stimulants, la part des usagers des CAARUD ayant consommé de la cocaïne basée (crack ou free base) poursuit sa progression continue (22 % en 2008, 32 % en 2015). Seuls 5 % des usagers ont consommé du méthylphénidate détourné, mais cette situation est très concentrée géographiquement. On n’observe pas d’évolution concernant les hallucinogènes consommés seulement par un sous-groupe de cette population (15 %).

Par contre, l’usage des benzodiazépines connaît une hausse brutale entre 2012 et 2015 (30,5 % vs 40 %).

Usage de drogues illicites, d’alcool, de tabac et de médicaments

Dans le Baromètre santé de Santé publique France (population adulte) comme dans l’enquête ESCAPAD de l’OFDT (jeunes de 17 ans), la polyconsommation est abordée par le biais de la consommation régulière (au moins 10 usages dans le mois, et tabac quotidien) d’au moins deux des trois produits parmi l’alcool, le tabac et le cannabis, sans qu’il soit possible d’établir s’il s’agit d’usages concomitants.

En 2014, une telle pratique demeure peu courante puisqu’elle ne concerne que 9,0 % de la population adulte. Elle atteint son niveau maximal parmi les 18-25 ans, qui sont une des tranches d’âges les plus consommatrices de tabac et de cannabis (13,2 %). La polyconsommation régulière des trois produits est rare, puisqu’elle concerne 1,8 % des hommes et 0,3 % des femmes âgés de 18-64 ans.

En 2014, la polyconsommation régulière d’alcool, de tabac ou de cannabis concerne 12,8 % des adolescents de 17 ans. Le cumul des usages réguliers de tabac et de cannabis est le plus répandu (5,0 %), devançant de peu celui des usages réguliers de tabac et d’alcool (4,5 %). Le cumul des usages réguliers des trois produits concerne pour sa part 3,0 % des jeunes de 17 ans.

Entre 2011 et 2014, la polyconsommation régulière a progressé de 3 points. Cette concentration des usages réguliers s’est nettement accentuée chez les jeunes filles, dont la polyconsommation a quasiment augmenté de moitié par rapport à 2011, en passant de 5,8 % à 8,4 %.

Concernant le public reçu dans les consultations jeunes consommateurs (CJC), les consultants venus au titre du cannabis sont aussi consommateurs de tabac (87 % de fumeurs quotidiens) et sujets à une alcoolisation fréquente, voire massive. Ainsi, un consultant sur cinq déclare souvent consommer de l’alcool en vue de parvenir à l’ivresse, surtout parmi les jeunes majeurs (19 % des mineurs, 26 % des 18-25 ans, 16 % des plus de 25 ans).

Environ 10 % de ces « consultants cannabis » sont des buveurs réguliers et près d’un quart (22 %) déclare au moins trois alcoolisations ponctuelles importantes (API) dans le dernier mois.

Les consommations d’alcool apparaissent également majoritaires : si 69 % des usagers des CAARUD rapportent avoir consommé de l’alcool au cours du dernier mois, 33 %, soit près de la moitié des usagers récents d’alcool, déclarent avoir consommé l’équivalent d’au moins 6 verres en une seule occasion, tous les jours ou presque au cours de la dernière année (Lermenier-Jeannet et al. 2017).

Coucher avec n’importe qui, c’est ne pas avoir les idées claires

Coucher avec n’importe qui, ce serait le bonheur : voilà l’idéologie de l’individualisme. Comme si la sexualité n’était que pulsion et comme si dans le fait de coucher avec quelqu’un, il n’y avait que soi qui comptait.

On « choisirait » quelqu’un, mais sans le connaître vraiment ; c’est une démarche pleine de vanité et réduisant la vie à un plan, les autres à des objets.

Il n’y a plus ici d’amour authentique de possible ni de souhaitable : seulement la consommation, la vue à court terme, le cynisme de l’utilitarisme…

Tomber amoureux et le rester n’est-il pas la dernière ringardise dans une société où il faut toujours rester sur ses gardes, car le partenaire reste toujours individualiste, toujours prêt à partir, à trahir ?

Dans cette société, la seule chose qui compte c’est soi-même : on peut prendre ses décisions comme on veut, car on est le centre de son petit monde. C’est une vision non seulement cynique, mais absurde, car empêchant toute construction.

Il faut s’y opposer, en montrant la bataille pour les sentiments, pour reconnaître la dignité de la fidélité, en désignant clairement ce qui est un obstacle à l’épanouissement.

Sur rue 89, qui appartient à L’Obs (le nouveau nom du Nouvel Observateur), on trouve par exemple un blog qui s’appelle Tinder surprise. C’est un exemple parlant, car L’Obs se veut un média profondément ancré et engagé à gauche.

En réalité, c’est juste du libéralisme libertaire, à l’image du blog, qui joue avec les termes de « Kinder surprise » pour présenter des petites histoires de personnes utilisant l’application de rencontres Tinder.

Voici un extrait hautement parlant et profondément glauque d’une de ces histoires (Le date pourri d’Edouard. Une ex arrive : « Tu vas voir, c’est un gros bâtard ! »)

« J’étais avec une fille sans être vraiment avec elle non plus. (…) Un soir, sur Happn, j’envoie un charme à une fille : Justine. (…)

Au moment de trinquer, je vois une silhouette s’approcher. Une fille avec qui j’ai eu une histoire d’une semaine, il y a un an : Audrey. Elle s’adresse à Justine :

« Salut ! Tu ne me connais pas, mais tu vas voir ce gars là, c’est un gros bâtard ! »

En fait cette fille avec qui je suis resté une semaine, une fois on a oublié de se protéger et elle est tombée enceinte. J’avais 30 ans. Elle en avait 21. Elle était saisonnière… Je lui avais dit qu’on ne pouvait pas se permettre de garder cet enfant. Elle, elle, réfléchissait à le garder. Elle vient d’une famille catho et je crois qu’elle était un peu rattrapée par ses croyances.

Voilà donc comment d’un air assuré et très calme, cette fille me traite de « gros bâtard » à la terrasse d’un bar où je date une fille.

Je suis surpris, étonné et du coup j’arrive juste à dire :

« Oh c’est toi ! Ça va ? »

Sur ce, Audrey explique à Justine l’histoire, qu’elle est tombée enceinte de moi alors que j’avais déjà une copine, que j’ai gâché sa vie, etc… Qu’elle voulait un enfant et qu’elle n’a pas pu le garder.

Justine lui réplique qu’elle s’en fout et qu’elle ne la connaît pas. »

C’est profondément glauque, c’est d’une indifférence terrible. C’est littéralement à vomir.

Voici un autre exemple (Le date PAR-FAIT d’Ernestine : « J’ai très envie de me taper son pote ») :

« On parle aussi de son histoire d’amour, de son mariage en couple libre. J’aime bien la façon dont il en parle. Je connais plein de couples en mode « mariage ouvert » et je trouve souvent qu’ils se racontent des histoires. Là, non, je comprends leur truc.

Mais je me rends aussi compte que le mec est hyper amoureux de sa femme. Et que donc qu’il ne se passera jamais rien de sérieux entre lui et moi. Il est très clair sur ce qu’il a à offrir. Du coup, les choses sont assez saines.

Bon à la fois ça ne me donne pas très envie de le pécho. C’est pas hyper sexy quoi un mec à fond sur sa meuf. (…)

Là, un peu bourrée, je lui dis : « Bon écoute, on a un problème. J’ai envie de me taper ton pote ».

Il a alors cette réaction de polyamoureux qui est juste trop bien.

« Ernestine. Je n’ai aucun droit sur ton désir. Et c’est ton corps. Comment pourrais-je m’arroger des droits dessus ? »

Je lui roule un pelle parce que bonne réaction trop classe. Et du coup, je vais voir Olle et je lui dis : « C’est bon, c’est OK. On peut se pécho. »

Je lui ai roulé une énorme pelle et on est partis baiser chez moi. Je n’ai jamais revu Olle. Au début je pensais le revoir et puis c’est mort tout seul et ça c’est jamais fait. »

Les choses seraient assez saines, car on poserait une base « claire » dès le départ : peut-on aller plus loin dans la négation de l’émotion, de la réalité sentimentale?

Tout ici est calcul, manipulation des gens autour de soi, utilisation de son propre corps comme un objet.

Et tout doit être mis à la disposition pour cela. Le Monde a publié un article cette semaine, intitulé « Aujourd’hui, si je n’étais pas sous PrEP, je serais déjà séropositif ». Quelque chose d’hallucinant, de complètement fou même. En voici un extrait :

« En France, 5 000 personnes seraient sous PrEP, la pilule « anti-sida ». Disponible depuis plus d’un an dans l’Hexagone, elle est surtout prescrite aux gays et bisexuels dont les pratiques sexuelles sont à risque. (…)

Depuis un an et demi, quelque chose a changé dans sa vie : Guillaume est « prépeur ». Comprenez : sous PrEP (prophylaxie préexposition). Chaque matin, il prend un comprimé composé de deux antirétroviraux hautement actifs contre le VIH, alors qu’il est séronégatif et en pleine santé.

Cela lui permet d’avoir des rapports sexuels avec et sans préservatif, avec un risque de transmission proche de zéro. Pour faire court, c’est une « pilule anti-sida ». Une nouvelle stratégie de prévention du VIH s’adressant aux personnes les plus exposées au virus.

Dans la cuisine de son 30 mètres carrés lumineux, entre les capsules à café et la machine à laver, le pilulier en plastique blanc se fond dans le décor. C’est du Truvada, la marque phare de ce médicament « qui [le] protège de l’intérieur », et fait de lui, affirme-t-il, un « avant-gardiste libéré qui prend soin de lui ». Guillaume a les idées claires comme l’est le ciel de Paris ce matin de septembre. »

Faut-il être plus ébahi devant la métaphore du ciel de l’est parisien ou devant l’hallucinante proposition selon laquelle cette personne aurait les « idées claires » ?

On a ici affaire à un éloge de l’auto-destruction, au nom de l’individu « faisant ce qu’il veut ».

Et pour bien comprendre l’ampleur sociale de ce désastre, être sous PrEP » est quelque chose de remboursé à 100 % par la Sécurité sociale ! Et c’est à la carte : on peut l’avoir en continu, ou juste pour plusieurs jours… Cela coûte 180 euros le mois, plus de quatre cents même avant l’arrivée des génériques en juillet dernier.

C’est un exemple pathétique de comment une société s’autodétruit dans un mélange individualisme – capitalisme – déresponsabilisation – négation des sentiments – refus de construire un couple.

Mais est-ce vraiment nouveau, que ce culte du fait de coucher avec n’importe qui sans lendemain, comme « libération » de l’individu ? Pas du tout, rappelons-nous de la chanson de Michel Fugain, « Une belle histoire ».

En 1972, la chanson s’est vendue à 800 000 exemplaires en version 45 tours et c’est un tube de la radio. Alors que c’est une chanson insipide, totalement glauque, où on ne trouve du sens que dans une sorte de fuite en avant, qui n’atteindra par définition aucune profondeur, puisque sans sentiments…

C’est un beau roman, c’est une belle histoire
C’est une romance d’aujourd’hui
Il rentrait chez lui, là-haut vers le brouillard
Elle descendait dans le midi, le midi
Ils se sont trouvés au bord du chemin
Sur l’autoroute des vacances
C’était sans doute un jour de chance
Ils avaient le ciel à portée de main
Un cadeau de la providence
Alors pourquoi penser au lendemain

Ils se sont cachés dans un grand champ de blé
Se laissant porter par les courants
Se sont racontés leur vies qui commençaient
Ils n’étaient encore que des enfants, des enfants
Qui s’étaient trouvés au bord du chemin
Sur l’autoroute des vacances
C’était sans doute un jour de chance
Qui cueillirent le ciel au creux de leurs mains
Comme on cueille la providence
Refusant de penser au lendemain

C’est un beau roman, c’est une belle histoire
C’est une romance d’aujourd’hui
Il rentrait chez lui, là-haut vers le brouillard
Elle descendait dans le midi, le midi
Ils se sont quittés au bord du matin
Sur l’autoroute des vacances
C’était fini le jour de chance
Ils reprirent alors chacun leur chemin
Saluèrent la providence en se faisant un signe de la main

Il rentra chez lui, là-haut vers le brouillard
Elle est descendue là-bas dans le midi
C’est un beau roman, c’est une belle histoire
C’est une romance d’aujourd’hui

On a ici exactement les mêmes valeurs mentionnées plus haut : déresponsabilisation, refus de construire, individualisme forcené, négation des sentiments…

C’est l’approche de la vie individuelle comme micro-entreprise : tout est une question de consommation, de manipulation, d’utilisation, de rapports de force.

C’est la négation des sentiments, la mutilation de sa propre vie!

Et pour conclure sur une note positive et rappeler vers quoi il faut se diriger, voici les paroles de la chanson The Power of Love du groupe Frankie Goes to Hollywood, en 1984.

L’approche de cette chanson, si valorisée par le passé, est aujourd’hui vue comme candide, naïve, fausse par l’idéologie dominante. C’est faux : ce qui y est dit est juste dans sa mise en perspective!

[partie manquante dans la version single
I’ll protect you from the hooded claw
Keep the vampires from your door
Je te protègerai de la griffe encapuchée [allusion au méchant du dessin animé Pattaclop Pénélope!]
J’éloignerai les vampires de ta porte]

Dreams are like angels
They keep bad at bay… bad at bay
Les rêves sont comme des anges
Ils gardent le mal au loin… le mal au loin

Love is the light
Scaring darkness away
L’amour est la lumière
Qui effraie au loin les ténèbres

I’m so in love with you
Purge the soul
Je suis si amoureux de toi
Purgez l’âme

Make love your goal
Faites de l’amour votre but

The power of love
A force from above
Cleaning my soul
Le pouvoir de l’amour
Une force d’en haut
Nettoyant mon âme

Flame on burn desire
Love with tongues of fire
Une flamme sur un désir ardent
L’amour avec des langues de feu

Purge the soul
Make love your goal
Purgez l’âme
Faites de l’amour votre but

I’ll protect you from the hooded claw
Keep the vampires from your door
Je te protègerai de la griffe encapuchée
J’éloignerai les vampires de ta porte

When the chips are down I’ll be around
With my undying, death-defying love for you
Aux moments critiques je serai là
Avec mon amour pour toi qui ne meurt pas, défiant la mort

Envy will hurt itself
Let yourself be beautiful
L’envie se blessera toute seule
Laisse-toi être belle

Sparkling love.. flowers and pearls and pretty girls
Amour étincelant…fleurs et perles et jolies filles

Love is like an energy
Rushin’ in… rushin’ in… inside of me
L’amour est comme une énergie
Qui se précipite… se précipite… en moi

The power of love
A force from above
Cleaning my soul
Le pouvoir de l’amour
Une force d’en haut
Nettoyant mon âme

Flame on burn desire
Love with tongues of fire
Une flamme sur un désir ardent
L’amour avec des langues de feu

Purge the soul
Make love your goal
Purgez l’âme
Faites de l’amour votre but

This time we go sublime
Lovers entwine, divine, divine
Cette fois nous devenons sublimes
Des amants enlacés, divin, divin

Love is danger, love is pleasure
Love is pure, the only treasure
L’amour est un danger, l’amour c’est le plaisir
L’amour est pur, l’unique trésor

I’m so in love with you
Purge the soul
Make love your goal
Je suis si amoureux de toi
Purgez l’âme
Faites de l’amour votre but

The power of love
A force from above
Cleaning my soul
Le pouvoir de l’amour
Une force d’en haut
Nettoyant mon âme

The power of love
A force from above
A sky-scraping dove
Le pouvoir de l’amour
Une force d’en haut
Une immense colombe

Flame on burn desire
Love with tongues of fire
Une flamme sur un désir ardent
L’amour avec des langues de feu

Purge the soul
Make love your goal
Purgez l’âme
Faites de l’amour votre but

« Balance ton porc »

Le troisième « X » de la culture straight edge est tout autant important que les deux premiers. Au refus de l’alcool et des drogues, s’ajoute le refus d’avoir des rapports sexuels sans relation durable.

C’est une valeur essentielle, car elle pousse à aller dans le sens naturel de la construction, sans être happé par une idéologie de la consommation. Une relation durable, avec attachement et dévouement, est authentique et engage toute notre personnalité.

Quiconque ment est condamné à s’effondrer, à nier une partie de sa personnalité, à déformer son esprit.

La consommation, avec toute sa dimension impersonnelle et mécanique, n’est que manipulation et culte de l’ego, fuite en avant et écrasement de la possibilité d’éprouver des sentiments. C’est un saccage, aboutissant à une destruction.

On sait dans quelle mesure ce point de vue est dénoncé en France comme « puritain », au nom de la « liberté ». Comme s’il était naturel d’être libertin ou de tromper, comme s’il était naturel de détruire une relation durable juste pour satisfaire des caprices.

Mais il est vrai qu’en France on rejette la « Nature », tout serait dans le « choix ». Le couple serait dépassé, au nom du « polyamour », du droit de tromper, du droit d’abandonner, etc.

Le bonheur serait dans la consommation et comme l’a dit il y a quelques jours, Marlène Schiappa, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, le couple, c’est dépassé !

« Il n’y a pas de modèle unique de famille » : c’est la remise en cause du couple. Au nom de la « complexité » des choix des individus devenus rois… C’est le culte de la consommation individualiste.

Plus personne n’a rien à assumer, seulement à consommer. Ce n’est pas seulement moralement faux, car on laisse tomber quelqu’un. C’est absurde, car c’est nier sa propre existence dans la mesure où l’on nie ses propres attachements, dans la mesure où l’on nie ce dont on fait partie.

On devrait se concevoir comme une entité totalement autonome, vivant par la consommation.

Derrière le côté aseptisé de Facebook et l’illusion du bonheur sur Instagram, il y a pourtant les faits.

Et dans les faits, la « liberté » c’est celle du plus fort, celle des hommes qui ont du pouvoir institutionnel. C’est cela qui explique le grand succès du hashtag #BalanceTonPorc sur twitter, où des femmes racontent des agressions sexuelles.

Les témoignages y sont révoltants, comme par exemple ceux-ci :

« 1er stage de journalisme à Paris, j’avais 18ans. Le red chef m’embrasse de force. Il venait d’etre jeune papa. »

« Un red chef, grande radio, petit couloir, m’attrapant par la gorge : « un jour, je vais te baiser, que tu le veuilles ou non » »

Malheureusement, ils sont souvent l’expression de femmes éduquées, feignant d’être étonnées de ce que le milieu des entreprises se fonde sur des rapports de pouvoir.

Comme si le petit monde capitaliste était sympathique et non rempli de carriéristes et de manipulateurs, d’opportunistes et de trompeurs, d’agresseurs et d’écraseurs…

Ce n’est pas très sérieux. Ce n’est pas parce qu’Emmanuel Macron est président qu’on ne vit pas dans une société de beaufs. Derrière l’apparence, Emmanuel Macron doit d’ailleurs lui-même obéir aux valeurs dominantes.

Il n’y a qu’en s’opposant à ce système, de manière personnelle, en s’engageant en tant qu’humain, dans la confrontation, qu’on peut se préserver.

C’est le principe d’être révolutionnaire…

Encore faut-il en avoir le courage, en refusant toute corruption.

L’affaire Weinstein aux Etats-Unis, prétexte à une certaine libération de la parole féminine, est ainsi à la fois ignoble et ridicule, parce qu’elle n’a rien de nouveau.

Les moeurs agressifs d’un producteur, c’est ignoble, mais cela n’a rien d’original? Cela correspond aux mœurs hollywoodiens décadents depuis le départ, dans ce mélange de capitalisme et de spectacle, de pouvoir financier et de divertissement abrutissant des gens.

La vidéo qui ressort d’ailleurs pour bien souligner cela est la suivante : on y voit Courtney Love, chanteuse du groupe Hole ; elle a alors déjà abandonné toute sa culture grunge pour passer dans le show business.

Mais là elle craque et balance, en sachant qu’elle ne le « devrait » pas, conformément à l’omerta hollywoodienne…

« – Un conseil pour une jeune qui voudrait débuter à Hollywood ?

– Je sais que je vais me faire démolir si je dis ça, si weinstein vous propose une soirée privée au [complexe hôtelier] four seasons, n’y allez pas. »

Cette vidéo date de 2005 et elle n’a fait que dire ce que tout le monde savait et ce que tout le monde a accepté. Gwyneth Paltrow, par exemple, a elle-même été agressée, cela ne l’a pas empêché de remercier Harry Weinstein en pleurs lors de la cérémonie des oscars.

Quelle hypocrisie terrible… Le système parvient à faire des victimes des personnes consentantes, s’imaginant tout de même en profiter, quand même avancer dans leur vie.

Alors qu’en réalité, c’est la mort de l’esprit à petit feu, la souffrance marquée à vie pour le corps, l’esprit et le corps étant une seule et même chose qui plus est.

C’est ici la norme : pour participer à l’industrie hollywoodienne, aux fondements pourris, il faut participer à la pyramide de l’autorité et de l’humiliation.

Il serait tout à fait ridicule de ne pas penser que ce n’est pas pareil dans les médias ou dans la mode (récemment c’est le photographe Terry Richardson qui a accumulé les scandales). Tous ces milieux remplis de carriéristes et d’opportunistes sont prêts à tout pour avancer et servent de victimes sacrificielles pour des dégénérés profitant de leur puissance.

Et tout le monde sait très bien que les hommes ayant du pouvoir dans les institutions politiques ou économiques sont des beaufs, n’hésitant pas étaler leur agressivité sexuelle. C’est un constat élémentaire de la vie sociale, malheureusement, avec toute une hypocrisie française anti-« puritaine ».

C’est ce qu’Isabelle Adjani a très bien résumé hier dans le Journal du Dimanche, en disant :

« En France, il y a les trois G : galanterie, grivoiserie, goujaterie.

Glisser de l’une à l’autre jusqu’à la violence en prétextant le jeu de la séduction est une des armes de défense des prédateurs et des harceleurs. »

Ce qu’il y a de bien dans ces trois « G », c’est qu’il y a la tentative de définir le problème, de chercher quelle est la base culturelle du phénomène.

Et effectivement en France il y a un problème : on ne respecte pas l’intégrité des gens, en particulier des femmes. Cela a aussi à voir avec le fait de considérer le couple comme quelque chose de relatif, qu’on peut balancer par-dessus bord.

Il faut se rappeler ici de cet épisode qui a profondément marquer l’opinion publique, avec Michel Rocard expliquant en 2001 à Thierry Ardisson dans une émission qu’embrasser ou « sucer » ce n’est pas tromper!

Cet épisode a été durablement mis en valeur par ceux qui relativisent, qui nient la valeur du couple.

Car il y a une idéologie de la « consommation » sexuelle, du libertinage. Il n’est nul question de « porc » : ce qui est grave ici, c’est que les accusations justes contre les beaufs se transforment en argumentaire de type religieux contre les hommes en général, assimilés aux cochons.

C’est en effet un grand classique de la religion catholique que l’accusation selon laquelle les hommes sont emportés par leur réalité matérielle et ne penserait qu’à se « goinfrer » et « forniquer », en étant grossier et brutal.

Les pauvres cochons seraient conformes à cette vision délirante relevant de la fantasmagorie religieuse.

C’est la fameuse dénonciation du « pourceau d’Épicure », ce dernier étant un philosophe grec qui n’est rien d’autre qu’un de nos lointains prédécesseurs de l’antiquité.

Il est évident que la dénonciation des « porcs », ici des hommes en général, vise à cacher en fait que le cœur du problème ce sont ces milieux aux valeurs pourries et décadentes.

Comme cela demande toutefois une critique de la réalité, et que la parole relève surtout de femmes privilégiées socialement, on dévie la cible et on passe à une critique des hommes en général.

Sans voir que c’est le même discours que par exemple l’Islam qui veut que les femmes se voilent justement pour se protéger des hommes et de leurs pulsions qui seraient incontrôlables.

Sans, surtout, aller à une critique qui valoriserait la morale et la construction personnelle dans le couple. La morale et la construction personnelle dans le couple étant inacceptable pour une société fondée sur les individus autonomes, « libres de faire ce qu’ils veulent », picorant autour d’eux sans jamais se sentir lié…

« Une amende forfaitaire en cas d’usage de stupéfiant »

Ces derniers jours ont eu lieu plusieurs réunions organisées par la mission d’information parlementaire sur la mise en place d’une amende forfaitaire en cas d’usage de stupéfiant.

Jetons un œil bref sur ce premier pas vers l’inéluctable légalisation du cannabis, en absence d’opposition massive et militante. Car on est là dans une opération technocratique rondement menée.

Après la vague chargée de neutraliser l’opinion publique, la légalisation va se faire administrativement : il s’agit de faire passer la consommation du cannabis dans le cadre de « l’amende forfaitaire délictuelle ».

Si on est arrêté avec du cannabis, on aura donc une amende. Or, c’est très compliqué à mettre en place, comme le remarquent d’ailleurs même les responsables de cette mission sont Robin Reda (Les Républicains) et Éric Poulliat (La République En Marche).

Ceux-ci servent, pour résumer, d’interface de discussion avec les multiples intervenants invités pour donner leur avis. Ces avis ne concernent nullement le cannabis, mais seulement la manière dont il faut procéder à la mise en place des amendes pour consommation de cannabis.

La définition exacte de la mission parlementaire est d’ailleurs: « mission d’information portant sur l’opportunité de recourir à la procédure de l’amende forfaitaire délictuelle (déjà prévue dans notre droit pour deux délits routiers) pour sanctionner l’infraction d’usage illicite de stupéfiants. »

Où sont les complications ? Le problème, c’est que déjà les mineurs vont échapper à ce principe de délit, relevant d’une autre juridiction. Ensuite, il y a le volet pénal qui reste en cas de récidive et qui relativise donc le principe comme quoi ce serait simplement un « délit ».

Notons au passage que tout ce mic-mac permet, en même temps de rester dans le cadre de la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes, datant de 1988 et signé en 1990. Officiellement, la France interdirait le cannabis… mais sans appliquer de répression autre qu’une amende.

Ensuite, il y a le problème de la prévention sur le plan de la santé, le cannabis devenant un délit échappant alors littéralement à tout principe de santé publique. On en arriverait en fait à la même hypocrisie qu’avec l’alcool et les cigarettes.

Enfin, cette décriminalisation pose encore un autre souci, puisqu’elle contourne la question de la production : le marché noir reste et l’État ne gagne pas ces fameuses taxes qu’il aurait en cas de légalisation…

Une légalisation qui va donc se présenter à terme comme « inéluctable » de par le problème de l’encadrement des délits. De toutes façons, parmi les « invités » aux auditions, on trouve même Cannabis sans frontières ou le Collectif d’information et de recherche sur le cannabis (CIRC).

Il suffira que la police dise – et elle le fera – qu’elle a autre chose à faire que mettre des contraventions pour le cannabis, et le tour sera joué !

Arkangel : « Prayers upon deaf ears »

« Les Lamentations des morts glorifient la révolution
Les larmes des victimes
Flottent dans une mer de désespoir »

 

« Dans un bassin de rouge
Les outils de la mort forgés dans les flammes du mépris
Les animaux non humains meurent au nom de l’ignorance égoïste »

 

« Alors que les larmes tombent de mes yeux et roulent sur ma la joue comme une pluie de tristesse, je prie pour le salut de l’innocence mais mon esprit endeuillé et mon coeur saignant savent que ce sont des prières dans des oreilles sourdes »

 

« La folie industrielle consomme Gaïa
Témoignez de la disparition de la vie sous le siège de l’humanité
Mère sans respiration, impuissante elle meurt »

C’est un album emblématique d’un groupe de musique qui a eu une grande influence. Lorsque le groupe belge Arkangel sort en 1998 l’album « Prayers upon deaf ears », on fait face en effet à un monument.

On est dans une affirmation vegan straight edge profonde, avec des paroles reflétant une vision du monde comprise et exprimant une colère sourde. Il y a quelque chose de profond, de vrai, de juste, dit avec émotion et vérité.

La musique, de par son tournant métal dans le hardcore, apporte quelque chose de nouveau, qui a été marquant. Il y a un côté à la fois sombre et agressif, une tristesse et une colère qui sont terribles et engagés : la partie parlée à la fin de l’album est un appel à la compassion.

Mais il est difficile d’être au niveau et de comprendre l’ampleur de ce qu’on porte. Les musiciens d’Arkangel ont ainsi entièrement rompu avec tout ce qui a un rapport avec la culture vegan straight edge et ses principes, profitant toutefois de leur aura et d’un style découvert pour continuer une carrière sous le même nom.

C’est étrange et révoltant. La forme aussi, perdant tout rapport avec son contenu, a alors irrigué une scène metalcore allant parfois jusqu’au nihilisme (Arkangel est ainsi proche de « Kickback », du « negative hardcore » français avec chaque concert tournant en bagarre, une fascination pour la « transgression » jusqu’au morbide, etc.).

Bref, Arkangel s’est transformé en son contraire. Cela doit nous rappeler que nous devons rester humbles et disciplinés, écraser toujours notre ego pour toujours savoir se mettre au service de Gaïa, sans céder.

C’est Gaïa qui prime – la Terre d’abord !

Voici les paroles de l’album « Prayers upon deaf ears », « Prières dans des oreilles sourdes ». L’ordre des chansons suit l’album (qui fait un peu moins de 20 mn), les lecteurs sont calibrés pour chaque chanson.

Within The Walls of Babylon
Au sein des murs de Babylone

Immersed in a sea of pain
Chained to a lifetime agony
Existence becomes a thorn stuck in the side of the innocents
Born different, destined to suffer
A throne usurped by man for a Kingdom plagued with tyranny
Immergée dans une mer de douleur
Enchaînée à une agonie à vie
L’existence devient une épine planté dans la côte des innocents
Né différent, destiné à souffrir
Un trône usurpé par l’homme pour un Royaume rongé de tyrannie

Malicious, vile, merciless
Modernity devours the children of earth disgraced
Before humanity’s demented eyes
Driven by sickness civilization indulges in suicidal madness
Malicieuse, vile, impitoyable
La modernité dévore les enfants de la terre déshonorés
Devant les yeux de déments de l’humanité
Conduite par la civilisation de la maladie, engagée dans la folie suicidaire

Within the walls of Babylon, wickedness is rampant
And snakes crawl under virgin skin
I seek a moral elevation
To salvage hopes of paradise
No more cupidity but altruism to restore harmony
Au sein des murs de Babylone, la folie furieuse est rampante
Et les serpents rampent sous la peau vierge
Je cherche une élévation morale
Pour sauver les espoirs du paradis
Plus de cupidité mais l’altruisme pour restaurer l’harmonie

Under a red sky of dying nature
Laments of the dead praise revolution
Tears of the victimized
Flow into a sea of despair
Sous un ciel rouge de la nature mourante
Les Lamentations des morts glorifient la révolution
Les larmes des victimes
Flottent dans une mer de désespoir

One Standard, One Ethic
Une norme, une éthique

In the mist of inferno, I seek salvation
Filth cannot taint my allegiance
For my heart
Holds the truth
Dans le brouillard de l’enfer, je cherche le salut
La saleté ne peut pas corrompre mon allégeance
Car mon cœur
porte la vérité

My heart and my mind worship discipline and filter right from wrong
Purification
Mon cœur et mon esprit adorent la discipline et filtrent le bien du mal
Purification

Sworn to justice to cast iniquities into the shadows of oblivion
Untouched by the dirt of lust
One standard, one ethic
Redemption for all innocent life
One standard, one ethic
Reverance for the sentiment
Jurer à la justice de jeter les iniquités dans l’ombre de l’oubli
Intact de la crasse de la luxure
Une norme, une éthique
La rédemption pour toute vie innocente
Une norme, une éthique
La révérence pour le sentiment

(reprise)

Built Upon The Graves
Construit sur les tombes

Emissaries of demise slit the defenseless
In an act of barbarity
Sharp knives give the final embrace
In a pool of red
Les émissaires de la faille ont fendu les sans défense
Dans un acte de barbarie
Les couteaux aiguisés donnent l’étreinte finale
Dans un bassin de rouge

Deathtools forged in the flames of scorn
Non human animals die in the name of selfish ignorance
Les outils de la mort forgés dans les flammes du mépris
Les animaux non humains meurent au nom de l’ignorance égoïste

Blood spilled for lust
In temples of terror
Factory farms
Le sang répandu pour la luxure
Dans les temples de la terreur
Les fermes usine

Vivisection laboratories
Fur ranches Slaughter houses
All replace concentration camps still injustice remains
Les laboratoires de la vivisection
Les séries d’abattoirs pour la fourrure
Tous remplacent les camps de concentration encore l’injustice reste

End this evil empire built upon the graves
Of murdered and devoured creatures
Salvation I whisper thy name and scream for liberation
Consumption of lifeless bodies is a vote for genocide
Terminons-en avec cet empire maléfique construit sur les tombes
D’assassinées et dévorées créatures
Le salut je murmure ton nom et je hurle pour la libération
La consommation de corps sans vie est un vote pour le génocide

In The Embrace Of Truth
Dans l’étreinte de la vérité

I am not tempted by your paradise of lies
Never will I fester in the boels of decadence
Committed to nobility for a higher destiny
In the embrace of truth belongs my heart and soul
I walk the path of righteousness
Je ne suis pas tenté par votre paradis de mensonges
Jamais je ne me farderai dans les bouffées de la décadence
Engagé pour la noblesse pour une destinée supérieure
Dans l’étreinte de la vérité appartient mon coeur et mon âme
Je parcours le chemin de la droiture

My quest for justice is enlightened by the blazing sun of harmony
I refuse to partake into man’s craving for lechery
A desire fueled by the flames of greed in this world Mother
Culture is a legacy of prejudices
Against non human animals
Ma quête de justice est éclairée par le soleil brûlant de l’harmonie
Je refuse de participer à l’envie de l’homme pour la luxure
Un désir alimenté par les flammes de la cupidité dans ce monde Mère
La culture est un héritage de préjugés
Contre les animaux non humains

Day Of Apocalypse
Jour de l’apocalypse

« And there were angels who could not accept the lifting of man above them,
and like Lucifer rebelled against the armies of the loyal arch-angel Michael,
and there arose a second war in Heaven » [From the movie The Prophecy, inan extra chapter of the Book of Revelation]
«Et il y avait des anges qui ne pouvaient pas accepter la levée de l’homme au-dessus d’eux,
et comme Lucifer se révoltèrent contre les armées du fidèle archange Michel,
et il y a eu une seconde guerre au ciel » [Tiré du film La Prophétie, dans un chapitre supplémentaire du Livre de l’Apocalypse]

I hear the trumpets of the apocalypse
Announcing the end of man
So please end this exploitation
Thou shall not poison the earth
Essence of all existence for with her
We fall along into the abyss of avidity
J’entends les trompettes de l’apocalypse
Annoncer la fin de l’homme
Donc s’il vous plaît cessez cette exploitation
Vous ne devriez pas empoisonner la Terre
Essence de toute existence, avec elle
Nous tombons dans l’abîme de l’avidité

Sealing our fate with the kiss of death
Defense of innocent life is my declaration
Retribution, humanity harvests destruction
As we have sown desolation
Scellant notre sort avec le baiser de la mort
La défense de la vie innocente est ma déclaration
La rétribution, l’humanité transporte la destruction
Comme nous avons semé la désolation

Vision of apocalypse complete devastation
Final judgement falls upon us as we rape the land
Vision de l’apocalypse, dévastation complète
Le jugement définitif tombe sur nous alors que nous violons la terre

When mother earth’s lifeforce depletes
Action must be taken to free the world from its sickness
Action for justice leads to freedom
Lorsque la force vitale de la terre-mère s’épuise
Il faut prendre des mesures pour libérer le monde de sa maladie
L’action pour la justice conduit à la liberté

Scorched landscape burned to ashes
Original state of balance forever lost
Creation of nature is drowned into concrete
Paysage brûlé en cendres
L’état d’équilibre original perdu à jamais
La création de la nature est noyée dans le béton

Oblivion embraces paradise while helpless species die
We forge this world into an hell
Industrial madness consumes Gaïa
Witness the demise of life under the siege of humanity
Breathless mother, helpless she dies
L’oubli embrasse le paradis alors que les espèces sans défense meurent
Nous forgeons ce monde en un enfer
La folie industrielle consomme Gaïa
Témoignez de la disparition de la vie sous le siège de l’humanité
Mère sans respiration, impuissante elle meurt

Evilization
Mal-isation

Legions of demons advance in the shadow of mankind
Infernal hordes of chaos wage war against Earth
Soldiers of doom pour venom on the land
Final shreds of nature swing on the brink of abyss
While non human life agonizes
Anthropocentrism is tainted by the suffering of millions
Des légions de démons avancent dans l’ombre de l’humanité
Des hordes infernales du chaos font la guerre contre la terre
Des soldats de la destruction versent du venin sur la Terre
Les fragments finaux de la nature se balancent au bord de l’abîme
Alors que la vie non-humaine agonise
L’anthropocentrisme est entaché par la souffrance de millions

Admist inferno, I seek salvation to bring an end to your mindless destruction
We conquer a wind of protest
Blows to enlighten
Au milieu de l’enfer, je cherche le salut pour amener une fin à votre folle destruction
Nous conquérons un vent de protestations
Soufflant pour éclairer

The blackness of ignorance when absolute evil forms
I raise an avenging sword and strike the beast into its heart
To preserve innocence, to protect the defenseless
I am striving for an all encompassing golden age
Where justice and compassion prevail
In reaction to decadence emerges a shining order
One that ensures freedom not enslavement
La noirceur de l’ignorance quand le mal absolu se forme
Je soulève une épée vengeresse et frappe la bête dans son cœur
Pour préserver l’innocence, protéger les sans défense
Je tends à un âge d’or embrassant tout
Où la justice et la compassion prévalent
En réaction à la décadence émerge un ordre brillant
Celui qui assure la liberté et non l’asservissement

[Spoken Part]
[Partie parlée]

As tears fall from my eyes and roll over my
cheek as a rain of sadness, I pray for the salvation of innocence
but my mourning soul and bleedings heart know that they are prayers
upon deaf ears for I have witnessed so much disregard in the actions
of our greed ridden civilization.
Alors que les larmes tombent de mes yeux et roulent sur ma
joue comme une pluie de tristesse, je prie pour le salut de l’innocence
mais mon esprit endeuillé et mon coeur saignant savent que ce sont des prières
dans des oreilles sourdes, j’ai été témoin de tant de mépris dans les actions
de notre civilisation dominée par l’avarice.

After all the pain, after all the suffering non human animals
have to endure, imprisoned in the factory farms, tortured
in the vivisection laboratories and killed in the slaughterhouses,
symbols of ignorance and cruelty, I hope that somewhere there
is a place where they can finally rest in peace.
Après toute la douleur, après toute la souffrance que les animaux non humains
doivent endurés, emprisonnés dans les fermes industrielles, torturés
dans les laboratoires de vivisection et tués dans les abattoirs,
symboles de l’ignorance et de la cruauté, j’espère que quelque part là-bas
il y a un endroit où ils peuvent enfin se reposer en paix.

But the sad and bitter truth is that no heaven awaits us,
only an hell that man creates on earth, En hell that burns
everything on its path, leaving ashes of desolation in its wake.
Mais la triste et amère vérité est qu’aucun paradis ne nous attend,
seulement un enfer que l’homme crée sur terre, un enfer qui brûle
tout sur son chemin, laissant les cendres de la désolation dans son sillage.

Dominion over nature ensures our demise for we destroy
the unique life support systems we’ll ever have, this beautiful
planet which brought us into the sunlight.
La domination sur la nature assure notre disparition car nous détruisons
les uniques systèmes de soutien de la vie que nous n’aurons jamais, cette belle
planète qui nous a amenés à la lumière du soleil.

Love, compassion and justice are not just beautiful words,
they are a weapon against the greed and selfishness
of the society we live in.
L’amour, la compassion et la justice ne sont pas seulement des mots magnifiques,
ils sont une arme contre la cupidité et l’égoïsme
de la société dans laquelle nous vivons.

Love, compassion and justice are a weapon for revolution
in the mind and in the soul of every man and every woman,
a revolution for the coming of harmony.
L’amour, la compassion et la justice sont une arme pour la révolution
dans l’esprit et dans l’âme de chaque homme et de chaque femme,
une révolution pour l’avènement de l’harmonie.

Veganism is compassion, is justice, is a tool for the love
and caring to prevail on this earth. The only true happiness
is the one we all share in total freedom.
Le véganisme est la compassion, est la justice, est un outil pour que l’amour
et le fait de prendre soin prévalent sur cette terre. Le seul vrai bonheur
est celui que nous partageons tous en totale liberté.

Vegan Straight Edge, pour la libération

stickerIl n’y a aujourd’hui aucune raison de ne pas être vegan straight edge et toutes les personnes conscientes de ce qui se passe dans le monde doivent assumer une position d’avant-garde, une position de rupture, l’indiquant clairement afin d’ouvrir une brèche.

La destruction de la vie naturelle sur la planète, tout cela pour un mode de vie à la fois barbare et absurde, criminel et meurtrier, doit être stoppée, ce qui signifie qu’un contre-projet de libération doit être lisible, diffusé, assumé et se concrétise sous la forme d’un changement complet, d’une révolution totale dans la manière d’avoir des rapports avec les animaux, avec la Nature, avec la vie en général.

sticker

Le réchauffement climatique est une épée de Damoclès sur l’humanité ; elle représente l’impact des erreurs humaines, elle est la réponse à un déséquilibre provoqué par l’humanité dans son développement non harmonieux.

Établir cette harmonie est notre devoir et nous disons établir et non rétablir, parce que nous ne voulons pas retourner en arrière comme les zadistes de Notre-Dame-des-Landes ou l’extrême-droite. Le passé est le passé et il faut laisser place à l’avenir, à un monde pacifié et unifié, où tous les efforts sont tournés vers la protection de la planète et de tous les êtres vivants qui y habitent.

stickerFace à la rapidité de l’accroissement du massacre général de la vie sauvage, de l’expansion de l’exploitation animale, des catastrophes en liaison avec le réchauffement climatique, il n’est pas possible de tergiverser.

Le véganisme bobo est un obstacle, un frein à la prise de conscience de l’ampleur de la destruction et du scandale moral. Le système lui-même est très content de cette forme inoffensive empêchant une juste rage de gagner chaque être humain dont la personnalité n’est pas déformée par le cynisme, l’isolement individualiste, la fuite dans les drogues ou l’alcool, la quête d’une accumulation matérielle sans esprit ni sens, les divertissements superficiels, le mépris, l’esprit de concurrence…

sticker

Le véganisme bobo n’est qu’un vecteur pour l’esprit d’entreprise, la fuite dans des petits
espaces isolés, en-dehors de la réalité de notre monde. C’est une approche qui est une insulte à notre planète, que nous devrions protéger comme une mère.

Comme une mère qu’elle est, justement, dans les faits, car l’humanité n’existe pas de manière indépendante, malgré tous ses fantasmes anthropocentristes. Seuls ceux qui ont quelque chose à gagner contre la Nature ne veulent pas assumer ce principe évident : il ne peut pas y avoir de compromis dans la défense de la Terre-Mère.

stickerIl ne peut pas y avoir de compromis dans la délivrance attendue par des millions d’êtres vivants, par la Nature sauvage, et même par une humanité aliénée, dénaturée, ayant perdu tout sens des valeurs naturelles au nom de la course à l’individualisme et à la consommation.

C’est une tâche incroyable et en apparence démesurée et c’est la raison pour laquelle beaucoup n’osent pas ou capitulent, perdant confiance dans une bataille qui semble avoir des proportions incroyables.

Mais le combat ne peut pas s’arrêter. Le combat ne s’arrête jamais et inévitablement la tempête à venir va balayer les valeurs perdues de l’humanité anthropocentriste, mettant sur la table la nécessité de reconnaître la Nature, la beauté des animaux, le caractère central de la planète.

sticker

Le caractère central de la planète, c’est ce que représente la lettre grecque thêta, Θ, symbole inventé aux États-Unis en 1969 dans le mouvement écologiste. Le choix de la lettre provient du fait qu’elle combine symboliquement le « o » pour « organisme » et le « e » pour environnement.

Le symbole a été par la suite repris par les gens faisant de la culture vegan straight edge le vecteur d’une radicalité écologiste authentique, soulevant les questions essentielles par rapport aux destructions terribles infligées à la vie.

stickersC’est ce message que nous diffusons, c’est ce feu intérieur que nous propageons, c’est cette discipline que nous portons et transmettons.

Pas de drogues, pas d’alcool, pas de rapports sexuels sans couple durable.
Le respect de soi-même, l’acceptation de la réalité, une vie naturelle.
Pas de consommation de produits d’origine animale.
L’amour pour les animaux, la compassion comme fondement de la vie quotidienne.

La volonté inébranlable du changement nécessaire, l’absence de compromis dans la défense de notre mère la Terre.

Vegan Straight Edge !

Honnêteté – trop d’entre nous sont emplis d’avidité

Ce qui saute aux yeux dans la société, c’est l’indifférence, le cynisme, l’individualisme, le fait de ne croire qu’en l’argent, comme seul horizon, seule certitude. Il y a un manque d’honnêteté généralisé, car comment pourrait-il y avoir de la franchise, alors que la seule chose qui compte, c’est soi-même ?

Ce raisonnement est d’ailleurs absurde, car si l’on veut réellement défendre ses intérêts, alors on doit se considérer non pas simplement soi-même, mais tout ce qui va avec : ses valeurs, ses amis, sa famille, sa culture, son passé, son présent, son futur.

Ainsi, le manque d’honnêteté va surtout de pair avec un ego hypertrophié, avec un culte de la toute-puissance de sa volonté, de ses propres choix. Il n’y a alors plus aucune honnêteté, ni avec les autres, ni avec soi-même, car on est obligé de se mentir à soi-même, pour avoir une mentalité de conquérant.

Les réseaux sociaux sont ici un puissant vecteur de cet égocentrisme, avec les rapports sociaux orchestrés de manière mensongère, dans une pure apparence où ce qui compte, ce sont les fausses images qu’on donne de soi-même.

Aussi, ce qui compte c’est d’être une franchise complète, de toujours dire la vérité, de ne jamais cautionner de masquer ou de cacher des choses, en prétextant que ce serait mieux ainsi. Quand on fait cela d’ailleurs, on se voile soi-même la face, car on adhère à une démarche unilatérale et on perd le fil avec la réalité.

Il faut toujours donner, et pas seulement prendre, pour ne pas perdre la connexion avec la réalité, avec ce qu’elle véhicule comme richesse.

Le groupe Youth of today a fait une intéressante chanson à ce sujet, en 1986, alors qu’il portait la culture straight edge, revendiquant le désengagement avec des valeurs dominantes corrompues.

1 2 3 4
You steal
and take from everyone else
do you feel good about yourself ?
1 2 3 4
tu voles
et prends de tout le monde
te sens-tu bien par rapport à toi-même ?

instead of taking,
try to give
and then you’ll feel
good about the way you live
au lieu de prendre
essaie de donner
et alors tu te sentiras
bien par rapport à la manière dont tu vis

honesty
too many of us filled with greed
overlooking those who need
honnêteté
trop d’entre nous emplis d’avidité
négligeant ceux qui sont dans le besoin

open your eyes and changes your ways
open your heart
and break away !
Ouvre tes yeux et change tes manières
ouvre ton coeur
et fais romps avec ça !

Il est évident que la perte de la capacité à être honnête conduit à la perte de sa propre intégrité. Ne pas être honnête, c’est perdre le respect de soi-même. Mentir, c’est forcément rompre avec ce qui est vrai, ce qui est authentique, nier la différence entre le vrai et le faux également en soi-même.

Est-ce qu’il faut pourtant être impitoyable dans l’affirmation de la vérité ? Est-ce qu’il ne faut pas relativiser, savoir mesurer les choses parfois à leur « juste valeur » ?

Ce n’est justement pas possible. Le mensonge est un engrenage. Une fois qu’on a commencé à mentir, on est coincé, on peut que continuer, en allant toujours plus loin… Sans même peut-être le remarquer, parce que justement on ne sait plus où on en est, où se situe la vérité.

Pour être dans le vrai, il faut toujours rester dans le vrai. Ce que dit la culture straight edge, justement, avec son mot d’ordre « stay true », « rester vrai », c’est qu’il ne faut pas rentrer dans le jeu dominant où le mensonge est acceptable.

La culture straight edge désavoue les valeurs dominantes de facilité : la consommation d’alcool, le fait de coucher avec n’importe qui au lieu de construire une relation, les drogues dont la cigarette, de par la dépendance qu’elles produisent, ce qui empêche forcément l’authenticité.

Le refus de la consommation de « viande » était une conséquence logique, dans la mesure où là aussi c’est une facilité mensongère qui est proposée par la société, dans la mesure où est masquée la terrible souffrance des animaux.

Le démontage ne pouvait qu’être prolongé par la culture straight edge, avec donc le passage au véganisme, car le lait n’est-il pas lui aussi le produit de la souffrance ?

Il s’agit bien d’un démontage et non pas d’une « déconstruction ». Il ne s’agit pas d’une déconstruction, parce qu’il ne s’agit pas de changer son état d’esprit seulement, en faisant une liste sous la forme de catalogue.

Il s’agit d’être actif, dans une rupture continue avec les valeurs dominantes. Car être authentique aujourd’hui ne veut pas dire qu’on le sera demain. Il faut toujours lutter contre les fausses facilités et le pseudo confort fourni par la société.

Il serait donc absurde de dire qu’on sera toujours honnête avec les animaux, qu’on restera toujours vegan : il faut dire qu’on va se battre pour rester toujours honnête avec les animaux, qu’on va se battre pour rester toujour vegan.

Toute sous-estimation de cette bataille intérieure ne peut qu’aboutir à une mystification sur notre rapport à la réalité. Ce serait une lecture égocentrique, où on s’imagine plus fort que tout.

Voilà pourquoi la culture straight edge a toujours mis en avant l’adolescence, le principe de rester « mineur » dans son style de vie, car cela correspond à la capacité de la jeunesse d’oser rompre avec les valeur dominantes.

Il est évidemment plus facile de rompre avec le style de vie dominant quand on est jeune, car on n’a pas de responsabilités sociales réelles. Mais cet état d’esprit doit savoir être maintenu, ce que ne comprennent justement pas les gens qui s’imaginent par exemple qu’ils vont rester vegans alors qu’ils ont un style de vie hipster, avec des moyens financiers importants, la capacité à être propriétaire, de dépenser beaucoup, etc.

Ces gens ne voient pas qu’être honnête, ce n’est pas simplement un état d’esprit, mais une attitude qui va de paire avec une rupture affirmée avec des valeurs dominantes ignobles, s’appuyant sur l’hypocrisie, le refus de voir la vérité en face.

Comment penser que rester honnête est facile dans une société où ce qui est valorisé, ce sont les écoles de commerce où l’on apprend à mentir pour vendre, où la publicité flatte l’ego pour que soit acheté des marchandises valorisant une image mensongère ?

On comprend pourquoi les gens les plus sincères dans le mouvement vegan du début des années 1990 aient pu chercher une inspiration dans les religions, comme le culte de Krishna ou bien l’Islam. Ils y voyaient une source d’inspiration morale et exotique, impliquant un style de vue en rupture avec ce qu’ils interprétaient comme une « société de consommation ».

D’autres ont cherché, bien entendu, un autre folklore : celui des squats, avec une culture anarcho-punk revendiquant un isolement général.

Tout cela a bien entendu échoué, parce que, qu’on le veuille ou non, il n’y a pas d’échappatoire. Pour rester honnête, il faut combattre une société qui valorise la tromperie, le mensonge, et la modifier de fond en comble.

Comment s’imaginer que des gens resteront honnêtes dans leur véganisme, dans une société où il peut y avoir des publicités pour des réseaux sociaux où tromper son ou sa partenaire ? Ce n’est qu’un exemple, car le fait de mentir, de s’arranger avec la vérité comme cela est communément dit, est général.

Voilà pourquoi il faut valoriser la culture vegan straight edge, qui célèbre le respect, l’intégrité… l’honnêteté !

Encore une tribune pro-cannabis dans Libération

La pression en faveur du cannabis ne cesse pas. C’est logique : la pression ultra-individualiste est toujours plus forte, appelant chaque personne à se concevoir comme une sorte d’entité entièrement dépendante de tout, vivant à l’écart, étant auto-suffisante.

Le cannabis profite de cet engouement pour le « choix » individuel, le culte du « libre-arbitre », c’est-à-dire le refus d’une vie naturelle, hors de tout culte de son ego.

Le titre de la tribune publiée dans Libération, « Oser la régulation du cannabis », révèle bien sûr le fond de la démarche : ce serait pour « gérer » le cannabis qu’il faudrait le légaliser.

Les auteurs, Pierre-Yves Geoffard qui est professeur à l’Ecole d’économie de Paris et directeur d’études à l’EHESS, Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération Addiction, développent l’argumentaire classique et hypocrite de ceux qui veulent capituler devant le cannabis.

On ne pourrait pas bloquer la consommation du cannabis, ni la faire reculer ; on gagnerait des moyens financiers à le légaliser.

C’est le masque de l’ultra-individualisme, du refus de la Nature, de la capitulation devant la fuite dans les paradis artificiels, par incapacité à apprécier la vie naturelle.

Les drogues ne sont pas des produits ordinaires : modifiant l’état de conscience, pouvant entraîner des situations de dépendance chez certains usagers, leur consommation comme leur production sont le plus souvent strictement encadrées par la loi.

Mais les modalités de l’encadrement varient beaucoup d’un pays à l’autre, et s’adaptent aussi aux différentes drogues et à des modes de consommation qui évoluent eux-mêmes rapidement.

A l’heure où le nouveau président de la République a évoqué son désir de restaurer dans notre pays un esprit de conquête, où il oppose «les conservateurs passéistes qui proposent au Français de revenir à un ordre ancien et les progressistes réformateurs qui croient que le destin français est d’embrasser la modernité», il est temps de faire évoluer radicalement la politique française des addictions.

Ne pas voir que la production, le commerce, l’offre et les fonctions ont profondément changé nous condamnerait à poursuivre l’échec d’une politique de prohibition ouverte dans les années 70.

Cet échec est chiffré et documenté : l’augmentation des usages, la diversification des substances, la multiplication des personnes qui en consomment, une politique pénale inégalitaire et qui cible des populations plus que d’autres, un coût budgétaire énorme.

Echec et fausses évidences

Cet échec a aussi impacté les pratiques professionnelles, les enfermant dans le piège d’addictions pensées exclusivement comme un délit où une maladie.

La prévention a été réduite à agiter la peur, celle de la sanction ou celle de la maladie, oubliant l’éducation et la réduction des risques.

Enfin, la prohibition a aussi enfermé l’opinion publique dans de fausses évidences: aujourd’hui encore, la crainte de trop de nos concitoyens est que la non pénalisation de l’usage soit un retrait de l’Etat aggravant le vide et l’absence de repères.

La grande banalisation de l’offre d’alcool, encore plus depuis le récent nouvel assouplissement de la loi Evin, renforce dangereusement l’écart de perception entre les drogues illicites, dont le cannabis, et l’alcool, dont les risques d’abus sont encore trop sous-estimés.

Le ministre de l’Intérieur a annoncé la mise en œuvre d’ici trois mois d’une réponse par la contravention aux faits d’usage de cannabis.

Présentée comme une volonté d’alléger le travail des forces de police, on ignore encore quasiment tout des aspects pratiques de cette mesure : quelles seront les mesures d’accompagnement des consommateurs les plus en difficultés et les plus vulnérables ?

Comment ne pas accentuer la pression judiciaire sur des personnes dont l’usage ne nuit pourtant pas fondamentalement à l’ordre public ?

Avec cette mesure, le statut pénal de la sanction serait certes changé, mais les problèmes sociaux posés par la circulation du cannabis resteront entiers tant que la production et la distribution resteront clandestines, soumises au règne de réseaux criminels qui détruisent tant de quartiers.

Pour une approche économique du problème

Il ne s’agit donc pas de toiletter et simplifier les pratiques policières, mais de réformer une politique qui a échoué.

Un soutien aux familles en déployant enfin les différents programmes de développement des compétences psychosociales dont l’utilité a été largement prouvée, une diversification de l’accompagnement des personnes qui consomment, par l’approche d’intervention précoce qui a commencé à remporter de vrais succès dans les Consultation jeunes consommateurs, en instaurant un accès au cannabis thérapeutique et une politique de réduction des risques validée.

Tout cela est prêt, tout cela peut être accentué. Mais pour que la mutation soit complète, il faut instaurer une vraie politique de régulation du cannabis.

Ce qui se prépare dans d’autres pays, à l’instar du Canada, de la Californie et qui prévaut déjà dans de nombreux Etats américains comme le Colorado, doit être possible en France.

Définir les conditions de circulation de ces produits, leurs modalités de vente et d’achat, et donner à l’Etat les moyens d’une intervention plus équilibrée sur l’ensemble des opérations permettraient une approche économique des problèmes.

La production de cannabis pourrait tout à fait être réalisée sur le territoire français, métropolitain ou ultramarin, créant ainsi des dizaines de milliers d’emplois.

La distribution pourrait être encadrée, ce qui permettrait de restreindre l’accès aux mineurs plus efficacement qu’aujourd’hui, et de mieux détecter les usagers problématiques pour les aiguiller vers une prise en charge sanitaire adaptée.

La légalisation encadrée permettrait également de mettre en place des droits d’accise spécifiques, à l’instar du tabac et de l’alcool.

Au vu du volume actuel de la demande, ce sont plusieurs milliards d’euros qui alimenteraient les caisses de Sécurité sociale, au lieu de nourrir des réseaux criminels.

Vague de codéine dans la jeunesse française

Plus le temps passe, plus la nécessité d’une vague straight edge est totalement nécessaire. La vague de codéine dans la jeunesse française actuellement est une de ces preuves.

Les médias, hier, ont publié toute une série de différents articles sur la codéine. Cela doit aussi beaucoup à une initiative de Christelle Cebo, qui a malheureusement perdu sa fille en raison d’une overdose ; elle est morte au bout de dix jours de coma.

Cette mère courage a réalisé une pétition expliquant la situation, la manière dont la jeunesse détourne les médicaments pour les transformer en drogues.

Il faut noter, même si ici c’est secondaire, que cette personne participe à l’exploitation animale, en tant que docteure en biologie à l’INRA; elle est spécialisée dans le lait de vache.

Nous vous engageons à diffuser l’information, à soutenir l’initiative : il faut empêcher la codéine de tomber aussi simplement dans les mains de la jeunesse!

Médicaments avec codéine : interdisons la vente libre de la nouvelle drogue des ados

Chers parents,

Savez-vous qu’en pharmacie, votre ado peut acheter en toute légalité et à un petit prix une DROGUE qui peut le tuer en une seule prise d’un arrêt cardio-respiratoire ?

Et si votre ado ne sait pas comment faire, pas de problème ! Il trouvera toutes les informations sur Internet !

D’abord, sans aucune ordonnance médicale, il ira acheter plusieurs boîtes de médicaments anti-douleur à base de codéine (codoliprane, Klipal Codéiné, Algicalm…) si possible dans plusieurs pharmacies pour ne pas risquer d’éveiller les soupçons éventuels de pharmaciens consciencieux.

Ensuite, il écrasera bien les comprimés et les mélangera à de l’eau froide.

Enfin, il filtrera le mélange avec un simple filtre à café, et il récupérera l’extrait pur de codéine concentré.

Votre ado est prêt pour le grand saut !

Sur le net, on vous conseille quand même de mélanger la codéine pure à du Sprite pour que cela soit moins amer, à un antihistaminique pour éviter démangeaisons et vomissements dus à la codéine, et à un colorant violet, pour que ce soit plus « fun » (« Purple Drank », « Syzzurp »  ou « Lean ») ….

Notre fille, Pauline, 16 ans, est décédée le 2 mai 2017 après 10 jours de coma, conséquence d’une overdose aux opiacés après ingestion de comprimés anti-douleur à base de codéine.

Dix jours de coma, dix jours à voir le corps de notre fille pris de tremblements, de soubresauts, de hoquets incontrôlés de tout son fragile petit corps- des myoclonies, terme médical et certitude que son cerveau avait été irrémédiablement détruit par l’absence d’apport d’oxygène suite à la dépression respiratoire provoquée par la codéine…

Dix jours de bruits insupportables de machines, de bip en tous genres, à vous faire siffler les oreilles quand d’aventure vous rentriez chez vous prendre une douche et dormir quelques heures …dix jours d’espoir, pour finalement entendre: « Madame, la décision médicale a été prise, le cerveau de Pauline est irrémédiablement détruit, dites-nous QUAND arrêter l’assistance respiratoire de votre fille »…

Comment accepter que Pauline, une jolie jeune fille de 16 ans, brillante (elle était en 1ère S et voulait faire médecine..), pleine d’esprit, et éprise de sports extrêmes puisse MOURIR aussi stupidement après avoir acheté LIBREMENT en pharmacie des médicaments à base d’opiacés et avoir suivi les « conseils » de quelques internautes irresponsables…

Pauline laisse derrière elle des parents, des petites sœurs aimées, des amis effondrés de douleur …

La codéine (ou méthylmorphine) est un opiacé, une molécule de la même famille que la MORPHINE ou l’HEROINE.

Elle est utilisée à visée antalgique (CODOLIPRANE,  KLIPAL CODEINE, DAFALGAN CODEINE, LINDILANE, et comme antitussif (NEO-CODION, EUPHON, THIOPECTOL…), mais c’est aussi un médicament détourné de son usage bien connu par les utilisateurs de DROGUES pour ses propriétés opiacés en auto-substitution de l’héroïne, mais aussi désormais en usage récréatif pour les adolescents en quête de sensations.

Contrairement à la morphine, la codéine N’EST PAS classée comme stupéfiant.

Certains pays comme l’ALLEMAGNE, les ETATS-UNIS, le JAPON, et l’AUSTRALIE viennent de promulguer une nouvelle loi d’interdiction la vente de codéine sans ordonnance afin de prévenir les dérives d’utilisation de ce médicament antidouleur en particulier par des adolescents en quête de sensations fortes lors de soirées alcoolisées (1444 décès en Australie dus à des overdoses de codéine entre 2000 et 2013).

EN FRANCE, LA CODÉINE EST EN VENTE LIBRE EN PHARMACIE, sans ordonnance médicale, et pour moins de 2 euros.

Des trafics de médicaments à base de codéine et des initiations à leur utilisation se répandent dans les établissements scolaires, en particulier dans les lycées.

-STOP à l’HYPOCRISIE DES LABORATOIRES PHARMACEUTIQUES qui pour des raisons financières, ferment les yeux sur les dérives liées à ces médicaments,

– STOP à l’HYPOCRISIE DES POUVOIRS PUBLICS qui sont trop heureux de trouver là une solution aux « salles de shoot », polémiques et coûteuses,

– STOP à l’INCONSCIENCE DE CERTAINS PHARMACIENS qui sont davantage des commerçants que des professionnels de santé…

PROTÉGEONS NOS ENFANTS.

INTERDISONS EN FRANCE LA VENTE DE CODÉINE SANS ORDONNANCE.

SIGNEZ LA PÉTITION !!!

Augmentation des overdoses en Europe et aux États-Unis

On a coup sur coup les statistiques concernant les overdoses aux États-Unis et dans l’Union Européenne, pour l’année 2016. Les chiffres sont terribles.

Au moins 59 000 personnes sont mortes d’overdose aux États-Unis en 2016, contre 52 404 en 2015.

Voici le tableau de l’évolution depuis 1980, montrant bien l’expansion des drogues et de leur destruction, par l’évolution des statistiques des overdose…

Les faits sont là : les drogues sont un fléau en expansion.

De manière significative, ce sont d’anciens bassins industriels qui sont le plus touchés, dans des Etats comme le Maine, le Maryland, la Floride, la Pennsylvanie, ou encore l’Ohio, qui vient justement de porter plainte contre plusieurs industriels pharmaceutiques.

Ces derniers sont accusés de promouvoir massivement les opiacés par l’intermédiaire des médecins.

La Virginie occidentale a déjà obtenu le versement de plusieurs dizaines de millions de dollars, et des procès ont également été lancés par la ville de Chicago, des comtés de New York, la Californie.

Car, désormais, deux millions d’Américains sont dépendants aux opiacés, qui sont des médicaments analgésiques, alors que 95 millions d’autres sont dépendants aux antidépresseurs….

Les opiacés les plus connus sont l’oxycodone, le hydrocodone et surtout le fentanyl, dont sont morts par overdose 25 000 personnes en 2015. Voici un tableau indiquant l’évolution des prises de drogues où l’on a retrouvé du fentanyl…

L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies vient également de fournir les chiffres de 2016 concernant l’Union européenne,la Norvège et la Turquie, mais pour les overdoses on n’a encore que les chiffres de 2015, avec 8 441 personnes mortes, contre 7950 en 2014.

Le chiffre est de 7585 si on enlève la Norvège et la Turquie, pays très marqués. On remarquera aussi que la moitié des décès concernent le Royaume-Uni (31%) et l’Allemagne (15%).

Voici un tableau présentant la situation selon les pays.

En ce qui concerne la France, il faut noter les choses suivantes : plus de 12 millions de seringues ont été fournies aux personnes dépendantes par différents programmes…

168 840 personnes ont eu en 2015 des traitements de substitution à la méthadone ou à la Buprénorphine, contre 124 069 en 2006…

Les utilisateurs à risque d’opiacés sont estimés à 211 000…

Comme on le voit, il y a une forte présence des drogues. Elles s’inscrivent dans la société. Elles imprègnent la culture.

En cas de crise économique approfondie, il est évident qu’il y aura un basculement, comme en Grèce…

Voici d’ailleurs le tableau de la consommation pour les jeunes adultes en France en 2014.

Et voici la comparaison pour les drogues, selon les pays, pour situer où en est la France.

Les drogues sont largement présentes en France et au niveau mondial le nombre d’overdoses augmente dans les pays riches.

C’est très parlant : les drogues s’installent, se présentent comme un phénomène social et culturel profond, ancré. Cela tend à une capitulation inacceptable face à elles…

Taxi Driver et sa vision des bas-fonds la nuit

Le film « Taxi Driver » est un film de Martin Scorsese, sorti en 1976, qui a comme particularité d’être très dérangeant. Palme d’or du Festival de Cannes, il présente la vie de Travis Bickle (joué par Robert de Niro), un conducteur de taxi roulant la nuit à New York.

Révolté par le crime régnant dans les bas-fonds, tout en cherchant un sens à sa vie, il dresse un panorama apocalyptique d’une vie quotidienne contaminée par des choses ignobles et tente d’arracher une jeune fille de 12 ans à la prostitution.

Le film est très célèbre et en France le film « La haine » reprend directement l’un des passages, celui où devant le miroir un protagoniste s’entraîne à réagir violemment (« C’est à moi que tu parles? Non mais c’est à moi que tu parles? »).

Mais il y a un autre passage tout aussi célèbre, où le conducteur de taxi roule et regarde les gens dans les bas-fonds. Voici les paroles, la traduction et l’extrait du film, avec son atmosphère étouffante.

Les paroles :

All the animals come out at night – whores, skunk pussies, buggers, queens, fairies, dopers, junkies, sick, venal.

Someday a real rain will come and wash all this scum off the streets.

La traduction :

Il y a toute une faune qui sort la nuit : putes, chattes en chaleur, enculés, folles, pédés, pourvoyeurs, camés, le vice, la vénalité.

Un jour viendra où une vraie pluie lavera les rues de toute cette racaille.

L’extrait :

Lorsque Earth Crisis sort sa première demo en 1993, ce passage est directement repris dans l’introduction de la chanson « Firestorm », qui appelle à reprendre de manière violente la rue face aux mafias, par une « tempête de feu ».

Vu en France alors, cela pouvait sembler très lointain et typiquement américain, avec comme on le sait les gangs occupant de vrais territoires, gangrenant la société, etc.

Mais la France n’a pas échappé à l’américanisation de la société, non pas au sens culturel, mais au sens de l’effondrement des acquis sociaux et le règne toujours plus grand de la débrouille qui s’ensuit.

Peut-on changer les choses si des pans entiers de la société échappent aux choix sociaux, culturels ou politiques ? Qu’on pense à l’Italie où la mafia a bloqué le sud dans son développement et dont les crimes contaminent toujours plus le reste du pays, depuis que dans les années 1960 la mafia est devenue une structure moderne, une vraie place-forte financière.

Un ouvrage vient d’ailleurs de sortir :  «l’Empire de l’or rouge : Enquête mondiale sur la tomate d’industrie», de Jean-Baptiste Malet.

On y apprend comment la mafia contrôle l’industrie de la tomate, important massivement des tomates (y compris non franîches) pour remaquiller le tout en produits « made in Italy », pour un chiffre d’affaires annuels de plus de 15 milliards d’euros…

On peut bien sûr romancer les bas-fonds et s’imaginer que les gens vivant dans la marginalité liée au crime sont « libres », parce qu’ils sont amoraux. Mais la morale n’est pas réductible à un choix individuel, elle est une valeur indiscutable, universelle.

Ce serait une erreur de croire qu’on peut changer le monde sans se confronter à des comportements criminels, à l’éloge de la vénalité, de la débrouille individuelle, du mépris des autres…

Bien sûr, cela veut dire défendre une utopie et non pas sombrer dans une aventure existentielle comme le protagoniste de Taxi Driver.

Mais que se passe-t-il si on n’est pas à la hauteur? Eh bien les fachos arrivent comme des « justiciers »…

Des oeufs de pigeons au milieu de seringues…

Cette photo témoigne de la folie que représentent des villes dénaturées, où l’humanité se perd en elle-même, prisonnière d’une démarche à la fois anthropocentriste d’un côté, anti-Nature de l’autre.

La possibilité d’être heureux, de s’épanouir de manière naturelle, tout cela apparaît comme vain, impossible. Les drogues apparaissent comme une solution et la présence d’oeufs au milieu de seringues vient rappeler que l’humanité ne vit pas séparée de la Nature. Son malheur tient justement à ce qu’elle s’imagine séparée de la Nature.

La photographie a été prise à Vancouver au Canada, dans une chambre désaffectée d’un hôtel. Les pauvres pigeons qui s’y sont installés sont confrontés à l’autodestruction humaine.

Le quartier concerné, le Downtown Eastside, est très connu pour la consommation de drogues dures. La région de la Colombie-Britannique est d’ailleurs confrontée à des overdoses très importantes, notamment en raison d’un opiacé appelé « fentanyl ».

C’est cette drogue qui a tué le chanteur Prince, elle est  100 fois plus fort que la morphine, 40 fois plus que l’héroïne.

En Colombie-Britannique, rien qu’en 2016, les ambulances ont été appelées plus de deux fois par heure en raison d’overdoses, 914 personnes sont mortes d’une overdose.

C’est une véritable catastrophe. Et comment ne pas voir que cette fuite dans les paradis artificiels est strictement parallèle à la guerre à la Nature?

L’émerveillement devant les oeufs des pigeons n’a-t-il pas bien plus de sens que la fascination morbide pour des seringues et leur contenu?

Encore une tribune du Monde appelant à la dépénalisation du cannabis

Le Monde a de nouveau publié une tribune s’exprimant en faveur de la légalisation du cannabis. Son auteur est Yann Bisiou, maître de conférences en droit privé et sciences criminelles, à l’Université Paul Valéry – Montpellier III.

Son CV nous donne des précisions sur quelques unes de ses activités qu’il vaut le coup de mentionner ici : membre du Conseil Scientifique de l’Office Européen des Drogues et des Toxicomanie (OEDT – Commission Européenne depuis juillet 2002), membre du Conseil Scientifique de la Mission interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (1999-2002), expert juridique auprès de la Commission d’enquête indépendante sur les drogues du Ministère de l’intérieur britannique (1999-2000), expert juridique auprès de l’Union Européenne pour différents programmes de recherches sur la toxicomanie (1996, 1999, 2000), expert associé, conseiller juridique auprès du Programme des Nations-Unies pour le Contrôle International des Drogues (PNUCID), à Vientiane, R.D.P. du Laos (1995-1996)…

Toute cette expertise pour, finalement, appeler à capituler et à considérer que puisque le cannabis va désormais amener une « contravention », alors il faut aller jusqu’au bout de la logique et procéder à la dépénalisation…

TRIBUNE.

Contravention pour usage de cannabis : une fausse bonne idée

Le nouveau ministre de l’intérieur vient de confirmer l’intention du gouvernement de transformer l’usage de cannabis en simple contravention d’ici 3 à 4 mois.

Pour un gouvernement soucieux de maîtriser sa communication, le fait que l’annonce vienne du ministre de l’intérieur et non de la ministre de la santé ou du ministre de la justice est révélateur. L’usage de stupéfiants n’est ni une question de santé publique, ni une question de libertés individuelles ; c’est devenu un problème d’ordre public, une incivilité.

En cela, le gouvernement rompt avec les principes qui justifient depuis l’origine la pénalisation de l’usage des stupéfiants en France. La loi du 31 décembre 1970 avait admis la sanction pénale des usagers pour renforcer l’incitation au soin.

Créer une contravention pour sanctionner sans soigner n’a aucun sens. Soit l’usage de cannabis est un problème de santé publique et la réponse doit être sanitaire, ce qu’une contravention ne permet pas, soit ce n’est pas un problème de santé publique et dans ce cas pourquoi ne pas légaliser l’usage de cannabis comme le font de plus en plus de pays ?

Pas une surprise

Pour autant cette annonce ne constitue pas une surprise. Elle confirme la tendance à aborder la problématique de l’usage de cannabis sous l’angle de « la lutte contre les nuisances publiques ». L’usage est considéré comme un danger potentiel pour la société qui justifie des sanctions en dehors de toute préoccupation de santé.

C’est déjà le cas de l’infraction de dépistage positif au volant qui n’offre aucune alternative sanitaire spécifique et sanctionne l’usager indépendamment de tout risque réel pour autrui (art. L235-1 du Code de la route).

C’est aussi le sens de la décision du Conseil d’État autorisant, le 5 décembre 2016, les tests salivaires en entreprise par un supérieur hiérarchique au nom de l’obligation générale de sécurité de l’employeur. C’est encore la volonté exprimée par Valérie Pécresse de développer le dépistage salivaire dans les lycées en Ile-de-France (Le Monde du 14 janvier 2016), ou la décision de Robert Ménard de mettre ces tests à disposition des parents dans les maisons de quartier à Béziers (Midi Libre web, 25 février 2017).

En théorie, l’usage est un délit puni d’une peine maximum d’un an d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende. En réalité depuis plusieurs années, l’amende est la principale réponse à l’usage simple de cannabis et son montant est en moyenne de 450 €. Cette contraventionnalisation de facto n’a rien apporté, ni aux usagers, ni à la société. L’usage n’a cessé de progresser et les usagers d’être interpellés.

Faciliter la répression

La mesure annoncée par le ministre de l’intérieur n’a d’autre finalité que de faciliter la répression en rendant la procédure plus expéditive.

Elle ne réglera pas la question du trafic et de la délinquance associée. L’amende, plus systématique, va peser sur les usagers les plus précaires et les plus jeunes, ceux qui sont interpellés lors de contrôles d’identités sur la voie publique.

Enfin, elle risque de renforcer une pratique policière condamnée par la Cour de cassation qui consiste à poursuivre les usagers pour « détention de stupéfiants », un délit punit de 10 ans d’emprisonnement (Cour de cassation, 22 février 2017, n° 16-82412).

Parce que les pouvoirs d’enquête sont plus étendus pour un délit que pour une contravention et que tout usager « détient » le cannabis avant de le consommer, la qualification pourra, en effet, varier en fonction des besoins de la procédure.

Au contraire, à l’image de ce qui se met en place au Canada avec les deux projets de loi sur la dépénalisation du cannabis et la prévention de la conduite sous influence des drogues (Projets C45 et C46, 13 avril 2017), c’est à une société plus inclusive pour les usagers de cannabis qu’il faut œuvrer.

C’est le sens de la réduction des risques que Marisol Touraine a voulu conforter dans la loi Santé du 26 janvier 2016 et c’est dans cette voie que le gouvernement devrait s’engager.

Il faut faire l’effort de définir les comportements réellement susceptibles de causer un risque à autrui, prendre en compte la question de l’usage de cannabis, dans la société, au lycée ou dans l’entreprise, pour en réduire les effets les plus néfastes et non persévérer dans une prohibition qui a échoué.

Le tabac se maintient en France et touche davantage les plus pauvres

C’est aujourd’hui la journée mondiale sans tabac et à cette occasion, Santé publique France, qui relève des institutions, a publié hier une étude intitulée « Cigarette électronique, tentatives d’arrêt et arrêt du tabac : un suivi à 6 mois ».

L’article, à vocation scientifique, est payant, ce qui est un manque flagrant d’accès démocratique. Mais comme Le Monde en parle, on a un petit aperçu très instructif :

Fumer est de plus en plus un signe d’appartenance sociale.

Entre 2010 et 2016, le pourcentage de fumeurs quotidiens a continué d’augmenter chez les Français à faibles revenus, passant de 35,2 % à 37,5 % de cette catégorie sociale.

A l’inverse, chez les Français à haut niveau de revenus, cette proportion est passée de 23,5 % à 20,9 % en six ans. (…)

Pour expliquer cette augmentation de la consommation de tabac parmi les catégories sociales les plus défavorisées, l’agence sanitaire avance, pêle-mêle, « l’utilisation de la cigarette pour gérer le stress, la difficulté à se projeter dans l’avenir, la méfiance à l’égard des messages de prévention, le déni du risque, une dépendance nicotinique plus importante, une norme sociale en faveur du tabagisme ou des événements difficiles pendant l’enfance ». (…)

Après une baisse entre 2000 et 2005, puis une hausse entre 2005 et 2010, le Baromètre montre par ailleurs une stabilité globale des chiffres de consommation de tabac.

En 2016, 28,7 % des Français fumaient quotidiennement, contre 29,1 % en 2010.

En ajoutant les 5,8 % de fumeurs occasionnels, la France compte un peu plus d’un tiers de fumeurs (34,5 %).

Un pourcentage élevé qui la place parmi les pires pays occidentaux.

L’Allemagne, l’Espagne, la Belgique et les Pays-Bas affichent un quart de fumeurs, l’Italie et la Grande-Bretagne un cinquième, et les Etats-Unis et l’Australie, seulement 15 %.

Quand on fait partie des 10 % des Français qui « profitent de la vie », c’est-à-dire du capitalisme, on a les moyens de se préoccuper de sa santé, on a un certain niveau d’accès aux informations, aux choses de qualité.

Quand on en fait pas partie, les choses sont bien plus difficiles… Au 19e siècle l’ouvrier était maigre et le bourgeois gros, au 21e siècle c’est le contraire.

Les gens des catégories populaires sont piégés culturellement ; ils sombrent dans le pessimisme, et cela veut dire Marine Le Pen et la cigarette, l’impossibilité d’entrevoir une utopie et le refus de croire en la valeur de la culture, qui selon eux est un truc de riches, ou quelque chose qui ne marchera pas.

Comme en plus en France, on rejette la Nature, il y a le déni et le culte de l’individualisme, du « cela me regarde », du relativisme avec le « après tout qu’est-ce qu’on en sait », etc.

Ce qui est alors d’autant plus grave, c’est qu’en France, il y a des gens qui se disent de gauche mais ne voient même pas que la question de la santé publique est essentielle. C’est là aussi la conséquence d’une lecture des choses par un prisme entièrement individuel…

Comme si les addictions étaient un problème « personnel » et non pas un problème de société. Les gens qui tombent dans les addictions ne le choisissent pas : ils sont victimes d’une situation que la société permet, au lieu de faire en sorte qu’elle ne se produise pas.

Il faut, pour éviter les addictions, avoir un certain niveau d’éducation et de culture, avoir également les moyens de faire différemment. Cela signifie être soi-même, être naturel, mais la société permet-elle d’être naturel ? Absolument pas, puisque ce qui compte c’est l’apparence, l’ego, la superficialité, le luxe.

La police française capitule devant le cannabis

L’annonce comme quoi la possession de cannabis allait amener désormais une simple contravention a eu un écho énorme.

Personne n’est dupe! Voici ce que dit RTL :

Une simple contravention pour le cannabis, un pas vers la légalisation ?

La Tribune joue avec le nom du mouvement d’Emmanuel Macron :

En marche vers la dépénalisation du cannabis

La conclusion est la suivante :

Si le gouvernement et son ministère de l’intérieur tiennent leurs promesses et mettent en place ce système de contravention pour l’usage du cannabis, on s’oriente donc bien vers une dépénalisation du cannabis. En attendant que le débat soit lancé sur la légalisation ?

La Croix donne la parole à Philippe Capon, secrétaire général du syndicat Unsa-Police, qui appuie la proposition.

C’est la capitulation devant le cannabis, complète. La police prétend défendre la population : ici, on voit bien que ses valeurs consistent simplement à défendre l’ordre social tel qu’il existe…

Voici ce qu’il répond à la question suivante : « Une contravention permettra-t-elle de mieux lutter contre l’usage de cannabis ? ».

Nous sommes favorables à la mise en place d’amendes pour lutter contre la consommation de petites quantités de drogues, car le système actuel est en réalité complètement hypocrite. Les policiers réalisent chaque année 130 000 procédures pour usage de cannabis, mais 2 000 seulement aboutissent à des poursuites. Les 128 000 autres se terminent par un simple rappel à la loi.

Concrètement, cela signifie que nous devons interpeller le consommateur, le conduire en garde à vue, rédiger des procès-verbaux, faire procéder à une visite médicale, avoir l’intervention d’un avocat…

La procédure pénale française étant très lourde, les avocats passent plus de temps à chercher des erreurs de forme, plutôt que des éléments de fond, pour faire tomber nos procédures. Au final, la personne est, au mieux, convoquée par le juge pour un rappel à loi. Le plus souvent, ça se termine par un simple courrier.

Les policiers en ont donc assez de perdre leur temps comme ça. Actuellement, les officiers de police judiciaire ont jusqu’à 150 ou 200 dossiers chacun : si on peut les soulager des procédures pour usage de cannabis, ce sera un progrès.

Quant aux 2 000 procédures qui aboutissent, elles visent en réalité des personnes que l’on a déjà interpellées deux, trois, quatre fois, ou pour lesquelles on a une suspicion de trafic. Celles-là nécessitent que l’on enquête et elles finissent par être jugées. C’est une bonne chose et cela continuera : de ce que l’on sait, l’amende ne devrait être réservée qu’aux primo-consommateurs.

L’avantage, c’est que dresser un PV électronique est extrêmement simple pour la police : comme pour les contraventions routières, on entre dans un boîtier les coordonnées de la personne, puis l’administration fiscale prend le relais pour obtenir le règlement. Si la personne ne paie pas, il y a des majorations. On ne sait pas encore exactement comment cela fonctionnera pour le cannabis, mais si c’est ce modèle qui est mis en place, on s’en félicite.

Reste la question du montant de l’amende. Si c’est une contravention de 3eclasse, ce sera 68 €. Certains trouveront que c’est faible, mais n’est-ce pas mieux que rien ? C’est inutile de fixer des montants exorbitants dont les gens ne pourront pas s’acquitter : on retournerait alors vers des procédures longues.

Certains diront par ailleurs qu’il faut maintenir le système répressif en l’état. Mais encore une fois, c’est un échec. Les trafics ne cessent d’augmenter. Avec les procédures, on fait du chiffre, de l’affichage, mais on ne fait progresser ni la sécurité ni la lutte contre les trafics. Essayons donc ce nouveau système qui permettra de sanctionner immédiatement les personnes et de libérer du temps pour les officiers de police judiciaire qui ont mieux à faire.

Au lieu de raisonner en termes de société, de valeurs, on a ici un raisonnement pragmatique de fonctionnaire, d’administration répressive au service du capitalisme et de sa vie quotidienne.

C’est la faillite totale devant le cannabis. Seule une initiative réellement progressiste peut bloquer l’émergence générale de ce fléau qu’est le cannabis!

Vers la dépénalisation du cannabis

C’est un thème que nous avons abordé de manière récurrente ces derniers temps : la légalisation du cannabis. Nous avons présenté celle-ci comme malheureusement inéluctable de par l’hégémonie complète du libéralisme.

Le refus d’une vie naturelle, la tolérance devant n’importe quelle forme d’expression individuelle, la « tolérance » consistant en le relativisme et la négation des valeurs en général… Tout cela fait que le cannabis est de plus en plus ancré dans les moeurs et la culture.

Il ne manque plus que la légalisation, vers laquelle on va avec un premier pas : la dépénalisation.

Hier, le ministre de l’intérieur Gérard Collomba a annoncé sur BFMTV et RMC une mesure qui va être prise dans les 3-4 mois prochains :

« Ce que dit Emmanuel Macron, c’est qu’on peut dresser une contravention tout de suite.

Parce que le problème aujourd’hui, c’est que quelqu’un est arrêté pour un trafic de stups et il ne se passe rien, deux jours après il revient dans son quartier et il refait le même trafic. »

Il ne faut pas être dupe : c’est un pas vers la légalisation. Le quotidien Libération l’a tout à fait compris :

Comme le mentionne l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), «la dépénalisation peut être définie comme le processus tendant à réduire l’application de sanctions pénales à l’égard d’un comportement déterminé, cette réduction pouvant aboutir à leur suppression pure et simple».

La contraventionnalisation est donc bel et bien une mesure s’inscrivant dans un processus de dépénalisation.

On est loin cependant de la légalisation du cannabis promue notamment par Benoît Hamon qui, selon lui, permettrait de «tarir l’économie souterraine et les violences».

Timide, la mesure proposée par Collomb et Macron devrait néanmoins être dénoncée comme laxiste par ses détracteurs.

Il est évident qu’Emmanuel Macron compte à terme légaliser le cannabis. C’est un libéral authentique, il sait qu’il peut jouer sur deux tableaux : d’abord, cela fera des rentrées économiques pour l’Etat par les taxes.

Ensuite, il peut se donner une image positive envers une gauche et une jeunesse totalement contaminée par l’individualisme et la fuite vers les paradis artificiels.

Le refus de la Nature est tel en France que la possibilité d’une vie heureuse est niée, au profit d’une quête de toute-puissance de l’égo, des choix personnels, de l’individu considéré comme entièrement séparé de tout à part de lui-même.

Le cannabis serait un choix personnel, une manière comme une autre de consommer quelque chose amenant des sensations.

C’est le déni complet de la réalité et c’est pourquoi il faut batailler contre le cannabis. Sa reconnaissance serait le triomphe total pour une longue période de la logique de l’individualisme le plus complet, du culte de l’individu-roi, méprisant la réalité et ne l’évaluant que par rapport à ses propres envies, ses propres choix.

Le cannabis, c’est le symbole même du repli sur soi, de la négation de la réalité pour plonger dans l’artificialité. C’est la destruction de l’esprit, la tentative d’éteindre son rapport au monde réel.

Le cannabis est un piège, comme tout ce qui rend dépendant. Il doit être refusé, il doit être combattu, il doit être vaincu.

Le cannabis et le danger pour les logements

Nous parlions il y a quelques jours des kits pour produire du cannabis chez soi : comme au Canada, le cannabis va être légalisé comme dit il y a également quelques jours, c’est la panique chez les syndics de logement.

En effet, les appartements ne sont pas faits pour accueillir une telle production ! Radio Canada a produit un article exhaustif à ce sujet.

Cela souligne encore une fois, d’ailleurs, le danger que représente le cannabis.

Soit il est un retour en arrière, sur un mode ultra-individualiste, du petit propriétaire avec son potager et sa plantation. Soit il est un projet à l’échelle de la société, ce qui fait de l’Etat un narco-Etat et avec la dépendance inscrite au coeur des valeurs…

Quatre-vingt pour cent des propriétaires au Québec se disent «peu capable» ou «aucunement capable» de forcer leurs locataires à respecter des normes de culture proposées la semaine derniere par le gouvernement canadien dans son projet de loi sur la légalisation de la marijuana.

L’Association des propriétaires du Québec (APQ) estime que ce projet de loi autorisant la possession, la consommation et la production de cannabis constitue un danger pour le parc locatif et la vie sociale en logement.

Les trois quarts des propriétaires d’immeubles à logements s’inquiéteraient face à la légalisation du cannabis à des fins récréatives, selon un sondage réalisé par la CORPIQ, la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec.

Les principales inquiétudes portent sur les plaintes des autres locataires relativement aux odeurs, sur les dommages au logement liés à la culture et à la consommation, ainsi que sur le comportement des locataires ou de leurs invités.

Martin Messier affirme que les plantations intérieures peuvent causer de sérieux dommages aux immeubles. Il estime « extrêmement inquiétant » que la possibilité de cultiver 4 plants chez soi soit considérée à l’intérieur du projet de loi.

Il rappelle que les propriétaires sont déjà aux prises avec des installations illégales dans leurs logements, amenant une forte consommation d’électricité supplémentaire.

De plus, des modifications dangereuses aux installations électriques causent de l’humidité extrême, de la moisissure et d’autres dégradations aux immeubles.

Selon le président de l’organisme, Martin Messier, le gouvernement Trudeau ne semble pas prendre en considération les impacts d’une telle loi dans les « petites communautés » que sont les immeubles résidentiels.

Il souligne que, de plus en plus, les locataires cherchent des milieux sans fumée, et que les effluves de marijuana constituent une nuisance encore bien plus grande, à l’origine de nombreuses plaintes.

Questionnés sur leur degré de confiance envers la police pour faire respecter une éventuelle limite par résidence de quatre plants, les propriétaires répondent qu’ils ont « peu confiance » ou « aucunement confiance » dans une proportion totalisant 81 %.

La CORPIQ demande au fédéral de renoncer à permettre la production de cannabis lorsque l’occupant de l’habitation n’en est pas le propriétaire.

En ce qui a trait à la consommation, la CORPIQ réclame, pour les propriétaires qui y voient la nécessité, le droit de modifier unilatéralement leurs baux déjà en vigueur pour y inclure une clause interdisant la consommation de marijuana.

Le projet de loi de légalisation du cannabis au Canada

Le gouvernement libéral canadien a déposé un projet de loi pour légaliser le cannabis en juillet 2018. Voici un résumé de ce qui est autorisé et interdit suivant ce projet.

Voici déjà ce qui est autorisé. On comprend tout de suite que l’Etat se pose comme narco-Etat, puisqu’il compte tout superviser. C’est un mélange de capitalisme sauvage et d’Etat superviseur…

Le « problème » bien entendu est alors la contradiction entre le capitalisme sans limites et la supervision : une fois le cannabis légalisé, comment justifier une interdiction de sa diffusion ?

Voici les interdits, laissant donc de nombreuses choses en suspens…

Le Journal de Montréal pointe logiquement les grands problèmes qui en découlent.

  • Tout ce qui a trait à la vente du cannabis: qui, comment, où, à quel prix?

  • Y aura-t-il une taxe fédérale et, si oui, qui empochera les profits?

  • Où les gens pourront-ils consommer? Entre autres, pourra-t-on fumer en public (dans la rue, par exemple)?

  • Les produits dérivés, dont les produits comestibles à base de pot (chocolats, biscuits, bonbons, etc.) seront disponibles plus tard pour la vente, après un examen plus poussé. Comment et selon quels critères?

  • Les emballages devront-ils être neutres ou pas?

  • Comment ça va se passer aux douanes américaines?

  • Pourra-t-on vendre dans un endroit où il y a déjà de l’alcool?

Pourquoi le projet de loi n’aborde-t-il pas cette question ? La réponse est très simple : il faut pour rassurer prétendre gérer au début.

Puis, par la suite, une fois les limites tombées, tout découle inévitablement de par l’absence de règles…

Il sera alors impossible d’imposer le moindre interdit, comme pour l’alcool (à part au volant), et le cannabis sera installé de manière solide comme nouveau marché…