« Les écologistes! » : le nouveau vrai faux parti

C’est une information qui, une fois de plus, en dit long sur Europe Ecologie les Verts. Elle provient du Canard enchaîné, n’en ayant parlé sinon que deux autres médias (le lab d’Europe 1 et l’Opinion).

C’est une information qui pourtant est d’importance, puisqu’il s’agit d’un beau coup de force anti-démocratique : faire croire qu’il y aura de l’écologie au gouvernement au moment de la conférence de l’ONU sur le climat à Paris en décembre…

Le colloque devant se tenir au Sénat, mais le vote sur « l’aide » à la Grèce a fait annuler l’événement. A la base, le prétexte de l’annonce était… un colloque au thème évocateur : «l’entreprenariat et l’écologie», en présence du ministre de l’Economie, le très libéral Emmanuel Macron…

Mettons de côté que tout cela soit une ode au capitalisme vert et regardons juste de manière démocratique. Que voit-on? Que tout passe par en haut… Que tout est magouillé.. Qu’il n’y a aucun débat d’idées… Que tout consiste en une lutte des places…

C’est là mépriser les gens et nier que l’écologie doit être diffusée dans la population et portée par elle. C’est réduire l’écologie à une orientation technocratique pour moderniser l’économie, ce qui revient encore et toujours à nier la Nature…

Au-delà de la question de l’engagement critique par rapport au capitalisme, c’est encore la question de l’anthropocentrisme qui revient : la manière de voir les choses est fausse. L’écologie ne peut pas consister en un raisonnement d’humains isolés d’autres humains et du reste de la réalité.

C’est de la Nature qu’il faut partir… pour revenir, pour avoir un point de vue écologiste authentique. Le reste n’est que de la gestion, de la gestion…du désastre!

EELV : « Je hais le tofu, mais je sauve le climat »

Europe Ecologie Les Verts touche encore le fond… On a beau se dire que c’est toujours plus lamentable et inintéressant, il faut malheureusement bien documenter cela…

Voici donc la pseudo mobilisation générale revendiquée par EELV, 200 jours avant la conférence de l’ONU sur le climat à Paris…

Les écologistes décrètent la mobilisation générale pour la Cop21

J-200 ! A quelques mois du grand rendez-vous de la conférence de l’ONU sur le climat qui se tiendra à Paris-Le-Bourget, EÉLV lance sa campagne de mobilisation avec le #JeSauveLeClimat.

Samedi 9 mai après-midi, les écologistes ont donné le coup d’envoi d’une grande mobilisation citoyenne. Objectif : montrer l’urgence d’agir et la nécessité d’engager un mouvement social pour le climat qui se poursuivra bien après décembre prochain.

Le message est clair : si le sommet international de l’ONU réunira 195 chefs d’Etats et au moins autant de diplomates autour des tables de négociations pour remédier au défi climatique, chacune et chacun d’entre nous, citoyennes et citoyens, pouvons prendre notre destin en main pour gagner cette bataille de civilisation.

Toutes et tous, vous pouvez participer à l’opération en utilisant le générateur de tract et composer votre propre slogan. Soyez originaux et créatifs, et n’oubliez pas de le partager sur les réseaux sociaux avec le #JeSauveLeClimat.

Le climat nous appartient : nous en sommes toutes et tous ses meilleurs ambassadeurs du quotidien. Alors mobilisons-nous, ensemble, car il est plus que jamais décisif de faire entendre notre voix.

On l’aura donc compris, la seule chose qu’il y a comme contenu, c’est donc ce générateur de « tract »… On écrit son texte et dans la foulée on a une image avec le texte et en-dessous inscrit « je sauve le climat ».

Voici deux exemples d’une niaiserie assez exemplaire… Dans le genre on veut ridiculiser les écologistes, c’est parfait!

A la grande réunion d’EELV pour l’occasion – rappelons qu’EELV est au bord de craquer en deux structures différentes, en fonction du degré d’opportunisme pour avoir un ministère au gouvernement, surtout au moment de la conférence de l’ONU – on pouvait donc voir tous les gens d’EELV avec des panneaux de ce type.

Maintenant, regardons celui d’Emmanuelle Cosse, la responsable d’EELV…

Avec un autre angle, cela sera plus lisible…

« Je hais le tofu, mais je sauve le climat »… On aura vraiment tout vu avec EELV. A la limite encore, dire qu’on aime pas le tofu, pour dire qu’on peut faire sans tofu, mais « je hais le tofu » c’est attaquer directement le végétalisme…

Sur Facebook quelqu’un a posé une question à ce sujet, ce qui donne :

EELV prétend donc, officiellement sur son facebook:

Vous n’avez pas besoin d’aimer le tofu pour lutter contre le changement climatique. Vous pouvez très bien être végétarien sans manger de tofu.

Quel rapport? Aucun, il s’agit simplement de se dédouaner. EELV, ce sont des « beaufs », des « beaufs » qui sont des bobos, qui veulent un cadre de vie agréable à leurs yeux, qui veulent un capitalisme pas trop brutal (pour eux et leur mode de vie).

Mais la Nature, les animaux… et leur défense, c’est une autre planète…

La personne demande d’ailleurs à EELV,  les prenant à leur propre piège en poussant jusqu’au bout leur raisonnement individualiste:

« Donc je peux brandir une affiche avec sérieux comme vous, avec écrit dessus « je hais les transports en commun mais je sauve le climat »?

Et EELV de répondre:

« Oui, si vous vous déplacez à pieds ou à vélo. »

Difficile de faire de plus bobo comme style et comme contenu!

EELV : un premier mai sans Nature

Europe Ecologie Les Verts (EELV) n’a rien d’écologiste. Quand on va sur leur site, il n’est pratiquement jamais parlé d’écologie, au sens très large d’ailleurs. On ne trouvera jamais, absolument jamais, la défense des animaux, quels qu’ils soient, et pareillement la défense de la Nature n’existe tout simplement pas.

Cela reflète la position d’EELV en général. Voici une belle illustration avec le tract d’EELV pour le premier mai.

Ce qu’on peut lire est très clair. L’écologie n’existe tout simplement pas, elle n’est qu’un « vecteur » pour faire passer les idées qui sont celles de ce qui a été appelé la « seconde gauche » dans les années 1970. Il s’agit de la gauche autogestionnaire, altermondialiste, décroissante, etc.

L’écologie, comme on le voit dans le tract, permet une critique de ce type; le tract affirme ainsi que le capitalisme ne peut pas avoir une croissance infinie, le productivisme amène le chômage.

S’ensuit un catalogue de revendications réformistes anthropocentristes, le tout se concluant par le principe de « l’économie sociale et solidaire », sorte de capitalisme vertueux.

On ne trouve donc aucune revendication écologiste, il n’est pas parlé de la Nature, la défense des animaux n’est pas mentionnée, évidemment.

On arguera certainement du côté d’EELV qu’un tract du premier mai concerne le monde du travail. C’est ici insultant: en quoi le monde du travail ne serait-il pas concerné par la défense de la planète?

C’est là raisonner comme la CGT qui a mené une opération brutale d’intimidation anti-écologiste récemment à Saint-Nazaire.

En réalité, si l’on dit que le premier mai c’est le jour de la défense de l’utopie, de la révolution, alors au contraire on devrait mettre en avant de grands objectifs, qui ont une portée morale immense, une signification concrète d’importance mondiale.

Se dire écologiste et revendiquer la diminution du temps de travail alors que jamais les riches n’ont été aussi riches et que les zones sauvages sont anéanties sur toute la planète, c’est totalement décalé…

Et cela montre bien que l’écologie d’EELV, comme de beaucoup dans la « seconde gauche », est au mieux un prétexte pour demander un capitalisme moins brutal. C’est un outil intellectuel, sans valeur en soi.

C’est comme depuis récemment on a des gens qui allient leur anarchisme à de l’écologie « radicale » ou à de l’anti-spécisme, mais sans jamais parler de la Nature ou des animaux. C’est juste un moyen pour justifier son propre discours.

Or, les animaux ont une valeur en soi, la Nature a une valeur en soi. La vie a une valeur en soi: c’est le principe du biocentrisme. Et il est vrai que ce sont les humains qui doivent changer, mais ils doivent changer en se soumettant à la réalité, en cessant leur individualisme et leur anthropocentrisme.

Cette fausse écologie est, en pratique, un crime par rapport aux exigences de la Nature, aux devoirs de l’humanité face à ses propres crimes.

EELV : les thèmes de la prostitution et du cannabis

Parmi les multiples maux qui tracassent la société française, il y a le fait que les fachos soient de vrais fachos alors que les gens se disant de gauche ne sont le plus souvent que des ultra-libéraux. Faire n’importe quoi n’importe comment serait une « libération » de l’individu, qu’on ne pourrait de toutes manières pas juger, au nom de l’idéal ultra-libéral libertaire.

Une telle approche s’oppose formellement aux valeurs morales straight edge, comme le montrent ici deux documents d’EELV, parti politique représentant par excellence la ligne des bobos des villes (ceux des campagnes restant en mode « zadiste » et se contentant de variantes d’anarchisme).

Le premier document consiste en l’extrait de l’intervention de la sénatrice Esther Benbassa, au nom d’EELV, le 30 mars 2015. On y trouve la défense classique de l’idéal libéral – libertaire, du droit de l’individu à ne pas être « jugé » moralement ni a fortiori condamner légalement.

Le second document est une présentation au sénat de la proposition faite hier par EELV de légaliser le cannabis, autre grand thème de bataille libéral – libertaire.

Cet éloge de l’individu faisant « ce qu’il veut » est l’expression ultime de l’anthropocentrisme. C’est l’anti-thèse exacte d’une humanité collective se soumettant à la Nature.

Celles qui continuent à se prostituer seraient toutes des femmes violentées, agressées sexuellement dans leur enfance, victimes d’inceste. Aux yeux des abolitionnistes, une femme « normale » ne pourrait librement consentir une relation sexuelle contre rémunération. Toute personne prostituée ne pourrait qu’être soumise à la domination masculine. A nous de lui faire recouvrer sa dignité.

Virgine Despentes, dans son essai King Kong Théorie (2006), écrit ceci : « La sexualité masculine en elle-même ne constitue pas une violence sur les femmes, si elles sont consentantes et bien rémunérées. C’est le contrôle exercé sur nous qui est violent, cette faculté de décider à notre place ce qui est digne et ce qui ne l’est pas. »

Quant au psychanalyste Henri Castel, il précise : « Au nom de la sauvegarde de leur dignité, on va priver d’un coup beaucoup de gens de la liberté d’arbitrer entre divers maux dans une situation d’inégalités sociales subies de facto (…) On peut préférer se prostituer pour abriter son enfant du besoin (…) Mépriser les gens qui font des choix si graves ne convaincrait d’ailleurs vraiment que si, au lieu de dénoncer la prostitution seule, on dénonçait les inégalités en bloc. »

Ne transformons pas le Code pénal à la seule fin d’un affichage idéologique. Sachons écouter les premières intéressées, ne les traitons pas en mineures privées de parole. Ayons d’autres soucis que celui – fort politicien – des « bonnes mœurs ».

Chacun peut-il oui ou non librement disposer de son corps? Les féministes avaient fait de cette exigence leur devise pour la légalisation de la contraception et de l’IVG. On ne pourrait donc pas l’invoquer pour l’acte prostitutionnel? Oui, il y a des prostitué(e) par choix.

Dans leur pétition du 23 août 2012, de nombreux intellectuels – hommes et femmes – écrivaient : « Décréter illégal ce qu’on trouve immoral n’est pas un grand pas vers le Bien, c’est une dérive despotique. Le pouvoir politique n’a pas à intervenir dans les pratiques sexuelles des adultes consentants. »

Le vote du groupe écologiste dépendra de nos débats. Et sa grille d’analyse sera simple : protéger, oui, stigmatiser et précariser davantage, non !

Voici la proposition d’EELV de libérer le commerce du cannabis:

En France, la loi du 31 décembre 1970 dit loi « Mazeaud » punit d’un an d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende la consommation de cannabis, considéré comme un produit stupéfiant. La loi considère l’usager de stupéfiants comme un individu malade et délinquant et sanctionne également le fait d’acheter, de consommer, de détenir, de donner, de revendre, de cultiver, de transporter ou de conduire après consommation. Les peines pour trafic de cannabis peuvent aller jusqu’à dix ans de prison et 7,5 millions d’euros d’amende.

Depuis la loi Mazeaud, plusieurs textes sont venus renforcer les sanctions à l’encontre des usagers de cannabis :

la loi du 3 février 2003 relative à la conduite sous l’influence de substances ou plantes classées comme stupéfiants ;
la loi du 10 août 2007 renforçant la lutte contre la récidive des majeurs et des mineurs, qui instaure des peines planchers pour les récidivistes.
Pour les sénateurs écologistes, auteurs de la présente proposition de loi, la législation française qui est « une des législations européennes les plus répressives », est un échec, dans la mesure où elle n’a pas réussi à réfréner ni la consommation, ni le trafic de cannabis.

Ils souhaitent une réglementation de l’usage du cannabis qui permette de faire baisser la consommation, tout en endiguant les risques engendrés.

Ils proposent d’autoriser, de manière encadrée, la vente au détail aux personnes majeures et l’usage de plantes de cannabis et de produits dérivés issus de cultures et de pratiques culturales contrôlées. Les caractéristiques de ces produits, ainsi que leur teneur en principe psychoactif (tétrahydrocannabinol ou THC) seraient réglementées.

Le texte prévoit plus précisément :

de compléter le Code de la santé publique (article 1er) :
en autorisant l’usage non thérapeutique de plantes de cannabis et de produits contenant du cannabis répondant à des caractéristiques définies par décret et dont la teneur en tétrahydrocannabinol est fixée par arrêté du ministre chargé de la santé ;
en encadrant la culture domestique des plantes de cannabis en la soumettant à une autorisation et à un contrôle visant à assurer la qualité des récoltes ;
en soumettant à une autorisation et à un contrôle la fabrication des produits contenant du cannabis ;
en encadrant la vente au détail et l’usage du cannabis.
de porter à trois (contre une actuellement) le nombre de séances annuelles consacrées à une information sur les conséquences de la consommation de drogues sur la santé dans les collèges et les lycées (article 2) ;
un gage financier (article 3) en soulignant que l’application du dispositif pourrait créer de nouvelles ressources fiscales.

La « lettre ouverte » de Cécile Duflot

Cécile Duflot, c’est l’écologie en mode carriérisme bobo – difficile d’avoir un plus grand symbole que lors de la conférence de Copenhague sur le changement climatique: elle y était parti en train devant les médias, pour revenir en avion dès le lendemain en France pour passer à la télé.

Rien d’étonnant par conséquent à ce que son petit « manifeste » publié dans le Journal du Dimanche hier soit d’une nature très opportuniste. Tous les commentateurs politiques savent très bien qu’elle est très proche de François Hollande.

La stratégie en cours c’est de faire en sorte que Duflot et EELV aient l’air d’une opposition radicale, afin de siphonner à gauche, pour prôner comme par hasard le rassemblement dès le premier tour aux présidentielles de 2017, au nom de l’absence de proportionnelles aux élections parlementaires obligeant EELV à s’allier au Parti Socialiste…

De la magouille, de la tambouille, pour rien d’écologiste. Rien sur la Nature, rien sur les animaux, juste de la « transition écologiste »…

Le Parti Socialiste, par l’intermédiaire de la porte-parole Juliette Méadel, a bien sûr répondu, car tout est dans le savoir-faire politique de la construction d’une fausse opposition… qui s’empressera, devant « l’urgence », d’être « constructive » comme il se doit…

Chère Cécile Duflot,

Je vous adresse mes meilleurs vœux pour 2015, individuellement et collectivement, mais aussi et surtout pour Europe Écologie Les Verts, le mouvement auquel vous appartenez.

Ce qu’il peut vous arriver de meilleur ? Mettre EELV au service de la France c’est-à-dire faire de la COP 21 le plus grand succès pour accélérer la transition énergétique en Europe et dans le monde. Ensemble avec EELV, unis, nous serons plus forts pour faire réussir la France.

Vous proposez de « mettre en échec la loi Macron », « de refuser ce qu’elle propose », je vous dis : agissez, construisez. Vous avez été associée à l’essentiel de l’action menée par François Hollande et sur un sujet qui est au cœur des préoccupations des Français : le logement. Le transport par car permettra justement à ceux qui vivent loin de leurs lieux de travail, faute de logements adaptés à leurs besoins, de s’y rendre plus facilement. Ce n’est pas l’idéal, mais c’est une mesure transitoire qui aidera bien des familles.

Ce projet de loi, qui n’est pas encore une loi, a pour ambition de déverrouiller l’activité économique et de libérer les énergies sans rien enlever à personne, à l’exception des notaires. C’est même une loi qui donne plus de droits à ceux qui travaillent le dimanche : ils seront mieux rémunérés qu’ils ne le sont actuellement.

Le projet de loi n’a pas été examiné au parlement, votre énergie et vos idées sont les bienvenues pour le faire progresser. A quoi cela vous servira de « mettre en échec et de refuser » ? Contribuez plutôt avec le groupe socialiste, à améliorer le texte, en l’amendant, en débattant sur le fond, en proposant plutôt qu’en détruisant… Cela sera plus constructif.
Bonne année 2015.

Tout cela est d’une profonde laideur. C’est un jeu politique sans aucun contenu, c’est du pur placement opportuniste en vue de la conférence sur le climat de décembre, où Hollande se posera en « réaliste » et Duflot en « aiguillon ». Tout cela aux dépens de la planète qui attend des changements complets, qui ne tolère plus l’anthropocentrisme, la destruction de la vie sauvage, la mise en esclavage de la vie animale !

EELV sur l’échec de la conférence de Lima

L’année prochaine, François Hollande compte mettre le paquet sur la promotion de la conférence sur le climat à Paris en décembre. C’est très important à ses yeux, car il y voit (si l’économie repart) la possibilité de fédérer des gens autour de lui pour un nouveau mandat.

Il est également ici en bons termes avec Cécile Duflot, et on devine ce qui va se passer: d’un côté il y aura une position pragmatique, mais accolée à une pseudo critique réalisée par Europe Écologie Les Verts (EELV). Par la suite, Duflot se présente comme candidate à la présidentielle, etc. etc.

Il faut espérer que les choses ne seront pas aussi simples, mais pour cela il faut une véritable bataille pour l’opinion publique. L’hypocrisie d’EELV, qui ne parle jamais que de « sociétal » et méprise totalement la Nature, doit être démasquée…

Le présent communiqué d’EELV est donc intéressant. EELV reconnaît le fiasco de la conférence de Lima, et souligne d’autant plus l’importance de la conférence de Paris. Mais EELV ne s’avance pas trop, sachant que c’est très mal parti pour que ce soit un succès…

Et pourtant, EELV y participera complètement, parce que refusant la Nature et acceptant les institutions, elle n’a pas le choix. D’une certaine manière, EELV va à contre-coeur à ce qui ne pourra être que son suicide en tant que force prétendument écologiste…

Climat : après une conférence de Lima en demi-teinte, cap sur Paris 2015

Publié le 15 décembre 2014

La 20ème conférence de l’ONU sur le climat à Lima n’a pas dérogé aux règles de ces grands rendez-vous : négociations chaotiques, lentes et difficiles, accord de dernière minute, défiance entre pays développés et en développement, manque de précisions flagrantes sur les moyens d’atteindre les objectifs climatiques.

Il est encore trop tôt pour tirer toutes les leçons de cette COP 20 – semi-succès ou semi-échec. Tout dépendra dans les mois à venir des dépôts des contributions nationales au cours du premier semestre 2015 et de la synthèse de celles-ci le 01 novembre.

EELV tient néanmoins à saluer un accord a minima qui a le mérite de poser les bases des discussions pour l’année à venir et de réaffirmer la nécessité d’un accord mondial en 2015. La capitalisation du fonds vert à hauteur de 10,14 milliards qui doit permettre aux pays les plus vulnérables de s’adapter aux effets du changement climatique est une autre bonne nouvelle.

Une conclusion s’impose pourtant : après cette conférence en demi-teinte, tout se jouera à Paris en décembre 2015. Comme prévu, ce rendez-vous sera décisif.

Dans cette optique, la France porte une responsabilité historique. La COP 21 a en réalité déjà débuté, et la France, pays hôte, doit désormais être à la manœuvre pour engager des négociations en vue d’un accord ambitieux.

“Si elle veut être légitime pour convaincre, la France doit être exemplaire en matière de réduction de ses émissions et engager la transition énergétique sur l’ensemble de son territoire“ explique Julien Bayou, porte-parole d’EELV.

L’ampleur du chemin qui reste à parcourir est en effet considérable. A ce stade, toutes les options restent ouvertes en vue d’un accord à Paris, de la plus ambitieuse à la plus minimaliste. “Les écologistes appellent les citoyens et l’opinion publique à se mobiliser massivement pour peser sur les négociations tout au long de l’année afin de mettre une pression sans précédent sur les décideurs“ déclare Sandrine Rousseau.

L’urgence climatique presse l’action. 2014 risque d’être l’année la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, les phénomènes naturels se multiplient, le nombre de réfugiés environnementaux explose. Rien ne justifierait un nouveau rendez-vous manqué à Paris en 2015 et romprait définitivement la confiance que placent les citoyens dans l’action des Etats pour régler la question climatique.

Le temps est compté. Il reste un an pour préparer ce premier accord international, ambitieux et contraignant de réduction de gaz à effet de serre, qui permettra de limiter la hausse des températures à 2 degrés par rapport à l’ère pré-industrielle, dont nous avons tant besoin.

Les écologistes appellent à faire cause commune face à ce défi de civilisation.

Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux

L’abandon de l’écotaxe

L’abandon de l’écotaxe est la dernière preuve, s’il en fallait une, qu’en France l’écologie ne « passe » pas. Elle est organisée de manière administrative et forcément, dès que des efforts sont à faire, il n’y a plus personne. C’est non pas la faute aux « lobbys », mais simplement une réalité économique: quand le profit décide, forcément, l’écologie…

En l’occurrence ceci devait consister en une taxe pour les poids lourds. L’abandon de la taxe n’est pas le seul cadeau aux transporteurs, qui ont également obtenu d’être exonéré de la hausse de la taxe sur le gazole. Un autre gagnant est le « consortium Ecomouv' » qui devait gérer l’obtention de la taxe (avec les portiques, etc.), à qui l’Etat va devoir redonner entre 850 et 950 millions d’euros…

Pour tenter de ne pas perdre la face, la ministre de l’écologie Ségolène Royal a affirmé que les autoroutes seraient taxées. Depuis qu’elles ont été privatisées, elles sont en effet la source de bénéfices faramineux…

Seulement, ce ne sera pas possible. En effet, les cahiers des charges annexés aux contrats de concession disposent d’un article 32 où on peut lire:

« En cas de création d’impôts, de taxes ou de redevances spécifiques aux sociétés concessionnaires d’autoroute, susceptibles de compromettre gravement l’équilibre de la concession, l’État et la société concessionnaire arrêteront d’un commun accord (…) les compensations qui devront être envisagées. »

La conséquence d’une taxe sur les bénéfices des entreprises serait soit l’allongement du temps de la concession, ou bien une hausse des tarifs des péages… Ségolène Royal le sait, et en appelle à la philanthropie de ces entreprises:

« C’est la raison pour laquelle il faut les mettre autour de la table et leur dire : maintenant, il y a un intérêt national qui est en jeu. »

C’est ridicule. Quant à l’intérêt planétaire, il a été totalement oublié…

Europe Ecologie les Verts ne s’en préoccupe pas plus: pour eux, l’écotaxe devait être le symbole de l’écologie comme redistribuant les richesses afin de moderniser le pays. L’écotaxe devait financer le renouvellement des infrastructures. C’était un appel d’air pour un « capitalisme vert », qui ne peut être qu’un oxymore, car entre quelque chose qui ne vit que dans le court terme et l’individualisme, et quelque chose qui ne peut se concevoir que sur le long terme et du collectif, il y a un monde…

Voici quelle a été la position d’EELV:

Suspension de l’écotaxe : qui paiera les pots cassés ?

ELV dénonce la décision prise par la ministre de l’écologie Ségolène Royal de repousser une nouvelle fois la mise en application de l’écotaxe prévue pour le début de l’année 2015.

Cette décision est d’autant plus surprenante qu’une phase d’expérimentation était en cours depuis le 01 octobre, afin de prendre le temps d’évaluer l’impact d’une telle mesure. Cette précipitation, qui donne raison aux pressions et aux menaces des lobbies routiers contre l’intérêt général, est particulièrement choquante pour les écologistes.

Cet énième report en forme d’enterrement est un signal terrible au moment où la transition énergétique française est en passe d’être engagée, permettant à notre notre pays de se tourner vers les solutions d’avenir et un modèle de développement plus propre, plus sain et durable.

Ce dispositif, qui existe dans de nombreux autres pays en Europe (Allemagne, Autriche, République Tchèque, Slovaquie, Pologne…), a déjà démontré des succès probants, en privilégiant les circuits courts et une utilisation plus effective du transport routier. En Allemagne, où nos décideurs publics ont tendance à prendre exemple en matière économique, elle génère plus de 4 milliards d’euros.

De nombreuses mesures compensatoires avaient été prises à l’origine, dès 2009, pour favoriser le transport routier (diminution de la taxe à l’essieu, exonérations fiscales diverses, comme la TICPE1) en prévision de la mise en place de l’écotaxe.

Rien ne justifiait donc cette victoire des lobbies.

En France, ce dispositif, déjà fortement raboté au demeurant (4300km au lieu de 15000km prévu initialement, engendrant moitié moins de recettes) aurait permis de financer et de développer d’autres modes de transports, moins polluants, comme le frêt ferroviaire et fluvial. De nombreux projets sont désormais gravement menacés. S’ils parviennent à voir le jour, ce sera au prix d’efforts supplémentaires de la part des contribuables, qui paieront pour les pollueurs.

Cette décision pose la question de la réelle volonté de la France de se moderniser et de se tourner vers une voie écologique.

Les questions locales de pollutions sonores, de pollutions de l’air, de rénovation des routes, rencontrées par nos concitoyens, ou les questions internationales d’émissions de Gaz à effet de serre et de réchauffement climatique ne sont malheureusement pas, elles, reportées «sine die».

Qui paiera les pots cassés? EELV dit que c’est les ménages, et c’est vrai. Mais de notre point de vue, c’est surtout la planète!

« Notre nouvelle économie sera à la fois écologique et très fortement productive »

C’est un document d’importance que vient de publier Les Echos. Il est signé Jean Peyrelevade.

Ce dernier est passé l’École Polytechnique,  Sciences Po et il a été ingénieur en chef de l’aviation civile, avant d’être conseiller du premier ministre Mauroy en 1981. Il a ensuite été président de sociétés liées à l’Etat: Suez (de 1983 à 1986), la Banque Stern (de 1986 à 1988), l’UAP (de 1988 à 1993),  le Crédit lyonnais (de 1993 à 2003). A cela s’ajoute qu’il est administrateur de plusieurs sociétés, dont Bouygues, BG Bonnard & Gardel Holding SA, Saur, etc.

Son avis est ici est très simple: si écologie il doit y avoir, il faut les moyens pour cela. Et comme lui il accepte le capitalisme, alors forcément cela passe par le capitalisme.

On est bien entendu libre de ne pas être du tout de ce point de vue. Mais en tout cas il faut être au même niveau de questionnement. Il ne peut pas y avoir de réformes vagues et diffuses au jour le jour, il faut de grands changements, mais cela est impossible sans stratégie, sans moyens…

L’écologie exige une immense dimension! Et ce qui est ici au sujet d’EELV est vrai: EELV ne vit qu’au jour le jour, sans dimension et ne compte basculer ni dans ce pseudo capitalisme vert, ni dans l’écologie radicale pour le changement total…

La vacuité du jargon écologiste

Pascal Canfin, ancien ministre du Développement dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, oppose dans son dernier livre (1) le social-libéralisme à la social-écologie. Le premier relèverait du passé quand celle-ci annoncerait un avenir meilleur.

Ainsi ces deux termes abscons synthétiseraient-ils le combat qui, à gauche, voit s’affronter les Verts d’un côté, Manuel Valls et sa politique de l’autre. Pascal Canfin étant un homme intelligent, on ne peut croire que ce jargon lui tienne lieu de pensée. Il faut donc essayer de le décrypter.

Social-libéralisme, l’expression n’est pas la plus obscure des deux et l’on ne comprend guère, au premier abord, d’où provient son contenu accusatoire.

Elle implique, pour ceux qui s’en prévaudraient, la reconnaissance de l’économie de marché comme cadre normal de l’activité productive (le libéralisme) et la volonté d’une politique de protection des faibles, de redistribution et de promotion de l’égalité des chances (le social). Il n’y a donc rien de scandaleux à s’affirmer, faute de mieux, « social-libéral ».

L’économique et le social, que demander de plus ? Sauf que le concept, concentré à l’excès sur ces deux seules dimensions, conduit à la caricature et porte en creux une critique trop systématique pour être réellement fondée : le social-libéralisme déboucherait sur l’effacement de l’Etat et l’atrophie de l’action publique.

Les sociaux-libéraux, honte à eux, ignoreraient que l’Etat est l’acteur central de toute politique macroéconomique, bafoueraient la nécessité de la régulation, seraient perméables au lobbying des intérêts privés et, à ce titre, incapables de prendre en compte les nécessités d’un développement durable.

Tout cela, bien entendu, n’a aucun sens : on peut être à la fois un partisan résolu de l’économie de marché et penser que le rôle de l’Etat, régulateur et éclaireur de l’avenir, est incontournable. Tel est mon cas.

L’autre terme, la social-écologie, est dans son immense confusion encore plus révélateur de la pensée de ceux qui en font la promotion.

On aimerait bien que les Verts nous en donnent une définition, pour nous aider à sortir de la perplexité dans laquelle sa lecture nous plonge.

On comprend le souci affirmé de préserver la planète, comme celui de cohésion sociale. Mais que sont devenues l’économie de marché et l’entreprise ?

Disparues corps et biens ? En termes plus précis, qui produit quoi dans ce nouvel univers ? Beaucoup d’écologie et beaucoup de social sans production, cela serait-il possible ?

La réponse est parfaitement régressive. Le nouveau progressisme de Pascal Canfin le conduit à constater que la croissance est derrière nous, donc qu’ « il faut augmenter l’intensité en emplois de l’économie en remplaçant l’énergie et le capital par du travail humain » !

Energie et capital sont ainsi deux valeurs négatives, la première parce que son usage intensif provoque l’accélération du réchauffement climatique.

Certes ! Mais le second ? Le vieux rêve idéologique de disparition des grands moyens privés de production, seul moyen de mettre fin à l’exploitation des salariés, pointe ici son nez où il n’a rien à faire. Au nom d’une préoccupation écologique, mais laquelle ?

Ou au nom de la lutte contre l’accumulation de capital inhérente à toute économie développée ? Vive donc la lampe à huile et la marine à voile ! L’« antiproductivisme » des Verts est fait d’un curieux mélange de considérations écologiques et de rémanences marxisantes.

Là est l’incohérence du propos de Pascal Canfin et de ses amis. Oui, l’effet de serre constitue pour l’espèce humaine une menace mortelle. Oui, il faut protéger les ressources de la planète.

Oui, il faut modifier profondément nos modes de vie et nos modèles de consommation. Mais pour y parvenir, nous avons besoin non pas de moins mais de plus de technologie.

On ne changera pas tous nos processus industriels, notre habitat, nos modes de transport, nos façons de consommer, on ne trouvera pas le moyen d’économiser l’énergie et de stocker l’électricité (ce qui serait une innovation majeure) avec moins mais au contraire avec plus d’investissement.

Davantage de technologie, davantage d’ingénieurs, davantage d’entrepreneurs innovants, davantage d’investissements (de l’ordre de 2 points de PIB de plus, 40 milliards d’euros chaque année) et donc des structures financières visant à orienter une épargne accrue vers ces nouveaux projets ?

Une véritable transition énergétique ne peut s’envisager qu’au sein d’une économie non pas moins mais plus capitalistique, non pas moins mais plus développée dans ses financements.

Et c’est sans doute le meilleur moyen que nous ayons de retrouver la croissance, avec du vrai développement, et durable.

Moins d’énergie, oui, mais plus de capital : là est la clef de notre prospérité future. Notre nouvelle économie sera à la fois écologique et très fortement productive.

Jean Peyrelevade, est économiste et banquier-conseil.

(1) « Imaginons », de Pascal Canfin, Editions Les Petits Matins, 238 pages, 10 euros.

Une « radiographie de l’électorat EELV »

Europe Ecologie les verts tient en ce moment ses journées d’été, avec en arrière-plan la sortie opportune d’un livre de Cécile Duflot où elle critique le gouvernement dont elle a elle-même il y a peu encore fait partie. Ce qui est prétexte à un nouveau psychodrame, etc. etc.

De manière plus intéressante, il y a eu hier à ces journées un atelier sur le rapport d’EELV à l’opinion, et l’institut CSA a rendu public sa « Radiographie de l’électorat EELV ».

Voici les quelques informations intéressantes. Tout d’abord, l’électorat d’EELV puise notamment chez les « catégories socio-professionnelles + », en région parisienne, alors qu’il est sous-représenté chez les plus de 65 ans et dans les petites villes, ainsi que chez les gens n’ayant pas le bac.

Ce n’est guère étonnant : l’écologie d’EELV n’est nullement populaire. EELV, ce sont des gens à l’esprit associatif, actifs dans les mouvements sociaux, donc clairement dans l’esprit « ville », voire « bobo ». Ils n’en ont cependant pas du tout l’impression et ont l’impression de présenter des intérêts communs à tous, de porter par nature même un projet global.

Cela donne concrètement que dans seulement 9,9 % des villes de 1000 à 2000 habitants EELV a fait plus de 10% aux élections européennes. Inversement, 72,4% des communes où EELV a recueilli 10% ou plus des suffrages exprimés aux européennes ont un de diplômés de l’enseignement supérieur long de 11% ou plus.

Ce côté urbain s’exprime également par quelque chose d’assez flagrant. Voici la carte montrant où EELV a eu ses meilleurs scores aux élections européennes. Impossible de ne pas penser à la ceinture historique du protestantisme en France, montrée sur la carte juste en dessous.

EELV est ainsi nettement porté par un courant de protestation traditionnel d’une partie des cadres supérieurs « éclairés », il n’y a rien d’original, et d’ailleurs quiconque va régulièrement sur le site d’EELV n’y voit jamais parlé d’écologie véritablement, mais tout le temps des questions « sociétales ».

Les réponses aux questions « positif/négatif » sont encore plus flagrantes. L’électorat d’EELV aime moins que la moyenne la police et l’armée, ainsi que les entreprises, mais davantage les syndicats et les associations,la Justice et l’école. On est ainsi ni dans une position conservatrice (où les gens aiment la police et l’armée), ni dans une position révolutionnaire (où les gens n’aiment pas l’école ni la Justice).

De manière corroborant cela, on voit que 88 % des personnes interrogées – il faut toujours relativiser les sondages – pensent que, « En règle générale, les gouvernements, qu’ils soient de gauche ou de droite, ne se préoccupent pas des gens » comme eux. Le chiffre n’est plus que de 80 % chez l’électorat d’EELV, et pour cause.

De la même manière, 73 % des personnes interrogées pensent que la France est « en déclin », mais uniquement 41 % de l’électorat d’EELV. 52 % des personnes interrogées trouvent que l’appartenance de la France à l’Union Européenne est une « bonne chose », mais carrément 85 % de l’électorat d’EELV.

Niveau cadre de vie, la première préoccupation des personnes interrogées consiste en le montant des impôts locaux (47%), chez l’électorat d’EELV ce sont les transports en commun (40%) puis seulement les impôts locaux (36%).

Bref, cette radiographie témoigne, si besoin en était, qu’EELV porte une écologie qui est celle exprimant les besoins de gens urbains, plutôt en centre-ville ou bien profitant d’une ville développée culturellement comme Paris, vivant de manière relativement tranquille socialement voire aisée.

EELV n’est pas un projet politique, moral ou culture ; c’est juste un reflet d’un certain mode de vie, bobo ou semi-bobo, d’une protestation plus ou moderne et « cultivée » qui ne va pas vraiment loin, et en tout cas n’assume pas de réelle remise en cause.

Amendement sur la sensibilité animale: une escroquerie juridique de plus

Depuis plusieurs jours, les médias relatent de manière ininterrompue l’information selon laquelle il y aurait un changement juridique du statut des animaux. Cela serait un progrès, même si relatif, il y aurait quelque chose, on aurait pu faire mieux, etc. etc.

Et ce qui est marquant, c’est que cela tombe littéralement du ciel. A priori, rien ne laissait présager ce « changement » qui, en fait et on pouvait s’en douter, n’en est pas du tout un.

Voici donc ce qui s’est passé.

A la base, il y a dans le code civil l’article 528, qui dit la chose suivante :

« Sont meubles par leur nature les animaux et les corps qui peuvent se transporter d’un lieu à un autre, soit qu’ils se meuvent par eux-mêmes, soit qu’ils ne puissent changer de place que par l’effet d’une force étrangère. »

Or, cet article est en contradiction avec le code rural et le code pénal, qui présentent les animaux comme des êtres vivants et sensibles. Le député des Hautes-Pyrénées Jean Glavany a donc proposé une modification mardi dernier, après l’avoir rendue publique la veille seulement.

Voici comment l’amendement a été justifié par Glavany :

EXPOSÉ SOMMAIRE

Alors que le code rural et le code pénal reconnaissent, explicitement ou implicitement, les animaux comme des « êtres vivants et sensibles », ces derniers sont encore considérés par le code civil comme des « biens meubles » (art. 528) ou des « immeubles par destination » quand ils ont été placés par le propriétaire d’un fonds pour le service et l’exploitation de celui‑ci (art. 524).

Cet amendement a pour objet de consacrer l’animal, en tant que tel, dans le code civil afin de mieux concilier sa qualification juridique et sa valeur affective. Pour parvenir à un régime juridique de l’animal cohérent, dans un souci d’harmonisation de nos différents codes et de modernisation du droit, l’amendement donne une définition juridique de l’animal, être vivant et doué de sensibilité, et soumet expressément les animaux au régime juridique des biens corporels en mettant l’accent sur les lois spéciales qui les protègent.

On est donc dans un changement simplement cosmétique, une simple modernisation juridique. Il y en a eu et il y en aura d’autres, évidemment. Et c’est tellement flagrant que les personnes qui veulent changer les choses « de l’intérieur » sont absolument furieuses.

En effet, toute la vanité de leur discours saute aux yeux. Le système s’adapte, fait quelques modifications, mais rien ne change, même pas en apparence. Or, de gros investissements idéologiques et culturels ont été mis dans la fameuse pétition lancée par 30 millions d’amis, qui révèle ici tout son décalage avec la réalité. Cela ruine le prestige du réformisme.

Le communiqué de la Fondation Bardot est ici exemplaire. Il est parlé de… « l’exploitation animale », un concept extrêmement radical que cette association n’assume pas du tout, mais elle n’a pas le choix afin de sauver les apparences et ne pas se retrouver torpillée.

Cela ne l’empêche pas, en même temps, de critiquer l’élevage intensif et pas l’élevage en général, et même de saluer une harmonisation juridique qui, franchement, n’intéresse personne. Un tel niveau de contorsion révèle bien la terrible contradiction qui déchire les « réformistes » qui veulent changer les choses de l’intérieur du système de l’exploitation animale.

Que le statut de l’animal passe de « bien meuble » à « être vivant doué de sensibilité » est normal, ce qui est anormal en revanche c’est de ne pas l’avoir fait plus tôt. Attention toutefois, il s’agit simplement d’harmoniser les textes, mais en aucun cas de remettre en cause l’exploitation animale.

Dans le Code rural et le droit européen l’animal est déjà considéré comme un être sensible, cela n’empêche pourtant pas le gavage, l’élevage intensif, les longs transports, l’abattage, l’expérimentation animale ou encore la captivité des animaux sauvages.

Bien sûr, nous saluons cette volonté de rendre cohérents les différents textes, nationaux et européens, mais ne nous y trompons pas, nous sommes à la veille d’une simple évolution juridique, logique, mais en aucun cas d’une révolution pour les animaux !

Christophe Marie
Porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot

Quelque chose d’assez exceptionnel aussi est l’apparition d’un « groupe d’études sur la protection animale » de l’assemblée nationale. Là, on est dans la mythomanie, la député EELV Laurence Abeille prétendant que ce groupe avait une proposition de loi bien plus ambitieuse sur le statut de l’animal et que l’intervention de Glavany était en pratique un complot pour empêcher cela.

Pure magouille que cela, afin de prétendre se préoccuper des animaux, alors que jusqu’à présent EELV ne s’en est absolument jamais préoccupée. Il suffit de regarder les archives de nos articles sur EELV, les faits sont très clairs…

Par conséquent, la tentative d’ajouter des « sous-amendements » à l’amendement Glavany relève du simple cinéma, et bien évidemment ces demandes ont été refusées… Voici un exemple d’un tel sous-amendement.

SOUS-AMENDEMENT N°73
présenté par
Mme Abeille, M. Alauzet, Mme Allain, Mme Attard, Mme Auroi, M. Baupin, Mme Bonneton, M. Cavard, M. Coronado, M. de Rugy, M. François-Michel Lambert, M. Mamère, Mme Massonneau, M. Molac, Mme Pompili, M. Roumegas et Mme Sas
à l’amendement n° 59 de M. Glavany
———-
APRÈS L’ARTICLE PREMIER
Compléter l’alinéa 3 par la phrase suivante :

« Ils doivent bénéficier de conditions conformes aux impératifs biologiques de leur espèce et assurant leur bientraitance. »

EXPOSÉ SOMMAIRE

Ce sous-amendement vise à préciser le nouvel article du code civil relatif aux animaux.
La distinction entre biens meubles et animaux dans le code civil était une demande ancienne de nombreux citoyens engagés dans la protection animale.

L’évolution de la société, des connaissances scientifiques et de la réflexion sur les animaux rendent nécessaire ce changement dans notre droit. Selon l’article 515-14 que propose de créer l’amendement n°59 : « Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens corporels. »

Ce sous-amendement propose de préciser que les animaux « doivent bénéficier de conditions conformes aux impératifs biologiques de leur espèce et assurant leur bientraitance », afin de tirer toutes les conséquences de l’article 515-14 qui précise qu’ils sont doués de sensibilité.

« Bientraitance » : voilà encore un mot nouveau, un néologisme absurde, comme le récent « carnisme » que l’on a pu voir apparaître, ou comme le terme de « végéphobie » apparu il y a quelques années. Tout cela est terriblement confus, alors que la question est simplement celle du rapport à la Nature et du refus de l’exploitation animale.

D’ailleurs, Glavany a paradoxalement failli faire tout sauter. En effet, il est à l’origine d’un amendement qui a… été retiré vite fait avant discussion. En effet, cet amendement… formait une nouvelle catégorie juridique : les animaux !

Il y aurait les humains, les animaux et enfin les biens. Or, faire cela, c’est provoquer le chaos, car inévitablement la libération animale affirmerait qu’il faut faire pencher les animaux de notre côté, et non de celui des biens…

Alors que le Code rural et le Code pénal reconnaissent, explicitement ou implicitement, les animaux comme des « êtres vivants et sensibles », ces derniers sont encore considérés par le Code civil comme des « biens meubles » (art. 528) ou des « immeubles par destination » quand ils ont été placés par le propriétaire d’’un fonds pour le service et l’’exploitation de celui-ci (art. 524).

Cet amendement a pour objet de consacrer l’animal, en tant que tel, dans le code civil afin de mieux concilier sa qualification juridique et sa valeur affective.

Pour parvenir à un régime juridique de l’animal cohérent, dans un souci d’harmonisation de nos différents codes et de modernisation du droit, la proposition d’amendement proposée consiste à créer dans le code civil une catégorie sui generis, intermédiaire entre les personnes et les biens.
Il est ainsi proposé de donner une définition de l’animal et de soumettre expressément les animaux au régime juridique des biens corporels en mettant l’accent sur les lois spéciales qui les protègent.

Ainsi, il a fallu aux députés trouver une sorte de compromis juridique, ne faisant que moderniser la juridiction, afin de la renforcer. L’animal se voit reconnu une sensibilité… mais cela ne change rien. Et cela aide même l’exploitation animale qui peut ainsi désormais prétendre « reconnaître » les animaux.

Le président de la république s’est d’ailleurs empressé de rassurer les éleveurs, le syndicat FNSEA lui ayant écrit suite à l’amendement. Nous avons déjà parlé tant des mesures massives de soutien financier aux éleveurs que de la position de François Hollande contre un changement de la loi (voir Sommet de l’élevage : un milliard d’euros par an en soutien aux éleveurs et Interview de François Hollande par les industriels de l’exploitation animale).

Voici comment « La France agricole » a, suite à l’amendement, interrogé l’Elysée, avec la réponse si parlante…

L’amendement « 59 », adopté le 15 avril 2014, dans le cadre du projet de loi de modernisation et de simplification du droit, et qui reconnait aux animaux « la qualité d’êtres vivants doués de sensibilité », a suscité de nombreuses réactions.

Interrogé par nos soins, dans la mesure où François Hollande s’était exprimé sur le statut de l’animal dans les colonnes de La France Agricole (du 21 février 2014), l’Elysée précise que « la reconnaissance de cette qualité ne modifie pas le régime applicable aux animaux », conformément à ce qu’avait déclaré le président de la République.

« En revanche, cet amendement permet de faire figurer dans le code civil les dispositions relatives au statut de l’animal introduites dans le code rural en 2001 et dans le code pénal en 2006. 

Les devoirs des opérateurs économiques, ainsi que la fonction économique des animaux de rente ne sont pas remis en cause ; aucun droit nouveau n’est créé pour les animaux, qui demeurent protégés par les dispositions du code rural et du code pénal interdisant les mauvais traitements et assurant leur bien-être. »

Tout cela est donc très clair : cela fait beaucoup de bruit pour rien, et est destiné à contrer la cause animale, au moyen de la confusion, d’une amélioration de l’idéologie dominante. C’est la pratique de l’adage traditionnel: « pour que rien ne change, tout doit changer »: les apparences sont modifiées, pas la substance.

Ségolène Royal à la tête d’un « grand ministère de l’écologie »

L’écologie n’existe pas en France en tant culture, par conséquent, même si les dominants reconnaissent qu’il faut tout de même « faire semblant », au final il ne se passe rien. D’ailleurs il suffit de voir le site d’Europe Ecologie – les Verts de manière régulière et on peut voir que l’écologie est très loin d’être le thème dominant.

C’est à ce titre justement qu’EELV a refusé quelque chose qui aurait pu être historique : la formation d’un « grand » ministère de l’écologie, avec une personne d’EELV qui en soit responsable.

On imagine l’impact culturel que cela aurait pu avoir. Mais justement les gens d’EELV savent bien qu’ils n’ont rien à proposer sur ce plan. Ils ont donc refusé… trop risqué pour eux !

C’est donc une catastrophe de plus, après toute une série ; rappelons ici quelques articles : Nicole Bricq, débarquée du ministère de l’écologie par les industrielsDelphine Batho, une politicienne qui utilise l’écologieLe ministère de l’écologie s’installera dans… une tour de la Défense!.

Il faut en effet se souvenir que depuis l’élection de François Hollande, les ministres de l’écologie défilent… Nicole Bricq n’a été ministre qu’un mois, virée sous la pression des industriels comme l’explique notre article. Puis il y a eu Delphine Batho, de juin 2012 à juillet 2013, qui a été amenée à partir en raison de la question du budget.

Puis, enfin, il y a eu Philippe Martin, de juillet 2013 à mars 2014, qui exprime dans la presse sa déception de s’être fait débarquer.

Pour finir, on peut toujours courir pour une existence de l’écologie en France, car le nouveau ministre est… Ségolène Royal.

Tout le monde savait depuis longtemps qu’elle bataillait ferme pour être ministre. Elle considérait même devoir être premier ministre, ce qui serait selon elle impossible en raison du fait qu’elle a été la compagne de François Hollande.

Elle reçoit donc l’écologie, sans que cela soit son domaine de prédilection, même si elle a été brièvement ministre de l’Environnement du 3 avril 1992 au 29 mars 1993. D’ailleurs, elle ne compte pas s’y impliquer à fond puisqu’elle compte rester à la présidence de la région Poitou-Charentes.

L’écologie est un moyen d’être « présente », en tant que numéro trois du gouvernement, au titre d’ailleurs d’un ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. Voilà pourquoi elle a expliqué suite à sa nomination :

« J’en suis très honorée et en même temps je connais l’exigence que cela appelle dans un ministère majeur pour le redressement du pays et les créations d’emplois qui vont avec. »

Il y a quelques semaines, elle disait également :

« Les Français ne demandent qu’à être écologistes. Pourquoi ? Parce que ça coûte moins cher. Mais il faut d’abord la mutation économique : réaliser les travaux d’isolation, faire monter en puissance les énergies renouvelables, faire baisser le prix des voitures électriques : à ce moment-là, on pourra verdir la fiscalité. »

Ici, l’écologie, c’est la modernisation du capitalisme, c’est tout. La Nature n’existe même pas. C’est à comparer avec ce que Ségolène Royal avait pu dire par le passé. Ainsi, en 1992, alors qu’elle était ministre de l’écologie, on avait eu un lyrique :

« Le réchauffement climatique est un vrai problème de civilisation. Il faut revoir nos modes de civilisation, nos modes de vie, remettre en cause cette fuite en avant du toujours plus de consommation, du toujours plus d’air à polluer. »

On ne peut pas dire que Ségolène Royal ait fait quoi que ce soit en ce sens… Ce qui n’empêche pas le lyrisme. Voici ce qu’elle osait dire en 2010 :

« Je conteste l’efficacité écologique de la taxe carbone face à l’enjeu du réchauffement climatique. Qu’est-ce qui est en jeu ? Ni plus ni moins que la survie de l’espèce. Nous sommes à la croisée des chemins. Soit nous poursuivons sur la voie d’un mode de vie insoutenable, dont nous savons tous qu’il provoquera à brève échéance un véritable « écocide ». Soit nous changeons radicalement de comportement. »

Voilà des mots forts… Mais Ségolène Royal n’a pas rejoint pour autant la cause de la Libération de la Terre…

De la même manière, elle expliquait également qu’en Poitou-Charente, sa présidence était exemplaire, avec des phrases comme :

« La région Poitou-Charentes est devenue la première région écologique d’Europe avec un plan sur l’énergie solaire et les énergies renouvelables unique dans son ampleur. »

En 2011, le quotidien Libération était allé vérifier, et non seulement il n’y a pas de classement de ce type, mais même s’il y en avait un la région serait derrière d’autres régions d’Allemagne et d’Autriche, et même de France d’ailleurs !

Tout cela est ô combien révélateur : l’écologie sert de faire-valoir, d’exigences pour la modernisation. Mais la Nature ? Elle n’existe même pas pour ces gens.

Les 30 ans des Verts – EELV

On ne peut pas dire qu’on se soit cassé la tête à Europe Ecologie Les Verts, mais en même temps vu le bilan au bout de trente années, il n’y a pas de quoi pavoiser…

Enfin tout de même, on aurait pu s’attendre à au moins un petit document bilan, pas à un semble petit texte de trois phrases…

 

Il y a 30 ans, les 28 et 29 janvier 1984, des femmes et des hommes animé-e-s par les valeurs écologistes décidaient de créer un parti politique sous le nom des Verts. Bon anniversaire et bravo aux fondateurs et fondatrices !

En 2014, l’aventure continue.

Quelle aventure, on ne se le demande plus : EELV est un parti d’élus, collant au Parti Socialiste et tentant de grapiller ici et là quelques « trucs. » Ce que sont ces « trucs » est tout autant flou que les valeurs d’EELV.

Prenons par exemple José Bové, qui va être l’une des deux têtes de liste aux élections européennes, et comparons à la seconde tête de liste, Ska Keller. Cette dernière est végétarienne et considère que partout les végétaliens devraient disposer de la possibilité d’avoir un plat. Elle n’a aucun problème avec le véganisme. Imagine-t-on Bové faire cela ?

Le problème d’EELV est donc simple : c’est un parti de bobos et de partisans de la petite production, de gens n’en ayant rien à faire des animaux, ni même de la Nature comme le montre amplement la liste des documents d’EELV, qui n’en parle jamais…

Pourtant, comment un parti écologiste peut exister sans les animaux ni défense de la Nature ? Ce que n’ont pas compris les gens d’EELV en regardant vers les pays où les écologistes sont puissants et incontournables, c’est que justement la défense des animaux et de la Nature est un fond culturel puissant.

Les écologistes profitent de cette base arrière culturelle, traditionnellement forte dans les pays germaniques et nordiques (ou encore baltes). Les écologistes français, pétris de l’idéologie mécaniste de Descartes et d’opportunisme, ont contourné cette question… et ils ont brûlé leur propre identité écologiste.

Ne leur reste plus que les discours « sociétaux » en se posant à gauche du Parti Socialiste. C’est un opportunisme classique des gens qui n’ont rien à dire, qu’ils se prétendent écologistes ou même végans. A défaut de savoir parler des animaux et de l’écologie, on soutient les revendications sociétales et on s’intègre, doucement mais sûrement, au paysage réformiste traditionnel…

Il suffit de lire les documents disponibles en ligne des Verts avant EELV pour voir que dès le départ, tout est très étriqué dans la matrice ; il n’y a pas d’ambition complète de modifier l’ordre dominant.

Il n’y a pas de philosophie, ni de morale ; il y a des points de vue, souvent justes, parfois très « petite production », et dans tous les cas rien qui ne s’insère dans un plan général.

D’où le paradoxe, terrible, qu’alors que chaque jour l’écologie est une urgence impérative, quelque chose qui doit s’imposer, on a une dynamique écologiste portée par EELV qui s’effondre toujours davantage.

Le prix à payer va être énorme. Déjà sur le plan de l’écologie, mais également moralement. En refusant les exigences morales les plus strictes – et le constat est le même dans le mouvement pour les animaux – on a toléré le relativisme.

Cela ne peut amener que l’échec à court terme. Et un sacré degré de violence à l’avenir. Car parmi les prochaines générations, il y en a une qui va se lever, tapant du poing et en fin de compte renversant tout.

Cela sera un chamboulement complet, parce qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’un monde bétonné et fondé sur l’exploitation animale soit acceptable tant par les humains du futur, que par la planète… Ce qui se profile est une gigantesque convulsion.

Et c’est là qu’on verra si l’humanité a été une sorte de cancer finalement éradiqué, ou bien un outil produit pour une planète soucieuse de se préserver verte et bleue.

La gestion de l’eau à Montpellier

L’eau est précieuse, et il n’est pas étonnant qu’elle soit l’objet d’une bataille économique très importante. Voici une lettre de démission d’un militant d’Europe Ecologie Les Verts devant un terrible constat qu’il a pu faire à ce sujet.

Comme élu délégué à l’eau de la ville de Jacou [en périphérie de Montpellier], j’ai suivi depuis deux ans le dossier de l’eau de l’agglomération de Montpellier au sein de la commission Eau et Assainissement. Comme militant d’Europe-écologie, j’ai animé les débats sur l’eau de la région Languedoc-Roussillon et participé aux réflexions du collectif pour la gestion de l’eau en régie publique pour l’agglomération de Montpellier. Le travail réalisé par ce collectif a abouti à mettre en premier plan le mode de gestion de l’eau dans l’agenda politique.

J’ai contribué par différentes alertes à relever les dérives de la délégation du service de l’eau aux entreprises privées : la dégradation des réseaux, la rente financière anormalement élevée, la taxe d’occupation du domaine public anormalement exagérée et sortant du compte normal de l’eau de l’agglomération et la facturation trop forte du fonctionnement du réseau et d’assainissement, le choix de potabiliser l’eau polluée du Rhône au lieu de compter sur les ressources souterraines de qualité et de proximité des garrigues et des causses.

(L’étude du BRGM en cours montre bien que les réserves souterraines en eau du Lez pourraient être utilisées à bien meilleur compte sans déséquilibrer le bilan de l’eau).

Le vote du 25 juillet 2013 au conseil d’agglo s’est fait à l’issue d’une année déplorable de pseudo concertation, de conférence de consensus dérisoire où il était interdit de parler du mode de gestion de l’eau. Les seules informations utiles furent celles de l’audit portant sur le fonctionnement actuel, mais dont l’analyse montrait entre les lignes tous les défauts du système.

Le contenu détaillé de cet audit n’a été fourni qu’au dernier moment aux conseillers et, malgré le fait que l’auditeur considérait que la régie publique de l’eau apparaissait quand même comme le meilleur système, des considérations finales totalement « sorties du chapeau » l’amenaient à conclure que la DSP était bien supérieure à toute autre formule.

La séance du conseil d’agglomération s’est déroulée dans une ambiance particulière, les places réservées au public ayant été occupées par des personnels de l’agglo et de bureaux d’études.

Le vote controversé a montré que les 23 élus du Front de gauche, des écologistes et certains socialistes pouvaient voter contre ou s’abstenir face à un projet de poursuite du système de délégation au privé pour 7 ans.

A l’issue de ce vote, l’agglomération a commencé les procédures d’appel aux entreprises durant l’été. Pour moi, en tant qu’écologiste, élu et militant d’EE-LV, l’action politique future ne pouvait être envisagée dans l’optique des municipales qu’en fonction des positions exprimées lors du vote du 25 juillet.

Jamais je n’aurais pu penser que le groupe local d’EE-LV de Montpellier puisse passer un accord politique en se contentant d’une promesse vague de gestion publique à mi-mandat.

La condition minimale dans ce domaine est de demander l’annulation du vote du 25 juillet, une audit indépendant pour estimer les dérives qui se montent à plusieurs dizaines de millions d’euros sur l’ensemble de la période de 1989 à 2014, et mettre en place un système transitoire afin que le nouveau conseil d’agglomération élu en mars puisse prendre des dispositions immédiates de création de la gestion publique de l’eau sous le contrôle des citoyens.

Pour toutes ces raisons et pour quelques autres aussi significatives comme :

– les écologistes de Montpellier s’engagent sur une voie sans aucune garantie, sans tenir jamais compte des avis des militants écologistes des communes constitutives de l’agglomération ;

– la marque de l’agglomération « Unlimited » [sans limites] me paraît contraire à tous les principes éthiques, économiques écologiques et sociaux dans le monde actuel,

– parce que je ne comprend toujours pas les raisons spécieuses qui ont déterminé le doublement de l’autoroute, le choix de la ligne TGV au dessus de la plaine littorale alors qu’on aurait pu imaginer de faire comme à Lille ou en Hollande un parcours souterrain et une gare de centre ville ;

– parce qu’il existe tout un courant d’opinion favorable aux questions sociales et écologiques qui ne se reconnaissent pas dans des accords de circonstance, et dans ce parcours qui fait de Montpellier une ville mondialisée et le reste de la région une zone sans projet,

Je pense plus utile d’arrêter mon engagement politique à EE-LV que d’avaler tant de couleuvres de Montpellier.
Thierry Ruf

Conseiller municipal EE-LV de la ville de Jacou

Membre de la majorité PS-MRG-PC-EE-LV

Délégué à l’eau

Le bleu et le vert de la vie contre le gris et le noir de l’écocide

Il y aura dans les 25 prochaines années un vaste mouvement écologiste qui va émerger, puis changer la face de la planète. C’est inévitable, parce que l’humanité a provoqué des bouleversements qu’elle n’a pas compris, et auxquelles elle devra faire face, qu’elle le veuille ou non.

Le processus de destruction de la planète va être tel dans les 25 années à venir qu’inévitablement, les prochaines générations vont prendre conscience de ce qui se passe et dire stop de manière la plus radicale qui soit.

La société telle qu’elle existe et telle qu’elle se présente demain est inacceptable ; en huit ans, il y a 70 % de fast-food en plus en France : l’avenir c’est celui de l’exploitation animale à outrance, d’emplois pénibles et mal rémunérés, dans un univers bétonné, sans épanouissement naturel, culturel.

Cet enfer invivable, la vie elle-même dira non, l’humanité saisira qu’elle a pris un mauvais tournant. Et déjà aujourd’hui, la prise de conscience émerge, comme avec le mouvement très important en Équateur contre les puits de pétrole en pleine forêt amazonienne, ou avec la diffusion à l’échelle mondiale du véganisme.

Tout cela ira en grandissant, comme une boule de neige, de manière parallèle aux destructions, et il est du devoir des personnes comprenant les enjeux de poser les bases pour faire triompher le bleu et le vert de la vie contre le gris et le noir de l’écocide.

C’est la raison pour laquelle, malgré l’ennui et la dimension pathétique, il est nécessaire d’étudier et de relater ce que fait et ce que ne fait pas EELV.

C’est la première fois qu’un parti politique connu de tout le monde assume ouvertement l’écologie et participe même à un gouvernement. Inévitablement, vus les gens dedans et les méthodes, sans parler de la vision du monde, cela devait être lamentable.

Mais demain, lorsque l’écologie se relèvera, ce qui est inévitable, il faudra bien avoir un bilan d’EELV, comprendre comment l’opportunisme a pu triompher, et expliquer pourquoi justement il faut se couper de tout cela.

Qu’on le veuille ou non, et surtout si on ne le veut pas, EELV est une réalité, non pas culturelle, mais politique au moyen de la participation au gouvernement comme support du Parti Socialiste.

Il est facile de voir comment aujourd’hui l’écologie est rejetée, parce que ceux qui y sont opposés utilisent EELV dans leur argumentation. Ainsi, si on n’a pas une critique précise et connue d’EELV, on ne peut pas aboutir à grand chose en défense de l’écologie…

Il faut aussi voir que tout cela compte aussi énormément pour le véganisme. Un véganisme coupé de l’écologie, cela donne, comme les faits le montrent, une tendance inévitable à basculer dans la question simplement alimentaire, voire même dans le végétarisme.

Les animaux perdent leur réalité dans ce processus, car les animaux vivent dans la Nature quand ils ne sont pas opprimés par les humains, et donc on ne peut pas vouloir le véganisme sans défendre les animaux dans la Nature….

Il n’y a pas « les animaux » de manière abstraite, mais très concrètement la Nature qui consiste en les animaux, les végétaux, l’océan, les bactéries, les fungis, les lacs, les montagnes, etc.

L’échec d’EELV, c’est aussi paradoxalement l’échec du véganisme, parce que le véganisme « indépendant » de l’écologie se transforme en abstraction, parce qu’on ne voit pas à quoi cela se relie, aussi moral que cela soit.

Quand on lit les documents EELV, on ne comprend pas ce qu’est l’écologie : il y a des propositions, mais reliées à quoi ? A rien, il n’y a pas d’animaux, pas de Nature !

Eh bien c’est pareil parfois quand on se confronte à certaines démarches véganes : cela semble une proposition morale peut-être juste, mais on ne voit pas à quoi c’est relié.

Or, en tant qu’être vivant, nous faisons partie de la réalité de notre planète, c’est de là qu’il faut partir pour développer une manière de vivre qui soit la plus civilisée possible, et donc dans le respect de la sensibilité !

Résultat des élections internes d’EELV

Les 30 novembre et 1er décembre prochains aura lieu à Caen en Normandie le congrès d’EELV. 600 personnes y participeront, étant déléguées par des élections internes qui viennent de se dérouler.

EELV a officiellement 10 000 personnes adhérentes, et en pratique moins de la moitié aurait participé au vote. Le journal Le Parisien est par exemple allé assister à une réunion à Chelles en Seine-et-Marne : sur les 170 personnes adhérentes, 3 s’étaient déplacées pour la réunion pour ce vote, à côté des deux responsables du département et des représentants des sept motions…

Plus personne n’est dupe : EELV est un parti fictif, qui tient comme appendice du Parti Socialiste. Les résultats des motions sont significatives :

Motion A : « POUR UN CAP ÉCOLOGISTE » – 38,29%
Motion B : « LÀ OÙ VIT L’ÉCOLOGIE » – 8,76%
Motion C : « OBJECTIF TERRE » – 3,47%
Motion D : « VIA ECOLOGICA » – 17,07%
Motion E : « AVENIR ÉCOLO » – 6,30%
Motion F : « LA MOTION PARTICIPATIVE » – 20,58%
Motion G: « DÉTERMINÉ-E-S » – 4,14%

Ou pour un aperçu par classement:

Motion A : « POUR UN CAP ÉCOLOGISTE » – 38,29%
Motion F : « LA MOTION PARTICIPATIVE » – 20,58%
Motion D : « VIA ECOLOGICA » – 17,07%
Motion B : « LÀ OÙ VIT L’ÉCOLOGIE » – 8,76%
Motion E : « AVENIR ÉCOLO » – 6,30%
Motion G: « DÉTERMINÉ-E-S » – 4,14%
Motion C : « OBJECTIF TERRE » – 3,47%

La motion A qui fait un peu moins de 40 % est celle de la direction d’EELV. On y retrouve Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé ou encore Pascal Canfin (ministre délégué au Développement) et Pascal Durand (le secrétaire national sortant). La tête de liste de cette motion était Emmanuelle Cosse, vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France en charge du logement, censée devenir la nouvelle responsable d’EELV.

En pratique, on voit donct que la direction qui participe au gouvernement n’a même pas la majorité dans sa propre organisation…

Derrière, à un peu plus de 20 % (donc tout de même finalement assez loin), on a « LMP – La Motion Participative – Pour une écologie autonome, radicale et responsable
. »

Y participent notamment Yves Cochet et Alain Lipietz, sur une base assez difficile à cerner, la motion expliquant en fin de compte que :

« Décolonisons les imaginaires à coup d’écologie joyeuse, créative et partagée. Soyons à la fois radicaux et responsables, idéalistes et pragmatiques. »

En gros, il s’agit de gens exprimant la ligne « bobo » au sein des parlementaires et des élus municipaux, avec l’Europe fédérale comme orientation, le fait de se tourner vers le peuple comme argument démocratique, etc.

« Via ecologica », qui a fait un peu plus de 17 %, est sur une ligne similaire, mais tournée vers les mouvements sociaux, en quelque sorte le Front de gauche, etc. ; on y retrouve le maire de Sevran Stéphane Gatignon, le député européen Karim Zéribi, Marie-Pierre Bresson qui est adjointe au maire de Lille, etc.

A côté de ces trois motions qui représentent la grande majorité, on retrouve :

* « Là où vit l’écologie » (love), qui fait moins de 9 % malgré la présence d’Eva Joly, qui a par ailleurs « oublié » de payer sa cotisation à EELV pour 2013, et n’a pas pu voter !

La ligne de cette motion est l’ouverture du gouvernement au Front de gauche.

* « Avenir écolo », avec un peu plus de 6 %, représente le courant « décroissant. »

* « Déterminé-e-s », qui fait un peu plus de 4 %, rassemble des élus qui ont peur pour leur place et prône donc l’autonomie d’EELV, sur une ligne d’Europe fédérale.

* « Objectif Terre », avec un peu plus de 3 %, est une autre liste décroissante, mais sur une ligne plus « dure. »

Maintenant, posons la question essentielle : y a-t-il une motion qui parle des animaux ? La réponse est non.

En fait, on ne peut même pas dire qu’une motion parle d’écologie, car ici l’écologie c’est toujours un fourre-tout où l’on trouve : l’Europe fédérale, une Europe sociale, les droits sociaux, la décroissance, la démocratie, la sixième République, la relance économique, etc. etc.

Protéger la Nature… n’est pas au programme d’aucune motion ; toutes les motions se posent comme des gestionnaires d’une sorte de crise écologique en arrière-plan.

Mais il n’y a ni nouvelle culture, ni morale. La Nature n’existe tout simplement pas. On chercherait en vain une urgence, un appel moral, une volonté de se confronter au réchauffement climatique.

Les motions d’EELV sont soit conforme au carriérisme, soit l’expression de bobos, soit une sorte de défouloir décroissant. Il n’y a aucune ambition, aucune fidélité à la Nature, aucune considération comme quoi l’écologie est la question essentielle du 21e siècle…

La question de l’écotaxe et ce que cela montre bien

La grande actualité, c’est bien sûr l’écotaxe, qui a été plantée par le gouvernement, avec l’approbation semi-officielle d’Europe Ecologie les Verts. D’un côté EELV a critiqué à demi-mots, et de l’autre la ministre du logement Cécile Duflot a déclaré :

Cette taxe a rencontré des inquiétudes fortes et qu’il faut entendre. C’est la responsabilité des politiques d’être à l’écoute et pas droits dans leurs bottes. Je pense que c’est une bonne décision, que le gouvernement soit à l’écoute du pays.

Tout cela est très grave, puisque l’écologie en général recueille une image très mauvaise, punitive, et surtout inappropriée en raison de la crise. Si l’écotaxe est abandonnée, c’est en raison de la même chose qui s’est passée chez GAD : les ouvriers ont suivi les appels des patrons refusant d’être taxés et justifiant cela au nom de « l’emploi. »

Comme d’habitude, le nationalisme a servi de masque à cette union contre-nature. Les drapeaux bretons ont été sortis en masse, et la société Armor Lux a même distribué 900 bonnets rouges, allusion à une lutte contre une taxe de Louis XIV en 1675…

Mais ce n’est pas la seule chose terrible dans cette histoire. Car la blague, c’est que l’argent collecté devait surtout aller, à échelle de 780 millions d’euros, à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France… L’écotaxe devait servir surtout à financer… des routes !

L’autre blague, c’est que les portiques pour poids lourds, servant à calculer leur passage, relèvent du privé… L’entreprise Ecomouv devait être payée 18 millions d’euros par mois… Si l’on applique pas l’écotaxe, l’Etat devra lui verser 800 millions d’euros tout de même…

Et pour en rajouter dans le délire, dans le capital d’Ecomouv, on a notamment des entreprises françaises : SFR, SNCF, Steria et Thales !

Il y a toutefois quelque chose à laquelle il faut faire attention. Toute cette catastrophe est également dûe en bonne partie en raison de la diffusion massive de l’idéologie « petite production » depuis la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

Jamais il n’y aurait pu y avoir une telle union entre les classes sociales sans l’esprit de petit producteur qui s’est largement répandu.

En rejetant les animaux, la ZAD a rejeté l’universalisme, en rejetant l’universalisme elle a rejeté le progressisme. Le boulevard était ouvert pour l’idéologie du petit producteur en lutte contre le gros, contre l’État et ses taxes, etc.

La seule critique qu’a réussi à faire EELV d’ailleurs, c’est que le mouvement contre l’écotaxe ne se fondait… pas assez sur la petite production !

Les organisateurs de tout cela, c’était en effet les Fédérations départementales des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA), et EELV reprochent à cette structure d’être vendue à la grosse industrie agro-alimentaire…

Dans cette sale mentalité, on voit d’ailleurs que lors de la manifestation bretonne contre l’écotaxe ont été détruit des dizaines de tonnes de choux-fleurs, d’œufs, de bottes de paille et de pneu…

Et dans cette logique, l’écologie apparaît comme un luxe, comme quelque chose d’inadéquat dans la « mondialisation. » La Bretagne, la France, etc. seraient « faibles », ce serait aux gros de faire quelque chose !

Si d’ailleurs le travailleur local est essentiel, on voit aisément aussi à quel point le nationalisme local et identitaire est un poison. Au nom de la spécificité bretonne / basque / etc., on accepte tout et n’importe quoi, on rejette l’universalisme, on bascule dans les compromis, etc.

Voici par exemple ce que dit la « Gauche indépendantiste bretonne »:

Si la collecte du lait est hors taxe il doit en être de même pour d’autres transports comme les transferts locaux d’animaux vers les abattoirs ou encore ceux d’alimentation pour le bétail qui ne peuvent se faire que par la route

L’indépendance bretonne est ici le simple masque de la célébration de la petite production. Et c’est malheureusement la tendance du moment : c’est le repli sur soi, le nationalisme, l’abandon de l’universalisme… Et ce n’est pas acceptable… On voit bien où on va avec ce genre de dynamique: droit dans le mur!

Quand l’AFP prend la parole au nom de « l’écologie »

Les suites de la conférence environnementale prennent un tournant toujours plus bizarre et ridicule. Ainsi, c’est l’AFP qui a informé d’une « lettre » qui a été envoyé au ministère de l’écologie.

Les auteurs en sont le syndicat CGT (par ailleurs très farouchement pro-nucléaire) et six associations : les Amis de la Terre, la Fondation Nicolas Hulot, la Ligue pour la Protection des Oiseaux, Surfrider Foundation Europe, France Nature Environnement et Réseau Action Climat.

Et cette lettre, donc, n’a pas été rendu public. C’est-à-dire qu’on en connaît le contenu uniquement par le communiqué de l’AFP, repris tel quel par tous les médias.

Est-ce démocratique ? Est-ce populariser l’écologie ? Non, bien sûr, on est là dans les tractations, dans les affaires par en-haut. On est dans la fausse écologie, totalement incantatoire.

Car cette démarche par en haut est en rapport avec une nouvelle réunion ayant lieu dans une semaine, le 9 octobre. Il s’agit en l’occurrence d’une « séance » du « Conseil national de la transition écologique. »

Ce « conseil national » n’est bien entendu que facultatif, comme l’indique la loi dans le Code de l’environnement :

Le Conseil national de la transition écologique est consulté sur :

1° Les projets de loi concernant, à titre principal, l’environnement ou l’énergie ;

2° Les stratégies nationales relatives au développement durable, à la biodiversité et au développement de la responsabilité sociétale et environnementale des entreprises.

Il peut se saisir de toute question d’intérêt national concernant la transition écologique et le développement durable ou ayant un impact sur ceux-ci.

Et ce « conseil national » est composé de telle manière à ce que les revendications soient bien encadrés.

Voici ce que dit le ministère à ce sujet :

Le CNTE, présidé par le ministre chargé de l’écologie, est composé de 50 membres répartis comme suit :
le président du Conseil économique, social et environnemental, membre de droit
le commissaire général au développement durable, membre de droit
un collège d’élus assurant la représentation des collectivités territoriales, comprenant 8 membres
un collège assurant la représentation des organisations syndicales interprofessionnelles de salariés représentatives au plan national, comprenant 8 membres
un collège assurant la représentation des organisations d’employeurs, comprenant 8 membres
un collège assurant la représentation des associations de protection de l’environnement et des fondations ou organismes reconnues d’utilité publique exerçant, à titre principal, des activités de protection de l’environnement, comprenant 8 membres
huit membres au titre de diverses associations
huit parlementaires, qui voient ainsi leur présence renforcée par rapport au CNDDGE, où ils disposaient de deux sièges.

Pour que cela soit plus clair : les entreprises et les syndicats ont 8 sièges chacun.

Les collectivités territoriales (maires, départements, etc.) en ont 8, et deux autres sièges sont pris par des organismes para-étatiques : le Conseil Économique, Sociale et Environnemental et le Commissariat Général au Développement durable.

8 sièges sont accordées au Sénat, au Parlement et au Parlement européen, et 8 autres à divers organismes d’Etat (conférences des présidents des universités et de grandes écoles, chambres du commerce, de l’agriculture, etc.).

8 sièges sont données à ce qu’on peut considérer comme « les consommateurs » : UFC que choisir, chasseurs, pêcheurs, associations familiales, etc.).

Et enfin, il y a justement les six associations mentionnées plus haut, à quoi s’ajoutent deux autres (pour faire 8 comme dans les autres cas) : le WWF (World Wildlife Fund) et Humanité et Biodiversité.

On ne va pas s’étaler dessus, mais rappelons que ces associations sont portées à bout de bras par les institutions, avec aussi les entreprises (L’Oréal aide financièrement la fondation Nicolas Hulot, Norauto aide Humanité et biodiversité, etc.).

Et il est facile de voir que ces associations « doivent » justifier leur place. Citons par conséquent ici ce fameux communiqué de l’AFP :

« Objectifs vagues », « peu d’engagements concrets », « moyens non précisés »…

« La feuille de route de la conférence environnementale » rendue publique le 27 septembre « ne nous paraît pas acceptable en l’état »

« Sur la grande majorité des sujets, la rédaction ne dépasse pas les bonnes intentions déjà maintes fois affichées », poursuivent les signataires qui dénoncent des « objectifs vagues, peu d’engagements concrets, chiffrés ou d’éléments de calendrier » et des « moyens non précisés ».

« Plus préoccupant encore, la feuille de route ne nous semble pas traduire une volonté politique forte d’engager résolument la France dans la transition écologique »

Autant dire que niveau contenu, c’est le flou artistique… C’est juste de la rhétorique pour faire « opposant constructif » et justifier sa place.

De plus, et il fallait s’y attendre, Europe Ecologie les Verts s’est alors mis de la partie, soutenant la dite lettre !

EELV a expliqué que :

EELV souscrit dès lors aux remarques formulées conjointement par six associations environnementales et par la CGT dans une lettre ouverte à Philippe Martin, ministre de l’Ecologie. EELV attire par ailleurs l’attention du gouvernement sur le caractère inédit d’une telle démarche conjointe, qui témoigne de la prise de conscience, au delà du mouvement écologiste, des enjeux économiques et de création d’emplois portés par la transition écologique.

Europe Écologie Les Verts réitère donc ses demandes de voir précisées, dans le cadre des instances de la conférence nationale de la transition écologique (CNTE), les mesures issues de la conférence environnementale.

La boucle est bouclée: ces gens font partie des institutions, qui d’ailleurs les porte à bout de bras financièrement et médiatiquement, mais ils font leur cinéma pour se présenter comme un groupe de pression.

Le pathétique résultat du 9 octobre en sera une triste preuve de plus.

Noël Mamère démissionne d’EELV

Dans une interview accordée hier au Monde, Noël Mamère annonce qu’il quitte EELV. Voici cette interview, qui comme on le voit aisément, reflète d’un côté une compréhension juste des querelles d’appareils, mais de l’autre côté est terriblement limitée en termes de projet.

Pourquoi avez-vous décidé de quitter Europe Ecologie-Les Verts ?

J’ai décidé de quitter EELV parce que je ne reconnais pas le parti que j’ai représenté à la présidentielle en 2002. Notre parti ne produit plus rien : il est prisonnier de ses calculs et de ses clans.

Nous sommes devenus un syndicat d’élus. J’ai l’impression d’un sur-place qui nuit au rôle que nous pouvons jouer dans la société. Cela ne m’empêchera pas de conduire une liste aux municipales à Bègles, je n’ai pas besoin de l’étiquette. C’est une page qui se tourne. Je pars sans regret, sans émotion particulière. C’est le résultat d’un constat et d’une analyse.

Comment interprétez-vous la décision de Pascal Durand de ne pas se représenter à la tête d’EELV ?

Pascal Durand est une variable d’ajustement. On le nomme en 2012 parce qu’il est compatible entre Europe Ecologie et Les Verts. La preuve est faite aujourd’hui que la greffe n’a pas pris. La manière dont il a été traité est humiliante. Ça me choque et je n’aime pas ces méthodes. Pascal n’était qu’un patron par procuration.

Les vrais patrons sont ceux qu’on appelle « la firme » : Cécile Duflot et ses amis. Même si Cécile Duflot est une bonne ministre, elle n’a pas lâché la direction des Verts. Mais ces derniers ne se sont pas créés pour être soumis au bon vouloir d’un clan. C’est le contraire de ce que défendent les écologistes.

Vous souhaitez rester dans le groupe écologiste à l’Assemblée nationale. N’est-ce pas contradictoire ?

Pas du tout. Dans le groupe, il n’y a pas que des gens inscrits à EELV, comme Paul Molac qui est à Régions et peuples solidaires. A moins qu’on ne me le demande, je ne vois pas pourquoi je quitterais le groupe.

Vous aviez indiqué que si vous étiez réélu à Bègles, vous démissionneriez de votre mandat de député. C’est toujours d’actualité ?

Si je suis réélu à la mairie de Bègles, mon intention est de me mettre en accord avec ce que j’ai dit. C’est la première fois que je vois l’Assemblée nationale voter une loi qui s’appliquera trois ans plus tard.

La loi sur la limitation du cumul des mandats est d’ailleurs inaboutie puisqu’aujourd’hui un maire peut beaucoup plus cumuler qu’un député-maire. Fin 2014, je ne serai plus cumulard : je me sens plus utile dans ma ville de Bègles qu’à l’Assemblée.

Vous avez annoncé que vous ne voterez pas le budget pour 2014. Cela veut dire que vous allez voter contre ou vous abstenir ?

Je voterai contre parce que je considère que le compte n’y est pas, notamment sur la transition énergétique. La conférence environnementale n’était qu’un trompe-l’œil. Le gouvernement propose une contribution climat-énergie qui réunira péniblement la somme de 4 milliards d’euros en 2016.

Comment voulez-vous que les entreprises aient une perspective de mise en place de modification de leur mode de production si vous ne leur proposez pas un plan de route jusqu’au moins 2020 ?

Je ne crois pas non plus à la TVA à 5 % uniquement cantonnée à la rénovation énergétique des bâtiments alors qu’il aurait fallu qu’elle s’applique à l’ensemble du bâtiment. Aucune des niches fiscales nuisibles à l’environnement et à la santé concernant les transports, l’agriculture, le diesel, les agrocarburants ou les pesticides – pourtant d’un montant de 6 milliards d’euros–, n’ont été remises en cause. Et nos amis disent que c’est formidable ?

Pour vous, les écologistes seraient plus utiles en dehors de la majorité qu’à l’intérieur ?

Aujourd’hui, je ne vois pas très bien leur utilité dans la majorité. Les écologistes passent leur temps à accepter ce qui ne correspond pas au projet qu’ils sont censés porter. Vous trouverez toujours des arguments pour dire qu’on fait avancer les choses mais c’est à la marge.

Nous avons aussi notre part de responsabilité. Nous nous sommes arc-boutés sur le diesel. Sans doute était-ce un piège : nous n’avons pas su expliquer de manière pédagogique que ce carburant représente 32 000 morts par an et que cela coûte beaucoup plus cher à la société de poursuivre dans cette direction que d’augmenter le prix du diesel d’un centime par an pendant dix ans pour rattraper celui de l’essence comme le propose la Fondation Hulot.

À quelques mois des municipales et des européennes, la séquence n’est pas des plus réussies pour EELV…

J’ai le sentiment d’assister à une immense régression. Nous avons abandonné notre fonction de lanceur d’idées pour devenir un parti comme les autres, obsédé par ses jeux d’appareil. Nous risquons d’en payer le prix aux prochaines élections. A se soumettre et à chercher des arrangements, il ne faudra pas s’étonner si notre électorat nous couvre de goudron et de plumes.

Mamère critique le fait que EELV soit devenu un syndicat d’élus et quelle est sa conclusion? Qu’il risque d’y avoir un problème électoral! Ce n’est pas cohérent. Au lieu d’élections, il aurait dû parler de contenu. Normalement, Mamère aurait dû, dans la logique des choses, organiser une rébellion afin que naisse une nouvelle structure écologiste, afin que EELV soit débordé.

Mais apparemment, cela n’intéresse pas du tout Mamère, qui d’ailleurs reproche à EELV non pas tant le contenu, que le style ! Il reste, de manière sincère, sur une ligne réformiste de transition à long terme en tentant d’aider les entreprises à « changer. »

Cela n’a rien à voir avec l’écologie, et il est intéressant de voir que Jean-Vincent Placé a expliqué que la démission de Mamère n’est pas importante par rapport aux « urgences pour la planète. » Quel culot de la part d’un technocrate !

Mais c’est tellement logique. Tant qu’il n’y a pas de projet sérieux – ce qui ne veut pas dire que ce projet ne doit pas être radical, révolutionnaire, bien au contraire ! – EELV pourra se présenter comme alternative « concrète »… même si au bout plus personne ne sera dupe, avec une crise absolument inévitable.

Ainsi, la seule conclusion logique de la démarche de Mamère, c’est de se tourner vers le repli individuel, avec éventuellement plus tard, une adhésion au Front de Gauche. Et pour conclure à ce sujet, voici deux photos significatives.

La première montre Mamère à l’assemblée : il est content en tentant de ne pas trop l’être, il a un costume mais à moitié seulement, car il a un jean. C’est EELV : institutionnel, en tentant de ne pas l’être, et finalement en l’étant.

La seconde montre les Verts en Allemagne au parlement, à leurs débuts. La culture alternative est totalement assumée. Bien entendu, les Verts se sont au fur et à mesure intégrés et ne présentent plus rien d’alternatif en Allemagne. C’était un projet idéaliste que de vouloir réformer les institutions. Mais au moins avaient-ils une dimension alternative au départ… Que EELV n’a même pas eu !

EELV et la conférence environnementale : l’opportunisme total

Hier a commencé une « conférence environnementale », qui continue aujourd’hui. Elle est organisée par le gouvernement et consiste en une sorte de bric-à-brac censé justifier la dimension « écologiste » des décisions prises par l’Etat.

Voyons simplement ce qu’il en est, à travers le psychodrame qui s’est encore une fois déroulé chez Europe Ecologie-Les Verts.

Initialement, tout est parti de Pascal Durand, justement secrétaire national d’EELV. Il y a une semaine, il a expliqué :

« Nous avons six jours devant nous, pas plus, pas moins, pour définir la capacité qu’a ce gouvernement à intégrer le logiciel écologiste. »

Selon lui, il faudrait sinon en tirer les conséquences. EELV est en effet en panique pour trois raisons :

– la participation à un gouvernement nuit à l’image d’EELV, en particulier alors qu’il y a les élections municipales dans six mois ;

– il est évident que le Parti Socialiste se moque des propositions d’EELV ;

– le gouvernement a été habile et a réduit l’écologie à une question de taxes, rendant celle-ci d’autant plus impopulaire et donc inapplicable, ce qui arrange le gouvernement.

Une personne a ici été particulièrement sincère : Noël Mamère. Il a parfaitement compris ce qui se passe, et voici son explication dans une interview accordée à Sud-Ouest :

« Notre ultimatum a fait pschitt et il n’y pas eu besoin d’attendre six jours pour savoir que pour le Président de la République l’écologie n’est pas une priorité. Il oppose d’une certaine manière l’écologie et l’intérêt public.

Il a ouvert un piège qui est en train de se refermer sur nous qui fait passer les écologistes pour des adeptes de la taxe et de la fiscalité et des promoteurs de l’écologie punitive.

Tout cela ça veut dire que la contribution climat énergie c’est fini. Il l’a reportée. Il n’a pas mis en œuvre ce sur ce quoi il s’était engagé : une grande réforme fiscale qui inclut la fiscalité écologique (…).

On ne peut pas accepter les renoncements successifs auxquels on assiste : la taxation sur les poids lourds, c’est la victoire du lobby des transporteurs.

On est en train d’assister à la victoire du lobby du nucléaire car je ne suis pas sûr que Fessenheim ferme. On a assisté à la victoire du lobby pétrolier avec l’éviction de madame Bricq sur la recherche en Guyane.

Cela fait déjà beaucoup. Et là on renvoie la contribution climat énergie aux calendes grecques. Quel intérêt les écologistes ont-ils à rester dans un gouvernement qui passe son temps à les balancer sur le bord du chemin ? (…)

Nous sommes en train de vivre notre automne politique, je crains que nous ne passions pas l’hiver. Si on décide de rester c’est suicidaire. »

C’est on ne peut plus clair, mais bien entendu ce n’est pas la ligne des opportunistes contrôlant EELV…

Voici leurs réactions à « l’ultimatum » de Pascal Durand :

« Ce n’était pas approprié, ni équilibré » (Jean-Vincent Placé, président du groupe EELV au Sénat)

« La question n’est pas celle d’une mise en scène d’un départ, mais la manière dont nous portons des exigences qui orientent la majorité. » (Cécile Duflot, ministre du logement)

« On doit éviter de faire des ultimatums, parce que ce n’est pas forcément la meilleure méthode. La meilleure méthode, c’est de hausser le ton quand il faut hausser le ton mais aussi, et c’est ce qu’on est en train de faire, de discuter » (Barbara Pompili, présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale)

« Ce qui est le plus grave, c’était le côté solitaire de son discours. Personne n’était au courant de sa sortie. » (Isabelle Attard, députée du Calvados et secrétaire de la Commission des Affaires culturelles et de l’Éducation de l’Assemblée nationale)

La blague, dans cette histoire, c’est que Cécile Duflot avait préféré se reposer, en raison de son activité au gouvernement, plutôt que d’aller au conseil fédéral d’EELV, où Pascal Durand a lancé son ultimatum. C’est très parlant ! Jean-Vincent Placé n’y était pas non plus, préférant la fête de l’Humanité.

Tout cela à un moment clef, d’ailleurs Nicolas Hulot attend au tournant : le 25 septembre sort son livre « Plus haut que mes rêves », où il raconte sa « mésaventure » face à Eva Joly…

Et donc hier a commencé la Conférence environnementale. Hollande a fait un discours, et voici le commentaire incroyable de langue de bois de Jean-Philippe Magnen, porte-parole national d’EELV :

« Après plusieurs mois de tergiversations et de difficultés à traduire en actes les engagements pris lors de la première « Conférence environnementale », le discours du Président de la République ce matin permet désormais d’engager concrètement la transition énergétique. »

Tout cela parce que Hollande a raconté que d’ici 2050, il y aura une réduction de 50 % de la consommation énergétique. C’est risible.

Si on ajoute à cela un scandale à Marseille où une partie d’EELV conteste l’élection, pour elle magouillée, du député européen Karim Zeribi comme candidat aux municipales, et on a un panorama terrible.

Nous reparlerons demain de la « Conférence environnementale », mais remarquons déjà qu’EELV agonise. L’écologie est à un tournant en France.

Jean-Vincent Placé: « Beau bar de 47 cm pris au large à la ligne grâce aux conseils d’un maître pécheur »

Nous avons déjà parlé de Jean-Vincent Placé, un des principaux responsables d’EELV, en mode carriériste forcené ; il est d’ailleurs depuis janvier 2012 président du groupe EELV au Sénat.

Voici l’image qu’il a mis sur Twitter, peut-être pour se moquer de Poutine bien connu pour des photos de ce genre (voir Poutine et Bardot, duo de choc), mais en tout montrant bien ce qu’il entend par écologie…

On remarquera les pieds nus dans l’herbe, contrastant avec son style très bourgeois notamment, et on appréciera qu’un « écolo » se fasse prendre en souriant non seulement avec un cadavre dans les mains, mais en plus avec un bosquet bien taillé à la française derrière…C’est toute une culture…

Bien entendu, on pourrait arguer qu’EELV n’a jamais été proche du véganisme, même pas un tant soit peu. Et inversement, toute la fraction des végans anti-LTD n’a en a strictement rien à faire de l’écologie (car ce serait mystique, allemand, délirant, religieux, etc.).

Pourtant, il est évident que le véganisme ne peut pas être une proposition sociale – pas seulement morale, donc, mais aussi sociale – s’il ne rentre pas dans le vaste cadre de la vie concrète, la vie réelle, la vie quotidienne.

On peut être végane et jeter son mégôt de cigarette dans l’herbe d’un jardin public, et consommer de l’huile de palme, et ne pas être admiratif devant la vie sauvage, etc. etc. Cependant tout cela est absurde, évidemment.

A moins de résumer, comme certains le font, les animaux à la souffrance. De notre côté, nous voyons les animaux comme des êtres vivants, comme aimant la vie, et tant qu’à faire autant que cette vie soit le plus épanouie possible.

Donc sans pollution, sans dérèglements climatiques, et sans Jean-Vincent Placé venant se comporter comme un conquérant avec comme arme une canne à pêche. C’est par les petites choses qu’on commence aussi, et la canne à pêche est l’expression de toute une mentalité.

Jamais les carriéristes d’EELV ne se rapprocheront du véganisme ni de l’écologie radicale, ils sont trop tournés vers les institutions pour cela. A titre d’illustration voici un extrait d’une interview extraite de Charlie Hebdo du 20 mars 2013 et réalisée par Fabrice Nicolino :

Charlie : Mais qui est donc Jean-Vincent Placé ?

Daniel Cohn-Bendit : Je dirais volontiers qu’il est l’apparatchik qui nous a manqué. Personne, parmi nous, ne pouvait jouer ce rôle-là, car il est d’un cynisme absolu. Il se dit de gauche, mais tous ses comportements sociaux font penser qu’il est tout sauf de gauche.

Par exemple, la manière dont il se comporte avec les autres. Dont il s’habille. Dont il va au restaurant.

Et son cynisme est à l’œuvre jusque dans le contenu politique. Il voulait aller au gouvernement, bien sûr, mais s’il avait été ministre, il aurait tout défendu sans état d’âme, y compris le pacte budgétaire européen.

Mais comme il n’a pas réussi, son message aux socialistes est aujourd’hui de dire : « Vous allez me le payer ». Placé peut vendre n’importe quel positionnement d’Europe Écologie Les Verts.

Charlie : Distribue-t-il, comme on le dit, des postes ?

Jean-Paul Besset : Oui. Des postes de sénateurs, de députés, de conseillers régionaux. Bien sûr ! Nous avons autour de 250 conseillers régionaux, plus de 50 conseillers généraux. Mais bien au-delà de sa personne, Placé représente une face de l’engagement politique. Il ne s’agit plus pour lui et ses proches d’aider à la transformation sociale.

Il s’agit d’une affaire de gestion des élus et des postes. Ces gens-là, qui ont construit un univers clos, ne vivent plus que de la politique politicienne depuis des années. Comme ils sont toujours là, à la différence des simples militants, ils finissent par l’emporter.

L’objectif final n’existe pas. Il faut conquérir toujours plus de parts de marché, ou en tout cas ne pas en perdre. Un type comme Dany n’a pas sa place là-dedans, car cela lui arrive de lire un livre, de s’occuper de son fils, d’aller au stade voir un match de foot (rires).

Placé y va aussi, au stade, mais dans la tribune des VIP. Pour s’y faire voir, pour nouer des contacts, pour activer des liens. L’écologie n’est pas davantage leur problème. La grande affaire, c’est de gérer la boutique, de négocier des places, d’avoir du pouvoir.

Tout cela montre le cynisme au sein de la direction d’EELV, mais cela n’a rien de nouveau. Mais cela souligne inversement, encore une fois, que le véganisme à l’ancienne, qui cultive l’individualisme et les demandes juridiques, est totalement déconnecté de la vie politique française.

Les gens attendent des propositions, et ils n’accepteront le véganisme que si cela rentre dans une approche globale, générale. Il faut taper « aussi haut » que Jean-Vincent Placé mais, bien entendu, de manière totalement différente, car sur une autre base !

Delphine Batho, une politicienne qui utilise l’écologie

Le budget du ministère de l’écologie a baissé de 7 % et la ministre qui a fait part de son mécontentement a été « limogée. » Regardons comment tout cela s’est passé, maintenant qu’on peut avoir un bon aperçu de cela, ce qui est nécessaire pour bien voir les hypocrisies ici et là.

Car il faut déjà voir que la ministre de l’Environnement Delphine Batho n’avait rien dit lorsque le budget de l’État a été préparé, à part sur quelques points (par exemple sur la sécurité du nucléaire, ou sur la biodiversité).

Tout cela a été une surprise pour elle, ou tout au moins une semi-surprise. Car cela fait plusieurs mois que des ministres ont des propos très critiques sur leur propre gouvernement. Delphine Batho pensait pouvoir faire son faux pas…

Elle ne s’attendait pas à être viré, tellement c’est la cacophonie au gouvernement. Sauf que sa petite phrase a frappé les esprits :

« C’est vrai que c’est un mauvais budget. »

Pourquoi ? Parce que l’écologie, c’est un thème explosif. C’est un thème nié, mis de côté, mais tout le monde sait bien que c’est la grande question du 21ème siècle. Dans ce domaine, il faut garder le silence, à tout prix, ou bien ne balancer que des « bonnes nouvelles. »

C’est ce que Ségolène Royal a expliqué en disant de manière simple :

« L’écologie ne se résume pas à un budget. »

Exact : cela se résume à de la poudre aux yeux, comparé aux exigences de notre temps. Delphine Batho a joué avec le feu et risque de faire sortir le spectre de l’écologie, et quand il va s’exprimer il va faire très mal… Il va faire pas moins que littéralement faire sauter toute l’idéologie dominante.

Quand l’écologie va se concrétiser comme forme culturelle, cela ne fera pas dans la demi-mesure, ce sera pour la libération de la Terre… Ce sera : ou bien la planète doit redevenir bleue et verte, ou bien le triomphe complet du béton, entre les deux il n’y a rien…

Et justement il faut voir ici que Delphine Batho n’est pas une écologiste radicale, même pas une écologiste historique : c’est une spécialiste de la « sécurité » !

Pur produit de la gauche version années 1980 (SOS racisme, FIDL, etc.), elle a rejoint le bloc « sécuritaire » du Parti Socialiste (Ségolène Royal, Julien Dray…), devenant la spécialiste « sécurité » du PS !

Elle a beau jeu de se présenter comme quelqu’un de limogé en raison de sa volonté d’une part moins grande du nucléaire… Accusant même certains « lobbys » industriels, afin de se revaloriser politiquement, en lien avec EELV…

Voici en effet ce qu’a dit Batho :

«Certaines puissances économiques n’acceptaient pas le niveau d’ambition que je fixais pour la transition énergétique (…) Ces forces ne se sont pas cachées de vouloir ma tête, mais si le gouvernement avait été solidaire, elles n’y seraient pas parvenues. »

« Est-il normal que le patron de l’entreprise Vallourec directement intéressé par l’exploitation des gaz de schiste ait pu annoncer ma marginalisation des semaines à l’avance devant des responsables de son entreprise aux USA? De quelles informations disposait-il pour le savoir? Comment se fait-il que des conseillers de Matignon et de l’Élysée disent du mal de moi dans la presse? »

C’est cela dont il s’agit, et le magazine économique « Challenges » explique l’arrière-plan de cela :

« Le mois dernier, lors d’un voyage aux Etats-Unis, le président du directoire de Vallourec, Philippe Crouzet, avait dit devant l’état-major américain de son groupe, qu’elle était “un vrai désastre”. »

Philippe Crouzet, qui est aussi l’époux de Sylvie Hubac, directrice de cabinet de François Hollande, avait ajouté que le problème Batho était en passé d’être réglé, car son influence au gouvernement allait désormais décroître. Un propos prémonitoire qui montre que cela faisait belle lurette que la ministre de l’Ecologie n’était plus en odeur de sainteté auprès des proches du président. »

Comme on le voit, on est là dans une « tambouille » politique, pas dans du contenu. Car ce n’est pas tout, car Batho a aussi expliqué cela :

« Ce que je n’accepte pas, c’est le tournant de la rigueur qui ne dit pas son nom et qui prépare la marche au pouvoir de l’extrême-droite. »

« Ce dont il est question, ce n’est pas d’un poste ministériel, c’est du droit de ma génération à avoir des espoirs et à agir. Le temps est venu de reprendre la main du changement, j’appelle la gauche à un sursaut en faveur de l’écologie de l’espoir et des générations futures. »

« Ce que je n’accepte pas, c’est l’abandon le fatalisme le renoncement à l’espoir du 6 mai. »

L’écologie de l’espoir ? Cela ne veut rien dire. Delphine Batho se place du côté de chez EELV, voilà tout. Elle prévoit déjà un nouveau gouvernement, elle se place, grâce à l’écologie, mais sans assumer aucun contenu.

Le seul qui n’est pas dupe, peut-être, dans cette histoire, est Noël Mamère. Il a bien constaté que :

« Quand vous avez deux ministres de l’Écologie en un an qui sont virés comme des malpropres (…) vous êtes quand même en droit de vous interroger si vous devez continuer de jouer le rôle d’idiot utile ou faire tapisserie dans un gouvernement (…) qui n’a que faire de la transition écologique. »

Eh oui l’ancienne ministre de l’écologie s’était fait virée aussi… C’était en juin 2012, François Hollande venait de se faire élire (Nicole Bricq, débarquée du ministère de l’écologie par les industriels).

Tout cela est une insulte à la Nature qui subit de terribles assauts, chaque jour davantage !

« Y’aurait-il que les vaches qui peuvent être inséminées? »

Comme nous en reparlions il y a peu, la question de la Nature est au cœur de l’argumentaire des catholiques contre le mariage en version gay et lesbienne. Bien évidemment, il s’agit d’une Nature « soumise » aux humains, comme l’expliquait (Saint) Thomas d’Aquin.

Et comme nous le disions, les pseudos athées ont la même vision. Florilège de tout cela avec quelques photos tirées de manifestation pour et contre le mariage gay et lesbien.

Nous commençons par la photographie suivante, car à nos yeux c’est vraiment très triste. Au lieu d’assumer une juste cause, celle de l’égalité, et d’aller à l’universalisme, on a ici l’affirmation d’une vie égocentrique totalement dénaturée.

Comment peut-on oser transporter une pancarte faisant l’apologie de l’élevage industriel ? Il faut vraiment vivre dans son monde et avoir une vision totalement égocentrique, ultra-individualiste. Cela fait peur. Surtout quand on voit que la personne a été assez loin dans sa démarche, puisque la pancarte a un design « vaches »…

Même si c’est surtout complètement idiot, car les fachos, comme on le voit sur la photographie juste en-dessous, eux, font bien peur. On a ici la violence, l’amalgame dans un grand n’importe quoi homophobe et réactionnaire. Et ces gens s’imaginent représenter quelque chose de culturel…

Pour revenir à quelque chose de plus développé, voici le fond de la conception religieuse parfaitement bien développée. Cette pancarte a l’air simple, voire stupide (et elle l’est), mais en fait toute la vision du monde catholique est parfaitement présentée.

Deux fondements à la base même du catéchisme de l’Eglise catholique sont ici résumés.

En effet, dans la religion catholique, l’animal est un serviteur que l’on peut choisir d’avoir, alors que comme nous l’avions expliqué, l’enfant serait un don « magique » de Dieu qui permettrait de donner la vie, de manière mystérieuse, métaphysique, etc. (voir Le catholicisme et sa conception magique et homophobe du « don » de la vie).

Si on ne comprend pas cela, on rate pourquoi il y a eu une telle mobilisation contre le droit des gays et des lesbiennes à se marier. C’est toute la mystique catholique qu’il s’agit de défendre, pour les conservateurs.

La pancarte suivante est également très intéressante, car elle montre que de la même manière, la plupart des activistes les plus fervents du modèle individualiste ont la même approche, mais inversée. A leurs yeux, l’être humain serait au-dessus, ou plutôt au-delà de la Nature.

D’où le slogan insultant, du même esprit dans le fond que le slogan sur l’insémination artificielle, « Soyez pas chiennes, aimez les lesbiennes. » Cela se veut une simple rime, mais en réalité il y a l’idée selon laquelle la Nature est « barbare », que la culture et le droit s’opposent par essence à la Nature, etc.

Tout cela est bien lamentable. Alors finissons sur un slogan vraiment lamentable, qu’on pouvait lire dans le cortège des « jeunes écologistes », la jeunesse d’EELV…

Simple accident ? Hasard de la photographie? Pas du tout, voici une affiche, homophobe si elle en est, des « jeunes écologistes »…

Dans 250 ans, quand l’humanité sur la planète terre sera végane, elle sera atterrée en portant un regard en arrière sur cette période de l’histoire française…

Borloo veut faire de la France « le premier pays écologiste »

Après Mélenchon qui avait récemment organisé une réunion sur « l’écosocialisme » (dont on a plus entendu parler), on a désormais Jean-Louis Borloo qui s’y met. L’écologie est ici une sorte de petit « plus » servant simplement à masquer l’esprit « réformateur » traditionnel.

Voici comment le Parti Radical fournit l’information sur son site :

Borloo appelle une unité nationale pour faire de la France « le premier pays écologiste »

« Je suis venu vous parler d’emploi, de pouvoir d’achat, d’économie et de précarité, de stratégie de croissance, de fraternité, de République et d’unité nationale », a lancé l’ancien ministre de l’Ecologie en clôture du Forum auquel participaient entre 400 et 500 personnes.

« N’attendez pas de moi un discours partisan », a poursuivi le leader centriste expliquant ne pas vouloir faire de « l’UDI le premier parti écologiste mais de la France le premier pays écologiste ».

L’ancien ministre s’est ensuite lancé dans un vibrant plaidoyer pour la méthode qui a fait le succès du Grenelle de l’Environnement qu’il avait initié en 2007, en formulant des propositions pour relancer « le système ».

Il a notamment suggéré « de revenir à une gouvernance à cinq avec l’Etat, les entreprises, les syndicats, les collectivités locales et les ONG » et proposé la création d’un grand ministère d’avenir regroupant l’énergie, les transports, l’urbanisme, le logement, la mer et les océans et l’écologie avec à sa tête un « vice-premier ministre ».

Il a également souhaité un « audit par un cabinet indépendant » pour établir un point sur l’exécution des 268 programmes du Grenelle de l’environnement et de la mer. « La loi Grenelle, on l’applique ou on l’abroge », a-t-il lancé.

Enfin, le député du Nord a indiqué vouloir défendre quatre projets écologistes qu’il juge essentiels.

Ils concernent « la création d’une agence pour piloter un programme national de rénovation écologique des bâtiments français, un changement d’état d’esprit avec une union républicaine et l’appui des médias pour porter ces projets, la mise en place d’une stratégie française et européenne pour l’Afrique et les océans et la défense d’un programme exemplaire sur la bio-diversité et les énergie marine en outre-mer ».

Auparavant, l’ancienne juge Laurence Vichnievsky (EELV), invitée surprise du Forum, avait expliqué que pour elle l’écologie n’était « ni de droite ni de gauche » et appelé à établir « des passerelles » entre les différentes sensibilité ».

Pour le délégué général de l’UDI, Yves Jégo, l’UDI souhaitait également à travers ce forum « dire à l’électorat écologiste: vous n’êtes pas obligé de voter à gauche » et « se démarquer » de l’UMP qui ne considère pas l’Ecologie comme une priorité.

« On n’est pas dans le débauchage », a-t-il cependant affirmé, tout en indiquant que les trois quarts de l’association de Corinne Lepage Cap21 ont déjà rejoint les rangs de l’UDI.

Venu en observateur, le sénateur UDI Jean Arthuis s’est cependant dit « préoccupé par la cohérence » du projet centriste. « On ne doit pas succomber au catégoriel. Il faut que l’écologie soit compatible avec la compétitivité, la croissance, le plein emploi et l’équilibre des dépenses publiques », a-t-il plaidé.

Les participant au Forum ont débattu de la capacité d’action de la France au niveau européen et mondial sur les grands enjeux écologistes, des grands défis environnementaux de demain et de la possibilité à utiliser la croissance verte comme un axe de développement pour sortir de la crise.
Outre jean-Louis Borloo, plusieurs anciens ministres ou secrétaires d’Etat à l’Environnement ont assisté aux débats, dont Serge Lepeltier, Chantal Jouanno et Brice Lalonde, qui est intervenu dans un message enregistré.

« Il faut qu’il y ait un parti en France pour défendre le long terme, l’intérêt de la planète », a lancé celui qui avait co-fondé Génération Ecologie en 1990 avec Jean-Louis Borloo, en saluant l’initiative de l’UDI.

Comme on le voit, on est dans une logique comptable, pas dans une révolution sur le plan de la démarche. Il n’y a pas d’esprit écologiste, aucun appel à un changement non seulement de mentalité, mais de perspective.

Et on voit qu’il y a déjà des gens d’EELV prêts à jouer les transfuges… Rappelons au passage que Jean-Vincent Placé vient de ce même milieu centriste…

Hollande et Duflot lancent l’opération béton

Comme on le sait, Cécile Duflot, grande figure d’Europe écologie les verts, est ministre de l’Egalité des Territoires et du Logement.

Or, justement, François Hollande a annoncé hier des mesures concernant le logement. A cette occasion, lui et Duflot sont allés à la ZAC (zone d’aménagement concerté) d’Alfortville dans le Val-de-Marne).

Cette ZAC, ensemble de bureaux et de logements sociaux, a mis 13 ans à se construire, se terminant l’année dernière ; Hollande et Duflot sont allés à la rencontre de la population locale, allant taper l’apéro chez les gens, avec même Hollande répondant une à nounou inquiète de savoir où est passé l’enfant qu’elle surveillait : « Ah, retrouvez-le, sinon on va encore dire que je suis responsable. »

Tout cela est évidemment de la politique traditionnelle (et minable), mais quel rapport avec l’écologie ? Eh bien justement, Hollande et Duflot ont donné un blanc-seing aux promoteurs.

Car naturellement, il y a un énorme problème de logements sociaux. Sauf que le problème est aussi que la France est un pays de petits propriétaires, avec une urbanisation s’étalant de plus en plus.

Tout cela ne peut pas être abordé bien entendu, par respect pour la propriété. La Nature doit donc affronter une autre offensive : celle des bétonneurs au nom du « social », alors qu’évidemment les populations les plus pauvres n’en profiteront pas.

Voici un exemple de ce que dit le document du gouvernement sur les mesures, pour que l’on voit l’ampleur des mesures prises :

La priorité du gouvernement de développer massivement l’offre de logement n’est envisageable que dans le respect des objectifs de la transition écologique. Au-delà des prescriptions, qui peuvent être renforcées en matière de performance énergétique du bâti, de limitation de l’imperméabilisation des sols, de densité et de qualité de la forme urbaine, d’autres initiatives doivent être soutenues :

– les initiatives privées permettant par exemple la transformation des tissus urbains peu denses, notamment pavillonnaires qui peuvent jouer un rôle massif dans un contexte d’évolution de la ville sur elle-même ;

– l’initiative publique dans les opérations d’aménagement, et notamment les ZAC, qui est un moyen de porter des ambitions vertueuses sur de grandes portions de territoire et de contrôler leur mise en œuvre, par des opérateurs publics (EPA, SPLA, SEM) ou dans le cadre de concessions à des opérateurs privés agissant sous commande publique

En langage normal, cela signifie : fini les zones pavillonnaires en périphérie des villes, car la ville s’agrandit et doit donc récupérer ces zones en en profitant pour les densifier.

Et aussi : bétonnage massif avec financement massif des entreprises privées, qui géreront selon leurs besoins.

Parmi les mesures prises, Hollande et Duflot comptent ainsi aussi diviser par trois les délais de procédure et par deux celui du traitement des contentieux, par exemple en sanctionnant financièrement plus durement les recours abusifs contre les permis de construire.

A côté de cela, la promulgation de nouvelles normes techniques sera tout simplement suspendue pendant deux ans, afin de laisser les bétonneurs aller « plus vite. » Ce n’est pas tout, les règles d’urbanisme seront « temporairement » assouplies afin de faciliter les constructions…

Voici un exemple du document officiel du gouvernement, un exemple parfaitement démagogique :

Un exemple concret

Prenons le cas d’un projet d’écoquartier, qui empièterait sur une zone déclarée inconstructible en raison de cavités souterraines. L’aménageur prévoit de combler la cavité afin de pouvoir réaliser son projet.

Les procédures actuelles nécessitent que soient révisés le plan de prévention des risques (PPR), le plan local d’urbanisme (PLU), voire le schéma de cohérence territoriale (Scot) : il faut compter au moins un an et demi. Avec les dispositions qui seront prises par ordonnance, la déclaration de projet simplifiera les procédures (adaptation du PPR et du PLU) et divisera par trois les délais (6 mois).

Non seulement, ce ne seront pas des écoquartiers qui seront construits, mais qui plus est cela signifie que l’État s’efface devant les exigences commerciales des bétonneurs.

C’est très parlant quand on sait que, comme le reconnaît le gouvernement, « plus de 2,5 millions de m² de bureaux sont vacants en Île-de-France, dont 500 000 m² le sont depuis 4 ans et plus. »

Par conséquent, le gouvernement veut aider à ce que ces bureaux soient transformés en appartements… ce qui est une sacrée conception de l’architecture, au nom de l’urgence et du social !

De la même manière, les organismes HLM pourront établir des « pactes » avec l’Etat, avec une TVA intermédiaire sur les logements locatifs sociaux de 5 % au lieu de 10% (en fait encore de 7% jusqu’au 1er janvier 2014).

Est-ce que cela veut dire que les logements seront moins chers ? Non, cela veut dire que les bétonneurs auront des contrats. Car on sait bien que les organismes HLM – qui s’occupent de 17 % des logements principaux en France, mais également de construction – sont de plus en plus tournés vers le simple profit et que ce sont des gestionnaires comme les autres, à ceci près que leurs « marchandises » sont bon marché.

Finalement, on aurait pu tout résumer avec cette simple information :

(Boursier.com) — Les professionnels du Bâtiment peuvent être contents ! Les 20 mesures du plan d’investissement pour le logement présentées ce jeudi par le Président de la République, François Hollande, reprennent bon nombre de leurs revendications.

Tout pour les bétonneurs, rien pour la Nature, et tout cela au nom des pauvres : c’est un sacré tour de passe-passe.

Pareillement, il va y avoir pour les particuliers une aide de 1350 euros par opération de rénovation thermique, d’avril 2013 jusqu’à mi-2015, l’opération totale devant être de 1800 euros. Or, quelle partie de la population peut se permettre de placer 450 euros là dedans avec la crise ? Sans compter que cela ne s’adresse qu’aux propriétaires…

Tout cela est de la blague. Il faut se forcer pour y croire, ce que dit justement France nature environnement, qui est d’accord avec ce plan « d’urgence » si cela ne se fait pas « au détriment de l’environnement. »

Et dans un grand discours plein de langue de bois et d’auto-intoxication, l’association raconte :

« La densification de l’habitat est souhaitable à condition de la réaliser dans les règles de l’art et si l’Etat lutte simultanément contre l’étalement urbain et le mitage.

De la même manière, Il est bon de vouloir lutter contre les recours mafieux à condition que cela n’entrave pas les recours légitimes des défenseurs de la nature et d’un urbanisme à visage humain.

Enfin, nous regrettons que la baisse de la TVA ne concerne que le secteur de la construction alors que la réhabilitation constitue le plus gros potentiel pour ce qui est de l’amélioration de l’efficacité énergétique dans le bâtiment. »

Le mot est lâché : mafieux. Les bétonneurs forment une force de frappe terrible contre la Nature, mais aussi contre les humains qui dépendent d’eux pour se loger. Il n’y a pas ici à tergiverser: il faut mettre par terre tout cela et tout changer. C’est l’écologie radicale qui doit être le critère, l’épanouissement dans la Nature, et non le profit coulé dans le béton!

Chavez et « l’humain d’abord »

La mort d’Hugo Chavez a amené une vague de réactions très importantes, notamment chez Europe Écologie les Verts qui a salué sa mémoire, son rôle social, etc. Sans vouloir préjuger ici de la question de savoir si Chavez était un progressiste ou alors pas du tout, nous voulons aborder la question par laquelle nous regardons tout : l’écologie.

Si Chavez est mis en avant par EELV (et par d’autres), c’est aussi en raison de l’engagement écologiste qu’il aurait eu. Cela vaut le coup, évidemment, de voir si c’est le cas ou pas, surtout que l’un de ses plus grands partisans, Jean-Luc Mélenchon, parle de plus en plus « d’écosocialisme » et comme quoi le Parti de Gauche est vraiment écologiste, etc.

La véritable clef de tout cela est en fait le discours qu’a prononcé Hugo Chavez au Sommet des Nations unies sur le changement climatique, à Copenhague en décembre 2009. Chavez s’y est présenté comme un rebelle, un écologiste véritable.

Nous avons extrait ici les passages les plus importants de ce discours, que l’on peut retrouver pratiquement mot pour mot, depuis, chez Mélenchon, voire chez EELV, sans parler du Monde Diplomatique (ou encore Le Monde), évidemment les décroissants, etc.

Lorsque Mélenchon lance « l’humain d’abord ! », cela correspond très exactement à ce que dit Chavez. On peut voir d’ailleurs les choses très facilement : aux yeux de Chavez, l’être humain est « la plus merveilleuse création de l’univers. » Par conséquent, il faut préserver la situation, et ce qu’il appelle le capitalisme risque de provoquer des troubles trop grands.

Il n’y a aucune considération pour la Nature – Chavez n’a par exemple jamais mené de campagne écologiste suite à la pollution par 80 000 barils de pétrole de la rivière Guarapiche, en raison de la rupture d’un oléoduc, la situation étant également pratiquée passée sous silence.

Chavez pose uniquement la question du point de vue de l’être humain :

« Deux jeunes gens ont fait irruption ici, bien heureusement les forces de l’ordre se sont comportées correctement, il n’y a eu qu’une petite bousculade, et ils se sont montrés coopératifs, si j’ai bien compris…

Mais dehors, vous savez, il y a beaucoup de monde. Bien sûr, ils ne tiennent pas tous dans cette salle.

J’ai lu dans la presse que quelques personnes ont été arrêtées, qu’il y a eu des manifestations intenses dans les rues de Copenhague, et je tiens à saluer tous ces gens qui sont dehors, des jeunes pour la plupart (Applaudissements).

Ce sont des jeunes qui s’inquiètent, et avec raison, beaucoup plus que nous de l’avenir du monde. La plupart d’entre nous qui sommes dans cette salle ont le soleil dans le dos, alors qu’eux le reçoivent en pleine figure, et ils s’en inquiètent sérieusement (…).

Je lisais certains des slogans que les jeunes scandaient dans les rues, et je crois en avoir entendu de nouveau quelques-uns quand ces deux jeunes gens ont fait irruption ici.

J’en cite un : « Ne changez pas le climat, changez le système. » (Applaudissements). Je le reprends à notre compte : Ne changeons pas le climat, changeons de système, et c’est ainsi que nous pourrons commencer à sauver la planète.

Le capitalisme, ce modèle de développement destructeur, est en train d’en finir avec la vie, il menace de détruire définitivement l’espèce humaine. »

A la question comment faire, la réponse est simple : c’est la décroissance. Il n’y a pas de compréhension de la planète comme système global, simplement une volonté de mieux « gérer. » Voici ce que disait Chavez :

« Figurez-vous que j’ai eu le plaisir de rencontrer ici cet écrivain français, Hervé Kempf. Je vous recommande vivement ce livre, il existe en espagnol -Hervé est par ici-, en français bien sûr et en anglais sûrement : Comment les riches détruisent la planète, d’Hervé Kempf.

Voilà pourquoi le Christ a dit : « Il sera plus facile de faire passer un chameau par le chas d’une aiguille que de faire entrer un riche au Royaume des Cieux. » C’est ce qu’a dit le Christ, Notre Seigneur. (Applaudissements)

Les riches détruisent la planète. Ils veulent peut-être aller s’installer dans une autre quand ils auront fini de détruire celle-ci. Peut-être caressent-ils ce projet.

Mais pour le moment, on n’en voit pas d’autre à l’horizon de la galaxie.

J’ai feuilleté ce livre dès qu’il m’est parvenu – c’est Ignacio Ramonet, lui aussi présent dans cette salle, qui me l’a offert – et je retiens du prologue ou du préambule cette phrase, significative.

Voilà ce qu’écrit Kempf : « Nous ne pourrons pas réduire la consommation de biens matériels à l’échelle mondiale si nous ne faisons pas en sorte que les puissants diminuent la leur de plusieurs crans, et si nous ne combattons pas l’inégalité. Il est nécessaire d’adjoindre au principe écologiste, si utile à l’heure de la prise de conscience –penser globalement et agir localement–, un autre principe qu’impose la situation : consommer moins et distribuer mieux.
C’est là un bon conseil que nous donne l’écrivain français Hervé Kempf. »

Le problème aussi est que Chavez utilise la question des pays du tiers-monde pour avoir l’air écologiste, alors qu’en fait ce qui compte pour lui c’est surtout de pouvoir faire en sorte que son propre pays se développe, pas forcément différemment du tout.

Ici, la question écologiste est un moyen de pression dans un cadre concurrentiel. C’est très clair dans ce qu’il dit : il ne parle jamais de la Nature, des animaux, des végétaux, simplement de l’équilibre planétaire à maintenir, tentant d’arracher des points aux pays les plus développés.

Chavez présente ainsi la situation :

« Mais, je tiens à le souligner, nous sommes là aussi profondément inégaux. Les 500 millions de personnes les plus riches, soit 7%, sept pour cent, sept, de la population mondiale, ces 7% sont responsables de 50% des émissions polluantes, alors que la moitié la plus pauvre de la population de la planète – la moitié, 50% – n’émet que 7% des gaz polluants.

Voilà pourquoi je m’étonne : il me paraît bizarre de solliciter ici la Chine et les Etats-Unis dans les mêmes termes. Les Etats-Unis comptent peut-être 300 millions d’habitants, et la Chine, cinq fois plus. Les Etats-Unis consomment plus de 20 millions de barils de pétrole par jour, et la Chine arrive à peine à 5 ou 6 millions.

On ne peut pas demander la même chose aux Etats-Unis et à la Chine. Voilà un sujet qui mérite discussion. Espérons que les chefs d’Etat et de gouvernement pourront s’asseoir ensemble et discuter ces questions pour de bon, cartes sur table.

En outre, Monsieur le Président, 60% des écosystèmes de la planète sont endommagés, et 20% de l’écorce terrestre est dégradée.

Nous avons été les témoins impassibles de la déforestation, de la conversion de terres, de la désertification, des altérations des systèmes d’eau douce, de la surexploitation des ressources marines, de la contamination et de la perte de la diversité biologique. La surexploitation de la terre dépasse de 30% sa capacité de régénération.

La planète perd sa capacité d’autorégulation, elle est en train de la perdre. Nous produisons chaque jour bien plus de déchets que nous ne sommes capables d’en traiter.

La survie de notre espèce est une question qui hante la conscience de l’humanité. »

Cette approche de « l’humain d’abord » maquillé en exigences concernant le réchauffement climatique, Chavez en a donc fait tout un raisonnement « social » :

« Le conservatisme politique et l’égoïsme des grands consommateurs, des pays les plus riches, révèlent un manque de sensibilité et de solidarité flagrant envers les plus pauvres, les affamés, les plus vulnérables aux maladies et aux désastres naturels (…).

M. le Président : le changement climatique n’est pas le seul problème qui frappe aujourd’hui l’humanité. D’autres fléaux et d’autres injustices nous guettent. Le fossé qui sépare les pays riches des pays pauvres n’a cessé de se creuser en dépit de tous les Objectifs du millénaire, du Sommet de Monterrey sur le financement, de tous ces sommets, comme le faisait remarquer ici le président du Sénégal, qui dénonçait une grande vérité : les promesses, tant de promesses non tenues, alors que le monde continue sa marche destructrice.

(…)

M. le Président : Leonardo Boff se demande –vous avez connu Leonardo Boff ? J’ignore si Leonardo a pu faire le voyage. J’ai fait sa connaissance au Paraguay ; je l’ai toujours beaucoup lu– : « Une Terre finie peut-elle supporter un projet infini ? ». La thèse du capitalisme du développement infini est un modèle destructeur. C’est un état de fait et nous devons l’accepter.

L’histoire nous appelle à l’union et à la lutte. Si le capitalisme s’oppose, nous sommes dans l’obligation de livrer la bataille contre le capitalisme et d’ouvrir les voies du salut de l’espèce humaine. Cette tâche nous incombe à tous, sous les bannières du Christ, de Mahomet, de l’égalité, de l’amour, de la justice, de l’humanisme, du véritable et plus profond humanisme. Si nous ne le faisons pas, la plus merveilleuse création de l’univers, l’être humain, disparaîtra, elle disparaîtra !

Cette planète à des milliards d’années, et elle a vécu pendant des milliards d’années sans nous, l’espèce humaine. Autrement dit, elle n’a pas besoin de nous pour exister. Par contre, nous ne pouvons pas vivre sans la Terre, et nous sommes en train de détruire la Pachamama, comme dit Evo, comme disent nos frères aborigènes d’Amérique du Sud. »

C’est-à-dire qu’aux yeux de Chavez, la planète Terre est une sorte de vaisseau spatial un peu compliqué et qu’il faut savoir gérer. Sa démarche ne va pas plus loin. S’il a l’air radical, c’est qu’il demande aux pays riches de payer et de jouer le rôle principal, en tant que plus gros pollueur.

Mais il n’est pas en rupture avec les valeurs dominantes. Il ne pose pas la question des espaces sauvages, il ne veut pas que la planète redevienne bleue et verte. Il veut que la situation puisse continuer telle quelle.

Ainsi, il a l’air radical, mais il ne l’est pas :

« Un autre slogan donne à réfléchir, parce qu’il est tout à fait d’actualité, avec cette crise bancaire qui a ébranlé le monde et qui continue de le secouer, et la manière dont le Nord riche a volé au secours des banquiers et des grandes banques. Les Etats-Unis à eux seuls…

Le montant de la somme qu’ils ont versée pour sauver les banques est astronomique, on s’y perd… Voilà ce qu’on dit dans la rue : « Si le climat avait été une banque, il aurait déjà été sauvé. » Et je crois que c’est vrai (Applaudissements).

Si le climat avait été une banque capitaliste, une des plus grandes, il y a belle lurette que les gouvernements riches l’auraient sauvé. »

Le terme « sauver » est une clef. Car Chavez était une personnage haut en couleur, un peu le dictateur grande gueule comme on s’en imagine qu’il en existe en Amérique latine. Il faisait des shows télévisés, où il pouvait s’ériger en modèle, comme en disant :

« Certaines personnes chantent sous la douche [et y passent] une demi-heure. Trois minutes [pour une douche] c’est plus que suffisant. J’ai compté trois minutes et je ne sens pas mauvais. »

Cela a l’air écologiste, mais en fait c’est juste de la gestion. Si Chavez voulait « sauver » le climat, c’est pour que les choses continuent, pas pour que les choses changent, pas pour que la Nature soit reconnue, pas pour les animaux et les végétaux !

L’inévitable effondrement du système alimentaire non végane

L’affaire des « lasagnes à la viande de cheval » n’est finalement pas qu’une « petite » affaire de fraudes à plusieurs niveaux (L’affaire Findus-Comigel-Spanghero- (?)). C’est un véritable scandale révélant ce qui adviendra dans les années futures, à moyen terme : l’inévitable effondrement du système alimentaire non végane.

A partir du moment en effet où c’est le profit qui décide de ce qui est mangé ou pas, inévitablement l’exploitation animale domine, et partant de là la barbarie, l’escroquerie, le mensonge.

Rien qu’hier en France, cinq abatteurs (Abera, Bernard, Gad, Groupe Bigard, Socopa Viandes) ont été frappé d’amendes (d’un montant total de 4 512 621 euros) par l’Autorité de la concurrence pour une entente illégale pendant plusieurs mois en 2009.

Et en Suède, les autorités viennent de s’apercevoir que… il manquait 9000 cadavres de chevaux. Statistiquement, cela fait plusieurs années que 9000 chevaux « disparaissent » chaque année…

C’est dire si on vit dans une société façonnée par le profit, où triomphent des chiffres, des chiffres gorgés de sang, et des calculateurs n’ayant en tête que le profit.

Est d’ailleurs révélateur et ô combien parlant ce que raconte Le Figaro dans un de ses articles :

Il faut dire que le monde du trading de la viande est actuellement sous pression et les entreprises qui travaillent dans le secteur sur les nerfs.

En témoigne la réponse que nous avons reçue de Meat Trading Company basée à Thiais: «Je ne réponds pas aux journalistes, mais si vous étiez le Journal du hard (célèbre émission pornographique de Canal +, NDLR), je vous montrerais toute ma viande.»

Pas sûr que ce genre d’amabilités aide le secteur à redorer son image aux yeux de l’opinion publique.

Est également significative la réaction du ministre britannique de l’Alimentation, Owen Paterson, en panique :

« Plus vite nous résolvons ceci, plus rapidement nous pourrons établir la confiance dans notre système alimentaire et les produits. »

La réaction de Hollande va dans le même sens, il s’agit de préserver l’exploitation animale d’un vent de panique d’un côté, d’une réflexion de l’autre, alors que jamais autant on a parlé de l’exploitation animale industrielle :

« Le président de la République a souligné qu’il s’agissait d’une affaire grave par rapport à la confiance inspirée aux consommateurs et potentiellement grave aussi par rapport aux conséquences pour la filière française. »

Naturellement, c’est au plus niveau que les États s’organisent pour sauver le capitalisme s’occupant de l’alimentaire : un comité d’experts européens se réunira demain et ce sera le thème central du prochain Conseil européen de l’agriculture en présence de tous les États membres, à la fin du mois.

Il faut tout de même une sacrée panique pour que l’Union Européenne demande que soient faits des tests ADN !

Voici d’ailleurs une liste, non exhaustive, des produits concernés par la « viande » de cheval à la place de celle de bœuf… La liste s’agrandit en effet, avec le nombre de pays concernés !

FINDUS

Moussaka 600 g – code-barres : 3599740007969. N° de lots : 2257 BN – 2258 BN – 2272 BN – 2354 BN – 2355 BN

Lasagnes à la bolognaise 600 g – code-barres : 3599740004517. N° de lots : 2252 BN – 2255 BN – 2282 BN – 2283 BN – 2293 BN – 2294 BN – 2299 BN – 2300 BN – 2319 BN – 2320 BN – 2327 BN

Hachis parmentier 600 g – code-barres : 3599740004500. N° de lots : 2220 BN – 2241 BN – 2242 BN – 2256 BN – 2278 BN – 2279 BN – 2280 BN

Lasagnes à la bolognaise 1,2 kg – code-barres : 3599740007983. N° de lots : 2240 BN – 2251 BN – 2252 BN – 2259 BN – 2261 BN – 2262 BN – 2283 BN – 2294 BN – 2300 BN – 2320 BN – 2327 BN – 2328 BN – 2339 BN – 2340 BN – 2346 BN – 2347 BN – 2356 BN – 3004 BN – 3005 BN – 3015 BN – 3016 BN – 3023 BN

Hachis parmentier 1,2 kg – code-barres : 3599740007990. N° de lots : 2249 BN – 2258 BN – 2259 BN – 2265 BN – 2266 BN – 2348 BN – 2349 BN

PICARD

Lasagnes à la bolognaise « Formule Express » 300 g – N° de lots : 14/12 et 315/12 (code 57376)

« chili con carne et riz cuisine » Mexique 350 g, code article 7280.6.

AUCHAN

Lasagnes à la bolognaise surgelées 1 kg – code-barres : 3596710034307

Moussaka surgelée 300 g – code-barres : 3596710275236

Moussaka surgelée 850 g – code-barres : 3596710275618

Casino Hachis parmentier surgelé 300 g – code-barres : 3222474411862

Casino Hachis parmentier surgelé 500 g – code-barres : 3222471975367

Casino Hachis parmentier surgelé 1 kg – code-barres : 3222471975336

CARREFOUR

Lasagnes à la bolognaise surgelées 600 g – code-barres : 3245411440176

Lasagnes à la bolognaise surgelées 1 kg – code-barres : 3270190020073

Cannellonis à la bolognaise surgelés 600 g – code-barres : 3560070398515

CORA

Lasagnes à la bolognaise surgelées 300 g – code-barres : 3257981314818

Lasagnes à la bolognaise surgelées 1 kg – code-barres : 3257980974440

Spaghettis à la bolognaise surgelés 300 g – code-barres : 3257981314832

Cannellonis à la bolognaise surgelés 900 g – code-barres : 3257983875997

Hachis parmentier surgelé 300 g – code-barres : 3257981314801

Hachis parmentier surgelé 1 kg – code-barres : 3257980974433

GRAND JURY (marque distribuée dans les magasins 8 à Huit, Proxi, Shopi)

Lasagnes à la bolognaise surgelées 600 g – code-barres : 3245390157911

Cannellonis à la bolognaise surgelés 600 g – code-barres : 3560070398522

MONOPRIX

Hachis parmentier surgelé 300 g – code-barres : 3350030180652

Hachis parmentier surgelé 1 kg – code-barres : 3350030180669

SYSTÈME U

Cannellonis à la bolognaise de la marque U 1 kg – code-barres : 3 256 221 660 876

Moussaka de la marque U 850 g – code-barres : 3 256 220 258 524

A part la France, sont concernées la Grande-Bretagne, la Norvège, la Suisse, l’Autriche, l’Irlande… C’est tout un système qui se met à nu, de lui-même, s’effondrant sous le poids de ses contradictions !

Et ce n’est pas en adoptant le modèle de Notre-Dame-des-Landes, où les animaux sont massacrés localement, qu’on sortira par le haut d’une telle folie…

On notera d’ailleurs et enfin l’impuissance d’Europe Ecologie les Verts à comprendre cela. Dans un communiqué intitulé « Scandale de la viande de cheval : symptôme supplémentaire des maladies de la dérégulation », on peut lire:

Il est urgent de re-réguler le secteur, au niveau national comme au niveau européen. Si différente qu’elle soit de précédents scandales sanitaires en Europe, « l’affaire de la viande de cheval » appelle des réponses courageuses des puissances publiques, qui ne peuvent pas se suffire de traiter les symptômes sans agir, plus profondément, sur les causes. La sécurité alimentaire et la traçabilité des produits sont une priorité de santé publique.

Quelques jours avant, on lisait dans un autre communiqué, intitulé « En autorisant l’importation de viandes américaines traitées à l’acide lactique, la Commission Européenne joue contre l’élevage et contre la qualité ! », la chose suivante:

Notre position politique est claire : nous consommons trop de viande et de protéines animales, et nous devons en consommer moins, mais de la meilleure qualité possible, et respecter le bien être animal et les meilleures conditions d’élevage, comme le meilleur traitement des viandes.

On a ici la complète négation de ce que représente la libération animale en tant que valeur, au profit d’une exploitation animale « pérenne », « modernisée ». Alors que le monstre industriel est ébranlé, il est important de démasquer de tels discours!

Le ministère de l’écologie s’installera dans… une tour de la Défense!

Avec Europe Ecologie Les Verts, tout est possible et c’est toujours plus « formidable. » En effet, alors qu’EELV est au gouvernement, il a été décidé que le ministère de l’Écologie allait déménager.

La raison est que les bâtiments du ministère sont éparpillés sur cinq sites à… La Défense, la petite ville remplie de tours de bureaux, vitrine du capitalisme triomphant, abritant 3600 entreprises sur 3 millions de m², avec 150 000 personnes employées…

Les choses vont-elles changer ? Pas du tout, le symbole devient même encore pire dans le genre. Car où est-ce que le ministère de l’Ecologie va donc déménager ? Dans une tour de la Défense ! Quel beau symbole d’écologie…

On est vraiment là dans quelque chose d’incroyable, c’est tout de même une histoire de fou. Il faut vraiment vivre en France pour avoir un parti « écologiste » au gouvernement et une décision de placer le ministère de l’écologie dans une tour qui est le symbole même de la « domination » sur la Nature.

EELV ne peut pas ne pas être au courant, et le fait qu’une telle chose se déroule est encore à ajouter à leur passif. EELV a réussi le tour de passe-passe de se rétablir par l’intermédiaire de la lutte à Notre-Dame-des-Landes, mais on voit aisément que tout cela c’est du grand n’importe quoi, de la gestion « écologiste » de la catastrophe.

Un ministère de l’écologie dans une telle tour, symbole de refus de la Nature, symbole du travail aliéné, symbole des gestionnaires du capitalisme triomphant, dans l’endroit le plus urbanisé en version capitaliste moderne de France…

Qui plus est, l’État va même sans doute acheter la tour, qui pour l’instant est occupée par SFR. Mais pour l’instant, rien que le déménagement et la rénovation vont coûter 540 millions d’euros ! Et il y aura donc un loyer, bien entendu pas mentionné…

Et qui ira directement dans les poches des promoteurs immobiliers, qui pourront continuer leur œuvre de destruction !

Pour la petite histoire, la tour est certifiée « HQE d’exploitation », c’est-à-dire « Haute qualité environnementale », mais c’est une vaste blague : c’est une certification privée, qui consiste en de vagues « objectifs » et même pas des normes… C’est juste de la peinture « verte » mise sur les grands projets, pour donner le change…

Ce n’est pas tout, car cette tour de 1990, appelée « tour esplanade » et auparavant « tour séquoïa », est un centre apparemment trop important pour un « simple » ministère de l’Ecologie. Elle regroupe 53 600m², avec un restaurant de 670 places et un auditorium de 150 places, un centre sportif et 251 places de parking.

Il va de soi que si le ministère de l’écologie avait une valeur réelle, le restaurant serait vegan et l’auditorium serait rempli chaque semaine de colloque sur la situation de la Nature et sur les initiatives de protection… Mais là évidemment, ce serait « trop. »

Par conséquent, la tour va abriter, d’ici un an et demi, le ministère de l’Ecologie, mais également le ministère de l’Egalité des territoires et du Logement, celui du Développement durable et de l’Énergie, ainsi que le service de la direction générale des finances publiques, France Domaine.

Le ministère de l’Ecologie n’aura même pas donc son bâtiment à lui, symbole de l’écologie affirmée. Il occupera une tour de l’horrible quartier de la Défense, à côté d’autres administrations.

C’est une preuve de plus, s’il en fallait, qu’EELV n’en a rien à faire de l’écologie !