Images d’un volcan sous-marin en éruption

La technologie peut très bien être utilisée dans une optique positive: ces vidéos (malheureusement très courtes) d’un volcan sous-marin en éruption en sont une belle démonstration.

La première vidéo est ici, la seconde est là (les deux nécessitant quicktime et mettant du temps à charger), et enfin la dernière ici (à la fin de la vidéo).

Ces images ont été filmées à plus de 1200 mètres de profondeurs, dans l’océan pacifique, dans la zone des îles Fiji, Tonga et Samoa.

« Andalousie je me souviens, les prairies bordées de cactus »

Francis Cabrel n’est ni vegan ni même végétarien. Il n’a jamais assumé haut et fort son engagement contre la corrida, mais nous tenions quand même à mettre cette chanson de lui qui en parle:

Depuis le temps que je patiente
Dans cette chambre noire
J’entends qu’on s’amuse et qu’on chante
Au bout du couloir ;
Quelqu’un a touché le verrou
Et j’ai plongé vers le grand jour
J’ai vu les fanfares, les barrières
Et les gens autour

Dans les premiers moments j’ai cru
Qu’il fallait seulement se défendre
Mais cette place est sans issue
Je commence à comprendre
Ils ont refermé derrière moi
Ils ont eu peur que je recule
Je vais bien finir par l’avoir
Cette danseuse ridicule…

Est-ce que ce monde est sérieux ?
Andalousie je me souviens
Les prairies bordées de cactus
Je ne vais pas trembler devant
Ce pantin, ce minus !
Je vais l’attraper, lui et son chapeau
Les faire tourner comme un soleil

Ce soir la femme du torero
Dormira sur ses deux oreilles
Est-ce que ce monde est sérieux ?

J’en ai poursuivi des fantômes
Presque touché leurs ballerines
Ils ont frappé fort dans mon cou
Pour que je m’incline

Ils sortent d’où ces acrobates
Avec leurs costumes de papier?
J’ai jamais appris à me battre
Contre des poupées
Sentir le sable sous ma tête
C’est fou comme ça peut faire du bien
J’ai prié pour que s’arrête
Andalousie je me souviens

Je les entends rire comme je râle
Je les vois danser comme je succombe
Je pensais pas qu’on puisse autant
S’amuser autour d’une tombe
Est-ce que ce monde est sérieux ?

Si, si hombre, hombre
Baila, baila

Hay que bailar de nuevo
Y mataremos otros
Otras vidas, otros toros
Y mataremos otros
Venga, venga a bailar
Y mataremos otros

La corrida au patrimoine culturel de l’UNESCO !?

Une cinquantaine de villes du sud et du sud-ouest de la France ont constitué un dossier pour faire entrer la culture taurine au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

Cette liste est disponible sur cette page; on trouve notamment Arles, Bayonne, Béziers, Carcassonne, Dax, Fréjus, Istres, Orthez…

L’argument principal de ce dossier est que « la corrida est fondée sur le respect du taureau en tant que patrimoine génétique, et qu’en vivant dans une culture extensive, toutes sortes de bêtes sauvages se trouvent préservées. »

Vouloir classer au patrimoine culturel de l’UNESCO une tradition consistant en l’exploitation, la torture, la banalisation de la violence envers les animaux et l’assassinat d’un animal…

Cela serait mettre cette tradition sur le même plan des traditions artistiques comme la tapisserie d’Aubusson, le Cantu in paghjella corse, le festival du nouvel an des Qiang en Chine!

Voilà bien un acte totalement désespéré de ces pauvres personnes qui voient bien que la population trouve que la corrida n’est que torture et manipulation !

Rappelons ici ce qu’est une séance de tauromachie, présentée par le site Alliance Anticorrida:

La corrida, rite sanglant réprouvé par 73 % des Européens (Sofres 2003) consiste à torturer six taureaux durant un quart d’heure chacun.

En premier lieu, le picador enfonce une lance (jusqu’à trente centimètres de profondeur) et fouille la plaie, afin de cisailler le ligament de la nuque et contraindre l’animal à baisser la tête. Il ouvre ensuite la blessure en y plantant six harpons de quatre à sept centimètres : les banderilles.

L’animal est enfin mis à mort, au mieux d’un seul coup d’épée, mais c’est rarissime.Une épée plus courte et un poignard sont alors nécessaires pour porter les coups ultimes. Triste record détenu à ce jour : trente-quatre tentatives !

Sentant que la population est de plus en plus réticente aux corridas, cette tentative loufoque et pathétiquement surréaliste n’a peu de chance d’être en compte, car les buts de L’UNESCO sont (en théorie) de « servir les intérêts du monde et de l’humanité tout entière et d’encourager et faire progresser l’éducation, la science et la culture ».

Alors nous devons poser la question: comment une tradition sanglante basée sur la barbarie et la mise en scène d’une lente mise à mort pourrait-elle faire partie du patrimoine culturel immatériel?

« D’autant qu’en France, en Espagne, au Portugal, en Colombie, au Venezuela ou en Équateur, quatre-vingt-trois communes ont déjà déclaré leur rejet des corridas en se proclamant « villes antitaurines » » comme l’affirme Claire Starozinski qui est la fondatrice de l’Alliance Anticorrida.

Notons également que les parlementaires catalans ont accepté de débattre en 2010 d’une « Initiative législative populaire » ayant recueilli plus de 180 000 signatures et qui réclame l’interdiction pure et simple des combats taurins en Catalogne.

Nous ferons une présentation des corridas, mais rappelons déjà cette vérité: les corridas n’existent en France que depuis le milieu du 19ème siècle; le mythe des corridas ayant une tradition ininterrompue est née dans les années 1950…

Un réveillon vegan (a priori) gâché

Pensez-vous que les « grands de ce monde » soient des reptiles déguisés en humains, nous manipulant par des complots?

Non, évidemment! Et nous non plus. Pourtant, il existe des gens le pensant, à la suite de l’américain David Icke.

Rien de très vegan dans tout cela il va de soi! Car dans cette théorie du complot (qui a un grand succès, époque oblige) les reptiles développeraient « par nature » la peur, l’agression, le conflit, la culpabilité, la division, le manque de compassion et l’intolérance, l’impératif du territoire, le besoin de hiérarchie, la ritualisation à outrance…

Le hic, c’est qu’il y a un réveillon avec un buffet vegan qui est organisé à Paris par une association (les bénéfices allant à l’association Forêt de Léa, qui a besoin d’aide notamment après l’assassinat de Léa).

Enfin le hic ce n’est pas la soirée en elle-même ni son principe, mais le DJ qui doit animer cette soirée, qui lui croit à cette théorie délirante de domination reptilienne du monde… Comme à plein d’autres conneries d’extrême-droite.

Il y a donc un appel au boycott de cette soirée, avec une petite documentation, que nous publions ici, en espérant que tout cela se résoudra (et évidemment dans un sens antifasciste):

Un réveillon végétarien et végan s’organise à paris.
Nous devions nous réjouir et nous voulions participer à cette soirée.
Ensuite nous avons vu le nom de cette DJ. Il est évident que nous ne pouvons pas cautionner une personne utilisant des références fascistes sur son blog. (http://www.myspace.com/therealltripley)

Comme vous pouvez le voir avec les photos, son blog est truffé d’articles sur le nouvel ordre mondial, les illuminatis, d’autres délires conspirationnistes, et sur des groupes comme :

– Solidarité et progrès

« Ils sont la vitrine francaise d’un groupe sectaire americain dirige par lyndon Larouche.

Aux USA ils s’embarrassent moins de détails quand à leur propagande. Ils sont effectivement antisémites mais pas la tendance racialistes : leur thématiques sont plutôt sur le complotisme et la « mafia financiere » … un peu à la Soral quoi. Ce qui explique leur présence aux Universités d’été d’Egalite et Reconciliation. (Association du nationaliste français Alain Soral)

Ils sont parmi les fers de lance du delire « le 11 septembre n’a pas existe » aussi.

Et ils développent un programme economique pseudo-keynesien assez bien ficélé et mettent en avant les « ouvriers » (sachant que le gourou est milliardaire c’est marrant). »

– ou encore Dieudonné, soral & co.

– également christian cotten : Il est connu pour être un grand défenseur des sectes.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_Cotten

Lutter pour la libération animale et contre tous les fascismes!

Et laisse moi plonger dans tes beaux yeux

Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate.

Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,

Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,

Et des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum,
Nagent autour de son corps brun.

Baudelaire, Le chat

« L’important, pour le cheval, ce n’est pas son bien-être, ce sont ses débouchés… y compris l’hippophagie, alors mangez du cheval ! »

Dans notre société de consommation, fondée sur l’exploitation notamment des animaux, le cheval n’est considéré que comme un moyen de locomotion agréable et « naturel » ou bien comme un sujet de divertissement via les courses hippiques.

Le Salon du Cheval qui s’est terminé à Paris le 13 décembre est l’illustration parfaite que le cheval n’aurait aucune valeur en soi, qu’il est censé être à notre service. Et c’est encore plus vrai avec la crise, toutes les valeurs altruistes s’évaporant.

Ainsi, lors de ce Salon, les débats ne portaient non pas sur les chevaux en liberté dans la Nature, mais par exemple sur le fait que « L’équitation est devenue un sport de gonzesse ! » selon Jean-Pierre Digard, directeur de recherche émérite au CNRS.

Ces propos se fondent sur le fait qu’en 2009, la Fédération française d’équitation compte 80 % de cavalières, sur pas moins de 650 437 licenciéEs !

L’auteur de ces propos sexistes en rajoute une couche avec des propos méprisants mais cette fois-ci envers les équidés :

« Ce serait catastrophique ! [NDLR: à propos de certains élus qui voudraient « faire » du cheval un animal « de compagnie »].

La convention de protection de l’animal de compagnie interdisant les moyens de dressage artificiels, on peut penser que les éperons, le mors ou la cravache seraient bannis. L’important, pour le cheval, ce n’est pas son bien-être, ce sont ses débouchés… y compris l’hippophagie, alors mangez du cheval ! »

Et il trouve l’appui de l’anthropologue, « professionnelle du cheval » et auteure Catherine Tourre Malen, ayant entre autres publié « Femmes à cheval, la féminisation des sports et des loisirs équestres : une avancée ? »

Elle renchérit en effet au sujet de l’hippophagie: « Surtout si vous êtes une femme !  Et si vous hésitez, commencez par le saucisson d’âne. »

Nous avons mis ci-dessus les termes de « professionnelle du cheval » entre guillemets car on peut bien se demander ce que cela signifie au juste ?

Car lorsqu’on y regarde de plus près, la bibliographie de cette personne est consacrée exclusivement à l’exploitation du cheval, à savoir comment devenir un « as » de l’équitation.

Quelle honte que ces « professionnels du cheval » se revendiquant d’une « science » qui n’a de « science » que le nom: il s’agit en fait d’une idéologie visant à la justification de l’exploitation!

Quelle horreur que cette exploitation avec la « viande » de cheval vantée par des personnes qui côtoient ces animaux tous les jours !

Et force est de constater que le cheval n’a aucune autre estime que celle qu’on lui accorde afin de l’exploiter, soit en l’utilisant comme moyen de faire du sport et d’exercer son autorité en le dressant, soit en le mangeant.

BD straight edge

De manière anecdotique, car il ne s’agit pas d’une grande réalisation, mais avec quand même un certain intérêt, la « première BD straight edge » est téléchargeable. Elle provient des USA, du début des années 1990 (et est donc en anglais).

Pour résumer ces quelques pages, qui ont une problématique intéressante: un garçon est amoureux d’une fille, et ne parvient pas à lui dire. Au concert les nazis attaquent la fille (pas de fille dans le pit pour eux, parabole critique des machos et de leur culture fasciste), et le garçon l’aide. Mais la fille se sent humiliée d’avoir à être défendue…

Minor Threat sur un canon?!

Le groupe Minor Threat, dont la chanson « straight edge » a donné naissance à l’identité straight edge, et qui a ensuite donné Fugazi, a toujours cherché à éviter de s’engager en quoi que ce soit dans l’American way of life. C’est l’un des grands principes du « désengagement. »

Seulement à la différence d’autres groupes, les gens de Minor Threat ont également refusé de se revendiquer straight edge, ou d’une quelconque idéologie radicale. Avec un risque évident de récupération donc, comme on le voit sur cette image tiré d’un reportage sur la guerre en Irak

On notera l’humour noir, « Minor Threat » signifiant « Danger mineur » (dans la chanson il s’agit de la jeunesse).

Sang Vert, de Raid

A côté des Californiens de Vegan Reich, la scène Hardline a eu deux autres groupes de musique principaux: RAID de Memphis aux USA ainsi que Statement, un groupe d’Angleterre. Voici le texte d’une chanson de RAID, intitulée « Blood Green » (Sang Vert), le texte étant également archivé ici.

Pour la petite histoire anecdotique mais marrante au sujet des hardline, le batteur Andy Hurley a joué dans Vegan Reich avant de rejoindre Fall Out Boy. Il est toujours vegan straight edge, mais se dit désormais également « anarcho-primitiviste ». Quand on lui a fait remarqué que, quand même, Fall out boy avait vendu 12 millions de disques et que donc c’était assez éloigné d’une négation de la société, il a répondu qu’il faisait simplement cela pour gagner sa vie.

born into an age of anthropocentricity. where nature is considered an evil, a wild that must be tamed.
Né à un âge d’anthropocentrisme, où la nature est considérée comme le mal, une sauvagerie qui doit être soumise.

humanity is now a plague, a cancer to the ecosystem.stop the machine; society, before we reach total annihilation. BLOOD GREEN. BLOOD GREEN.
L’humanité est maintenant une plaie, un cancer pour l’écosystème. Stoppons la machine, la société, avant d’en arriver à l’anéantissement total. SANG VERT. SANG VERT.

Burn it down. ecotage for self defense, nature is our home that we must defend. man and earth are one. this is the final truth for global salvation.
Mets y le feu. L’écotage pour l’auto-défense, la nature est notre foyer que nous devons défendre. L’homme et la terre ne sont qu’un. C’est la vérité finale pour le sauvetage global.

This is a call to arms for those who put nature above themselves. 4 1/2 billion years of earth is on the verge of extinction. BLOOD GREEN. BLOOD GREEN.
Ceci est un appel aux armes pour ceux qui mettent la nature au-dessus d’eux. 4 milliards et demi d’années de la planète sont à la limite de la destruction. SANG VERT. SANG VERT.

Burn it Down. destroy the poison of technology that is killing the land. this is your ultimatum and you better heed our demand
Mets y le feu. Détruis le poison de la technologie qui tue la campagne. C’est votre ultimatum et il vaut mieux pour vous tenir compte nos exigences.

Frise historique écologie/véganisme

Voici donc une frise présentant les principaux faits marquant dans l’élaboration de la conception écologiste, de la conception végane, les deux étant bien entendu liées. Cette frise est également en ligne ici et sera améliorée au fur et à mesure!

1824: Fondation en Angleterre de la Société pour la Prévention de la Cruauté contre les animaux.

1847: Fondation en Angleterre de la Société Végétarienne, naissance du mot « végétarien. »

1889
: Publication en Angleterre des « Nouvelles de nulle part » de William Morris.

1903-1910: série d’affrontements à Londres opposant médecins et étudiants en médecine d’un côté, syndicalistes, féministes et opposants aux tests sur les animaux de l’autre.

1926: Publication en Union Soviétique de l’ouvrage « Biosphère » de Vladimir Vernadsky.

1944: Fondation en Angleterre de la Vegan Society, naissance du mot « vegan. »

1964: Fondation en Angleterre de l’Association des Saboteurs de la Chasse.

1972: Fondation aux USA de Move, organisation afro-américaine écologiste radicale.

1972: La Chine populaire annonce que les communes populaires doivent pratiquer l’utilisation intégrale des matériaux afin d’éliminer les déchets en les revalorisant.

1974: en Inde, les femmes du mouvement Chipko protègent les arbres pour empêcher leur abattage.

1975: Parution aux USA de « La libération animale » de Peter Singer, ainsi que du roman « La gang de la clef à molette » d’Edward Abbey.

1976: Fondation en Angleterre du Front de Libération des animaux, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1979: publication aux USA de « The Quest for Gaia » qui résume les thèses de James Lovelock et Lynn Margulis.

1980: Fondation aux USA de PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), ainsi que d’Earth First!

1982: Fondation en Angleterre de l’Animal Rights Militia, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1983: Sortie aux USA du film Koyaanisqatsi.

1988: Sortie de l’album « We’re Not in This Alone » du groupe Youth of Today, avec notamment la chanson « No more. »

1990: Sortie aux USA du maxi 45 tours du groupe punk « Vegan Reich » intitulé « Hardline » ; début du mouvement hardline, prônant un mode de vie vegan straight edge, le respect de toute vie et la violence pour défendre celle-ci.

1990: Fondation en Angleterre d’une section d’Earth First!

1993: Fondation en Angleterre du Justice Department, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1993: Sortie de l’album « Firestorm » (avec notamment la chanson éponyme) du groupe Earth Crisis, expression de la culture nord-américaine vegan straight edge radical.

1995: Congrès du mouvement autonome allemand à Berlin. Tentative (qui échoue) de faire passer le mouvement du principe de la « triple oppression » (capitalisme, sexisme, racisme) à celui de « Unity of Oppression » (Unité des oppressions, en intégrant l’exploitation animale).

1996: Fondation aux USA du Front de Libération de la Terre, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1996: aux USA Gary Francione critique Peter Singer, la ligne « welfariste » du mouvement pour les animaux et prône « l’abolitionnisme. »

1997: Sortie de l’album « The Shape of Punk to Come » du groupe Refused, expression de la vague vegan straight edge en Suède à partir de la ville d’Umeå.

1998: Quasi fin du mouvement hardline, les derniers groupes assument un « Islam révolutionnaire. »

1999: Un groupe marxiste (conseilliste) anglais publie « Beasts of Burden: Capitalism, Animals & Communism » et prône l’intégration au marxisme de la libération animale.

1999: Fondation en Angleterre de SHAC (Stop Huntingdon Animal Cruelty), campagne de harcèlement des personnes et sociétés liées au laboratoire Huntingdon Life Sciences.

2000: première publication aux USA de la revue Green Anarchy.

2002: à sa convocation par une commission du Congrès aux USA, Craig Rosebraugh porte-parole de l’office de presse de l’ELF refuse de répondre à 54 questions sur 56 et accuse le gouvernement US d’être « l’une des plus horribles organisations terroristes de l’histoire planétaire. »

2009: aux USA Steven Best critique Francione et prône la ligne de la libération animale et de la libération de la Terre, en alliance avec d’autres forces révolutionnaires.

LTD est une pastèque!

Il y a plus d’une quinzaine d’années, Le Pen avait expliqué au sujet des Verts, apparaissant alors vraiment sur la scène politique, qu’ils étaient comme une pastèque.

Vert à l’intérieur, rouge à l’intérieur.

Quelqu’un sur le livre d’or nous fait ce reproche. Comme c’est étrange! Comment peut-on poser une telle question? N’est-ce pourtant pas évident?

L’écologie, qu’est-ce sinon quelque chose qui appartient justement à la critique sociale? Pour cela, nous publions une grande chronologie des faits marquant aboutissant à l’écologie. Mais également aboutissant au véganisme.

Car la même personne nous dit: « pas de communisme sans veganisme pas de veganisme sans anarchisme. »

C’est un point de vue certainement respectable, et d’ailleurs nous parlons largement de ce qu’on peut appeler l’anarcho-véganisme.

Pour autant, il faut arrêter de rêver. L’anarchisme français a rejeté le véganisme. Durant les années 1990, la Fédération Anarchiste avait même ajouté dans ses statuts que l’antispécisme était interdit en son sein!

Et la situation n’a pas changé: le tout dernier numéro d’ « Offensive – trimestriel d’offensive libertaire et sociale » fait l’apologie de la petite ferme, la gestion artisanale de l’exploitation animale, etc.

Alors critiquer LTD comme étant communiste, cela peut avoir un sens, mais encore faut-il que la critique se fonde sur quelque chose de solide. Et la chronologie des faits est formelle: le véganisme est une conception récente, qui n’est pas née ni au sein de l’anarchisme, ni au sein du communisme.

Et pour cause: le véganisme est né, comme toutes les idées et toutes les pratiques, au sein de la population, des gens, du peuple, des masses, appelons cela comme on le veut.

Et rien n’empêche évidemment de considérer que, partant de là, une telle pratique est à intégrer dans la grande lutte pour la révolution, l’anarchie, le communisme, appelons cela comme on le veut.

Nous avons dit tout récemment d’ailleurs: « à chaque personne de construire son engagement « révolutionnaire » en adéquation avec sa sensibilité. » (L’emprisonnement et les tests sur les animaux: la norme de la société française)

Et il est vrai qu’en France, l’organisation mao (le PCMLM) est très ouverte au véganisme et à l’écologie révolutionnaire, pour deux raisons: la considération que les animaux sont toujours plus exploités en raison de la crise, mais aussi par l’intermédiaire du principe de « biosphère » du soviétique Vernadsky. Tant mieux, et on ne peut d’ailleurs certainement pas en dire autant des organisations anarchistes, comme dit plus haut.

A voir cela, LTD est effectivement une pastèque, car si c’est pour dire comme les « ultras » dans leur version anarchiste que la crise écologique n’existe pas, qu’elle est une invention du capitalisme pour manipuler, merci bien!

Il faut être cohérent d’ailleurs: la même personne qui nous critique signe « un communiste libertaire » et nous reproche également de critiquer Ellul et le primitivisme.

C’est totalement illogique. Le primitivisme récuse toute idéologie, y compris le communisme libertaire (qui est l’anarchisme impliqué « socialement »), et n’adopte comme seul point de vue celui de l’anarchie (et même plus celui de l’anarchisme). On ne peut pas être communiste libertaire et primitiviste!

Comme on ne peut pas être vegan et primitiviste, au sens strict. On peut remarquer d’ailleurs que si des végans se reconnaissent dans le primitivisme, jamais les primitivistes ne sont intéressés par le véganisme…

Quant à Ellul, c’est un théologien, aux thèses éminemment réactionnaires. Quel intérêt y a-t-il à défendre un type pareil, n’ayant rien à voir ni de près ni de loin avec la libération animale et la libération de la Terre?

Il serait temps de considérer que l’idée de la révolution n’est pas née ces dix dernières années! C’est une histoire que nous connaissons, et nous la faisons partager, car nous partageons toutes nos connaissances, notre culture, afin nous-mêmes d’avancer: s’il y a des ajouts à faire à la frise chronologique, faites le nous savoir.

Enfin pour finir, mentionnons tout de même le site la pasteque.org. Ce site de la pastèque est celui des « jeunes vert-rouge juteux, avec plein de pépins noirs dedans. »

Une définition très bien trouvée de personnes écolos, très à gauche mais quand même bien anarchistes, organisées dans Chiche!

Chiche! (qui n’est évidemment pas vegan du tout, ni en faveur de Gaïa) était l’organisation de jeunesse des Verts et celle d’autres groupes, dont l’Alternative rouge et verte (AREV).

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, l’AREV avait grosso modo le même programme que le NPA, mais il y a plus de 20 ans déjà (il n’y a malheureusement rien en ligne de disponible, nous essaierons de retrouver cela dans nos vieilles archives!).

L’AREV a par la suite donné les Alternatifs, quant à Chiche! la structure continue d’exister, mais indépendamment de toute structure politique.

« C’est un honneur d’avoir une voix qui fait pousser les tomates »

Il est un fait connu et pourtant auquel on ne fait pas attention, parce qu’on n’en voit pas la signification: les plantes aiment la musique. C’est quelque chose qu’il faut comprendre, parce que cela permet de ne pas avoir d’attitude hautaine et barbare par rapport aux plantes.

Sans les plantes, il n’y aurait pas de vie. En regardant des documentaires animaliers par exemple, on a souvent des exemples de coopérations inter-espèces entre les plantes et les animaux, les plantes s’alliant avec certains animaux afin de diffuser leur pollen ou leurs graines.

Une étude en Grande-Bretagne, menée par la société d’horticulture royale, a montré que parler aux plantes était favorable à leur croissance et plus particulièrement si la voix en question est une voix féminine.

L’expérience a commencé en avril dernier par une audition dont le but était de trouver les voix féminines et masculines les plus mélodieuses. Chaque candidat sélectionné s’est vu attribuer une plante, un pied de tomates. Leur mission consistait à lire des ouvrages aux plantes et l’expérience a montré que de manière globale, les plantes à qui un candidat avait été affecté poussaient plus rapidement qu’une plante plongée dans le silence.

Elle a en outre prouvé que les voix féminines étaient plus efficaces. Par ailleurs, quelques plantes laissées dans le silence ont poussé plus vite que celles de certains hommes. C’est la plante de Sarah Darwin, descendante du célèbre botaniste Charles Darwin, qui a poussé le plus vite.

« C’est un honneur d’avoir une voix qui fait pousser les tomates » a-t-elle déclaré.

Colin Crosbie, l’un des responsables de la société a précisé que l’effet des sons et particulièrement des voix humaines sur le développement des plantes n’était pas surprenant dans la mesure où les ondes sonores font partie de l’environnement des plantes au même titre que la pluie ou la lumière. Il a ajouté qu’il se doutait du résultat.

En tant que vegan, on doit s’intéresser à la vie, et ne pas se comporter en « chrétien » faisant juste cela pour avoir bonne conscience.

Il faut mettre un terme à l’horrible raccourci comme quoi les plantes n’ont pas de système nerveux et que donc, elles sont inférieures aux animaux et, de ce fait, méritent moins notre attention et notre respect.

A quoi sert d’être vegan si c’est pour avoir le même comportement que les barbares massacrant des forêts, n’accordant aucun droit à celles-ci, en tant qu’êtres vivants?

Parfois, on peut même lire certaines personnes vegan reprendre l’argument des anti-vegans et se moquer… du « cri de la carotte. »

On voit le niveau, l’incompréhension de ce qu’est la nature, la vie, et il est évident qu’un véganisme qui ne comprend pas cela n’a pas des assises solides.

Les plantes sont des êtres sensibles, qui communiquent entre elles; le fait qu’elles soient statiques ne doit pas être un argument réfutant leur sensibilité, leur existence, leur vie!

Arthur Rimbaud, Aube

J’ai embrassé l’aube d’été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte.

Les camps d’ombres ne quittaient pas la route du bois.

J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins: à la cime argentée, je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq.

A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.

En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu son immense corps.

L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois. Au réveil il était midi.

Une « grève de la viande » ?!

Nous vivons une époque qui est un tournant: les bobos et les faux écologistes jettent le masque. On comprend de mieux en mieux ce qu’ils disent: ils ne disent pas: l’exploitation animale nous a fait prendre conscience de la valeur du véganisme pour une nouvelle civilisation.

Ils disent: tout va changer à cause de la viande, mangeons moins de viande.

Prenons Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux. Il est très connu en France. Et on pouvait se dire: il ne comprend pas le véganisme, ni la libération animale, mais c’est une question de génération, d’époque, etc.

En fait, pas seulement. C’est aussi une nature sociale. Car tout cela reste totalement dans l’esprit classes moyennes du type « rien ne doit changer » – « soyons prudents » – s’il le faut retournons en arrière, etc.

Allain Bougrain Dubourg n’est ainsi même pas végétarien; mais il est prêt à faire une « grève de la viande. »

Non, vous ne rêvez pas. Les animaux, déjà, pour lui, sont des êtres inférieurs:

Êtes-vous végétarien ?

Non. Je vis comme tout le monde. Je ne suis pas replié sur moi-même. Je n’idéalise pas l’animal ; je ne bêtifie pas non plus. Pour autant, ma conviction est la suivante : si on n’a pas de respect pour le vivant et nos voisins de planète que sont les animaux, on ne peut pas cohabiter intelligemment entre nous. Cela procède d’une culture. L’homme est un prédateur. Il a des pouvoirs sur l’animal, mais aussi des ­devoirs. Mon engagement concerne justement ces devoirs qui visent à faire reculer la souffrance animale.

Pourtant, si cela est nécessaire, afin de bloquer l’explosion du système, il est prêt à un effort, à savoir faire une petite grève de la viande.

Un site bobo a en effet son apparition – www.viande.info – et prétend être d’une grande radicalité par rapport au sommet de Copenhague. Il y a donc un appel à la grève de la viande, où l’on peut lire entre autres:

Nous, citoyens de cette planète, exigeons dès aujourd’hui en France des mesures énergiques pour faire baisser la consommation de viande et un moratoire sur l’élevage intensif.

Symboliquement, pendant la durée du sommet, nous sommes en grève ! Une grève de la viande.

C’est littéralement incroyable de voir comment l’esprit petit-bourgeois peut prétendre être « révolutionnaire. » Alors que les bobos parlent de souffrance, mais ils ne veulent pas abolir la souffrance: ils voient simplement que le système va s’effondrer, alors ils tentent de le freiner, de le faire repartir en arrière.

C’est la nature des personnalités participant à cette vaste fumisterie: Fabrice Nicolino, Pierre Rabhi, Allain Bougrain Dubourg, Jean-Marie Pelt, Corinne Lepage, Jean-Paul Jaud, Sandrine Bélier, Jean-Paul Besset, Jean-Claude Pierre, Franck Laval et Yves Cochet…

Tous ces gens-là sont des gens totalement réformistes, très loin du véganisme bien entendu, considérés comme des « experts » et participant largement au monde associatif institutionnalisé.

Voici d’ailleurs la liste de « l’appel des 10 » telle que présentée sur le site:

Fabrice Nicolino, journaliste, auteur de Bidoche, l’industrie de la viande menace le monde et de La faim, la bagnole, le blé et nous.
Pierre Rabhi, initiateur de Colibris, Mouvement pour la Terre et l’Humanisme, expert international pour la lutte contre la désertification.
Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux, journaliste, producteur et réalisateur de télévision.
Jean-Claude Pierre, auteur de Pourvu que ça dure, le développement durable en question, co-fondateur d’Eau et Rivières de Bretagne et du Réseau Cohérence.
Jean-Marie Pelt, président de l’Institut européen d’écologie.
Jean-Paul Jaud, réalisateur de Nos enfants nous accuseront.
Franck Laval, président de Ecologie sans frontière
Corinne Lepage, députée européenne, représentante du Parlement européen à Copenhague, Modem.
Jean-Paul Besset, député européen, Europe Ecologie.
Sandrine Bélier, députée européenne, Europe Ecologie.
Rejoints par
Yves Cochet, député Verts de Paris, ancien Ministre.
Yolaine de la Bigne, journaliste, créatrice du magazine Néoplanète
Bernard Maris « Oncle Bernard », journaliste-chroniqueur à Charlie Hebdo.
Laurent Baffie, auteur, acteur, animateur de radio et de télévision, metteur en scène de théâtre et réalisateur.

Bref, ce sont en quelque sorte des « intellectuels » considérant qu’ils ont « leur mot à dire. »

Et il va de soi que cela n’a aucun intérêt, que cela n’est en rien conforme à notre époque. Mais avec le sommet de Copenhague, une telle initiative était assez inévitable.

Le sommet de Copenhague est en effet une illusion: celle que les choses peuvent changer par l’intermédiaire des institutions. On a donc droit à des initiatives ridicules et ne servant à rien, du type des manifestations bien tranquilles, festives, avec un peu de hargne mais n’ayant finalement aucun impact, comme à Madrid où les manifestants se sont peints les mains en vert.

Fêter Noël au dépens de la planète?

Après le tract Le lait est destiné aux veaux, en voici un second: Fêter Noël au dépens de la planète? Ces tracts au format PDF sont également archivés dans la partie activisme.

Bien entendu, il y aura d’autres tracts, y compris sur Noël, car malheureusement chaque aspect de la vie quotidienne peut être critiqué en de très nombreux points, et il est difficile de faire en sorte qu’un tract aborde tous les aspects. Ce qui est évidemment terrible parce qu’il s’agit d’exploitation et de meurtre, et qu’il ne devrait pas y avoir de hiérarchie aucune dans la lutte pour la libération totale.

Nombreuses sont les questions qui se posent: le choix des mots, le choix des photos… Voilà pourquoi il faut être non seulement ordonnéE dans les principes, mais également parfaitement conscientE de la question culturelle. De la même manière qu’il ne doit pas y avoir de compromis, il ne faut jamais perdre de vue que la libération animale et la libération de la Terre ne vont pas l’une sans l’autre!

Non pas la « protection animale » irréaliste, mais la libération animale comme composante de la libération totale!

Sur le livre d’or, une personne critique le fait que nous ne parlions pas (ni donc que nous fassions quelque chose) à l’occasion de la journée internationale des droits des animaux.

Cette journée consiste principalement en… faire des

« manifestations silencieuses (veillées) organisées devant des sites où les droits des animaux sont bafoués, notamment des laboratoires pratiquant des expériences sur les animaux (entreprises, facultés et autres établissements de recherche). »

On croit rêver! Des manifestations silencieuses devant les labos? Après on s’étonne que nous critiquions le fond de cette démarche comme chrétienne!

Et on nous reproche de ne pas parler de cela, de ne pas s’impliquer là dedans? Apparemment, certaines personnes n’ont toujours pas compris, ou bien justement… elles ont trop bien compris et tentent de nier les évidences!

La Terre d’abord n’est pas un site pour les « droits des animaux » et nous avons maintes fois expliqué que nous n’avons rien à voir avec les juristes, les universitaires, les intellectuels bourgeois, les réformistes, les partisans de la « protection » animale etc.

Nous ne sommes pas des gens faisant des veillées devant des laboratoires, nous ne sommes pas des gens attendant que des barbares faisant du profit « changent d’avis » et décident d’arrêter leurs pratiques.

La Terre d’abord est pour la libération animale. Et la libération animale, cela n’a rien à voir avec la protection animale, c’est une culture radicale, qui notons le bien n’est nullement propre à La Terre d’abord, comme le montrent par exemple les nombreux liens sur le côté du site.

On peut voir à ce sujet qu’aucun site consacré notamment au véganisme, à part LTD ne parle de ces sites là, par exemple de ce qui se passe au Chili. Justement parce qu’il s’agit de libération animale, et pas de protection animale!

Et voilà précisément ce qui dérange ce qu’on peut appeler une scène franco-française rêvant de pratiques légales, de reconnaissance médiatique, de recettes de cuisine, de publication d’ouvrages universitaires et juridiques illisibles, d’apolitisme béat, etc.

Car le fond du problème est là: dès qu’il y a de la violence, dès qu’il est parlé de libération de la terre, dès que les thèmes sociaux sont abordés… les partisans de la « protection animale » disparaissent!

Il ne faut pas faire de politique, les gauchistes c’est pas bien, voilà le refrain; la ligne est l’apolitisme, c’est-à-dire une ouverture très claire aux fachos.

A ce titre, il faut savoir que lors d’une réunion internationale végane en Suède à l’été 2008, des petits français se sont mangés des claques et fait dégagés pour leurs propos fachos…

Car la libération animale est ancrée dans le camp de la libération totale, et n’a rien à voir avec le réformisme improductif et chrétien de la « protection animale »!

Le mouvement Hardline

Nous avions parlé récemment de fachos tentant de s’approprier en France le terme de « hardline » et avions alors présenté de manière sommaire ce qu’était le mouvement hardline. En voici ici une présentation plus complète (également présente dans la catégorie culture de nos archives).

Avec le développement de la scène straight edge durant les années 1980, puis l’intégration du véganisme dans les principes, il y a eu un grand besoin au tout début des années 1990 d’englober tout cela dans un système de pensée cohérent.

L’une de ces tentatives a été la scène « Hardline », qui a en fait surtout consisté en une sensibilité plus qu’un courant organisé, même s’il existe des principes très stricts définissant le mode de vie Hardline. Ces principes ont été la source de très nombreuses polémiques, tant menées correctement que provoquées par des rumeurs sans fin concernant les Hardline.

Les principes Hardline proviennent d’un manifeste, publié parallèlement à un maxi de 4 chansons du groupe Vegan Reich, en 1990. Le choix provocateur du nom a grandement desservi les idées de ce groupe, qui se situe en fait dans la tradition punk provocatrice: il s’agit d’une réponse à l’attitude très négative que recevaient les vegans à ce moment là.

Au tout début des années 1990, les vegans subissaient un grand ostracisme, et cela même au sein d’une scène punk comme en Californie. Le choix du nom est une réponse provocatrice à la manière de les voir, sur un mode punk. Musicalement, il s’agit d’ailleurs de musique punk, influencé grandement toutefois par Iron Maiden et le heavy metal.

Le discours de Vegan Reich se situe donc dans la tradition contestataire et provocatrice de l’anarcho-punk européen, mais toutefois avec une perspective positive, visant la construction, typique de l’esprit straight edge californien. On retrouve ainsi la tentative de construire une ligne révolutionnaire radicale concernant la libération animale.

« La production de viande et de lait torture, tue, pour aucune raison vous répandez leur sang pour votre ego et votre goût.
Belsen, Auschwitz, Dachau, les similitudess sont effrayantes. Une mentalité de race dominante, la liberté pour ceux qui seraient supérieurs.
Votre société morale et civilisée est construite sur la brutalité et la cruauté.

Là où la normalité est folie et le fait d’être sain d’esprit une idéologie extrême,
comme la Résistance à l’Allemagne nazie, nous n’obéirons pas aux lois de la barbarie.

(…) Coupable de meurtre, vous ferez face à la nouvelle loi! »

(Chanson « The way it is« )

Le Hardline considère donc que la lutte armée est justifiée pour la défense des animaux, et même que cette défense doit s’élargir: la lutte est pour « la défense du futur de la terre et toutes les forme de vie, [et] tout est justifié contre tous ceux qui s’y opposent ».

Et cette lutte est vue comme forcément liée à la lutte contre toutes les autres formes d’oppression: Vegan Reich est un groupe d’extrême-gauche, issu de la scène punk californienne (certains membres du groupe « Fall out boy » viennent même de Vegan Reich).

Mais la situation fut vite intenable pour Vegan Reich, en raison des projections faites sur le groupe, dont la réputation traversa vite tous les USA et atteignit également l’Europe, provoquant incompréhension, scandale, annulation de concerts.

A cela s’ajouta trois problèmes essentiels: tout d’abord, au nom de la défense de toute vie, le hardline considérait que l’avortement était à éviter. Dans un pays comme les USA, cela fut vite assimilé à une position « prolife » typique de l’extrême-droite.

Ensuite, la vie étant naturelle, le hardline mit en avant le principe de « l’ordre naturel », et au nom de cela rejetait l’homosexualité. Cette position homophobe et l’ambiguïté concernant le droit à l’avortement fit qu’en Europe des groupes d’extrême-droite commencèrent à s’intéresser à Vegan Reich, qui se saborda alors.

Mais le hardline en tant que principe continua à se développer, avec une tentative d’organisation. Celle-ci se déroula au même moment que le développement de la scène krishnacore, lancée par des groupes comme Shelter et 108. Les personnes se définissant comme Hardline rejetaient foncièrement le krishnacore, en raison de leur végétarisme (au lieu du véganisme) et de leur rejet de la question social-révolutionnaire.

Le principal média des hardline était alors la revue « Vanguard » (Avant-Garde), lancée par le principal activiste et membre de Vegan Reich, Sean Muttaqi. Le slogan sur le numéro 1 de la revue était « On the frontline for Earth liberation » ( « Sur la ligne de front pour la libération de la Terre »).

Pourtant, les hardlines cherchaient eux aussi une manière de résoudre la question sociale, et une division eut alors lieu en leur sein, en 1998.

Après le départ de Sean Muttaqi en 1992, David Agranoff était devenu le principal « dirigeant » du mouvement et avait ancré le hardline dans l’activisme d’extrême-gauche, avec une participation à d’autres structures, comme Earth first, et sa tendance devint « Education For A Sustainable Future » (Education pour un futur durable), définitivement ancrée dans le camp progressiste.

L’autre tendance Hardline, la seule à conserver le nom à côté d’autres petits groupes, suivit Sean Muttaqi, alors de retour, après avoir été influencé par le mystique musulman Bawa Muhaiyaddeen, et s’être davantage tourné vers le Reggae et le Hip Hop.

Une partie de la scène Hardline s’orienta alors de manière idéaliste vers une sorte d’Islam interprété de manière anticapitaliste. Etre Hardline fut alors lié au fait de reconnaître un « ordre naturel » fondé par Allah, Dieu d’un Islam rejetant fondamentalement (selon eux) toute exploitation et toute oppression.

La revue « Vanguard » cessa alors d’exister, au profit d’Ahl-i Allah (« Le peuple d’Allah ») puis de Taliyah al-Mahdi. L’objectif était la pratique d’une sorte d’Islam vegan influencé par la culture rastafari. La scène Hardline explosa alors de nouveau, entre les partisans de l’affirmation uniquement de l’Islam, et des groupes éparpillés tentant de maintenir une identité Hardline (les Hardline chapters – chapitres hardline).

Le label Path of Perfection (voir leur interview ici) ne se définit plus que comme musulman, avec une grande influence de Malcolm X, tout en affirmant des valeurs d’extrême-gauche (lutte contre le racisme, l’impérialisme, l’oppression des femmes, l’exploitation des animaux, etc.).

Sean Muttaqi ne se définit pareillement plus que comme musulman, tout en étant en pratique toujours vegan et straight edge. S’il prône toujours la spiritualité musulmane, il est en accord avec la violence en faveur des animaux et ici aussi des valeurs progressistes (le refus de toute oppression et exploitation, et on notera qu’il réfute l’antisémitisme, prône la légalisation de la Marijuana, etc.).

Comme on le voit, la scène Hardline a toujours été un microcosme, et il y a eu énormément de fantasmes à son sujet. La méconnaissance au sujet de ses options politiques a longtemps permis à des gens de la scène straight edge de rejeter les vegans straight edge, comme quoi cela reviendrait au « Hardline », etc.

Être hardline serait ici être intolérant, brutal, sectaire, bizarre, dangereux, etc.

Alors qu’en réalité, la scène hardline est une particularité nord-américaine, et consiste en des vegan straight edge cherchant une option révolutionnaire, et qui ont été influencés par les mouvements sociaux-révolutionnaires afro-américains marqués par la spiritualité: Malcolm X, mais aussi MOVE (dont a fait partie Mumia Abu-Jamal).

Ceux et celles qui ont refusé cette option religieuse, ou plutôt mystique, faisant référence quant à eux / elles au Weather Underground, la guérilla anti-impérialiste des USA des années 1970.

L’emprisonnement et les tests sur les animaux: la norme de la société française

Sur le livre d’or, on nous fait part d’une question très intéressante:

Avec votre post photo j’aurais voulu connaitre vos points de vue vis a vis des prisons…étant donné quelle ne sont que des cage, devrait on les supprimer ?

Pour répondre à cette question, faisons auparavant un panorama de ce qui selon nous a un rapport étroit avec cette question: les tests sur les animaux.

Le 18 novembre 2009, le parlement français a en effet arrêté en quelque sorte une position très claire dessus, par le compte-rendu de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques.

Le texte qui formule la position générale de l’Etat français, et donc de la société française, s’intitule « les principes applicables à l’expérimentation animale en Europe et les techniques alternatives à celle-ci. »

Ce qu’on peut y lire est édifiant: une véritable entreprise de démagogie, de manipulation, et cela en fait de manière relativement ouverte. Les réformistes prétendant faire arriver à triompher la « protection animale » montrent ici leur caractère totalement vain: en face, les partisans de l’exploitation animale sont très organisés et totalement décidés.

Que lit-on dans le document qu’on peut retrouver en ligne sur le site de l’assemblée nationale?

Tout d’abord, il y a le souci de la démagogie: il faut savoir d’un côté continuer les tests, et même en faire plus, mais de l’autre les gens si on les écoutent sont contre, donc il faut tourner la chose de telle manière à ce qu’ils soient pour, principalement en jouant sur le côté « sécuritaire » :

Le contexte européen actuel est caractérisé par deux exigences fortes exprimées tant par les citoyens européens que par les autorités publiques :

– une exigence de sécurité des produits proposés aux consommateurs européens, dont la satisfaction requiert la réalisation de tests préalables, parmi lesquels des tests effectués sur les animaux, notamment en ce qui concerne les produits de santé,

– une exigence éthique visant à réduire la souffrance des animaux utilisés ainsi que leur nombre, et qui se fonde sur une sorte de principe de proportionnalité faisant dépendre l’acceptabilité sociale de l’expérimentation animale de la nécessité du recours à celle-ci.

Á ces exigences s’ajoutent les attentes des citoyens européens dans le domaine de la santé. Pour répondre à celles-ci, la recherche biomédicale, dont l’un des moyens repose sur l’expérimentation animale, est fortement sollicitée.

Ces trois points résument la stratégie:

1. continuer les tests pour la vie quotidienne

2. prendre en compte (en apparence) les exigences de la population

3. contourner le point 2 avec la question biomédicale.

Et pour les personnes qui n’auraient pas compris, la question de la libération animale est clairement présentée quelques lignes plus loin, sous une forme alambiquée bien sûr:

M. Jean-Louis Touraine, rapporteur, député, après avoir souligné que la proposition de révision de la directive de 1986, émise récemment par la Commission européenne, visait à en élargir le champ d’application, en en rendant les prescriptions plus précises et plus contraignantes, a observé que le contexte actuel était marqué par une sorte d’anthropomorphisme, consistant à attribuer aux animaux des sensations humaines, et estimé qu’il convenait d’écarter deux attitudes extrêmes, celle consistant à réaliser des expériences inutiles et cruelles, et celle suggérant de renoncer aux expériences sur l’animal, alors que celles-ci restent encore indispensables.

Á bien des égards, la directive actuellement en vigueur ne permet pas de répondre aux interrogations et aux préoccupations du public. En définissant un cadre uniforme applicable à une pluralité d’expériences, elle présente l’inconvénient de soumettre sans discernement l’expérimentation animale à la critique et peut laisser accroire que les méthodes substitutives sont susceptibles de constituer une alternative crédible à court terme, dans l’ensemble des domaines où l’expérimentation animale est pratiquée.

C’est nous qui soulignons certains passages dans le texte. Le passage sur l’attribution aux animaux de sensations humaines vaut son pesant d’or: il est l’affirmation claire de l’exploitation animale.

Et on notera bien le passage où il est parlé de deux extrêmes, construction intellectuelle manipulatrice visant à faire des partisans de l’abolition de l’exploitation de gens valant ceux qui veulent faire des tests cruels… Comme si d’ailleurs, les tests n’étaient pas en soi cruel!

Mais pour comprendre au mieux la mentalité de Jean-Louis Touraine, lisons ici sa présentation d’une recette de cuisine, qui en dit long sur sa conception « sécuritaire » :

Préparer frais et accompagné de jus de viande ainsi que, surtout, de moelle osseuse, son goût est divin. Profitons de la sécurité retrouvée de la moelle de bovidés (depuis le contrôle très efficace de l’épidémie de « vaches folles » chez ces animaux) pour reprendre l’utilisation en cuisine de ce composant succulent, si utile à une gastronomie simple, digne de Lucullus.

Et c’est la même personne qui par démagogie typique, dit sur son blog:

« Hier, quand Mme Pécresse nous a fait part de son amour pour la communauté universitaire, elle m’a fait penser à ces chasseurs qui prétendent aimer les animaux… »

Voilà une belle démonstration de l’attitude démagogique et honteuse de ces faux amis des animaux. Il ne faut pas tomber dans le piège de ce discours creux, trompeur, qui profite d’appuis dans toutes les institutions, y compris médiatiques. Ainsi on pouvait lire hier dans le Monde un article intitulé « Comment développer les alternatives à l’expérimentation animale en Europe » qui ne présente que les aspects « positifs », bien entendu…

Pourtant au final, quelle est la situation? Hier on parlait de réduire les tests, et puis désormais avec le projet REACH les tests vont subitement exploser! Car les tests sur les animaux sont un pilier de l’idéologie dominante.

Et cela ne changera pas dans les conditions actuelles. Rien n’est ainsi plus faux et contre-productif que les pseudos débats sur le droit que les associations réformistes mettent en avant comme la solution à la « question animale. »

Ces faux débats canalisent et paralysent ce qui doit être une juste rage contre l’exploitation animale!

Alors quelle est la solution, et quel est le rapport avec les prisons? Eh bien c’est simple: rien ne changera tant que le mode de production est fondé sur le profit, tant que l’idéologie dominante a des valeurs du type berline, avec évidemment un intérieur en cuir.

Il faut renverser les valeurs dominantes, et faire en sorte que dominent la libération animale et la libération de la Terre. C’est l’identité de La Terre d’abord. Et oui dans cet idéal, il faut abolir les prisons. Tant qu’il y aura des prisons, il y aura des cages, et inversement. Après, à chaque personne de construire son engagement « révolutionnaire » en adéquation avec sa sensibilité.

Massacre de 6 000 chameaux australiens: un terrible exemple de massacres en série issus du colonialisme

Ce qui se passe en ce moment en Australie est un exemple édifiant des catastrophes qu’a pu causer l’humanité de par le monde, en intervenant de manière irresponsable, à des fins d’exploitation et d’oppression.

On se rappelle qu’en Australie justement, la colonisation du continent a causé la disparition du Thylacine, plus connu sous le nom de Tigre de Tasmanie. Au sujet de ce dernier animal génocidé, on peut voir ici un site qui lui est consacré (voir ici la partie au sujet de sa persécution).

Mais la colonisation a également amené l’introduction depuis l’Asie de chameaux et de dromadaires, qui servaient de « moyen de transport » dans un pays grand comme deux fois l’Inde. Très courant au 19ème siècle, l’exploitation de ces animaux fut abandonnée avec le développement de nouveaux moyens technologiques.

Seulement voilà, les chameaux abandonnés ont réussi à s’acclimater à cet environnement non fait pour eux. Ils sont aujourd’hui un million, un chiffre doublant tous les 9 ans.

Et c’est là que la colonisation montre l’ensemble de son visage. Les animaux n’ont pas été les seuls à être génocidé, exploités. Il y a également les populations australiennes originelles, celles qu’on appelle « aborigènes » et qui sont en Australie depuis au moins 40.000 ans. La colonisation a anéanti une bonne partie de la population, principalement avec les maladies, tout comme elle a volé leurs terres.

Le résultat est qu’au plein milieu de l’Australie, dans le Territoire du Nord, les aborigènes sont confrontés aux chameaux qui tentent de survivre et se retrouvent en confrontation avec le territoire des aborigènes, non seulement pour l’eau mais pour les lieux considérés comme sacrés.

Cela n’arrive bien entendu pas dans les villes les plus peuplées (Darwin, Palmerston, Alice Springs), même si en fait il n’y a qu’un peu plus de 200.000 personnes dans la région. Cela arrive à Kaltukatjara (Docker River), un village de 350 personnes, créé pour que les aborigènes puissent vivre proches de leurs terres d’origine…

C’est donc au milieu de nulle part (l’électricité est fourni par trois générateurs tournant au diesel) que les aborigènes sont confrontés aux chameaux, qui occupent parfois la piste d’atterrissage. Et le gouvernement australien a une « solution » très simple: abattre 6 000 chameaux, aux moyens de tirs aériens dans le canton de Docker River!

Ce qui provoque bien sûr des réactions de protestation nombreuses, ce qui est logique. Il y a également la Fondation Franz Weber, propriétaire dans le Northern Territory d’un territoire de 500 kilomètres carrés pour chevaux sauvages et faune indigène, qui offre au premier ministre Kevin Rudd et au «Chief Minister du Northern Territory» d’accueillir un certain nombre de chameaux dans sa réserve et d’organiser pour le gros des animaux en détresse un transport en bateau vers les pays arabes.

A ceci près que dans les pays arabes les chameaux sont exploités, comme chameaux de trait et de selle: l’Australie est en fait le dernier endroit où les chameaux existent de manière sauvage, avec les dromadaires de Bactriane, qui ne sont plus que 950 (en Mongolie et en Chine) et sont une espèce en danger de mort…

Voilà un panorama qui montre que le chaos et le massacre ne tombent pas « du ciel » mais ont une origine précise. La colonisation, l’exploitation, l’oppression, tout cela se rejoint. Là où il y a exploitation, les animaux sont toujours des victimes.

Il serait facile pourtant de faire de cet enfer un paradis, comme le montrent les très nombreux parcs nationaux du Territoire du Nord (voir ici le site consacré à une présentation touristique de cette région), comme celui du Kakadu (voir ici des photos).

Mais pour cela il faut qu’aient l’hégémonie la libération animale et la libération de la Terre!

Les chats

Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires

Amis de la science et de la volupté
Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres;
L’Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin;

Leurs reins féconds sont plein d’étincelles magiques
Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

Baudelaire, Les chats