« Il n’y a pas de rose sans épines »

Quand on lit le proverbe du titre de notre article, et que l’on voit sur la photo ci-dessus le triste sort réservé aux roses, on se déplore de constater que justement, il n’y a plus que des roses sans épines. Car les roses utilisées sont systématiquement mutilées car on coupe leurs épines qui pourraient être « blessantes. » Les manipulations ont d’ailleurs mis au point des roses sans épines…

Et depuis plusieurs années, les fêtes d’un jour sont devenues des actions commerciales sans précédent.
Le commerce qui exploite bien largement nos amis animaux montre constamment de tristes exemples avec Noël et son commerce macabre d’animaux morts tels les dindes, les saumons ou bien de sapins tués pour décorer momentanément notre intérieur.

En y réfléchissant bien, si l’on est pas vegan, aucune fête ne se passe sans offrir de cadeaux issus de l’exploitation : qu’elle provienne de la vivisection avec les parfums que l’on offre à la saint-valentin par exemple ou les chocolats au lait pour pâques ou bien encore les fleurs offertes aux femmes pour la fête des femmes !

Le principe est tout le temps le même (que ce soit fait de manière industrielle ou non) : on fait naître, on exploite et on tue pour « faire plaisir » (en offrant des fleurs, des paniers garnis bourrés de viande et d’alcool).

Ici, les fleurs des rosiers coupées sont donc vouées à mourir très rapidement.

Cette « culture » de mort est inacceptable.

Données dans un vulgaire et minuscule récipient en plastique, les roses devraient donc finir le reste de leurs tristes jours dans un petit vase rempli d’eau, au lieu de faire ce qu’elles ont à faire: vivre?

Considérer Gaïa comme un être vivant c’est avant-tout devenir vegan, mais aussi lutter contre les formes d’exploitation qui touchent aussi le monde végétal.

C’est une question de choix et de volonté que de refuser de participer à ce massacre des vies végétales et animales.

Et ô combien cela est vrai quand on compare le culte de la végétation taillée de manière géométrique en France, avec le respect envers le vivant tel qu’il est si bien illustré dans ces vers du poète (et soufi) Saadi, dans le poème Gulistan (jardin de roses) écrit en 1278:

Un Soufi était plongé dans une profonde méditation sur l’être divin ; au sortir de sa rêverie ses compagnons lui demandèrent quels dons miraculeux il avait rapportés du jardin de la contemplation où il s’était transporté : j’avais l’intention de cueillir pour vous des roses plein ma robe, mais quand je me suis trouvé devant le rosier, le parfum des fleurs m’a enivré à tel point que je n’ai pu faire un geste.

Voilà une émotion qui devrait être celle de toute l’humanité! Car « Ce n’est pas seulement sur des roses, mais encore sur les épines que le rossignol se plaît à lui rendre hommage… »

Peter Bethune arrêté à Tokyo

Nous avions parlé de l’association Sea Shepherd, dont tout récemment un bateau ultra moderne (l’Ady Gil) s’était fait couler par un baleinier.

En fait, quelques jours après, le capitaine de l’Ady Gil a réussi à grimper sur le bateau ayant coulé l’Ady Gil. Voici le compte-rendu à ce sujet de l’association Sea Shepherd, publié il y a quelques jours:

Alors que l’Ady Gil naviguait au ralenti, le Shonan Maru 2 a brusquement et délibérément changé de cap pour éperonner le trimaran à pleine vitesse tandis que l’équipage du navire harpon braquait ses canons à eau et ses armes acoustiques à longue portée sur les membres de Sea Shepherd.

Quelques jours après, les chasseurs japonais ont fait prisonnier Peter Bethune, le Capitaine de l’Ady Gil. Dans l’obscurité la plus totale, Peter Bethune a courageusement abordé le Shonan Maru 2 qui naviguait à quinze nœuds. Dans une manœuvre habile, sans se faire repérer, il a réussi à se défaire des dispositifs anti-abordage du navire japonais.

Pendant plus d’une heure et demie, il est resté immobile, caché sur le pont du baleinier à attendre le lever du soleil afin que notre hélicoptère puisse décoller et filmer son intervention. Au lever du jour, il est allé frapper au poste de commandement afin de présenter au Capitaine japonais un mandat d’arrêt et une facture de la valeur de son navire coulé par cet acte criminel et irresponsable.

Le Capitaine Bethune a été arrêté par l’équipage et fait prisonnier. Il est le premier prisonnier néo-zélandais à être transféré de l’Océan Austral au Japon depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. À notre grande surprise, afin de le ramener au plus vite au Japon, le Shonan Maru 2 a quitté le reste de la flotte baleinière et ainsi abandonné les activités de chasse.

Par ce seul acte courageux, Peter Bethune a donc sauvé des dizaines de baleines. Le Shonan Maru 2 doit arriver au Japon mi-Mars. Sea Shepherd Conservation Society met tout en œuvre afin d’assurer la défense du Capitaine de l’Ady Gil.

Le bateau Shonan Maru 2 est justement arrivé à Tokyo hier. Peter Bethune, 44 ans, a immédiatement été arrêté, alors que l’extrême-droite japonaise manifestait dans le port pour protester contre les campagnes du Sea Shepherd et contre celui qu’elle considère comme un « éco-terroriste. »

Malheureusement, quand on lit justement dans le communiqué du Sea Shepherd l’allusion à la seconde guerre mondiale, on ne doit pas être étonné que l’extrême-droite en profite… Quel intérêt pour la mer et les animaux marins, les végétaux marins, de faire comme s’il y avait d’un côté les bons Néo-zélandais et de l’autre les vilains Japonais?

En tout cas, Peter Bethune doit désormais faire face à un procès pour « piraterie » et risque trois années de prison. Et il faut espérer que ce qui comptera dans sa défense, ce n’est pas la critique d’une partie de l’humanité seulement, mais de toute l’humanité dans la guerre qu’elle fait à la Terre, une guerre qui doit cesser!

Manifestation à Bruges dimanche 14 mars!

LAPPERSFORT
MANIF Contre la violence policière et la destruction des espaces verts

DIMANCHE 14 MARS 14H t’ZAND BRUGES

Jeudi 4 mars, il y a à peine 10 jours, la forêt occupée de Lappersfort a été brutalement expulsée et abattue.

Les activistes non-violents ont été torturés (y compris à l’aide de Taser) pour les obliger à interrompre leur action. Ayant gardé leur anonymat, certains ont été emprisonnés au centre fermé pour migrants de Bruges, durant 4 jours.

Un combat de 10 ans pour la sauvegarde d’un petit morceau de forêt qui faisait partie d’un grand ensemble, et qui était un symbole pour toutes les forêts « illégales » de Flandres, a été enseveli sous les débris de l’abattage. Le bourgmestre Moenaert, aussi membre du conseil de GDF-Suez, rendait de cette manière un grand service à sa filiale Fabricom.

Même s’il y a des hangars vides de l’autre côté de la rue, nous voyons disparaître encore un peu plus de nature au profit de la corruption et de la maladie capitaliste. Ceci prouve que la conférence sur le climat à Copenhague n’a rien changé….

Rien n’est fini : l’abattage du Lappersfort est la première pierre posée à de futurs grands plans d’aménagement : l’extension de deux ports, le nouveau canal du nord, la construction d’un temple de football…

Venez nombreux à cette manif pacifique, et faites savoir qu’il y en a marre.

Quand nos multiples rejets étouffent et tuent Gaïa

Que la mer et les océans soient considérés comme une poubelle géante n’est malheureusement pas une nouveauté. Outre les marées noires et les fréquents dégazages sauvages des pétroliers, la mer étouffe sous nos tonnes de déchets.

C’est ainsi qu’une immense plaque avec une très forte densité de déchets, vieille d’au moins 40 ans, composée de plastiques, de bouchons de bouteilles, de filets de pêche, de cartouches vides, de morceaux de cigarettes etc. grouille sur le Pacifique entre San Francisco et Hawai.

A ces déchets solides s’ajoutent les déchets toxiques d’origine industrielle (hydrocarbures, métaux lourds, substances chimiques, radionucléides..), agricole (nutriments, engrais, pesticides…) comme le précise cet article.

Cet amoncellement de déchets fait un peu plus 600.000 km2 pour plusieurs millions de tonnes, ayant ainsi une étendue plus grande que la France ! Il y a 200.000 débris par kilomètre carré!

Ces déchets d’origine humaine nuisent et tuent évidemment la faune marine blessant et faisant souffrir des centaines espèces différentes parmi lesquelles des oiseaux de mer (voici un triste exemple de ce qui était logé dans l’estomac d’un albatros retrouvé mort), tortues marines, phoques, otaries, baleines et poissons.

Ces débris représentent une menace majeure et constante pour la vie marine animale, entraînant des blessures ou des décès de grands mammifères à cause de l’enchevêtrement d’objets relativement gros ou de l’ingestion de petits débris en plastique. Les cas de tortures marines retrouvées mortes à cause de l’ingestion d’un sac plastique ne sont pas rares.

La mer n’étant pas statique, le même phénomène, mais de « moindre » ampleur pour le moment, se retrouve au Cap Corse où des milliers de sacs et de bouteilles en plastique provenant d’Italie souillent le large des côtes. Et d’après Gilles Zerlini, président de l’association écologiste Le Poulpe, on estime à « 60.000 au kilomètre carré le nombre des objets flottants en Méditerranée. »

Mais ce scandale écologique n’est « que » la partie visible du problème, les déchets plus lourds coulent et croupissent au fond des océans, étouffant ainsi les fonds marins.

Nettoyer autant d’immondices paraît être une opération très difficile et de bien longue haleine… quand on y met de la mauvaise volonté.

Ainsi dans la société telle qu’elle existe actuellement, « personne » n’est responsable de cette pollution, personne ne veut payer pour débarrasser dame nature de ces horreurs, mais à côté de cela tout le monde se dit « écolo »!

Et notre président de la République affirme « qu’il y en a marre de l’environnement » afin de satisfaire les agriculteurs pollueurs…

La Terre a bien des soucis à se faire, à moins que nous soyons toujours plus nombreux et nombreuses à nous lancer dans la bataille!

La situation du procès en Autriche (deuxième compte-rendu)

Le procès contre les activistes en Autriche a donc commencé (voir ici notre article concernant son ouverture) et vise pour l’instant à formuler de manière précise l’accusation. L’objectif est de mettre la pression dès le départ, afin de mettre les personnes accusées « dans les cordes. »

Et dans cet objectif de « casser » la défense, la juge a ainsi refusé aux personnes accusées d’utiliser un ordinateur portable pour consulter les… 200.000 pages d’actes divers et variés formant la matière première du procès. Elle n’a autorisé… qu’à les imprimer!

Les accusations précises ont été fixées très récemment, et il était évident que le début du procès viserait à « inventer » au fur et à mesure une structure illégale qui aurait servi de passerelle entre les réseaux légaux et les organisations illégales comme l’ALF.

Le responsable principal de l’association VGT, Martin Balluch, a ainsi pour l’instant dû témoigner 22 heures depuis le début du procès il y a quelques jours.

La juge l’a questionné de manière très agressive au sujet de ses points de vue, de ses activités, ses connaissances d’individus liés à la libération animale, mais également au sujet des emails qu’il a envoyé. Tout est considéré comme étant à charge.

Martin Balluch a répondu aux questions au fur et à mesure; sa ligne de défense n’est pas de chercher l’affrontement. Elle est de rester sur le terrain juridique et de tenter de faire en sorte que l’accusation se contredise, tout en mettant en avant les droits démocratiques à la « protestation » et la désobéissance civile.

D’un côté la juge et le procureur veulent assimiler la désobéissance civile prônée par Martin Balluch à une anti-chambre de l’ALF, et de l’autre Martin Balluch, lui, essaie de sauver cette ligne de désobéissance civile.

Ainsi, le procureur a mis un moment en avant la question de SHAC et de l’ALF, en citant les noms de différents activistes et en demandant quels étaient les liens de Martin Balluch avec eux.

La ligne de défense de Martin Balluch a été de rejeter toute implication à des projets d’actions illégales, et même à SHAC. Il a mis en avant le fait que l’association VGT pose un programme pragmatique de réformes visant à l’abolition des tests sur les animaux (ce qu’on appelle le « wellfarisme » ou encore la « protection animale », par opposition aux positions soit de l’abolitionnisme soit de la libération animale).

Il a affirmé cependant ne pas avoir prôné la stratégie de l’ALF, mais seulement de réformes poussées par la désobéissance civile. En ce sens, Martin Balluch se dissocie clairement des stratégies de l’ALF et de l’ELF, ce dont il n’a pas le choix puisqu’il prône un réformisme au sein de la société, et non pas une ligne « révolutionnaire. »

Sa position est resté néanmoins précaire, puisqu’il ne pouvait pas non plus nier l’importance de tels mouvements dans la formulation de la cause animale.

Interrogé par exemple au sujet de l’Angleterre où il a manqué de se faire expulser en 1994 en raison de son activisme, il a expliqué que dans ce pays le combat pour les droits des animaux était né dans la classe ouvrière et était encore aujourd’hui porté par elle. Il y a donc bien plus d’actions, et bien moins de discussions académiques ou universitaires qu’en Autriche.

On voit déjà que l’issue du procès se décidera ici: soit Martin Balluch recule davantage, accepte de rejeter clairement et ouvertement l’ALF. Son procès aura une issue plus ou moins « douce », mais sa ligne de la « protection animale » radicalisée sera torpillée.

Soit il refuse la dissociation. Mais il ne resterait alors qu’à transformer le procès en procès politique, seule manière de s’en sortir car il y aurait alors une nouvelle dimension d’ouverte. Et cela il ne le veut pas.

Nous ferons bien entendu des compte-rendus de la suite du procès.

Petit retour sur le Quick Halal (à Lyon cette fois)

Voici deux vidéos absolument édifiantes que nous vous proposons de regarder. Elles sont une démonstration de fumisterie, de n’importe quoi, de mensonge, de manipulation… bref les mots ne peuvent que manquer devant tant de démagogie.

La première est l’occupation d’un « Quick Halal » à Lyon par toute une équipée d’extrême-droite. L’origine, ou plutôt le prétexte de cette occupation est bien entendu le fait de ne pas pouvoir avoir de « bacon. »

Et au milieu de cette revendication, on trouve tout un discours expliquant que… la production de viande halal est cruelle pour les animaux, qu’elle est source de souffrance. Et cela est expliqué alors que les manifestants ont des masques avec des têtes de cochons et entonnent un slogan montrant leur fierté « nationale » de manger du cochon…

D’autant plus que le fond sonore est du même accabit. Voici un extrait des paroles, pour bien comprendre  l’hypocrisie de la personne critiquant la souffrance animale au mégaphone durant l’occupation, alors que le montage vidéo a cette chanson comme fond sonore:

Désormais je veux chanter le cochon
Le pâté, le saucisson.
Répétons sur cet air polisson:
« Qui c’est qu’est bon c’est le cochon. C’est bon. »

Je pourrais dire bien des choses
Sur son talent.
Il a la couleur des roses
Sans leur piquant
Et puis quand on a terminé
Les bons morceaux,
Reste de quoi faire des souliers
Et des pinceaux.

…Et ça c’est beau!

Car il faut noter que la voix disant « …Et ça c’est beau! », ainsi que les nombreux « C’est bon c’est bon c’est bon » sont censés être les cochons eux-mêmes!

En fait la seconde vidéo, celle du clip « officiel » de cette chanson, va avec la première, elle est tout aussi hypocrite! On y voit une sorte de dessin animé où les cochons sont bien contents de savoir qu’ils vont être mangés, et qui le célèbrent, se mettant même à la place du cuisinier!

Une hypocrisie aberrante et bien traditionnelle, qu’on retrouve sur de nombreux « menus » de restaurants, ou constituant les panneaux devant ces restaurants. D’ailleurs les occupants du Quick Halal ne l’ont pas choisi pour rien cette chanson…

Cette chanson « Tout est bon… dans le cochon » est interprétée par Juliette, nom de scène de Juliette Noureddine (le nom de famille ne voulant pas dire grand chose sur le plan culturel, en fait seul son grand-père est d’origine kabyle).

Une manière donc pour l’extrême-droite de revendiquer la « bonne chansonnette » d’autrefois, la France des années 1920 (ou plutôt d’avant 1914), les bonnes vieilles traditions, le terroir, etc.

Eh bien, non! Nous n’en voulons pas de ce terroir, nous en avons assez à faire avec le présent pour aller retourner dans le passé. Nous voulons un monde futur qui soit vegan! Comme nous le disions: Quick, halal ou pas, on en veut pas!

Vidéo et compte-rendu de l’évacuation et de l’abattage de la forêt de Lappersfort

La répression contre la résistance à la destruction de la forêt de Lappersfort a été bien plus brutale que les premières informations ne le laissaient penser. Le nombre d’arrestations également!

Voici donc un compte-rendu, et une longue vidéo est également désormais disponible.

Expulsion et abattage de la forêt de Lappersfort

Jeudi 4 mars, le bourgemestre de Bruges et Fabricom, le proprio, ont envoyé les forces de destruction massive pour expulser le camp qui résistait à l’intérieur de la forêt de Lappersfort et la raser entièrement.

L’expulsion a duré 10h 30 (de 8h à 18h30), et au moment où la dernière personne quittait le site, la plus grande partie de la forêt était déjà abatue. Pendant toute la durée de l’opération, des dizaines de tronçonneuses et pelleteuses rasaient tout autour d’eux; les arbres ne cessaient de tomber de partout, y compris juste à côté de ceux sur lesquelles se trouvaient les occupantEs.

Le lendemain, des camions ne cessaient d’arriver pour terminer d’embarquer les derniers arbres tombés; à ce jour toute trace de la forêt a été effacée, ce n’est plus qu’un sinistre terrain-vague.

Encore une fois, la violence avec laquelle la police a traité les occupantEs ne nous a pas surpris. Les personnes qui étaient enchainées à des lock-ons ont été torturées pour faire en sorte qu’elles se rendent.

Les keufs appuyaient sur des points de pression, tordaient et tiraient comme des boeufs [sic] sur les bras, faisaient de la pression psychologique, etc… avec certains ils ont même fait recours au taser!…

L’équipe de grimpeurs, bien connue des activistes comme étant la plus violente en belgique lors des expulsions, n’a pas fait tort à sa réputation… Le manque total d’un minimum de sécurité est peut être le plus surprenant; ils ont sérieusement mis en danger la vie de plusieurs occupantEs.

Ils coupaient des cordes sans regarder où elles étaient attachées; c’est par exemple ainsi qu’ils ont failli faire tomber une personne qui se trouvait dans un filet à une douzaine de mètres de hauteur.

La façon dont ils se sont prit pour faire descendre deux personnes qui se trouvaient dans un lock-on sur un pont de singe à vingt mètres de hauteur est peut être la plus scandaleuse; ils ont d’abord coupé la corde du haut a laquelle ils pendaient; en tombant jusqu’à la corde du bas sur laquelle ils étaient aussi assurés, une personne s’est retrouvée la tête en bas, et alors ils n’ont rien trouver de mieux que d’ attacher cette corde à la grue, puis la couper aussi pour la faire descendre jusqu’au sol, avec les deux personnes qui pendaient n’importe comment…

C’est difficile à imaginer avec ces quelques explications, mais celleux qui ont eu le malheur de voir la scène, croyaient qu’ils allaient devoir enterrer deux copains… aussi ils coupaient des arbres dans lesquels se trouvaient des cabanes sans aller voir si quelqu’un était dedans. La liste d’autres scènes scandaleuses est longue, mais je n’ai pas le courage maintenant de revivre tous ces moments morbides que les camarades nous ont racontés…

Quant au bilan légal pour l’instant, les keufs ont été bien occupés toute la journée… A notre connaissance, 46 personnes ont été arrêtées en tout le jour de l’expulsion.

D’abord les 21 personnes qui résistaient dans la forêt ont été amenés en garde à vue, et fichées avec photos et empreintes digitales, mais toutes ont refusé de déclarer leur identité. 11 d’entre elles ont été libérées après environ 12 heures (parmi lesquelles une a reçu un avis d’expulsion valable pour toute la zone schengen).

Les 9 autres ont été détenues au centre fermé à Bruges, ceci y compris quelques personnes de nationalité belge (!…). Une personne apatride qui se trouvait dans la forêt a été détenue en prison, accusé d’avoir une affaire ouverte. Selon les dernières nouvelles, il devrait passer au moins 3 mois en prison.

Depuis la première demi heure de l’expulsion, des gens se sont rassemblés près de la forêt, et vers midi, après avoir témoigné l’affreux spectacle des machines de la mort, quelques personnes ont repoussé la barrière de barbelés et sont passées entre la ligne de keufs pour atteindre la forêt.

Pendant qu’ils se faisaient poursuivre, un des keufs a trébuché sur lui-même et a atterri au sol la tête la première (il y a de belles images de ce moment sur une vidéo, qui est passé à la télé et que vous pourrez sûrement trouver bientôt sur internet). Les quatre personnes se sont fait arrêter dans la forêt; elles ont été libérées le soir meme, mais avec des accusations de coups et blessures envers des keufs (!!); leur procès aura lieu le 25 mars.

Ensuite une manif sauvage était prévue pour 20h, mais les keufs bloquaient toute la zone bien avant. 6 personnes ont été arrêtées avant 20h.

La manif a quand même eu lieu et s’est terminée en rassemblement devant le comico pour attendre les personnes qui se faisaient libérées un par un. 9 personnes ont été arrêtées lorsque les keufs ont décidé de dissoudre la manif (y compris 2 des personnes qui étaient dans la forêt, et qui ont rejoint la manif après avoir été libérées).

Encore 5 autres personnes ont été arrêtées alors qu’elles se réfugiaient dans un hotel.

Alors que l’expulsion avait encore lieu, le bourgemestre de bruges et le boss de fabricom ont donné une conférence de presse, dans laquelle quelqu’un est rentré pour poser des questions et poser une banderole. A la sortie, les keufs l’attendaient et ont voulu l’identifier. Ayant refusé de donner son identité, il s’est aussi retrouvé détenu en centre de rétention (alors que lui aussi a un passeport belge).

En ce moment, deux personnes qui étaient au centre fermé ont été relâchées (après avoir été identifiées), avec elles-aussi un avis d’expulsion du territoire schengen. Il reste donc encore 7 personnes enfermées qui sont toujours anonymes, plus une personne en taule.

Le bourgemestre de bruges est très content que « l’affaire lappersfort est enfin terminée »; mais la guerre n’a fait que commencer! Il faut leur montrer que ceci n’est que le début! La campagne d’actions contre fabricom, ou le mégalo groupe GDF-Suez a été lancée, et maintenant c’est le moment de continuer en force!

Une des entreprises qui va se faire des tunes sur le dos de cette déforestation c’est Groep Mouton (avec siège à Lochristi); leurs camions remplis de pub écolo sur la biomasse ramassaient les arbres plus petits et les branches pour les réduire immédiatement en copeaux (qui seront sûrement ensuite transformés en pellets pour les poêles des maisons de bourges).

Protégeons les forêts! Sabotons le monde capitaliste!

Solidarité avec les prisonnierEs et inculpéEs du Lappersfort! Et tous les autres qui se retrouvent en cages.

Source: CeMAB (Centre de médias alternatifs de Bruxelles)

Jonatan Strandberg a besoin de solidarité!

Le 14 octobre 2008 les services secrets suédois menaient une opération contre trois maisons dans différentes villes et ont procédé à l’arrestation de Jonatan Strandberg.

Celui-ci, né le 29 avril 1988, a alors été condamné à 15 mois de prison pour trois actions menées au nom du Front de la Libération de la Terre.

Ces actions sont les suivantes: dans la nuit du 20 au 21 avril 2008, l’ELF a saboté une tour de communication du ministère de la défense à Almhult, ainsi qu’une grue de chantier et un camion pour abattre les arbres (au même moment, une autre cellule de l’ELF détruisait une villa de luxe en train d’être construite en pleine forêt).

Jonatan vient de passer deux semaines en isolement carcéral et l’administration pénitentiaire a décidé d’élever le niveau de son statut pour des « raisons de sécurité. » Il passe de la catégorie C à la catégorie B; en Suède, il y a quatre catégories de conditions de détention, de A à D avec A étant les plus difficiles.

Il est donc passé de la prison de Västervik à celle de Hällby, où sa situation sera bien plus difficile, d’autant plus qu’il est diabétique.

Et les raisons de son déplacement sont politiques: Jonathan est un activiste motivé, qui assume ses positions et qui y compris en prison développe ses points de vue. Il participe également au conseil des prisonniers et écrit pour la revue des prisonniers, Kåkbladet.

A cela s’ajoute le fait que lorsqu’entre son arrestation et sa condamnation finale, il a passé 10 mois dehors après les quelques mois de préventive et en a profité pour continuer ses activités politiques.

Jonathan a donc besoin de notre soutien et d’expression de solidarité. Il est possible de lui écrire:

Jonatan Strandberg
KVA Hällby
Box 100
64045 Kvicksund
Suède

Si vous lui envoyez des livres (en anglais) ou des CDs, il faut qu’ils soient neufs, le meilleur étant encore emballés.

Jonathan se définit comme un anarchiste anti-civilisation (il a une alimentation « paléolithique » c’est-à-dire celle des chasseurs – cueilleurs); voici un extrait d’un texte donnant son point de vue:

« L’expansion urbaine est la destruction du monde naturel afin d’étendre les villes conformément au mode de développement et au progrès toujours grandissants. Les villas des classes moyennes, les demeures de luxe et l’industrie sont en train de menacer la vie sauvage et les espèces en voie d’extinction, car cela se passe à l’échelle globale, dans chaque ville de taille grande ou petite, c’est une menace pour la continuation de la vie sur cette planète. Il faut s’y confronter avec une résistance sans compromis! Il faut détruire cela! »

La France, leader mondial… de la prolifération ! / Révélations d’une source interne à EDF: l’EPR risque l’accident nucléaire !

Le réseau Sortir du nucléaire a publié coup sur coup deux communiqués très intéressants. Le premier concerne une conférence internationale à Paris pour la promotion du nucléaire:

Les 8 et 9 mars prochain, Paris accueillera une conférence internationale pour inviter 65 pays à se doter de la technologie nucléaire, organisée avec le concours de l’OCDE. Ouverte par Nicolas Sarkozy et animée par le Directeur Général de l’AIEA, son objectif affiché est de « promouvoir l’usage pacifique et responsable de l’énergie nucléaire », tout en dissuadant de se tourner vers des applications militaires.

Comme on le voit bien ici le nucléaire est une énorme machine à profits, et il y aura du nucléaire en France tant que cette industrie sera forte et prospère. Le second communiqué va de pair avec le premier, puisqu’il s’agit de la publication de documents internes à EDF.

Il tente de casser la dynamique de l’industrie du nucléaire en révélant ses failles, afin que son hypocrisie soit claire aux yeux de tous. Voici le communiqué dans son intégralité:

Révélations d’une source interne à EDF : l’EPR risque l’accident nucléaire !

Le Réseau « Sortir du nucléaire » révèle des documents confidentiels, divulgués par une source anonyme interne à EDF. Ces documents démontrent que la conception de l’EPR implique un sérieux risque d’accident majeur – risque pris en conscience par EDF pour des raisons de calcul économique. Potentiellement sujet à un emballement dont les conséquences seraient incontrôlables, l’EPR s’avère donc extrêmement dangereux.

Téléchargez les documents confidentiels

Le Réseau « Sortir du nucléaire » a constitué un groupe d’experts pour analyser de façon approfondie ces documents, qui nous ont été envoyés très récemment. Voici les premiers enseignements que l’on peut en tirer, ils sont de première importance.

Certains modes de pilotage du réacteur EPR peuvent provoquer l’explosion du réacteur à cause d’un accident d’éjection de grappes (qui permettent de modérer, d’étouffer la réaction nucléaire). Ces modes de pilotage sont essentiellement liés à un objectif de rentabilité économique, qui implique que la puissance du réacteur puisse être adaptée à la demande électrique. Ainsi, dans le but de trouver une hypothétique justification économique à l’EPR, ses concepteurs ont fait le choix de prendre le risque très réel d’un accident nucléaire. De plus, l’essentiel des arguments en faveur de l’EPR (puissance, rendement, diminution des déchets, sûreté accrue) s’avèrent faux.

EDF et Areva ont tenté de modifier le pilotage du réacteur : ces efforts n’ont pas abouti à des parades éliminant cette classe d’accidents. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a semble-t-il été tenue à l’écart de ces questions.

Il semble donc bien que la conception de l’EPR accroisse le risque d’un accident de type Tchernobyl, qui entraînerait la destruction de l’enceinte de confinement et la dispersion massive de radionucléides dans l’atmosphère.

Les 8 et 9 mars, Paris accueille une conférence internationale pour inviter 65 pays à se doter de la technologie nucléaire. Cette conférence sera ouverte par Nicolas Sarkozy et animée par le Directeur Général de l’AIEA. Il est scandaleux que la France continue ainsi à faire la promotion du nucléaire en général, et de l’EPR en particulier, alors même que la dangerosité de ce réacteur est aujourd’hui démontrée. Il faut donc abandonner immédiatement la construction de l’EPR en Finlande, en France et en Chine, et annuler impérativement le projet prévu à Penly. Le meilleur moyen d’éviter l’accident nucléaire reste la sortie du nucléaire.

Le scénario accidentel en détail :

Selon les calculs d’EDF et d’Areva, le pilotage du réacteur en mode RIP (retour instantané en puissance) et la disposition des grappes de commande du réacteur peuvent provoquer un accident d’éjection des grappes de commande à faible puissance et entraîner la rupture de l’enveloppe du mécanisme de commande de la grappe (i). Cette rupture provoquerait le passage du réfrigérant en-dehors de la cuve du réacteur nucléaire. La perte de réfrigérant (un type d’accident nucléaire très grave) entraînerait la rupture d’un nombre important de crayons par échauffement du combustible et des gaines (ii) et donc le relâchement de vapeur extrêmement radioactive dans l’enceinte de confinement. Il y a alors un risque important d’excursion critique qui résulterait en une explosion (iii), la puissance du réacteur EPR étant démultipliée de façon extrêmement brutale. Suite aux éjections des grappes de commande à faible puissance (EDG), le réacteur EPR pourrait ne pas se mettre en arrêt automatique (iv). Quelle que soit la configuration des grappes de commande, l’accident d’éjection de grappe de commande entraîne un taux important de rupture du combustible (NCE) et donc un risque élevé d’excursion critique (v).

Pour plus de détails, consultez les documents confidentiels que nous révélons, divulgués par une source anonyme interne à EDF (notamment le document n°1)

Documents confidentiels à télécharger :

1 – Synthèse – Une technologie explosive : l’EPR (non daté non signé)

2 – Bilan de la phase préliminaire de l’étude d’EDG FA3 et perspectives (EDF SEPTEN 05.05.2009)

3 – EPR – Gestion combustible – Lot 1 – Revue de conception du schéma de grappes FA3 du 25/10/2007

4 – EPR FA3 Synthèse de l’étude de faisabilité de l’accident d’éjection de grappe (EDF SEPTEN 09.02.07)

5 – EPR FA3 Synthèse des voies de sortie de la problématique éjection de grappe (EDF SEPTEN 07.05.07)

6 – Note d’étude : Présentation synthétique de l’EPR (EDF SEPTEN 04.05.04)

7 – Note de présentation de la deuxième revue de projet radioprotection EPR (EDF, printemps 2004)

8 – Marges disponibles pour les activités d’exploitation du REP par rapport aux risques de criticité (Hourtoulle Francis. Le 7 décembre 1999)

Corridas et élevages de primates en Chine

L’été dernier l’on apprenait que la Chine s’apprêtait à devenir le plus gros exportateur mondial de primates destinés à des expériences scientifiques. L’élevage, en construction à l’époque, serait en mesure de détenir 50 000 singes, ce qui en fera l’élevage le plus vaste du monde.

Ces milliers de singes sont destinés au Royaume-Uni, victimes d’une explosion de la demande en animaux « de laboratoire » de la part de sociétés pharmaceutiques et cosmétiques.

La suite logique de cet opportunisme de tortionnaires est que la Chine a ouvert début janvier le centre d’expérimentations animales de l’Université Médicale de Nanfang, au Dongguan Science and Technology Park Song Shan Hu.

Ce centre, qui sera la première plateforme chinoise d’expérimentations animales, sera effectif d’ici quelques mois et il servira à la standardisation des expérimentations animales, à l’élaboration d’échantillons sur des animaux malades et à la collaboration avec des entreprises étrangères en leur fournissant des animaux « de test ».

Bref, un projet pharaonique en matière d’exploitation et de torture animale !

Et qui se ressemble s’assemble: au 36e Salon des produits de cuir et de fourrure de Chine, la peau de phoques était le produit vedette des défilés. La ministre canadienne des Pêches et des Océans, Gail Shea, a même déclaré pendant le Salon: « Notre gouvernement est fier de son industrie du poisson et des fruits de mer, de l’industrie du phoque canadien et de leurs produits, et poursuivra ses efforts pour développer de nouveaux marchés chez nous et à l’étranger ».

A une époque où cette chasse est largement dénoncée et dont le commerce de produits dérivés est interdit en Europe, le Canada se cherche de nouveaux alliés ayant les mêmes aspirations économiques. Rien d’étonnant.

Cependant, la Chine n’est pas un pays de « brutes barbares »: ainsi, face aux interdictions grandissantes des corridas en France et en Espagne, nous vous disions il y a peu qu’une arène devrait être construite à Pékin dès fin 2010. Le projet initié par le matador espagnol Manolo Sanchez s’est vu lamentablement échouer grâce aux pressions des anti-taurins chinois.

Pourtant, quatre corridas avaient déjà été organisées à Shanghaï en 2006 et l’année précédente au parc Heping avait été organisé des combats de taureaux, des places gratuites furent même offertes aux enfants de moins d’1m20 (en Chine, réductions et gratuités se basent souvent sur la taille plus que sur l’âge).

Il y a même un « spécialiste » de la corrida, Wang Zhe, qui présente des corridas à la télévision en différé, qui faisait du lobbying en ce sens:

« Avec le développement de l’industrialisation, la vie dans des villes de béton et de ciment s’est progressivement éloignée de la nature. Mais la corrida est naturelle, authentique, le Matador qui tient à la main une épée, une lance, incarne une sorte de retour à la vie du chasseur d’antan et, en même temps, de rébellion contre le mode de vie urbain ».

Ce n’est pas sans rappeler évidemment les délires « romantiques » de Simon Casas en France dont nous parlions. Comme s’il n’y avait pas d’autre possibilité que de choisir entre un monde moderne froid et insensible et une barbarie sanglante et viriliste!

La forêt de Lappersfort en Belgique a été assassinée

En ce début mars 2010, le campement de Lappersfort en Belgique a malheureusement été évacué par la police, après 16 mois d’occupation, à la suite de la décision du tribunal de Bruges le 31 décembre 2009 de la validité de l’arrêt d’expulsion de 2002.

L’existence de la forêt n’était en effet pas considérée comme conforme au plan de secteur (Ruimtelijk Structuurplan Vlaanderen). De fait, plus de quarante mille hectares de forêts flamandes ne sont pas désignés comme tels sur les plans d’aménagement du territoire, soit plus d’un quart de la superficie boisée en Flandre. Ce sont dix mille hectares, soit près de quatre millions d’arbres, qui sont menacés!

Les activistes voulant sauver cette forêt près de Bruges (à 2 kilomètres du centre) s’étaient accrochéEs aux arbres et également installéEs dans les arbres, dans des petites maisons construites au sommet. D’autres étaient installéEs dans des tunnels de blocage.

Cette forêt de 3,2 hectares s’est développée sur les ruines d’une usine de munitions, sur un terrain appartenant à Fabricom, une entreprise travaillant dans l’automobile et la métallurgie et qui est une filiale de GDF Suez, entreprise française qui est le troisième leader mondial de l’énergie.

En lieu et place de la forêt doivent être construit des usines, des bureaux et des parkings, un cinéma et une liaison à l’autoroute. Et cela alors qu’en Flandres, 30% des terrains industriels sont vides et qu’à Bruges 65 bâtiments industriels sont inoccupés!

25 personnes ont été arrêtées par les forces spéciales de la police; devant le refus de donner leur papiers il y eut un « contrôle d’immigration », amenant un activiste en prison, les autres étant finalement libérés au bout de 12 heures.

Les opérations de destruction des arbres ont commencé dès l’évacuation, 80% de la zone ayant été massacrée dans les heures qui suivirent.

Le mouvement pour sauver la forêt a commencé en 2001 avec un groupe dénommé Axiegroep Zuidelijke Ontsluiting. Ce dernier a organisé divers initiatives: un tour en vélo avec 300 personnes, un barbecue vegan, un atelier d’escalade, une marche d’initiation à la botanique, des concerts, des rassemblements et manifestations, un théâtre politique, un campement…

La première occupation s’est faite violemment expulsée le 14 octobre 2002, entraînant une manifestation de soutien de 5.000 personnes. La répression fut toutefois forte: treize personnes risquaient alors 50.000 euros d’amendes en cas de nouvelle intrusion sur le terrain du campement.

D’autres personnes prirent le relais pour maintenir le mouvement, le tout rentrant dans le cadre des actions de groenfront (« front vert ») qui est la section néerlandophone d’Earth First!, et plus exactement de la section de Bruges.

La forêt était située près d’un canal et s’est donc reconstituée relativement rapidement, reprenant la zone abandonnée par les humains, avec des riches faunes et flores.

Il y a sur internet de nombreuses vidéos au sujet de la forêt et du mouvement qui a tenté de la sauver: notamment ici, , encore ici et encore . Et également ici sur le site consacré à ce mouvement.

Le procès en Autriche contre les activistes a commencé…

Le procès en Autriche des activistes pour la libération animale a commencé. 13 personnes sont concernées, dans ce qui est une répression à l’échelle nationale, dont l’écho existe assez largement dans le pays.

La répression a commencé le 21 mai 2008 avec 23 perquisitions, 10 arrestations débouchant sur trois mois et demi de prison en préventive.

Les personnes ont été accusées d’appartenance à une organisation criminelle, suivant une loi (la loi 278) visant normalement la mafia. A cela s’ajoutaient des accusations d’incendies et de destructions, pour un total de 224 actions (la quasi totalité de ces actions a finalement été enlevé de l’accusation!).

Il y a un mois on a appris que trois personnes de plus étaient concernées par ces accusations.

Le procès vient donc de commencer il y a quelques jours, et il doit durer… quatre mois, avec trois sessions par semaine. L’accusation tient en 300 pages.

120 personnes doivent témoigner à la barre, notamment des exploiteurs d’animaux devant témoigner contre des manifestations et des actions publiques à leur encontre durant ces 15 dernières années.

Il va de soi que par ce procès, la vie privée, sociale et professionnelle des personnes accusées fait face à une pression énorme, sans oublier évidemment les énormes frais d’avocat pour un procès aussi long!

Ce procès a une résonance internationale, et des manifestations et/ou actions de solidarité ont eu lieu en Allemagne (Berlin, Brême, Dortmund, Dresde, Kiel, Magdebourg, Munich), en Suède (Stockholm) et en Finlande (Helsinki), en Hollande (Amsterdam), en Angleterre (Londres), en Pologne (Varsovie), en Espagne et en Catalogne (Madrid, Barcelone), en Suisse (Luzerne).

Au premier jour du procès, un rassemblement avait lieu devant la salle du procès, avec diffusion de musique (notamment « Non je ne regrette rien » d’Edith Piaf choisi évidemment pour son refrain) qu’on pouvait entendre jusque durant le procès.

Notons aussi l’existence comme en Allemagne d’un « ticker »: un compte-rendu régulier (toutes les 2, 3, 5, 10 minutes) sur Indymedia du rassemblement en cours (ce qui permet d’avoir l’information grâce aux téléphones portables par exemple).

Il existe deux sites activistes de solidarité (en allemand): un premier au sujet de la répression ayant mené au procès, le second donne des informations sur le procès lui-même.

Les compte-rendus de chaque session seront également diffusés sur l’une des principales radios autrichiennes, FM4, qui est publique mais est gérée par une équipe orientée vers la musique alternative et le secteur progressiste de la jeunesse.

L’Autriche est en effet marquée d’un côté par une extrême-droite très puissante (surtout dans les zones campagnardes et provinciales) et une scène progressiste urbaine bien organisée, avec une composante végane très structurée.

La principale organisation végane est justement celle visée par la répression: VGT, l’association contre les usines à animaux.

VGT est une organisation très organisée et tournée vers un activisme très fort (présence systématique devant certains magasins, grandes campagnes, etc.), mais sa ligne est celle de la mise en place d’un réformisme en direction du véganisme.

La répression vise le succès du véganisme en Autriche en criminalisant VGT, structure légale, afin de ne laisser aucun espace à la libération animale.

L’exploitation animale craint le mouvement de libération animale, en Autriche comme partout ailleurs.

Car il va de soi qu’il n’y a pas qu’en Autriche qu’une lampe à huile peut être considérée par les policiers comme… un cocktail molotov, afin de servir comme moyen de criminaliser.

Il n’y a pas qu’en Autriche qu’un expert en linguistique peut affirmer que telle ou telle personne est censée avoir écrit un communiqué d’une organisation illégale, en raison de sa manière d’écrire.

Il n’y a pas qu’en Autriche que six personnes peuvent être arrêtées comme membres d’une « organisation criminelle », sans être accusées pour autant d’avoir mené des actions illégales. « L’appartenance » suffit à la condamnation.

Il n’y a pas qu’en Autriche qu’une personne peut être accusée de posséder une scie pour saboter les huttes des chasseurs, alors que cette scie est sur un tas de bois à côté d’une cheminée…

C’est quelque chose dont il faut avoir conscience, tout en ne se laissant pas intimider dans la lutte sans compromis pour la libération animale et la libération de la Terre!

Quand Salon de l’Agriculture rime avec torture

Le 47ème Salon de l’Agriculture de Paris fermera ses portes ce 7 mars. Le but de ce salon bien connu est d’exposer les animaux (qui sont au nombre de 3 500!) exploités par l’agriculture (tels que vaches et taureaux, lapins et animaux de la basse-cour, chèvres, boucs, moutons, béliers et brebis, cochons) mais aussi les chevaux « de trait ».

Concours d’animaux à l’origine en 1870, cet événement propose aujourd’hui des produits « du terroir », des produits laitiers et des vins. Cet événement est donc une occasion de plus d’exploiter ouvertement le monde animal et de le revendiquer!

D’où la participation des principaux représentants politiques de France, venant tous prêter soumission à cette idéologie.

En fait, sous couvert de divertissement, l’exploitation animale se veut récurrente : il y a un « spectacle » utilisant des  vaches, des chevaux « de trait », des chiens de troupeaux ainsi que les moutons de la Bergerie Nationale. Mais aussi des animations quotidiennes d’équithérapie, sous prétexte de vouloir aider les personnes handicapées, on y lit sur le site du salon :

Sur la place des animations du pavillon 4, découvrez l’art de soigner ou d’apaiser les maux par le contact avec les poneys et vivez un moment d’émotion et de partage avec l’animal.

Le Salon de l’Agriculture est avant tout un long et laborieux moment qui expose des animaux nés pour être tués puis mangés. Mais aussi, pour être gavés de médicaments et manipulés génétiquement afin d’être une « race modèle, d’exception ».

Si l’on y prête un oeil attentif, les informations télévisées montrent la souffrance des animaux qui subissent ce salon de la torture : une vache trop stressée par ce vacarme fût piquée aux hormones afin de la « détendre », de jeunes cochons très stressés aussi se voyaient être poussés de manière brutale vers le lieu où ils seront exposés toute la journée devant des millions d’yeux et devant supporter toute la journée le brouhaha de la foule…

Chaque année quelques décès sont à déplorer et cette année, une vache est décédée la veille de l’ouverture du salon, suite à un arrêt cardiaque à cause d’un énorme stress dû au voyage.

Et évidement le salon ne serait pas ce qu’il est si la nourriture fondée sur l’exploitation animale n’était pas (omni)présente !

D’une part, la « gastronomie » française se tourne exclusivement autour de morceaux d’animaux morts, comme en témoignent les plats régionaux réalisés par un chef différent de chaque région : foie gras de canard du Sud-Ouest au Sauternes, recette de la pièce de boeuf de Salers au bleu d’Auvergne et truffade,  ragoût d’escargots au vin rouge, amandes grillées et romarin, huîtres tièdes à la fondue de poireaux,  risotto « Carnaroli » lié au Comté et Morteau, écrevisses aux noisettes et vin jaune, pintade fermière au cidre d’Ile de France, larges fingers de porcelet & pamplemousse, velouté de maïs, croustillant de Rattes au Maroilles, carré d’agneau aux pommes de terre grenaille de l’Ile de Ré confites au beurre.

D’autre part, un atelier de traite des vaches est proposé. Le Salon bénéficiant de l’appui d’une grande marque de l’industrie laitière,  on y trouve du lait à outrance ! Les vaches étant tellement manipulées afin de produire toujours plus de lait, qu’une fois de plus, sous couvert de générosité, ce ne seront pas moins de 10 000 litres de lait qui seront donnés à l’association ANDES (Association Nationale de Développement des Épiceries Solidaires) qui organise, pour la 2e année, l’opération « On fait lait malin » dans le but de redistribuer ce lait aux plus démunis d’Île-de-France.

Le secteur de l’agriculture est en crise alors, afin d’essayer de s’en sortir, il joue sur les sentiments, soit avec les ateliers pour enfants du salon, soit en donnant du surplus de lait. Un acte de soit disant générosité qui passe par l’exploitation d’autrui ?! Prendre le lait des veaux afin de manipuler et d’acheter les pauvres ?

Ce salon de la torture n’est qu’une sinistre vitrine de l’hypocrisie : on caresse en souriant les vaches que l’on mangera quelques heures plus tard, on prend soin des animaux « de concours » afin de le remporter!

Ronsard contre les bucherons de la forest de Gastine

Au 19ème siècle, les romantiques ont beaucoup parlé de la nature, mais n’ont finalement rien fait pour elle. Tel n’est pas le cas de Ronsard (1524-1585), la grande figure littéraire du groupe de La Pléiade.

Cet auteur a écrit un poème d’une grande force, et s’il est si peu connu ce n’est pas pour rien: il nous est directement utile aujourd’hui pour la libération de la Terre. Ronsard prend en effet la défense d’une forêt située dans ce qui est aujourd’hui le Loir et Cher.

Ronsard parle du sang de la forêt qui coule, et qualifie de crime terrible le meurtre de la forêt. Il le fait de manière élégiaque mais forte, de manière révoltée et c’est cela qui est hautement intéressant.

Dans ce poème, qui s’appelle « Contre les bucherons de la forest de Gastine », on peut ainsi lire (dans une version modernisée du français de l’époque):

« Écoute, bûcheron, arrête un peu le bras;
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas;
Ne vois-tu pas le sang lequel dégoutte à force
Des nymphes qui vivaient dessous la dure écorce ?

Sacrilège meurtrier, si on pend un voleur
Pour piller un butin de bien peu de valeur,
Combien de feux, de fers, de morts et de détresses
Mérites-tu, méchant, pour tuer nos déesses ?

Forêt, haute maison des oiseaux bocagers !
Plus le cerf solitaire et les chevreuils légers
Ne paîtront sous ton ombre, et ta verte crinière
Plus du soleil d’été ne rompra la lumière. »

Et ce qui est vraiment très fort dans ce poème, c’est qu’il n’est pas aveuglé par la domination humaine et qu’il parle des habitants de la forêt: les animaux. Pour Ronsard, les animaux sont les habitants naturels de la forêt.

« Tout deviendra muet : Echo sera sans voix ;
Tu deviendras campagne, et en lieu de tes bois,
Dont l’ombrage incertain lentement se remue,
Tu sentiras le soc, le coutre et la charrue :
Tu perdras le silence, et Satyres et Pans
Et plus le cerf chez toi ne cachera tes faons. »

Il va de soi que dans les conditions de la France du 16ème siècle, il n’y avait pas les moyens de mettre en avant le véganisme. Nous sommes déjà 300 ans après la révolte cathare et la religion chrétienne prédomine.

Les animaux sont désormais de plus en plus exploités et le ton de Ronsard lui-même est très marqué par le pessimisme (religieux) sur l’époque, l’humanité et le monde en général.

Il faut pourtant souligner le début du poème. Ronsard y présente ce qui est une sorte de cercle vicieux de la destruction, qui commence par la forêt, passe par les animaux et finalement anéantit l’humanité elle-même.

Une problématique clairement à rapprocher de la vision du monde en faveur de la libération animale et la libération de la Terre!

« Quiconque aura premier la main embesognée
A te couper, forêt, d’une dure cognée,
Qu’il puisse s’enferrer de son propre bâton,
Et sente en l’estomac la faim d’Erisichton,
Qui coupa de Cérès le Chêne vénérable
Et qui gourmand de tout, de tout insatiable,
Les boeufs et les moutons de sa mère égorgea,
Puis, pressé de la faim, soi-même se mangea :
Ainsi puisse engloutir ses rentes et sa terre,
Et se dévore après par les dents de la guerre.

Qu’il puisse pour venger le sang de nos forêts,
Toujours nouveaux emprunts sur nouveaux intérêts
Devoir à l’usurier, et qu’en fin il consomme
Tout son bien à payer la principale somme ! »

A noter qu’il existe encore une toute petite partie de la forêt, avec la forêt de Beaumont-la-Ronce et le bois de Gâtines (qui est désormais une zone préservée).

Voici le poème dans sa version intégrale:

« Quiconque aura premier la main embesongnée
A te couper, forest, d’une dure congnée,
Qu’il puisse s’enferrer de son propre baston,
Et sente en l’estomac la faim d’Erisichton,
Qui coupa de Cerés le Chesne venerable
Et qui gourmand de tout, de tout insatiable,
Les boeufs et les moutons de sa mère esgorgea,
Puis pressé de la faim, soy-mesme se mangea :
Ainsi puisse engloutir ses rentes et sa terre,
Et se devore après par les dents de la guerre.

Qu’il puisse pour vanger le sang de nos forests,
Tousjours nouveaux emprunts sur nouveaux interests
Devoir à l’usurier, et qu’en fin il consomme
Tout son bien à payer la principale somme.

Que tousjours sans repos ne face en son cerveau
Que tramer pour-neant quelque dessein nouveau,
Porté d’impatience et de fureur diverse,
Et de mauvais conseil qui les hommes renverse.

Escoute, Bucheron (arreste un peu le bras)
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas,
Ne vois-tu pas le sang lequel degoute à force
Des Nymphes qui vivoyent dessous la dure escorce ?
Sacrilege meurdrier, si on prend un voleur
Pour piller un butin de bien peu de valeur,
Combien de feux, de fers, de morts, et de destresses
Merites-tu, meschant, pour tuer des Déesses ?

Forest, haute maison des oiseaux bocagers,
Plus le Cerf solitaire et les Chevreuls legers
Ne paistront sous ton ombre, et ta verte criniere
Plus du Soleil d’Esté ne rompra la lumiere.

Plus l’amoureux Pasteur sur un tronq adossé,
Enflant son flageolet à quatre trous persé,
Son mastin à ses pieds, à son flanc la houlette,
Ne dira plus l’ardeur de sa belle Janette :
Tout deviendra muet : Echo sera sans voix :
Tu deviendras campagne, et en lieu de tes bois,
Dont l’ombrage incertain lentement se remue,
Tu sentiras le soc, le coutre et la charrue :
Tu perdras ton silence, et haletans d’effroy
Ny Satyres ny Pans ne viendront plus chez toy.

Adieu vieille forest, le jouët de Zephyre,
Où premier j’accorday les langues de ma lyre,
Où premier j’entendi les fleches resonner
D’Apollon, qui me vint tout le coeur estonner :
Où premier admirant la belle Calliope,
Je devins amoureux de sa neuvaine trope,
Quand sa main sur le front cent roses me jetta,
Et de son propre laict Euterpe m’allaita.

Adieu vieille forest, adieu testes sacrées,
De tableaux et de fleurs autrefois honorées,
Maintenant le desdain des passans alterez,
Qui bruslez en Esté des rayons etherez,
Sans plus trouver le frais de tes douces verdures,
Accusent vos meurtriers, et leur disent injures.

Adieu Chesnes, couronne aux vaillans citoyens,
Arbres de Jupiter, germes Dodonéens,
Qui premiers aux humains donnastes à repaistre,
Peuples vrayment ingrats, qui n’ont sceu recognoistre
Les biens receus de vous, peuples vraiment grossiers,
De massacrer ainsi nos peres nourriciers.

Que l’homme est malheureux qui au monde se fie !
Ô Dieux, que véritable est la Philosophie,
Qui dit que toute chose à la fin perira,
Et qu’en changeant de forme une autre vestira :
De Tempé la vallée un jour sera montagne,
Et la cyme d’Athos une large campagne,
Neptune quelquefois de blé sera couvert.
La matiere demeure, et la forme se perd. »

Les chats de l’Ile de Ré ont besoin d’aide

Tout comme après le séisme à Haiti (voir ici et ), de nombreux animaux se retrouvent dans une situation plus que précaire après le passage de la tempête en France. Il y a notamment une association s’occupant de chats sur l’Ile de Ré qui appelle à la solidarité. Voici son communiqué, les coordonnées bancaires étant sur cette page.

L’ADAF lance un grand SOS car la situation sur l’Ile de Ré est catastrophique suite à la tempête qui a durement touché la Charente Maritime.

Le pont qui relie le continent est coupé. Le camping ainsi que de nombreux autres endroits sont inondés.
Les deux marées journalières provoquent à chaque fois un mini raz de marée avec deux inondations : une en journée et une la nuit.
Les chats du camping se mettent sur les toits des mobiles homes.

La Flotte, où habite Michèle et où se trouvent ses autres colonies de chats est aussi inondée.
Les 3 digues ont lâché et l’eau remonte par les égoûts qui sont plein.
Les maisons ont 1,50 m d’eau. Elles ont beau être vidées grâce au groupe électrogène, chaque nouvelle marée les rempli à nouveau.
Les réserves de croquettes de l’ADAF (200 kilos) qui étaient dans le garage de Michèle ont été noyées.

Michèle Coindeau est dans le désarroi et le dénuement le plus complet pour ses chats. Elle s’occupe d’eux avant de s’occuper d’elle même.

Nous lançons un grand SOS pour que l’ADAF puisse continuer à s’occuper de ses minous :
– dans un premier temps refaire le stock de nourriture,
– dans un second temps, elle veut voir comment rendre le camping plus vivable pour les chats : leur mettre des planches …

Il est encore trop tôt pour faire un recensement de tous les chats, certain ont fui et on espère qu’il reviendront quand les inondations prendront fin.

Je met quelques liens trouvés sur internet avec des photos des dégâts provoqués par la tempête :

http://www.ilere.com/2010/informations/tempete-xynthia-saint-clement

http://www.lepost.fr/article/2010/02/28/1964372_la-tempete-xynthia-dans-l-ile-de-re.html

http://vodpod.com/watch/2398618-lendemain-de-tempete-ile-de-r-lizay-les-portes

http://snsm.ile-de-re.over-blog.com/article-notre-ile-de-re-a-souffert-de-la-tempete-45825461.html

Vous pouvez nous aider en faisant un don à l’ADAF

Un grand merci pour votre aide.

Tempête en Europe, séisme au Chili: la Terre n’est pas un « gros caillou »

La tempête qui a eu lieu en France s’est vue affublée du qualificatif de « meurtrière. »

On peut éventuellement penser que ce n’est qu’une figure de style, et pourtant ce n’est pas le cas. Preuve en est qu’il y a une personnification avec un nom, en l’occurrence celui de « Xynthia. »

En fait, vis-à-vis des phénomènes naturels, l’humanité se comporte encore comme on le faisait au 17ème siècle pour des événements de la vie quotidienne.

Dans les tragédies de Racine et Corneille, on se noyait dans un cocktail mi-sentimental mi-artistocratique honorifique. Tout était trop compliqué et on se plaignait du dilemme « cornélien » imposé par le destin. Il a fallu attendre le drame pour ne plus croire au « destin » et comprendre de manière meilleure les relations humaines.

Aujourd’hui, on considère encore les phénomènes naturels comme quelque « chose » qui serait incompréhensible, qui viendrait « de l’extérieur », qui serait une fatalité.

On ne croit plus aux dieux divers et variés peuplant le ciel et punissant les humains, mais ce n’est pas loin.

La tempête n’est pas comprise comme un phénomène naturel, mais comme une action mauvaise venant d’un extérieur hostile. C’est une vision correspondant à l’idéologie dominante, où la nature est ennemie, forcément ennemie.

Toutefois, cette idéologie conquérante a un problème. La nature est ennemie, mais elle est nature et on ne peut pas s’en passer.

C’est justement là que peut commencer un raisonnement sur Gaïa, en se fondant sur une approche réaliste. La planète est ce qu’elle est: il s’agit juste de le reconnaître, de l’accepter.

Afin d’empêcher cela, les médias procèdent au gommage de l’aspect naturel, au profit des considérations relevant de la comptabilité macabre.

45 personnes sont en effet malheureusement mortes en raison des conséquences de la tempête, et un million de personnes n’ont plus eu d’électricité. Ce sont des chiffres durs, qui montrent la vigueur de la tempête.

Et au Chili, le séisme qui a eu lieu au même moment a amené la mort de 708 personnes, 1,5 million de maisons sont détruites ou endommagées. Deux millions de personnes sont concernées.

Mais la tempête n’est pas « responsable » ni meurtrière. Pas plus que le séisme. Gaïa est ce qu’elle est. Elle est réelle, ce qu’elle est est « rationnel » parce qu’obéissant à ses caractéristiques (chimiques, géologiques, etc.).

C’est cela qu’il faut comprendre: les tempêtes et les séismes existent. Notre planète vit. Elle n’est pas un « gros caillou. »

Rien que cela est cependant encore très difficile à comprendre pour une humanité qui nie Gaïa, ne planifie rien et ne connaît que la guerre comme démarche.

C’est particulièrement flagrant quand on voit que jamais il n’est parlé des animaux lors de ce genre de phénomènes naturels. Face à la nature, l’humanité niant Gaïa se raidit, pétrit sa conscience dans la mauvaise foi, dans le non dit.

Car avec chacun de ces évènements, l’humanité se voit rappeler que la planète Terre n’est pas qu’un « gros caillou. » Que l’humanité, en définitive, ne domine rien du tout. Qu’elle est juste une composante de tout ce qui vivant, de la planète elle-même.

Ce que semble déplorer des organisateurs d’un… moto-cross, dans la Sarthe. 150 personnes ne pourront pas faire la démonstration viriliste de leur conduite polluante, en tournant en rond dans une forêt aménagée:

« C’était un investissement énorme. La tempête, c’est pas de chance. Un coup dur pour nous. C’est dur pour tous les bénévoles qui ont bossé sur le circuit durant des semaines »

Gaïa, « c’est pas de chance » : voilà un bon résumé de l’idéologie dominante au sujet de notre planète.