Le Canada se retire du protocole de Kyoto

A peine a-t-on eu droit à l’échec du sommet de Durban que voici une nouvelle enfonçant le clou : le Canada se retire du protocole de Kyoto. C’est ce qu’a annoncé le ministre canadien de l’environnement Peter Kent, à peine rentré de Durban !

Un acte d’une provocation extrême, justifié à grands coups d’arguments paniques, et qui est le premier acte du torpillage généralisé de l’écologie institutionnel sur la planète.

Car c’est une boîte de Pandore ouverte avec ces phrases :

« Kyoto, pour le Canada, est chose du passé. Nous invoquons notre droit reconnu par la loi de nous retirer officiellement de Kyoto. »

Le Canada est le premier pays à le faire, et soyons certains qu’il ne sera pas le dernier. Et ce qui est vraiment très fort, c’est l’excuse trouvée.

Alors que le Canada devait diminuer ses émissions de gaz à effet de serre de 6 % par rapport aux niveaux de 1990, celles-ci ont augmenté du tiers…

Les émissions actuelles sont officiellement d’un peu plus de 700 mégatonnes ; elles auraient dû être de 607 mégatonnes en 2020, elles seront sans doute de 785 mégatonnes…

Le Canada devant éventuellement payer des pénalités, le pays se retire tout simplement du protocole de Kyoto.

Ce qui montre bien que ces accords n’engagent que les personnes assez naïves pour leur accorder de la valeur.

Seulement évidemment, Peter Kent ne peut pas dire cela, même si en une année il a rencontré des représentants écologistes à 9 reprises, et des représentants d’entreprises pétrolières et gazières à… 23 reprises.

Alors Peter Kent explique que le protocole de Kyoto « n’est pas une voie vers une solution globale au changement climatique, c’est plutôt un obstacle » ; il « ne couvre pas les deux plus grands pays émetteurs, les Etats-Unis et la Chine et donc ne peut pas fonctionner. »

Ainsi donc, si la Canada se retire du protocole, c’est pour sauver un accord global ! C’est la même chose qui a été dit par tous les ministres de l’écologie à Durban : mieux vaut un (hypothétique) accord avec tous qu’un excellent accord avec peu (comme si l’alternative était finalement celle-là et pas une autre).

Et derrière cela, le ministre canadien de l’écologie fait dans la démagogie la plus lourde. Voici un extrait de son discours, où l’on retrouve trois thèmes nationalistes :

  • suivre Kyoto c’est en revenir à la bougie
  • suivre Kyoto c’est payer pour d’autres
  • suivre Kyoto ne sert à rien, car nous sommes petits et les grands ne font rien.

« Bien que notre gouvernement ait pris des mesures énergiques depuis 2006 pour réduire les émissions, en vertu de Kyoto, le Canada se trouve aux prises avec des choix radicaux et irresponsables s’il veut éviter de verser PLUSIEURS MILLIARDS de dollars en paiements punitifs.

Le respect des objectifs fixés pour 2012 dans le cadre de Kyoto équivaudrait à :

  • retirer l’ensemble des voitures, camions, VTT, tracteurs, ambulances, voitures de police et véhicules de tous genres en circulation sur les routes canadiennes;
  • ou à éliminer tout le secteur agricole et couper le chauffage dans toutes les maisons, tous les bureaux, hôpitaux et immeubles et dans toutes les manufactures au Canada.

Quel serait le coût si ces mesures radicales et irresponsables n’étaient pas prises?

La perte de milliers d’emplois et le transfert de 14 MILLIARDS DE DOLLARS provenant des poches des contribuables canadiens à d’autres pays – soit l’équivalent de 1 600 $ par famille canadienne, sans que cela n’ait aucune incidence sur les émissions ou sur l’environnement.

Voilà le coût de Kyoto pour les Canadiens.

En outre, et c’est là le nœud du problème, les émissions mondiales vont continuer d’augmenter parce que le Protocole de Kyoto ne s’étend pas aux grands pollueurs, comme les États-Unis et la Chine, et voilà pourquoi il est voué à l’échec. »

Plus de voiture, plus de pompiers, plus d’ambulances, plus de chauffages : voilà le genre de démagogie utilisée contre l’écologie, contre Gaïa.

Et cela sera de pire en pire ! Le « repli » sur soi, l’individualisme, le nationalisme, le « suvivalisme » vont revenir en force avec la crise, niant la possibilité et la nécessité d’unir ses forces en faveur de Gaïa !

Ce qui a été décidé à Durban

Le titre de cet article est trompeur, car rien n’a été décidé en fait. Selon les ministres responsables de l’écologie dans les différents pays du monde, il y a eu une grande avancée, mais en réalité, il n’y a rien de tout cela.

Voici donc ce qui s’est passé pour comprendre cela, par l’intermédiaire de plusieurs points car sinon cela reste incompréhensible.

1. Avant : le protocole de Kyoto

Il n’y a qu’un seul traité international sur le climat et le réchauffement climatique, jusqu’à présent. C’est le fameux protocole de Kyoto, décidé en décembre 1997 lors d’une Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et rentré en vigueur depuis 2005.

Ce traité a été ratifié par 168 pays et visait à réduire, entre 2008 et 2012, les émissions de gaz à effet de serre de 5,2% par rapport au niveau de 1990. Les États-Unis l’ont signé, mais non ratifié, ce qui a contribué au torpillage du protocole, et ce d’autant plus que des pays échappent aux exigences (l’Inde, le Brésil, la Chine par exemple).

2. L’idée de base : un Kyoto bis

L’idée mise en avant à la base à Durban était de refaire un protocole, avec donc des objectifs chiffrés. Une sorte de Kyoto 2, donc, intégrant cette fois tous les pays.

Le problème était alors simple : soit on intégrait justement tous les pays, mais les objectifs restaient faibles, soit on fixait de plus hauts objectifs, mais on mettait certains pays de côté.

Au pire des cas était donc prévu de rallonger la date de fin du protocole de Kyoto. Pour donner un exemple de la schizophrénie, c’est ce que la Chine a proposé… alors qu’elle n’a elle-même jamais signé le protocole de Kyoto!

3. Le résultat : pas de décision avant 2015, pour une application à partir de 2020

La réalisation d’un tel protocole s’est avérée impossible, sa réalisation a donc été repoussée. Ce qui va se passer, c’est que « un protocole, un autre instrument légal ou une solution concertée ayant une force légale » sera signé en… 2015 pour une entrée en vigueur en… 2020.

Il faut ici faire attention aux choix des termes. Il y aura des décisions ayant une force légale, mais elles ne seront pas juridiquement contraignantes! Car ce qui sera mis en place c’est bien une solution concertée, un protocole, bref quelque chose décidé par tout le monde avec un droit de veto.

Cela signifie qu’en 2015 – date lointaine à l’échelle d’une histoire qui va vite, très vite en ce moment – il y aura un refus possible par tel ou tel pays, comme les États-Unis, le Canada, la Russie, l’Inde ou le Japon (pour ne citer que les réfractaires les plus connus, mais cela est vrai pour n’importe qui d’autre).

4. Un hypothétique « Fonds Vert »

Les pays les plus pauvres, surtout en Afrique et en Asie du Sud, sont aux premières loges pour constater le réchauffement climatique.

Pour donner un exemple de comment ces pays sont traités, voici ce que raconte – sans honte aucune – la ministre française de l’Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet, dans une interview au Figaro:

« L’accord intervient en effet plus de 30 heures après la date limite. Énormément de délégués étaient partis, dont un grand nombre des représentants d’Afrique qui n’avaient pas les moyens de changer leurs billets d’avion. »

Il s’agit de sauver la planète et l’ONU ne peut même pas modifier les réservations de billets d’avion ! Le gouvernement sud-africain a dû même – sans doute pour maintenir un quorum de votants suffisant – mettre en place un avion spécial pour permettre à des représentants de rester.

Telle est la situation des pays pauvres et de leurs représentants.

Afin de les « neutraliser » a été mis en place une aide à l’adaptation, appelée « fonds vert », qui les aidera à hauteur de 100 milliards de dollars par an, à partir de… 2015. Ce « fonds vert » sera mis en place en 2013.

Reste à décider… qui paiera ! Car cela n’a pas été décidé!

Voici une carte montrant les principaux points géographiques qui seront frappés par le réchauffement climatique, en cas de réchauffement de +4°c d’ici 2100.

5. Ce qui va se passer

Le sommet devait organiser la mise en place de mesures afin de faire en sorte que le réchauffement global de la planète ne dépasse pas +2°C en 2100.

Étant donné que les émissions de gaz à effet de serre continuent et qu’il n’y a aucune opinion publique globale en faveur de Gaïa, opinion publique avec un rapport de force conséquent, il y a à tabler que le réchauffement global de la planète sera d’au moins +3°C en 2100… pour ce qu’on peut en voir aujourd’hui.

La situation pourra être pire, mais chaque jour qui passe rend quasi impossible un ralentissement de la hausse à moins de +2°C.

6. Pourquoi un tel accord ?

Du côté des écologistes liés aux ministères des États, un tel accord est bon à prendre, pensent-ils, car il intègre tous les pays du monde. Si une prise de conscience arrive, alors aucun pays ne pourra échapper à un accord « fort. » Du moins, c’est qu’ils « espèrent. »

Du côté des écologistes institutionnels du côté des associations, des ONG, etc., la déception est énorme ; de par ce qu’ils ont eux-même mit en avant, ils ne peuvent pas dire autre chose que repousser à 2020 est une catastrophe. Leur position est désormais intenable.

A moins d’être aveugle, quand on voit les crises économiques, les tensions entre les pays… impossible de ne pas voir que prévoir un accord en 2020, c’est le rejeter totalement. D’ailleurs, les médias ne considèrent même pas le sommet comme une réelle actualité par rapport à la crise économique, et celle de l’Euro qui va avec.

Construire une écologie radicale, servir Gaïa… n’est que notre actualité à nous, à ceux et celles qui ont conscience des destructions en cours. Les États ne pensent qu’à sauver leurs machines à profit. Et les seules préoccupation du sommet de l’ONU étaient d’ailleurs seulement anthropocentriques : seules les communautés humaines seraient à sauver, à maintenir tel quel.

Agir par rapport à Gaïa et pour Gaïa, tel doit être le mot d’ordre!

10 millions de hérissons meurent en Europe sur les routes chaque année

Le site Bite Back a eu des problèmes techniques pendant plusieurs jours ; il est de nouveau réouvert, publiant des communiqués, dont un donnant un chiffre effroyable : celui des hérissons qui meurent sur les routes en Europe chaque année…

« Saviez-vous que 10 millions de hérissons meurent en Europe sur les routes chaque année ? Imaginez tous les autres animaux…

A Örebro [en Suède], un 4×4 a été incendié par les défenseurs de la vie. Ces machines produisent 6 fois plus de Co2 qu’une voiture standard, ce qui provoque le réchauffement climatique, ce qui provoque la MORT à peut-être la planète entière.

Cela si on ne cesse pas de les acheter. Cela, si on ne les met pas hors d’état de marche…
C’était juste une réflexion de ce que pensent et ressentent déjà des millions de gens.

Cette destruction connaîtra une fin. La destruction de la Vie.

Front de Libération de la Terre – Europe »

Conférence de Durban sur le réchauffement climatique: la honte!

Jamais le slogan « La Terre d’abord ! » n’aura eu autant de signification. S’il y avait des gens qui avaient encore des illusions sur les possibilités de l’humanité à « continuer comme avant » tout en gérant le réchauffement climatique, cette fois c’est bien terminé !

La conférence de Durban a été un scandale. Et à l’heure où nous écrivons, elle est encore un scandale.

Elle n’est en effet pas terminée. Vendredi il devait y avoir le document de prêt, mais c’est l’échec complet.

La désorganisation a été énorme, des documents non imprimés, un faux texte circulant, les réunions mal ficelées, au point qu’il a fallu en catastrophe rajouter une journée au programme.

Hier samedi a donc été une journée de discussion « en plus », avec comme seule exigence celle de ne pas perdre la face face aux médias et surtout aux populations.

A midi des documents sont arrivés, présentés comme officiels, puis ils ont été enlevé de nouveau ; des petits groupes tenaient des mini-conférences à l’écart, alors que les représentants des pays pauvres stressaient pour leur billet d’avion, se demandant si le report permettrait de les garder valables tout de même.

Le gouvernement sud-africain a tenté d’ouvrir une porte de sortie, en proposant que les négociations continuent pour… une année de plus !

Car pour l’instant ce qui se profile, c’est un document plus ou moins bidon, avec une véritable conférence en 2015, rendant des objectifs contraignants à partir de… 2020.

« La Terre doit redevenir bleue et verte » : notre slogan n’a pas qu’une valeur sentimentale, c’est une nécessité pratique et absolue ! C’est une bataille pour Gaïa qui s’annonce!

Nous attendons donc les résultats du sommet, qui doit se terminer aujourd’hui sans doute, pour analyser les décisions prises… si décisions il y a.

« MCE a testé pour toi : 24 h dans la vie d’une vegan »

« MCE a testé pour toi : 24 h dans la vie d’une vegan » est un article extrêmement mauvais, et par conséquent il est très utile pour les végans. Publié sur le site « Ma chaîne étudiante », une chaîne que l’on peut trouver sur certaines box ADSL, cet article est une caricature: on y trouve une personne qui tente d’être vegan pour 24 heures, à ceci près que pour elle le véganisme c’est simplement des interdits.

Non seulement on aura donc aucune ouverture d’esprit sur les animaux, mais en plus on a droit à une mentalité étriquée, du genre la personne ne peut pas boire (pense-t-elle) un chocolat chaud car elle n’a pas le « droit » au lait. Il suffisait de chercher un peu pour découvrir le lait de soja, de riz, d’avoine, etc.!

Le début est ridicule rien qu’à parler de « l’interdiction » de bacon au petit déjeuner, alors que justement en France le petit déjeuner est traditionnellement frugal et sucré (café et croissant) en comparaison avec les pays anglo-saxons…

La conclusion est également du même acabit, où on retrouve le principe d’y aller progressivement, qu’il faut un sevrage, etc. C’est une vision mystique, et d’ailleurs le texte est parsemé du principe de « culpabilité ».

Finalement quand on voit cela on est pas étonné de pourquoi le véganisme marche si peu et si mal en France. La France est pays catholique, et le véganisme en mode « culpabilisation », sans aucune perspective positive, fait face à la concurrence de l’Église catholique…

MCE a testé pour toi : 24 h dans la vie d’une vegan

Le 1 décembre 2011 à 10:00

Natalie Portman en est fan et Alyssa Mylano aussi. Plus qu’un effet de mode, le régime vegan, entendez par là « végétalien », est une véritable philosophie de vie. Encore plus végétariens que les végétariens, ils bannissent même les oeufs, le lait et le miel. Bref, adieu veau, vache, cochon et lait… pendant 24h

9h : Le petit déjeuner d’un vegan n’a évidemment rien à voir avec celui d’un omnivore. Si bien sûr le bacon est catégoriquement prohibé, inutile de saliver devant un bon gros chocolat chaud. Le vegan ne boit pas de lait puisque le lait est produit dans le même circuit industriel que la viande. Vade retro lactose, donc. Je reste postée devant mon frigo pendant 10 bonnes minutes sans trop savoir ce à quoi j’ai droit.

J’opte finalement pour une tasse de thé vert. Adieu, également la douce et réconfortante tartine de Nutella puisque ce dernier contient de la présure, une substance extraite de l’estomac du veau. Dis comme ça, c’est clair que ça donne pas vraiment envie d’en consommer.

13 h : Pas folle la guêpe, j’ai décidé de choisir un de mes jours de congé pour me consacrer au veganisme. Ce qui m’évite donc d’être tentée par des burgers débordants de boeuf ou par une pizza Regina. J’oublie l’omelette, puisque les oeufs ne peuvent pas être consommés par un vegan qui refuse toute exploitation animale. Je me décide pour une salade composée. Salade verte, maïs, carottes rapées, ok. Il manque quelque chose pour éviter la fringale de 15h.

Je décide de me rabattre sur un steak de soja surgelé qui attendait depuis des lustres dans mon congélateur : enfin j’adopte une alimentation saine. Le résultat est pas mal, et l’idée de ne pas déguster un animal ayant gambadé gaiement dans des pâturages est quand même assez réconfortante. Et follement déculpabilisante.

16h : Enorme fringale. Arrivée à ce point de famine, je pourrais engloutir cinq cheeseburgers, un boeuf entier et même la chèvre de Monsieur Seguin. Plus raisonnable, je cherche dans mes placards des biscuits qui ne contiennent ni oeufs, ni produits laitiers ou d’origine animale sont autorisés. Je tombe sur un paquet de biscuits qui collent presque avec la philosophie vegan.

Sauf qu’ils contiennent du miel. Si le miel est prohibé ce n’est pas par masochisme mais tout simplement parce que les vegans considèrent que le miel est la principale nourriture des abeilles et que l’apiculture est donc un vol, pur et simple. Je me rabats sur une banane en essayant vainement d’avaler en même temps ma rancoeur contre toutes les abeilles qui m’ont piquée dans ma vie.

21 h : Pour le dîner, je préfère opter pour un restaurant entre amies dans un restaurant de mon choix. Direction un restaurant vegan du quartier des Halles à Paris. Au menu, des plats variés voire appétissants comme des Brochettes de crevettes végétales, du poulet végétal, du steak au poivre végétal. Non il n’y a pas d’arnaque au véganisme puisque tous ces plats sont faits à partir de protéines végétales.

Les plats sont bons, variés mais évidemment le poulet végétal n’étant pas du poulet, la ressemblance gustative n’est pas flagrante. Le point positif c’est que les plats sont abordables, à peu près 12 euros pour un plat. Devant notre mutisme face à nos assiettes, un couple assis à la table d’à côté se decide à nous donner de précieux conseils. « On ne naît pas vegan, on le devient. Il faut commencer par arrêter progressivement la viande, puis les oeufs, puis le lait, c’est un sevrage ». Ah, et bien, il aurait fallu me le dire à 9h du matin, tout compte fait.

« L’imposteur, c’est lui »

Aujourd’hui, les représentants de 200 pays réunis à Durban (Afrique du Sud) sont censés avoir passé une nuit pratiquement blanche pour arriver à une base commune contre le réchauffement climatique.

Étant donné que le Canada, les États-Unis et le Japon, mais aussi la Chine, sont contre tout accord contraignant à moyen terme, voire contre tout accord du tout, il n’est pas difficile de deviner le résultat.

Nous allons parler de cela dès que le texte final aura été mis en place, mais en attendant parlons de l’ouvrage « L’imposteur, c’est lui. »

Claude Allègre est la plus connue des figures médiatiques « climato-sceptiques » ; il explique de long en large que le réchauffement climatique existe mais qu’il n’est pas le produit des activités humaines, que la température de la planète remonte, redescend, etc. tout cela par cycles, etc.

Pour résumer, pour Allègre, c’est perdre son temps que de s’occuper du réchauffement climatique, il s’agit d’une escroquerie organisée par une « minorité agissante » etc.

L’ouvrage d’Allègre sorti en 2010 , « L’imposture climatique », a été énormément critiqué, en raison des erreurs factuelles, de noms mal orthographiés de scientifiques parfois d’ailleurs fantaisistes, de graphiques erronés, etc.

Voici deux exemples, tirés d’un article du quotidien Le Monde à ce moment-là :

 P. 78 L’auteur fait état de travaux montrant qu’il y a 125 000 ans, il faisait « 6 °C de plus qu’aujourd’hui, et le CO2 de l’atmosphère était moins abondant ». La référence donnée est celle des travaux de « Sine » et de ses collaborateurs, prétendument publiés dans Science en novembre 2007. Cette publication n’existe pas dans les archives de Science.

P. 68 « Au total, l’Antarctique ne semble pas fondre. En tout cas, ce n’est pas perceptible. » La réduction des glaces de l’Antarctique n’est pas due à une fonte mais au glissement des glaciers dans la mer. Elle est très perceptible. Grâce aux données satellitaires, les travaux d’Isabella Velicogna (université de Californie à Irvine, JPL) ont montré qu’entre 2002 et 2006, l’Antarctique a perdu, en moyenne, 104 milliards de tonnes (Gt) de glace par an. Entre 2006 et 2009, ce taux est passé à 246 Gt par an. Les pertes de glaces du Groenland et de l’Antarctique sont l’une des principales causes de l’augmentation du niveau marin.

Sylvestre Huet a alors publié un livre intitulé « L’imposteur, c’est lui », en réponse à l’ouvrage d’Allègre. Il se donne une image d’opposant à Allègre, ce qu’il est dans une certaine mesure, mais pour autant il n’est pas du tout écologiste.

C’est là le problème et c’est quelque chose dont il faut avoir conscience. L’ouvrage étant relativement connu, voici une petite présentation du problème de fond, afin de s’en méfier comme il se doit.

Sylvestre Huet est en effet journaliste à Libération, auteur à côté du blog de Libération sciences². S’il critique Allègre, c’est surtout pour calmer le jeu, pour nier l’existence des climato-sceptiques et faire croire qu’il n’y aurait qu’une seule option : celle des « responsables », des universitaires qui seraient en très grande majorité intègres, etc.

En critiquant Allègre, il tente surtout d’empêcher une prise de conscience complète du phénomène du réchauffement climatique. Certains propos sont très révélateurs, comme :

« Ce danger n’a rien à voir avec les slogans bêtifiant du type « sauvons la planète » ou « la survie de l’espèce humaine. »

Il s’agit de variations brutales et fortes des moyennes et des extrêmes climatiques qui se traduiront en défis redoutables pour l’agriculture, la gestion des ressources naturelles (pêches, forêts), celle des côtes et basses plaines menacées par les eaux montantes, le déplacement forcé de dizaines de millions de personnes, la protection contre les événements météo extrêmes…

Il ne s’agit là que de quelques exemples de la vaste et rapide transformation géographique que signifierait un changement climatique dépassant ce seuil.

L’essentiel du danger provenant d’ailleurs de la rapidité du changement plus que du point d’arrivée, c’est l’instabilité qui coûte et menace les capacités d’adaptation et d’anticipation des sociétés. »

Comme on le voit ici, pas un mot pour les espèces qui disparaissent, pas un mot pour la destruction des zones de vie des animaux, pas un mot sur les végétaux anéantis… La planète n’est considérée ici que sous un seul angle : celui des ressources.

On a ici un point de vue traditionnellement industriel, nullement écologiste. Et le livre en lui-même vise à mettre Allègre de côté afin de masquer cette question brûlante. A lire Sylvestre Huet, le problème ne consiste qu’en une prise de conscience de la gestion humaine de ses activités… pas plus !

C’est bien là le problème de la question du réchauffement climatique. Les climato-sceptiques pourrissent le débat (en France notamment et surtout), mais il n’y a pas qu’eux : il y a ceux qui refusent de reconnaître Gaïa et posent seulement le problème en terme de gestion !

Un supervirus artificiel dont Gaïa se passerait bien

Les médias ont beaucoup parlé du laboratoire néerlandais –  le Centre médical Erasmus à Rotterdam – à l’origine d’un nouveau virus H5N1 dans une version mutée, issue de la vivisection sur des furets. L’Agence de biosécurité américaine a de son côté appelé à ce que les résultats des travaux ne soient pas publiés…

Une histoire de fou, quand on voit ce que dit Jean-Claude Manuguerra, virologiste (ou virologue, comme on voudra) à l’Institut Pasteur:

« De fait, en modifiant au moins quatre gènes, autrement dit en induisant artificiellement quatre mutations, et en passant par le furet, animal dont le comportement épidémiologique est très proche de celui de l’homme, ils ont réussi à le rendre très contagieux pour l’homme. »

Quel intérêt? Trouver un vaccin pour quelque chose qui n’existe pas, quel intérêt? La vérité, c’est que l’industrie étudie n’importe quoi n’importe comment; à côté de la vivisection, il y a la nature même de ces recherches: inutiles et destructrices.

Notons d’ailleurs que d’autres laboratoires possèdent désormais ce virus, dont le laboratoire P4 Jean Mérieux à Lyon (voir notre article Pour la fermeture du laboratoire Jean Mérieux à Lyon!).

J’étais à Valognes

Voici un nouveau compte-rendu diffusé quant au camp Valognes contre le CASTOR.

Mardi soir

À l’accueil du camp, on nous indique qu’une assemblée générale est en cours sous le grand chapiteau et qu’il reste sans doute à manger dans au moins une des deux cantines (sous les petits chapiteaux). On décide d’aller planter nos tentes.

Puis on va à l’AG : les militants sont placés en cercles concentriques sous le chapiteau, assis sur des bancs de fortune ou des bottes de paille aux premiers rangs, posés sur des tréteaux ou debout aux derniers rangs. La parole circule bien. Je croise plusieurs militants que je connais, dont Yannick avec qui je sympathise. Un peu plus loin, je croise un coloc’ de Yannick qui m’explique qu’il en a marre de l’AG où seuls des gens à moitité bourrés prennent la parole pour raconter des conneries.

Effectivement, l’un nous appelle à prendre conscience qu’on est connecté au cosmos et que c’est pour ça qu’on doit bloquer le train castor. L’autre fait un plaidoyer appuyé pour la création d’un réseau d’associations locales chapeautées par une organisation nationale pour la lutte anti-nucléaire et continue son plaidoyer, même après qu’on lui ait expliqué que le réseau « sortir du nucléaire » (qui appelle au rassemblement) avait exactement cette structure.

Plus intéressant, j’apprends qu’il y a des rumeurs selon lesquelles le train pourrait être avancé : partir à 6h (ou 9h) au lieu de 14h30. Du coup, si les rumeurs se précisent, on sera réveillé à 4h30 demain pour partir assez rapidement vers le lieu de blocage. On m’indique aussi qu’il faut faire partie d’un « groupe » (même informel) de personnes pour l’action de demain, groupe dans lequel les membres veillent les uns sur les autres afin de ne laisser personne seul.

Mercredi matin

Réveil entre 5h30 et 6h00 aux cris de « Castor arrive, réveillez-vous ». Enfin, « réveil » est un bien grand mot : il a fait froid et un peu bruyant (tamtam) cette nuit, et j’ai pas beaucoup dormi. C’est pas grave : la bouteille de lait emportée la veille en prévision me rafraîchit l’esprit et je suis rapidement opérationnel. Du thé, du café et des gateaux (« vegan ») sont servis dans une des tentes de cantine.

Les gens se réchauffent autour du brasero. Auprès des copains de la coloc où est Yannick, j’apprends que la stratégie consiste à se diviser en quelques d’au moins 50 personnes à chaque fois, les groupes ayant différentes stratégies : gros bloc de soutien pour faire masse en cas de percée sur une voie, groupe de « têtes brûlées » qui vont tenter d’atteindre les voies à tout prix, groupes de « diversion » qui doivent être mobiles et tenter (sans forcer) de s’approcher des lieux où les voies sont accessibles.

Yannick se sent plutôt d’attaque pour aller dans un groupe de diversion où on est actif sans être trop en danger (a priori) : on décide de ne pas se séparer de la journée et de toujours garder un œil sur l’autre.

Un peu avant 7h, on quitte le camp : défilé aux flambeaux vers le lieu de l’action. J’ai oublié de remplir ma gourde : au village, je vais voir s’il y a un robinet à côté de l’église. Une petite fourgonnette de gendarmerie départementale observe notre départ et un gendarme sort lorsqu’il me voit m’écarter du rang. « Vous savez où je peux trouver de l’eau ?
– Par là, vos copains sont allés aux toilettes là-bas tout à l’heure. – Merci ! »

La marche nocturne est impressionante et donne une allure vraiment militaire à l’action. Je le dis sans fascination : j’étais assez mal à l’aise, j’aurai préféré qu’on parte de jour. Peu importe. On passe dans des champs, on traverse des fermes, on se trompe parfois, on fait demi-tour et on avance. On croise la D2 : des policiers bloquent la circulation pour permettre au cortège de la parcourir quelques mètres avant de bifurquer vers le village de Percy (voir la carte). Des gens trouvent malins de scander des slogans anti-flics. Un peu après, on croise à nouveau à nouveau des policiers. 5 CRS, cette fois-ci, alignés le long du chemin que nous prenons. Rebelotte.

Mais cette fois, d’autres militants ripostent avec un slogan que je trouve plus marrant : « Le nucléaire / ça crée des emplois / dans les cim’tières / et les commissariats ». Peu après que je les aie dépassé, j’entends la sirène derrière nous, le cortège accélère, je comprends pas bien ce qui se passe, puis on reprend notre rythme normal. Un militant m’expliquera plus tard que les policiers ont tenté de remonter le défilé au pas de course et qu’un de ces policiers aurait été poussé dans le fossé à cette occasion (et roué de coups). Je ne sais pas si ce témoignage est vrai. Toujours est-il que la pression monte un peu. Certains ont des casques de moto, d’autres des boucliers de bois (de la taille d’une porte).

C’est assez impressionnant. Après coup, je me fais la remarque que, malgré l’allure très belliqueuse que donne ces objets à ceux qui les portent, il ne s’agit que de se défendre et qu’ils n’ont pas d’objet « d’attaque ». Autrement, des « pacifistes enragés » qui voudraient faire une telle action ne se prépareraient pas autrement que ces gens dont l’accoutrement tend à se rapprocher (un tout petit peu) de celui de ceux d’en face. Bref, la route qui mène au village de Percy est une impasse : au bout, on arrive dans un champ.

Le jour se lève. On est à quelques mètres de voies, on les distingue déjà. Une légère brume plane sur le champ. Des gendarmes mobiles sont placés le long de la haie protégeant la voie, un tous les 10 mètres. Ça me paraît peu. Des copains m’indiquent que d’autres militaires sont placés sur la voie, derrière là haie. Deux ou trois grenades lacrymogènes sont tirées (à l’aide d’une sorte de mini-mortier) au nord-ouest de notre position, nous forçant à avancer encore un peu dans le champ. Nous faisons face, à une vingtaine de mètres, au léger cordon de gendarmes mobiles.

On est pas pressés, il n’est que 8h30 et le train n’est pas parti. D’ailleurs, un rassemblement est prévu à 10h pas trop loin d’ici pour ceux qui n’étaient pas au camp cette nuit, on devrait donc avoir du renfort à ce moment. On tient à pas trop s’épuiser. Re-grenades lacrymogènes, qui nous pousse à nous replier sur le champ derrière nous. Des militants coupent les barbelés, histoire de nous permettre de passer plus facilement de l’un à l’autre. On se refile du maalox et du citron, pour lutter contre les effets du gaz (très irritant). On essaie d’avancer à nouveau dans le premier champ : on se positionne derrière la banderole.

Une trompette se fait entendre : un des nôtres a amené son instrument. À une trentaine, on tente d’étaler le cordon policier en se détachant du groupe pour aller vers le nord-ouest. Re-grenades. Cette fois-ci, je fais comme j’ai vu d’autres faire avant moi : courir vers les capsules (chaque missile contient 5 capsules qui se disséminent dans une rayon de 2 mètres) avec une botte de terre à la main pour les éteindre et arrêter l’émission de gaz. C’est un jeu assez rigolo, qui me plaît (dans le sens où il s’agit de rendre inactif une arme).

Trop de gaz dans l’air, repli vers le deuxième champ (plus loin des voies). Beaucoup, beaucoup de gaz. On se baisse pour ne pas en avoir trop dans la figure. Des copains nous annoncent qu’en sortant du champ vers la route, on tombe sur un point de ravitaillement tenu par d’autres copains (sur la carte : le « point » au milieu du carrefour de la Jacquotterie). Lorsque le gaz s’est un peu dissipé, je décide d’ouvrir le pot de caramel au beurre salé que j’avais sur moi : grand succès.

Une voie semble s’ouvrir à l’est du champ : on s’y engage, ça mène à un autre champ. Au loin (sud-est), dans la brume, on entend : « dernière sommation : respect de la loi ou nous ferons usage de la force ». On est trop peu nombreux à s’être engagés par là (une dizaine), on décide de revenir vers le groupe principal. Sur ce très court trajet de retour, on croise le propriétaire du champ et de la maison juste à côté, un vieux monsieur qui nous dit de pas s’en faire pour la clôture à moitié arrachée, « je la reconstruirai demain ».

Je retrouve Yannick qui était allé se reposer au carrefour : il a été assez vivement attaqué par les gaz et avait difficulté à les supporter. On reste dans ce second champ un moment, étant parfois à l’entrée du premier champ (plus proche des voies) avec une banderole. Une personne vient nous annoncer qu’un autre groupe est parvenu a atteindre les voies (les groupes sont en lien par talkies).

La matinée continue à ce petit rythme, pas très tendue de notre côté : approches en groupe, gaz lacrymo, tentative de les éteindre (je me perfectionne dans la technique et remarque que les bouses de vache sont très efficaces), échec relatif (on s’en et pris pas mal quand même), petit repli. Je vais au carrefour, où la route est bloquée par des pneus. On nous apprend que la voie entre Lieusaint (où arrivent les renforts militants) et ici est toujours libre.

Une dame du coin nous apporte gentiment de l’eau et du café. Je vais un peu dans l’autre champ, celui où j’avais entendu au loin les menaces d’emploi de la force : le soleil brille et les manifestants sont assez dispersés dans le champ. Il n’y a pas de gendarmes entre nous et la haie, mais ils sont présents juste derrière. Au loin (sud-ouest toujours, manifestement là où ils ont réussi à atteindre les voies), on voit des gaz lacrymo et on entend des grenades assourdissantes, mais ici tout est calme (à part quelques abrutis qui arrachent des petites branches aux arbres de la haieet les balancent par-dessus, et les branches finissent par revenir de la même façon).

On commence à discuter avec un gendarme de l’autre côté de la haie : « Ça vous gène pas d’être au service d’intérêts privés, pour défendre le nucléaire en plus ? – Et vous, ça vous gène pas de troubler l’ordre public en étant des assistés de la société, au RSA ou au chômage ? – Eeeh ! On est pas comme ça, nous, monsieur. On travaille, et on vient ici défendre des valeurs. »

Je reviens vers le carrefour où sont présents de nombreux militants. Quelques dizaines de minutes plus tard, des copains viennent proposer de tenter une offensive à travers les trous qui ont été dégagés grâce à l’arrachage de branches. Ils ajoutent que les policiers sont manifestement en sous-effectif, ceux-ci ayant demandé par talkie du renfort à leurs collègues. Des gens proposent une AG pour décider de ça, d’autres remarquent que si on fait une AG, le renfort sera arrivé depuis longtemps.

Le consensus se fait rapidement et un gros groupe part dans ce champ. Je reste au carrefour avec une quinzaine d’autres pour éviter que celui-ci soit pris par les policiers (il est assez stratégique, dans la mesure où il représente le lieu de repli le plus sûr pour les copains partis dans le champ). Peu d’échos de ce qu’ils font, pas mal de passage (de militants) au carrefour. Au bout d’une heure, des gens reviennent du champ en nous expliquant que la présence policière est trop importante sur cette portion de voie, qu’il serait bienvenu d’étaler le cordon en réalisant une diversion dans le premier champ (celui dans lequel nous étions au début de la journée). On décide d’y aller avec une quarantaine de personnes. On va le plus au nord possible, pour forcer les policiers à s’éloigner vraiment du point de tension que représente le champ sur lequel leur offensive se déroule.

On voit les gaz lacrymo et les policiers avancer dans leur champ. On craint que les policiers ne tentent de nous couper notre retraite vers le carrefour. Je semble être un des seul à me souvenir qu’on est arrivés par là ce matin : je tente une reconnaissance du chemin qui nous a conduit à ce champ. J’entends le bruit de pneux sur du gravier et un homme disant dans son talkie : « un homme s’approche, à 20 mètres ». Je distingue les toits de 3 ou 4 fourgonettes de CRS. Il semble qu’on soit tombé sur le lieu où leurs voitures stationnent pour l’action, impossible de se dégager par là.

Les CRS présents sur les lignes nous ordonnent de nous disperser. Ils lancent quelques grenades lacrymogènes (au mortier, toujours). On a pas le choix, on se rabat vers le chemin qui mène au carrefour. Notre tentative de diversion a été un échec, les policiers qui nous ont repoussé étaient ceux qui étaient dans les camions (probablement en train de manger quand on est arrivés). Le carrefour est enfumé de gaz quand on arrive, le plus gros des militants est massé là (et suffoque). Des grenades assourdissantes et lacrymogènes arrivent directement sur nous (et pas à 5 ou 10 mètres, comme précédemment), on se replie par la route qui mène à Lieusaint.

Quelques abrutis lancent des cailloux en direction des policiers, des copains réagissent : « on est pas là pour ça! / Arrêtez ! / Ça sert à rien ». Quelques personnes mettent le feu au barrage de pneu pour limiter l’avancée des policiers et on se retrouve tous à peu près au calme sur la petite route. Une dame assez âgée (mais militante quand même) est allongée sur l’herbe, elle a manifestement eu sa dose de gaz. On lui trouve du maalox et du citron.

Plutôt que de continuer à avancer sur la route, on décide d’investir un pré pour décider ce qu’on fait : certains veulent rentrer au camp tandis que d’autres veulent continuer de tenter d’accéder aux voies. On en profite pour sortir les picnics et manger un peu. On décide assez rapidement de se diviser en trois groupes : le premier constitué de ceux qui sont trop fatigués pour continuer, le second constitué de personnes « un peu » fatiguées  mais qui veulent continuer à tenter des actions (qui se dirigerait vers le nord pour trouver un autre point d’accès et, si ça ne marche pas, rentrer vers le camp), et un troisième de gens très motivés qui iraient vers le sud tenter des actions. Je m’inscris dans le second.

On part : le premier groupe se dirige vers Lieusaint, le second groupe les suit et le troisième s’apprête. Un camion frigorifique est stationné devant une grange, à proximité immédiate de la route : un individu, issu du second groupe crie « autoréduction » (ce qui signifie : appropriation immédiate et collective des biens contenus dans le camion). Là encore, des voix s’élèvent contre la proposition en considérant que c’est inutile et que ça dessert les intérêts du mouvement (il me semble que si la majorité ne s’exprime pas contre cette idée, la plupart des gens y sont hostiles – sans le manifester). La rumeur circule très vite : ce camion serait celui qui ravitaille les policiers (et, effectivement, deux policiers sont présents à l’intérieur).

Quelques individus (sans doute les mêmes que ceux qui sont déjà en train de réaliser l’auto-réduction) jettent des pierres sur le camion et y jettent le feu. « Arrêtez / c’est stupide ! » mais rien n’y fait. Alors que l’avant-garde du second groupe s’engage sur la route vers Lieusaint (à la suite du premier), ils voient le premier groupe refluer, poursuivis par une charge de CRS qui viennent manifestement dégager leurs deux collègues.

Le premier groupe bifurque avant de rejoindre le second, et les CRS chargent sur le second. Grenades lacrymo, le groupe revient dans le champ où le picnic a été pris, fusionné avec le troisième groupe. Grenades lacrymo à nouveau, on passe dans le champ d’à côté et on continue notre trajet (pour être honnête, ça ressemble quand même pas mal à une fuite).

Les CRS ne continuent pas leur poursuite. On décide donc de marcher à travers champs, vers le nord tous ensemble.  Le défilé est assez joli : toutes ces personnes marchant en une colonne assez compacte et bariolée, évoluant au milieu des champs et de l’après-midi, donne des allures de « peuple en marche » à cette manifestation perdue au milieu de la nature. On en oublierait presque ce qui s’est passé juste avant.

Le groupe est divisé : certains veulent continuer à faire des actions, étant donné que le train n’est toujours pas passé et qu’il est possible de le retarder, d’autres sont fatigués et préfèrent rentrer. Je fais partie du second groupe. Il reste environ 70-80 personnes dans le premier groupe.

Le retour, la soirée au camp

Le retour est assez long et parfois compliqué : il faut passer des cours d’eau sans avoir de ponts ou de gués évidents, passer par-dessus des clôtures, etc. Une fois que nous avons rejoint la route, c’est plus simple. En arrivant, on fait sécher chaussures et chaussettes auprès des braséros. On est les premiers à être arrivés : le « premier groupe » initial, celui qui voulait rentrer immédiatement au camp, a dû faire un long détour à cause de l’intervention policière.

On attend une heure, on est sans nouvelles de ceux qui ont tenté de continuer l’action. Des discussions s’engagent, sous forme d’une AG improvisée : certains craignent une tentative de « vengeance » de la part de la police (on a réussi à retarder le train et « on » a cramé un camion) et proposent de se mettre immédiatement à démonter le camp pour partir vers minuit. d’autres disent qu’ils sont trop fatigués pour faire quoi que ce soit et considèrent qu’il faut attendre le dernier groupe pour décider. C’est ce moment que choisissent nos copains pour débarquer. Acclamés, leur arrivée dissout l’AG et la question est abandonnée. On mange sur place, on dort sur place et on avise.

Retours d’information : ceux qui ont continué l’action sont allés « au contact » avec une banderole (ils ont essayé d’avancer et de faire reculer les policiers), ont pris des coups de matraque et de gazeuse, ont eu une stratégie de division en petits groupes qui s’est avérée dangereuse (un de ces petits groupes a failli se faire encercler mais a réussi à se dégager à temps) mais ils n’ont pas réussi à atteindre les voies.

Par ailleurs, j’apprends que 2 personnes ont été blessées (dont un en ayant reçu une grenade lacrymo sur le crâne, au moment où celles-ci pleuvaient sur le carrefour) et plusieurs arrêtées. On ne sait pas ce qu’elles sont devenues.

Il est encore tôt (17h), mais la nuit tombe et beaucoup de personnes ont faim : le repas qui était prévu pour le midi est alors servi. Vers 18h30, on voit une vingtaine de fourgons de gendarmerie mobile passer devant le camp. L’alerte est donnée, on se regroupe pour discuter. Les gens informés disent qu’ils ne devraient pas intervenir sur le lieu de camp car c’est un lieu privé, à moins qu’ils aient un ordre de perquisition. Renseignement pris, il y aurait une demi-compagnie de chaque côté de la route qui mène au camp, soit 80 gendarmes environ.

Par téléphone, on apprend qu’ils font des contrôles d’identité sur le parking où sont quelques uns de nos camarades qui sont venus en voiture et vivent à l’intérieur. Comme la consigne a été donnée de ne pas avoir de papiers d’identité sur soi (afin notamment de placer sur le même plan face aux forces de l’ordre ceux qui ont des papiers et ceux qui n’en ont pas), certains se font embarquer pour ce motif. Des copains proposent d’aller là-bas pour empêcher les gendarmes de réaliser ces arrestations.

D’autres (la majorité) considèrent qu’il s’agit justement d’un piège visant à leur donner un motif d’entrer sur le camp, ce qu’il ne faut surtout pas faire. Les premiers répondent (à raison) que c’est pas cool de laisser tomber les camarades comme ça, qui sont en train de se faire embarquer à 100m d’ici. Les seconds acquiescent, mais n’ont pas d’autres solution que la résignation à proposer (à raison aussi, à mon sens).

Le repas du soir est servi. Vers 20h, une AG semble s’organiser sous le chapiteau : quelqu’un prend la parole et propose de faire le bilan de ce qui s’est passé aujourd’hui. On a assez peu d’informations sur les camarades qui se sont fait embarquer (au cours de la journée et en fin d’après-midi), les échos médiatiques semblent indiquer que nous avons pu retarder le train de quelques heures, et la plupart des gens présents ont l’impression qu’on a réussi cette journée.

On s’organise aussi pour le lendemain : il est prévu que quelques militants restent dans la région le temps que tout le monde sorte de garde à vue pour les aider dans leur défense face aux policiers et les conseiller à leur sortie, que l’on démonte le camp demain matin et que l’on fasse un convoi assez large des dernières personnes quittant le camp, afin d’éviter qu’un petit groupe de copains se retrouve isolé sur le champ, laissant la voie à un contrôle policier.

Certains proposent de parler des perspectives à plus long terme mais comme tout le monde est fatigué, personne ne dit rien à ce sujet et l’AG se termine faute de gens ayant envie de prendre la parole. En sortant du chapiteau, j’apprends que les polciers auraient posé un papier à l’entrée du camp indiquant qu’ils avaient l’autorisation exceptionnelle de réaliser une perquisition jusqu’à 5h30 du matin (normalement, elles ne peuvent avoir lieu qu’entre 6h et 22h).

La fin du camp, le départ

Il a fait très froid, j’ai peu dormi. Lever vers 8h00 pour prendre un thé et participer au démontage des chapiteaux. Matinée passée dans la brume à discuter autour des braséros, rentrer des planches dans les camions, lire les journaux qui parlent de notre action, revenir se chauffer les pieds près du brasero. Ni policier, ni tension, tout semble bien se passer. On apprend que des policiers ont été déployés sur tout le trajet du train : cela doit représenter une somme d’argent assez incroyable, et on espère que ça pèsera dans le sens d’un abandon du nucléaire lorsqu’il s’agira de mesurer ce que ça coûte.

Le départ s’éternise et les derniers camions se préparent. Des appels téléphoniques de personnes déjà parties font état de contrôles routiers à une trentaine de kilomètres au sud du camp. On décide d’éviter ce point et, vers 14h, on quitte le camp en cortège de camions (sans avoir mangé). Dans le car, on se partage les derniers fruits et biscuits qui n’ont pas été consommés lors de l’action d’hier.

« Après le camp à Valognes »

Voici donc le communiqué suite à la tenue du camp de Valognes.

Un mail important à diffuser le cas échéant : celui de la legal team, à fournir aux personnes ayant connu des soucis avec les forces de l’ordre lors de la lutte anti-CASTOR (legalteamvalognes arobase riseup point net).

APRES LE CAMP À VALOGNES, communiqué n°4

À Valognes, le 23 novembre dernier, c’est un peu de l’arrogance du lobby nucléaire qui a dû en rabattre, et c’est un peu du sentiment d’impuissance qui poisse depuis tant d’années celles et ceux qui le combattent qui s’en est allé.

Alors qu’Areva se permettait la semaine précédente d’exposer aux journalistes comme il leur avait été simple de faire retirer le paragraphe sur le MOX de l’accord PS-EELV, dévoilant ainsi aux yeux de tous qui est le maître en ces matières, ils offraient à Valognes l’image du plus complet désarroi : ils hâtaient d’un jour, dans la précipitation, le départ du train CASTOR, faisaient boucler par la préfecture tout le centre de Valognes, fermer les collèges et lycée de la ville pour la journée et dénonçait ensuite ces gens «qui ont perturbé le fonctionnement de toute une région».

Tout cela parce que 500 personnes venant de toute la France s’étaient donné rendez-vous dans un camp pour bloquer un train et partager leur désir d’en finir avec la mainmise du nucléaire sur leur vie.

L’efficacité véritable de l’action collective réside rarement dans ses effets les plus perceptibles. Que nous ayons réussi par trois fois à accéder en masse aux voies, à y soulever les rails, en ôter le ballast sur plusieurs dizaines de mètres et finalement à retarder le départ du train de plusieurs heures, et ce malgré l’énormité du dispositif policier, n’est certes pas un résultat négligeable.

Mais nous accordons plus d’importance à la façon dont nous sommes parvenus à un tel résultat, à l’intelligence collective qu’il faut avoir acquise pour arriver, par une marche nocturne à travers champ, à prendre de court les forces adverses et, de là, à les fixer en un point pour que d’autres trouvent les rails libres quelques centaines de mètres plus loin.

Nous nous souviendrons pour longtemps du soleil qui se lève sur une brume à l’odeur de gaz lacrymogène, des habitants et habitantes de Flottemanville qui nous offrent spontanément du café et nous encouragent, de ces maires qui nous ouvrent leur mairie, réconfortent nos blessés, nous offrent le refuge.

Et nous n’oublierons pas de sitôt ces cartouches de gaz CS qui pleuvent indistinctement sur tout le village, dans ses maisons, ses poulaillers, et qui témoignent assez de tout le respect que la police éprouve à l’endroit de la population.

Qui a dit, d’ailleurs, que la population du Cotentin était uniformément favorable au nucléaire qui la fait vivre ? Nous avons, nous, croisé ce ce jour-là, de nombreux soutiens actifs dans la population, tout comme auparavant des voisins, des familles, étaient venues sur le camp pour partager le repas.

Plutôt que de minorer le nombre des manifestants, de les traiter de «casseurs», de se féliciter que le train soit tout de même parti, Areva et sa préfecture feraient bien de s’inquiéter de la détermination de celles et ceux qui ont agi là, comme de la solidarité qui s’est exprimée à leur endroit, que ce soit localement ou en Allemagne. A combien de décennies remonte, en France et toute proportion gardée, la dernière grande bataille contre la pieuvre atomique ?

Faut-il être aux abois pour inculper une manifestante de 65 ans pour vol, parce qu’elle a prélevé quelques canettes de soda sur un camion de livraison de repas de la gendarmerie en flammes et nier devant les journalistes tout coup de matraques quand cela fait plusieurs heures que les images de manifestants tabassés sont sur tous les écrans ?

Le feuilleton national des dernières semaines autour du nucléaire ne peut guère laisser de doute sur ce qu’il y a à attendre des gouvernements pour ce qui est d’en sortir.

En la matière, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces. Si Valognes nous a renforcés et a renforcé notre cause, c’est en cela : que ce soit pour l’organisation du camp ou de l’action, pour ce qui est de prendre les décisions justes ou d’exprimer nos idées, nous n’avons attendu personne. Nous avons fait ce que nous pouvions, dans la mesure de nos moyens certes limités, mais non dérisoires.

Et en dépit des manoeuvres d’Areva, de la SNCF et de leurs complices, nous avons réussi à faire ce que nous nous étions proposés de faire. La chose n’est pas si courante.

Qui plus est, nous savons que Valognes ne fut pas le seul point de blocage du CASTOR en France, et même si Areva et la SNCF tentent de taire le harcèlement dont ils font l’objet, nous sommes omniprésents et irréducitbles. Les retards du CASTOR, consécutifs à l’action de blocage de la voie dans le sud-manche et à l’usage de signaux d’alarme dans la région de Rouen en sont la preuve.

Nous espérons seulement que cet exemple donnera de la force à toutes celles et tous ceux qui, ailleurs, brûlent d’en faire autant.

Nous n’avons jamais envisagé Valognes comme un coup d’éclat, mais plutôt comme un nouveau départ, un apport de vigueur, une contribution déterminée à tout ce qui, en France, veut s’affranchir de la fatalité nucléaire. Nous savons que le chemin sera long et âpre.

En même temps qu’il nous faut nous arracher à la production électrique centralisée et retrouver dans notre façon de vivre comme dans ce qui nous entoure l’énergie dont nous avons besoin, il nous faut perturber par tous les moyens les flux d’uranium et de déchets qui tissent le fonctionnement régulier et soigneusement occulté de l’industrie de l’atome aussi bien que son maillon faible.

Il nous faut empêcher la construction de l’EPR de Flamanville et déboulonner les lignes THT qui doivent y aboutir, si nous ne voulons pas en reprendre pour 40 ans de plus de soumission au chantage nucléaire. Il y a tout un décrochage à organiser, un décrochage technique et politique vis-à-vis de la normalité nucléarisée. Areva juge nos méthodes «inacceptables»; nous jugeons que c’est l’existence même d’Areva qui est, en chacun de ses détails, inacceptable.

Les milliards investis dans le lifting de son image, depuis que la Cogema est devenue Areva, n’y changeront rien. Il faut que la production d’énergie à partir de l’atome devienne partout visiblement le problème qu’elle est essentiellement. Comptez sur celles et ceux de Valognes pour y travailler.

Collectif Valognes stop castor

Le cinéma de Greenpeace à la centrale de Nogent sur Seine

Les médias parlent tous des gens de Greenpeace qui ont tenté de pénétrer dans des centrales nucléaires… Une action très médiatique… Mais qui n’apporte pas grand chose. Voici la carte de la France avec les endroits où Greenpeace est rentrée en action.

Car que ce soit la lutte pour les animaux ou celle contre le nucléaire, rien n’est pire que les simplifications : les gens sont méchants, les humains égoïstes, l’État inefficace et bureaucratique, etc.

Car nous vivons en réalité dans une société moderne et développée, réglée comme du papier à musique. C’est de la mauvaise musique, on en conviendra ! Mais dans ce cas à nous de proposer une nouvelle partition et d’ailleurs d’autres instruments…

Ainsi, comme l’État français est puissant et moderne, l’idée comme quoi on pourrait rentrer « juste comme cela » dans une centrale nucléaire française ne tient pas debout trente secondes. C’est bon pour un téléfilm de très mauvaise qualité qui parlerait d’une centrale en Russie ou d’un bâtiment militaire au Pakistan, et encore. Mais pas plus. Greenpeace ne peut pas prétendre le contraire.

Pour comprendre la chose plus en détail, il faut savoir qu’il y a dans chaque centrale nucléaire un « Peloton spécialisé de protection de la gendarmerie » (PSPG) formé par le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN).

Là en l’occurrence, les gens de Greenpeace savaient pertinemment qu’ils étaient identifiés comme tels et que tout dommage physique serait évité au maximum… Il s’agit pour l’État de ne pas traumatiser l’opinion publique en se retrouvant avec un ou plusieurs morts. Dans un autre cas de figure, les choses se seraient passées très différemment.

Il y a eu d’ailleurs d’autres tentatives interceptées, sur les sites nucléaires du Blayais (Gironde), de Chinon (Indre-et-Loire) et sur celui du centre de recherche nucléaire du CEA à Cadarache (Bouches-du-Rhône).

Mais ce n’est pas le seul problème. En plus de tout ce cinéma, Greenpeace donne surtout l’illusion comme quoi le problème est une question de gestion du nucléaire, que la sécurité du lieu peut être géré plus ou moins difficilement.

Greenpeace mise d’ailleurs tout sur ce concept de « peur panique » dans son communiqué :

Ce 5 décembre à l’aube, des militants de Greenpeace se sont introduits dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube) à 95 kilomètres au sud-est de Paris pour porter un message: “Le nucléaire sûr n’existe pas”.

Cette action montre à quelle point les centrales nucléaires françaises sont vulnérables : de simples militants, aux intentions pacifistes, ont réussi, avec peu de moyens, à atteindre le cœur d’une centrale nucléaire ! Pourquoi ? Comment ? Car les dispositifs de sécurité existants sont insuffisants !

Un discours bien racoleur, surfant sur la vague anti-terroriste paranoïaque du 11 septembre. Du grand spectacle ! Et nullement une critique sérieuse du nucléaire.

Si d’ailleurs Greenpeace a lancé cette opération ultra-médiatique consistant à faire pénétrer des gens dans des centrales nucléaires françaises, c’est parce que Greenpeace a payé très cher son refus total de participer à la lutte anti-CASTOR.

La position de Greenpeace a été de ne pas participer à la mobilisation, sous prétexte que les déchets devraient revenir là d’où ils sont partis. C’était bien entendu totalement décalé et Greenpeace, qui essayait de conserver une position privilégiée dans l’opposition au nucléaire, s’est surtout grillé par cette attitude.

Greenpeace n’avait cependant pas le choix: la lutte anti-CASTOR était démocratique à la base, et radicale. Greenpeace c’est le contraire: c’est anti-démocratique, décidé unilatéralement par en haut, et en collusion avec les Etats.

Voilà donc le sens de cette action ultra-médiatique et ridicule : tenter de redonner du crédit à Greenpeace, qui a donc joué sur la corde « James Bond », totalement assumé :

Le gouvernement, en charge de la sécurité des sites nucléaires, se targue d’avoir des plans à toutes épreuves pour sécuriser le parc atomique français, telle que l’intervention d’avions de chasse en maximum 15 minutes sur tous les sites nucléaire, la présence continue d’un peloton spécial de Gendarmerie sur chacun des sites, des dispositifs de radar aérien de détections au dessus de certaines installations, une double clôture électrifiée et vidéo surveillance autour de chacun des sites, un espace aérien interdit au dessus des sites ou encore un accès soumis à “autorisation spéciale” …

Mais malgré ces mesures “exceptionnelles” et dignes des meilleurs films d’action, les militants de Greenpeace montrent aujourd’hui que les installations nucléaires françaises sont très fragiles.

C’est Greenpeace qui souligne la dernière phrase, et demandons-nous : très fragiles pour quoi ? Les gens de Greenpeace, contrairement à ce qu’ils prétendent, ne sont pas parvenus « à atteindre le cœur d’une centrale nucléaire ! » Pénétrer dans une enceinte, ce n’est pas arriver au cœur. Se poser sur un dôme, en étant surveillé par des tireurs d’élite, ce n’est pas remettre en cause: c’est aider l’Etat à moderniser, à renforcer la pression sécuritaire sur le nucléaire.

La pergola

La pergola est une jolie forme architecturale que l’on trouve le plus souvent dans les jardins, et qui serait d’ailleurs une forme à redécouvrir pour les villes du futur qui ne devront plus être des villes.

Le principe de la pergola est simple : la pergola est une sorte de petit tunnel constitué de colonnes supportant des poutres.

Vu comme cela, ce n’est pas très intéressant, et d’ailleurs ce genre de pergolas existe en tant que forme privée, comme zone intermédiaire entre une maison et un garage ou une terrasse.

Mais ce n’est pas la pergola historique, ni ce qu’elle pourrait devenir s’il s’agissait d’une démarche généralisée.

Car déjà, naturellement, avec la pergola il s’agit de permettre à des plantes grimpantes de s’installer. C’est un passage ombragé, donnant le plus souvent sur une autre zone du jardin, ou bien une vue. La pergola est devenue historiquement une composante des jardins d’agrément, il y a une dimension esthétique, pas seulement utilitaire immédiate.

Le principe date de l’antiquité gréco-romaine, et c’est un anglais, John Evelyn, qui a remis le principe en avant, découvrant le terme en 1645 lors d’une visite à Rome au cloître de la Trinità dei Monti.

La pergola est une composante du jardin comme havre de paix. A ce titre, on la trouve également dans des parcs, les zones extérieures de musée, etc.

Mais dans l’idée, la pergola pourrait également intégrer l’architecture des villes, celles-ci devenant évidemment de moins en moins des villes, et pour cela il faut la libération de la Terre.

On aurait ici un élément urbain (et fonctionnel), mais où la Nature reprend ses droits, occupant un terrain lui revenant. Il resterait à savoir dans quelle mesure cette Nature serait ici vraiment libre, sauvage. Sans doute existerait-il ici différentes versions de pergolas.

On notera au passage qu’il ne faut pas confondre la pergola avec le tunnel vert, notamment employé au moyen-âge et durant la Renaissance.

La pergola est une démarche simple, mais elle peut donc être d’une richesse incroyable, si l’on a l’esprit ouvert à la Nature!

« C’est ton devoir d’aider la végétation à recouvrir ses droits, par tous les moyens »

En ce qui concerne la remise en cause de la domination urbaine sur la nature, Friedensreich Hundertwasser (1928-2006) est un des principaux penseurs et artistes du 20ème siècle… de notre point de vue.

Voici l’un de ses textes, qui met en avant le droit à la fenêtre pour l’humain, et le droit de la nature à se réapproprier tout ce qui est horizontal.

Nous étouffons dans nos villes, en raison de l’empoisonnement de l’air et du manque d’oxygène.

La végétation, qui nous laisse vivre et respirer, est systématiquement détruite.

Notre existence immédiate devient indigne de l’être humain.

Nous courons le long de façades de maisons grises, stériles, et nous n’avons pas conscience d’avoir été mis dans des cellules de prison.

Si nous voulons survivre, tout un chacun doit agir. Tu dois toi-même former ton environnement.

Tu ne dois pas attendre l’autorité et une autorisation.

Non seulement tes habits, et l’intérieur, les pièces, mais également tes murs extérieurs t’appartiennent.

Toute façonnage individuel est mieux que la mort stérile. C’est ton droit de façonner ta fenêtre et, tant que ton bras est assez long, la façade extérieure, comme cela te convient.

Il faut mettre de côté les règlements interdisant ou limitant ce droit à la fenêtre.

C’est ton devoir d’aider la végétation à recouvrir ses droits, par tous les moyens.

La nature libre doit grandir partout là où tombent la neige et la pluie ; là où tout est blanc l’hiver, tout doit être vert en été.

Ce qui est horizontalement sous le ciel, libre, appartient à la nature.

Les rues et les toits doivent être peuplés de forêts.

On doit pouvoir de nouveau respirer l’air en ville.

Le rapport être humain – arbre doit atteindre des dimensions religieuses. Alors on comprendra enfin la phrase : la ligne droite est sans Dieu.

Friedensreich Hundertwasser

Düsseldorf,

27 février 1972

L’association Handi’Cats

L’association Handi’Cats  s’occupe de sauvetage et de l’accueil de chats principalement, mais aussi de chiens handicapés, blessés et/ou malades, comme expliqué ci-dessous :

L’association Handi’Cats a été créée pour accueillir et venir en aide à des chats handicapés principalement, mais nous pourrons aussi, de temps en temps, aider un chien ou deux.

Notre moyen de fonctionner est le suivant :

Nous accueillerons principalement des chats/des chiens handicapés, malades, ayant besoin de soins ou positifs au FIV/FELV. Si l’animal as besoin de soins, il ne sera proposé à l’adoption qu’après total rétablissement de sa part.

Chaque adoptant sera, bien évidemment conscient de l’état de santé de l’animal.

Mais Handi’Cats propose aussi de devenir Famille d’Accueil pour les chats dans le besoin. Être Famille d’Accueil (FA), quand c’est matériellement possible, est une néccessité pour aider le nombre accablant d’animaux en détresse.

Mais être Famille d’Accueil est un engagement important, sérieux et durable. La responsabilité est très grande. Et elle est encore plus grande quand on est FA pour des animaux malades et/ou paralysés, des animaux ayant besoin de soins et/ou de réconfort psychologique.

La page d’accueil du forum de Handi’Cats met en avant un lien menant à l’animalerie VPC Wanimo. En achetant sur le site via le lien, l’association recevra une commission sur le prix final.

C’est donc un des avantages des sites d’animaleries sur internet (qui ne vendent donc pas d’animaux), on peut aider financièrement les associations qui ont ce système d’aide ; mais surtout, les achats en animaleries classiques avec vente d’animaux, sont ainsi boycottés, ce qu’il faut absolument faire !

Par ailleurs, ACTU animaux, qui s’occupe de sauvetage d’animaux et de soutien (par clics internet notamment), a lancé une opération permettant à quelques refuges de gagner 500 euros de nourriture pour les réfugiéEs.

L’association Handi’chats fait partie de la liste des associations. Voici la démarche à suivre pour faire gagner de la nourriture aux animaux :

Comment voter pour l’opération « Nourriture» du site www.actuanimaux.com ?

 Etape 1 : Vous devez devenir fan d’ « ACTUANIMAUX : UN CLIC POUR LES ANIMAUX » pour pouvoir participer aux votes. Pour cela, cliquez sur « J’aime » en haut à droite de la page.

Etape 2 : Pour voter : déroulez les commentaires (pour voir l’intégralité des associations participantes, il faut cliquer sur “affichez les commentaires précédents“ ) puis cliquez sur « j’aime » à côté de l’association de votre choix. Vous pouvez soutenir plusieurs associations.

Etape 3 : Rendez-vous sur www.actuanimaux.com à la ou les rubriques de votre choix correspondantes à notre opération :

– Nourrir des chats : http://actuanimaux.com/cause/nourrir-des-chats

– Nourrir des chiens : http://actuanimaux.com/cause/nourrir-des-chiens

– Nourrir des chevaux : http://actuanimaux.com/cause/nourrir-des-chevaux

– Nourrir d’autres animaux : http://actuanimaux.com/cause/nourrir-dautres-animaux

 Etape 4 : Pour chaque rubrique de votre choix, cliquez 5 fois sur la fiche, visionnez 5 fois les vidéos sponsorisées, participez 1 fois par mois au jeu-concours sponsorisé, cliquez 5 fois sur la bannière indiquée.

Ces actions quotidiennes vont générer des fonds. Ces fonds permettront de réunir une somme allant jusqu’à 500 € par catégorie. C’est donc vous qui déterminerez, par votre action,  la somme à donner aux associations. Il est donc important de suivre l’étape 5.

Etape 5 : Inscrivez-vous au rappel automatique : chaque matin, vous recevrez un email vous rappelant de venir cliquer, visionner les vidéos, participer au jeu-concours sponsorisé, cliquer 5 fois sur la bannière.

L’association qui récoltera le plus de « j’aime » recevra les fonds générés correspondant à sa catégorie.Seuls les internautes peuvent voter, alors invitez vite vos amis sur notre page Facebook !

Rappelons encore à quel point les animaux ont besoin de nous. Abandonnés par dizaines chaque jour (le forum de sauvetage Rescue en est une amère illustration), les animaux ont besoin de compassion mais surtout d’aide.

On peut penser que regarder des vidéos sponsorisées ne contribue pas grandement. C’est tout à fait vrai, mais dans ce cas il faut faire mieux, savoir s’engager pour la libération animale!

Que se soit en faisant un don, en faisant du bénévolat en refuge, en devenant Famille d’Accueil, ou même en co-voiturant un animal chez sa famille d’adoption, en devenant parrain ou marraine d’un animal en détresse, en diffusant les informations sur les adoptions… les possibilités sont présentes et il est impensable de ne pas agir.

Sevan
Chat mâle type Sacré de Birmanie environ 4 ans / Problème d’arrière train

Kynaï
Chat mâle européen roux et blanc de 6 ans / FIV+

Zarra
Chat Femelle européenne blanche et noire de 3 mois 1/2 / Ataxie Cérebelleuse

Fynh
Chat mâle noir et blanc poils mi-long de 1 ans / FIV+

Hope
Chat Mâle européenne type Chartreux bleu de 2 ans / Borgne
/!\ Hope recherche une ou plusieurs marraines /!\

Kovu
Chat Mâle européenne tigré foncé de 2 ans /Bassin fracturé
/!\ Kovu recherche une ou plusieurs marraines /!\

Chocapic
Chien mâle type Labrador 6 mois / gros problème de pattes arrières

6 gardes à vue et 9 personnes recherchées pour dégradation d’un local de Vinci

Hier 1er décembre, 6 personnes ont été arrêtées dans le 44, par la compagnie de gendarmerie de Nantes, dans la zone de Notre-Dame-des-Landes, et ce suite à une plainte de Vinci pour dégradation d’un de ces locaux. Vinci se plaint en effet d’en avoir eu pour 40000 euros de dégâts lors d’une action ayant eu lieu le 20 octobre 2011.

Voici le communiqué de cette action, ainsi que des articles et des documents à ce sujet. On notera que 15 personnes sont recherchées en tout, et que l’action avait été menée à visage découvert.

Nous combattrons Vinci avec joie et avec rage !

Le 20 octobre 2011, les bureaux de Vinci Construction France à Coueron (près de Nantes) ont reçu la visite d’une cinquantaine d’opposants à l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes. Après une distribution de tracts au personnel les appelants à ne plus collaborer avec le groupe Vinci et ses filiales, les opposants situés à l’extérieur ont peinturluré la façade des bureaux. Cette action qui a eu lieu au même moment que l’enquête publique (pour la création du futur aéroport) et du rendu du procès des squatteurs de la ZAD montre que malgré le pouvoir destructeur de Vinci, les opposants qui résistent ne lâcheront pas le morceau. Que la lutte contre Vinci se répande| !

Lutte anti-CASTOR en Allemagne

Le CASTOR est donc arrivé en Allemagne au bout de 126 heures et, du côté français, il n’y a pas encore de communiqué sur le camp de Valognes (rappelons le petit compte-rendu publié par LTD).

En attendant un bilan (s’il arrive), voici des vidéos d’Allemagne, où la résistance au CASTOR a été encore plus grande que d’habitude, surprenant même une police pourtant habituée (et toujours aussi brutale, faisant ainsi 321 personnes blessées).

http://www.youtube.com/watch?v=OacgmB1pcAU